Avent
Avent | |
Miniature d'un missel du XIVe siècle illustrant l'introït du premier dimanche de l'avent. | |
Nom officiel | Avent |
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Autre(s) nom(s) | Quadragésime de Saint Martin, Carême de Saint Martin, Petit Carême |
Observé par | Chrétiens |
Type | Fête liturgique |
Signification | Célébration du triple avènement du Christ. |
Commence | IVe dimanche avant Noël |
Finit | |
Date 2023 | au |
Observances | Prières, échanges de cadeaux, décorations, préparations de Noël, rassemblements sociaux. |
Lié à | Noël |
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L'Avent (du latin adventus, « arrivée ») est la période qui couvre quelques semaines précédant Noël, quatre dans la tradition de l'Église latine (à l'exception du rite ambrosien qui connaît un avent de 6 semaines). Depuis l'instauration de ce temps liturgique, par analogie au Carême, par le pape Saint Grégoire le Grand, l'Avent représente la période où l'on se prépare principalement à la parousie, la venue du Christ dans la gloire à la fin des temps ; et dans les derniers jours précédant Noël, à faire mémoire de l'Incarnation de Jésus, de sa naissance corporelle.
Dans les Églises utilisant le calendrier grégorien, l'Avent débute le quatrième dimanche avant Noël et marque le début de l'année liturgique. L'Avent commence donc, au plus tôt, le et, au plus tard, le et se termine le .
Les Églises orthodoxes et les Églises catholiques orientales observent une période de jeûne et de pénitence qui équivaut à l'Avent, mais ce terme n'y est utilisé que depuis peu : ce temps liturgique de préparation à Noël se nomme traditionnellement le Jeûne de la Nativité. Ce jeûne dure 40 jours alors que, dans le rite latin, il est de quatre semaines, et de six semaines dans les rites ambrosien et mozarabe.
Dans l'Église catholique et le luthéranisme, la couleur liturgique de cette période est le violet. Sauf le troisième dimanche de l´Avent, Gaudete, qui est rose.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le mot « avent » est emprunté au latin chrétien adventus, dérivé du latin classique advenire (« arriver »). Ce mot désigne l'arrivée, l'avènement de Jésus-Christ, c'est-à-dire sa naissance, et finalement, par catachrèse, un temps liturgique avant Noël. En France, jusqu'au XIVe siècle, la graphie la plus courante est Advent mais celle-ci disparaît totalement après le XVIIe siècle pour laisser place à la forme que l'on connaît aujourd'hui[1].
La célébration de l'avent débute au cours du Ve siècle, lorsque l'évêque Perpet de Tours ordonne qu’à partir de la fête de saint Martin, le 11 novembre jusqu’à Noël, on jeûne trois fois par semaine[2] : c’est pour cela que l’Avent est également nommé "Carême de saint Martin". Selon les historiens,[Lesquels ?] cette institution ne dépasse pas les limites du diocèse de Tours jusqu’au VIe siècle.[réf. nécessaire] À cette époque-là, la période de jeûne, qui était commencé le 11 novembre, durait donc 40 jours à l'exception des dimanches, tout comme le jeûne du Carême[3].
Cette ordonnance est à nouveau confirmée et officialisée, en 581, par le premier concile de Mâcon auquel s'assemblent 21 évêques dans le royaume de Bourgogne sous le règne de Gontran, et bientôt toute la France observe ces trois jours de jeûne par semaine depuis la Saint-Martin jusqu’à Noël[4]. Il est également décrété que les offices se feront pendant l'Avent selon le même rite que lors du Carême. Les fidèles les plus pieux dépassent, dans certains pays, les prescriptions adoptées par le concile de Mâcon, et jeûnent tous les jours de l’Avent.[réf. nécessaire]
Au XIIIe siècle, le jeûne de l’Avent n’est plus pratiqué communément. Quand Urbain V est élu pape, en 1362, il se contente d’obliger les gens de sa cour à l’abstinence mais il n’y est plus question de jeûne. Rome a alors coutume d’observer cinq semaines d’Avent qui précèdent la fête de Noël. Il en est notamment question dans un Sacramentaire grégorien.
Liturgie
[modifier | modifier le code]Catholicisme
[modifier | modifier le code]Dans le catholicisme, la période de l'Avent célèbre le triple avènement du Christ : sa naissance à Bethléem, sa venue dans le cœur des hommes de tout temps, et son retour à la fin des temps. Dès le début de l’année liturgique, la triple référence au passé, au présent et à l’avenir est présente[5],[6].
L’Église catholique n'observe ni jeûne ni abstinence pendant l’Avent. De même, la tradition de ne pas se marier pendant l'Avent n'est plus très respectée. L’office connaît les mêmes rites que le Carême, à peu de chose près, et un esprit de pénitence y préside. La couleur liturgique est le violet, couleur associée aux temps de pénitence,mais elle était autrefois le noir. Le dimanche de Gaudete (3e dimanche) est célébré en rose : on approche de la Nativité et le blanc utilisé à Noël rayonne jusque dans le violet[7].
