Bataille de Yorktown
Date | 28 septembre – |
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Lieu | Yorktown (Virginie) |
Issue | Victoire décisive franco-américaine |
Royaume de France États-Unis |
Royaume de Grande-Bretagne |
Comte de Rochambeau George Washington |
Lord Cornwallis Charles O’Hara Banastre Tarleton |
10 800 hommes 8 845 hommes |
8 à 9 000 hommes dont: 5 000 Britanniques 3 000 Allemands |
60 morts 194 blessés 28 morts 107 blessés |
156 morts 326 blessés 7 018 prisonniers 70 disparus |
Guerre d'indépendance des États-Unis
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Coordonnées | 37° 13′ 51″ nord, 76° 30′ 09″ ouest | |
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La bataille de Yorktown se déroule en Virginie du 28 septembre au , lors de la guerre d'indépendance des États-Unis . Elle oppose les insurgés américains et leurs alliés français commandés par le comte de Rochambeau aux Britanniques commandés par Lord Cornwallis. Après 21 jours de combat, ce dernier se rend, avec le quart des forces britanniques engagées dans la guerre ; la bataille signe la défaite certaine de la Grande-Bretagne.
Contexte
[modifier | modifier le code]Lorsque les généraux Rochambeau et Washington se rencontrent à Wethersfield dans le Connecticut le pour décider de la stratégie à adopter face aux Britanniques, ils ont l'intention de marcher sur New York, occupée par 10 000 hommes sous les ordres de Sir Henry Clinton, le plus haut gradé des commandants britanniques.
Pendant ce temps, l'information parvient au général La Fayette que Lord Cornwallis a pris position à Yorktown en Virginie près de la rivière York. Avant de se rabattre sur la bourgade virginienne, Cornwallis campait avec ses 7 500 hommes dans les colonies du Sud. Il en occupait une bonne partie, mais fut obligé d'abandonner ses positions pour se ravitailler et permettre à ses soldats de reprendre des forces à Yorktown. Ceux-ci étaient très exposés à la malaria, qui joua un rôle important dans l'affaiblissement ultérieur de ses forces[1]. De plus, ses effectifs avaient aussi fondu en raison de la campagne que Nathanael Greene avait menée sans relâche contre ses troupes depuis deux ans. Clinton souhaite aussi ce mouvement sur Yorktown afin que les troupes puissent faire corps avec la Royal Navy.
Rochambeau prend la décision de marcher sur Yorktown, contrairement à la décision précédente — prise en commun avec Washington — et sans le dire à ce dernier. Washington, ayant appris la position des Britanniques en juillet, accepte avec beaucoup de récriminations cette décision de mener les troupes françaises et américaines en Virginie, espérant que Cornwallis maintienne ses forces à Yorktown. Contrairement à ce qu'il affirmera plusieurs années plus tard, Washington n'a donc pas joué de rôle réel dans la définition de la stratégie autour de la bataille de Yorktown, celle-ci ayant été faite par les Français[2].
Concernant les opérations navales, l'espoir est à l'évidence aussi français, Washington a la confirmation, le 14 août, que l'amiral de Grasse, qui était jusqu'alors aux Antilles, mouillait désormais dans la baie de Chesapeake avec une puissante flotte de vingt-huit navires.
La bataille
[modifier | modifier le code]La bataille se déroule donc à Yorktown, colonie de Virginie assiégée depuis plusieurs semaines. D'un côté, on trouve 7 500 Britanniques commandés par Lord Charles Cornwallis, et de l'autre 8 845 insurgés américains, les volontaires de La Fayette, menés par le colonel Armand, marquis de la Rouërie, et George Washington, ainsi que les 6 000 hommes du corps expéditionnaire français de Rochambeau[3] (10 800 Français au total).
La flotte française assure le blocus du port de Yorktown empêchant tout ravitaillement des Britanniques par la mer (bataille de la baie de Chesapeake), tandis que les troupes terrestres franco-américaines encerclent la ville.
Après avoir pris les redoutes et bastions qui devaient la défendre, l'armée franco-américaine assiège la ville. L'artillerie française montre son efficacité. C'est la première utilisation du nouveau type d'artillerie conçu par Gribeauval[4].
Lord Cornwallis se rend. Prétendant être malade, il envoie un de ses subordonnés remettre son épée aux vainqueurs. À Londres, la défaite provoqua le renvoi du cabinet de Lord North, qui fut remplacé par des whigs favorables à la paix.
Les Canadiens français à la bataille de Yorktown
[modifier | modifier le code]Plusieurs Canadiens français ont pris part à la bataille de Yorktown. Ainsi, par exemple, le major Clément Gosselin, Germain Dionne et plusieurs autres combattent avec La Fayette et Washington. La défaite britannique amène 40 000 loyalistes britanniques à se réfugier au Québec et en Nouvelle-Écosse, sur une population de 90 000 francophones. Ce sera la création du Canada anglais.
Louis-Philippe de Vaudreuil, petit-fils d'un gouverneur de Nouvelle-France probablement né en Nouvelle-France, est amiral dans la marine française à la bataille de la baie de Chesapeake devant Yorktown. Né à Québec, Jacques Bedout, lieutenant de frégate français (plus tard contre-amiral), est quant à lui sur la frégate la Railleuse.
La bataille de Yorktown | |||||||||
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Ordre de bataille
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Armée britannique[modifier | modifier le code]commandant en chef : Lord Cornwallis
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Armée française[modifier | modifier le code]commandant en chef : comte de Rochambeau
Armée américaine[modifier | modifier le code]commandant en chef : George Washington second du général : Alexander Hamilton
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Notes et références
[modifier | modifier le code]- J.R. McNeill, Malarial mosquitoes helped defeat British in battle that ended Revolutionary War, Washington Post, 18 octobre 2010
- « Qui a vraiment été le président le plus malhonnête de l’Amérique ? », sur BBC News Afrique, (consulté le ).
- Guy Richard, Européens et espaces maritimes au XVIIIe siècle, éditions du Temps, Paris, 1997, (ISBN 2842740068), p. 141
- Pierre Royer, « Yorktown. La France accouche les États-Unis », Conflits, no 13, janv.-mars 2017, p. 36-37.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Thomas Balch, Les Français en Amérique pendant la guerre de l’Indépendance des États-Unis 1777-1783, [détail des éditions]
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4).
- Jacques Leclerc, « Histoire du français au Québec : le régime britannique » dans L’aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, université Laval, 20 mars 2006.
- Dictionnaire biographique du Canada, Jacques Bedout, Ottawa, Bibliothèques et Archives Canada, 2006
- Dictionnaire biographique du Canada, Clément Gosselin, Ottawa, Bibliothèques et Archives Canada, 2006.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- La Reddition de Lord Cornwallis, tableau de 1817, par John Trumbull
- Prise de Yorktown, tableau de 1836, par Auguste Couder
- Histoire de la marine française
- Porte Désilles
- Bataille de la baie de Chesapeake
- Alliance franco-américaine
- Square de Yorktown (Paris)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Jacques de Trentinian, « Yorktown : la capture des redoutes », sur Société des Cincinnati de France (consulté le ).
- « La bataille de Yorktown », sur servicehistorique.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).