Aruna
Aruna | |
Aruna conduisant Sūrya, par le peintre indien Ravi Varmâ, XIXe siècle. | |
Caractéristiques | |
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Fonction principale | Conducteur du char de Sūrya, le dieu soleil |
Famille | |
Père | Kashyapa |
Mère | Vinatâ (en) |
Fratrie | Garuda |
• Enfant(s) | Sampati |
• Enfant(s) | Jatayu |
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Aruna ou Arun - rose ou aurore -, (en sanskrit : अरुण), est le nom donné au conducteur du char de Sūrya, le dieu soleil de la mythologie indienne.
Mythologie
[modifier | modifier le code]Fils de Kashyapa et de Vinatâ (en), Aruna est le frère de Garuda, homme-oiseau monture du dieu Vishnu[1],[2]. Une légende est attachée à la naissance des deux frères : Vinata pond deux œufs ; Kashyapa lui promet que, si elle attend que les œufs viennent à maturité et éclosent, ses deux fils deviendraient de grands héros. Vinata, incapable de contrôler son impatience, brise un des œufs avant terme ; de l'œuf cassé sort un éclair de lumière rougeâtre intense comme l'aube c'est Aruna « le rouge », aussi radieux et rouge que le soleil du matin. Vinata attend pour l'autre œuf et il en sort Garuda, aussi brillant que le soleil de midi, qui devient la monture principale du dieu Vishnu[3].
Personnification de la lueur rougeâtre du soleil levant[4], Aruna conduit le char du dieu Soleil, à une seule roue, tiré par sept chevaux ou par un cheval à sept têtes, qui symbolisent les jours de la semaine[5].
Dans le Mahabharata, Surya offre l'aide d'Aruna et de son char divin à son fils Karna, ce que ce dernier refuse, car il ne voulait pas compter sur une aide divine pour gagner la guerre, au contraire d'Arjuna qui était toujours soutenu par Krishna.
Dans le Ramayana, Jatayu et Sampati sont présentés comme les deux fils d'Aruna.
William Jones identifie Aruna avec la déesse grecque de l'aurore, Éos, qui conduit le char du dieu du soleil Hélios[6].
Époque moderne
[modifier | modifier le code]Le dieu Aruna a donné son nom à l'État indien de l'Arunachal Pradesh, la « province des montagnes de l'Aurore ».
Le temple bouddhiste Wat Arun (en thaï วัดอรุณ, « temple de l'aube ») de Bangkok, en Thaïlande, construit au XVIIIe siècle et achevé en 1851, doit son nom au dieu Aruna, la première lumière du matin se reflétant sur la façade du temple.
L'astéroïde (2313) Aruna porte son nom.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) C.A. Jones et J.D. Ryan, Encyclopedia of Hinduism, Checkmark Books, , 552 p. (ISBN 978-0-8160-7336-8), p. 164
- (en) Roshen Dalal, Hinduism : An Alphabetical Guide, Penguin Books, , 483 p. (ISBN 978-0-14-341421-6, présentation en ligne), p. 39-40
- (en) George M. Williams, Handbook of Hindu Mythology, Oxford University Press, 2008, p. 62–63 (ISBN 978-0-19-533261-2).
- Philippe Swennen 2003, p. 69-71.
- Alain Daniélou, Mythes et dieux de l'Inde : Le polythéisme hindou, Monaco, Ed. du Rocher, 1992 (ISBN 2-268-01689-7), p. 152.
- The works of Sir William Jones, 1807 ; voir : Christophe Vielle, « Sir William Jones et la comparaison génétique en mythologie » dans Comparatisme, mythologies, langages, en hommage à Claude Lévi-Strauss, dir. Christophe Vielle, Pierre Swiggers et Guy Jucquois, Louvain, Peeters, 1994, p. 33-60 Lire en ligne.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Philippe Swennen, « Indo-iranien *Arunà- », dans Journal asiatique, tome 291, 2003, p. 69-96 Lire en ligne.
- (en) Rusav Kumar Sahu, « Iconography of Surya in the Temple Art of Odisha », dans Orissa Review, déc11, p. 27-33 Lire en ligne.