La liturgie de l'Avent est demeurée inchangée jusqu'à ce que le concile Vatican II, en 1963, introduise des changements mineurs afin de différencier l'esprit des périodes du Carême et de l'Avent. Finalement, l'Avent est devenu une période d'attente et d’espérance[8], respectivement symbolisées par le veilleur d'Isaïe et le retour du Christ dans la gloire.
Dans le calendrier liturgique catholique, le temps de l'Avent est constitué de quatre semaines, commençant chacune par un dimanche : le premier dimanche (Levavi), suivant le 34e dimanche du temps ordinaire ; le deuxième dimanche (Populus Sion) ; le troisième dimanche (Gaudete) ; et le quatrième dimanche (Rorate).
Protestantisme
[modifier | modifier le code]Dans le luthéranisme, la période de l'Avent est « un temps de mémoire et d'attente, de préparation et de pénitence[9]. » Les caractéristiques des quatre dimanches sont similaires à celles du catholicisme. La couleur liturgique des trois premiers est le violet, mais le quatrième peut être célébré en rose.
Cependant, certains épiscopaliens et luthériens utilisent le bleu, et certains byzantins utilisent le rouge ou le blanc.
Symboles et traditions
[modifier | modifier le code]Inspirée d'une tradition de l'Allemagne du XVIe siècle, la couronne de l'Avent est inventée, en 1839, par le pasteur Johann Heinrich Wichern afin de contenir l'impatience des enfants qu'il éduque ; il fabrique alors une couronne de bois, avec dix-neuf petits cierges rouges et quatre grands cierges blancs. Chaque matin, un petit cierge est allumé et, chaque dimanche, c'est un grand cierge ; la coutume n’a retenu que les grands[10].
La tradition du calendrier de l’Avent semble prendre sa source en Allemagne, au XIXe siècle, lorsque des familles protestantes ont coutume de mettre, chaque matin, une image pieuse commentant une phrase de l'Évangile ou une incitation à faire une bonne action, au mur, et cela durant vingt-quatre jours, afin de canaliser l'impatience des enfants jusqu'au jour de Noël. Les images deviennent de plus en plus somptueuses à partir des années 1850 et sont même parfois éditées sous forme de triptyques, avec des volets à ouvrir pour découvrir le dessin central. C'est cette idée d’images masquées qui donna celle du calendrier de l’Avent. Le calendrier est alors composé d'un ensemble de 24 fenêtres que l'on ouvre chaque jour pour découvrir une image.
Le calendrier de l'Avent commence habituellement le 1er et se termine le , ce qui ne correspond pas exactement au temps de l'Avent, qui commence le quatrième dimanche avant Noël. Certains calendriers, plus proches de l'idée originelle, ne comportent pas systématiquement 24 jours, mais un nombre de jours variant entre 22 et 28 selon la durée de l'Avent.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Étymol. et Hist. de l'Avent, CNRTL - http://www.cnrtl.fr/etymologie/avent.
- (la + fr) saint Grégoire, évêque de Tours, Histoire ecclésiastique des Francs, revue et collationnée et traduite par MM. J. Guadet et Taranne, Jules Renouard et Cie, libraires de la société de l'Histoire de France, , 460 p. (lire en ligne), p. 137.
- Paul Bradshaw, The Origins of Feasts, Fasts and Seasons, p. 109, 2011 (en) [1]
- Adolphe-Charles Peltier, Dictionnaire universel et complet des conciles tant généraux que particuliers, des principaux synodes diocésains et des autres assemblées ecclésiastiques les plus remarquables (tome 1), t. 2, Paris, Jacques-Paul Migne, , 664 p. (lire en ligne), p. 1203-1206
- Qu'est ce que l'Avent ?, Portail de la liturgie catholique, Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle - http://www.liturgiecatholique.fr/Qu-est-ce-que-l-Avent.html
- Le sens de l'Avent, Conférence des évêques de France - http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/noel/avent/le-sens-de-l-avent.html
- Voir https://liturgie.catholique.fr/lexique/rose/
- "L'Avent : attente et espérance", Mgr Antoine Hérouard - http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/noel/eclairages/l-avent-attente-et-esperance-par-mgr-herouard.html
- Karl-Heinrich Bieritz (de) Karl-Heinrich Bieritz, Kirchenleitung der VELKD, Rat der Kirchenkanzlei der EKU (Hrsg.): Evangelisches Gottesdienstbuch. Agende für die Evangelische Kirche der Union und für die Vereinigte Evangelisch-Lutherische Kirche Deutschlands. 3. Auflage. Verlagsgemeinschaft Evangelisches Gottesdienstbuch 2000, Berlin, 2003 (ISBN 3-7461-0141-7), p. 681–682.
- Site officiel de l'Église évangélique de Cosne-sur-Loire - http://www.eglise-evangelique-cosne.com/index.php?option=com_content&view=article&id=70&Itemid=107
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Raymond E. Brown, Lire l'Évangile au temps de l'Avent et de Noël, Cerf
- Klemens Stock, La liturgie de la Parole de l’Année C (Luc) – L’Avent (Rome, 2012)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :