Aller au contenu

Ali Boumendjel

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ali Boumendjel
Ali Boumendjel.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 37 ans)
El BiarVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Partis politiques
Conflits

Ali Boumendjel, né le à Relizane et mort le à El Biar, est un avocat et militant politique algérien.

Torturé et exécuté par les parachutistes du général Massu lors de la bataille d'Alger durant la guerre d'Algérie, son assassinat est alors maquillé en suicide.

Issue d’une famille paysanne originaire de la commune de Beni Yenni en Kabylie, Ali Boumendjel naît à Relizane, dans le nord-ouest de l'Algérie, fils de l’un des premiers instituteurs kabyles installés dans l’Oranie[1].

Ali fait des études de droit et devient avocat. Son éveil politique s’effectue au temps du Front populaire. Il est marqué par l’appel à l’émancipation de la nation algérienne que lance Messali Hadj et sensible à l’engagement et à la mobilisation communiste dans le Congrès musulman. Il refuse le service militaire dans l’Armée française, ce qui lui vaut d’être fiché pour activités anti-françaises et d’être considéré comme un nationaliste dangereux.[réf. nécessaire]

Après 1945 il est comme son frère, membre de l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA) et collabore au journal L'Égalité, il fait partie aussi des amis d'Alger républicain et devient l’homme des contacts sinon des alliances dans les tentatives de front démocratique avec le Parti communiste algérien. Il a place ici[pas clair] pour être un des fondateurs aux côtés des communistes et de progressistes français du Conseil mondial de la paix. En avril 1949, il soulève l’enthousiasme de la salle Pleyel à Paris par sa dénonciation des méfaits de l’ordre colonial en Algérie.[réf. nécessaire] Son action au Mouvement de la paix dans la mouvance soviétique aggrave la charge de son dossier de police, d’autant que le Mouvement de la paix a un écho libérateur dans les pays dominés, en Égypte notamment.

Assassinat maquillé en suicide sur ordre d’Aussaresses

[modifier | modifier le code]

Ali Boumendjel est arrêté le , pendant la bataille d'Alger. Il est détenu en divers lieux de la région d'Alger et torturé. Il est assassiné quarante-trois jours après son arrestation, le 1957, sur ordre du commandant Paul Aussaresses, qui le reconnaitra lui-même dans ses mémoires parus en 2001[2], confirmant que l'exécution avait été planifiée. Ali Boumendjel a été jeté du sixième étage d’un immeuble abritant un centre de torture, situé à El Biar sur les hauteurs d’Alger, permettant de maquiller son assassinat en suicide par défénestration[3]. Sa mort avait secoué les intellectuels français de tous bords cherchant à connaitre la vérité sur la fin de ce jeune avocat pacifiste. C'est dans ce même immeuble qu'ont été détenus et torturés le journaliste Henri Alleg et le mathématicien Maurice Audin, lui-même porté disparu depuis lors.

Reconnaissance de l'État français

[modifier | modifier le code]

À la suite des préconisations du rapport de l'historien Benjamin Stora sur la mémoire franco-algérienne, le 2 mars 2021, le président français Emmanuel Macron reconnaît qu'Ali Boumendjel a été « torturé et assassiné » par l'armée française. Le président a reçu quatre des petits-enfants d'Ali Boumendjel pour leur annoncer la reconnaissance, au nom de la France, de son assassinat. Le communiqué évoque ainsi l'aveu de Paul Aussaresses d'avoir ordonné à l'un de ses subordonnés de maquiller l'assassinat en suicide[4],[5].

Après cette rencontre, un groupe de 18 jeunes d'origines différentes travaillent sur les « blessures mémorielles » et remettent un rapport en novembre 2021[6].

Distinctions

[modifier | modifier le code]

En 1999, Ali Boumendjel reçoit l'ordre du Mérite national algérien à titre posthume.

En Algérie

[modifier | modifier le code]
Accès Théâtre de la station Ali Boumendjel du métro d'Alger.

Une rue et une station du métro portent son nom à Alger ainsi qu'une cité à Relizane, sa ville natale. En novembre 2022, une rue Ali Boumendjel est inaugurée en France, à Gonesse[7].

Le , le conseil municipal de Gonesse décide à l'unanimité de donner le nom d'« allée Ali BOUMENDJEL » au mail de la ville. Le , la plaque de rue portant cette mention est dévoilée en présence de « la famille » du militant nationaliste[8],[9],[10].

Décorations

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Rahal Malika, « Ali Boumendjel, une affaire française, une histoire algérienne », Les belles lettres,
  2. « 4. PAUL AUSSARESSES, SERVICES SPECIAUX. ALGERIE 1955–1957 (2001) », dans Das Recht des Politischen, transcript-Verlag, (ISBN 978-3-8394-2605-0, lire en ligne), p. 67–128
  3. Mort du général Aussaresses, tortionnaire en Algérie
  4. « Guerre d'Algérie : Macron reconnaît que le militant Ali Boumendjel a été «torturé et assassiné» par l'armée française », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  5. « Reconnaissance par la France de l’assassinat d’Ali Boumendjel. », sur Élysée, (consulté le )
  6. Mustapha Kessous, « La thérapie mémorielle des petits-enfants de la guerre d’Algérie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. L'avocat nationaliste algérien Ali Boumendjel a désormais une rue à son nom à Gonesse, site lefigaro.fr, 29 novembre 2022.
  8. Anne Collin, « Gonesse : les deux nouvelles allées Fanny-Pech et Ali-Boumendjel, symboles de mémoire de la guerre d’Algérie », Le Parisien, (consulté le )
  9. Rached Cherif, « Inauguration à Gonesse d’une rue « Ali Boumendjel », militant indépendantiste algérien », Le Courrier de l'Atlas, (consulté le )
  10. « L'avocat nationaliste algérien Ali Boumendjel a désormais une rue à son nom à Gonesse », Le Figaro, (consulté le )

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]