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Bernard Giély

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Bernard Giély
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Fonctions
Président
Conseil de l'écrit mistralien
depuis
Président
Centre international de l'écrit en langue d'oc
-années 2020
Majoral du Félibrige
depuis
Jean Roche (d)
Président
Parlaren (d)
-
inconnu
inconnu
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (79 ans)
MarseilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Bernard Henri GiélyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Huguette Giély (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Laure Giély (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinctions
Liste détaillée
Médaille de la jeunesse, des sports et de l'engagement associatif ()
Prix Pétrarque de poésie provençale (d) ()
Prix Frédéric-Mistral (d) ()
Grand prix littéraire de Provence (d) ()
Prix Bruno-Durand ()
Officier des Arts et des Lettres‎ ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Bernard Giély est un journaliste, écrivain et lexicographe français d'expression provençale né en 1945.

Né à Marseille[1] le [2], Bernard Henri Giély[3] grandit chez ses grands-parents à Bellegarde[4]. C'est auprès d'eux qu'il apprend le provençal, sa langue maternelle[4], tandis qu'il n'acquiert la connaissance du français qu'une fois à l'école[5].

Après l'École nationale des impôts, il exerce comme inspecteur à Paris puis Marseille, devenant notamment chef du centre départemental d'assiette des impôts des Bouches-du-Rhône[1].

D'abord membre du Roudelet felibren à Marseille, il fait partie des créateurs du mouvement Parlaren[1] en 1975[6], dont il devient président[7]. en 1981, et dont il anime l'organe mensuel Prouvènço dau ![1]. Il est également à l'initiative du mouvement d'appositions de plaques signalétiques en provençal à l'entrée des communes, d'édition d'ouvrages pédagogiques, ainsi que la création d'un centre de documentation à Bollène[8]. Il démissionne de la présidence de Parlaren en 1991, envisageant alors de se présenter aux élections régionales de l'année suivante[9].

En 1987, il fonde son propre journal, Prouvènço d'aro, qui se veut la continuation de Prouvènço dau ![10], avec d'ailleurs la même périodicité[1],[8],[11].

En 1988, il est élu majoral du Félibrige[1], titulaire de la cigale du Var en remplacement de Jean Roche.

Il appartient au jury du grand prix littéraire de Provence[12], ainsi qu'à celui des grands jeux floraux du Félibrige[4].

Passionné de rock'n'roll[10], il s'est établi à Montmorin[13] avec son épouse Huguette Giély (d)[5].

Engagements

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En 1981, il contribue à la brochure collective Li jouine e Frederi Mistral, qui, éditée par le Félibrige et comprenant aussi des textes de Mireille Durand (d), Pierrette Bérengier, Pierre Fabre, Odyle Rio (d) et Pierre Zucchetti (d), défend un point de vue autonomiste[14]. Voulant exprimer le rapport des auteurs à Frédéric Mistral, elle est critiquée par la revue L'Astrado pour son emploi du géonyme « Occitanie », ses « exagérations » supposées, et pour les fautes de langue qu'elle comporterait[14].

En 1995, il figure sur la liste conduite par Michèle Poncet-Ramade dans le 4e secteur de Marseille aux municipales[15], mais n'est pas élu. 2020, il est candidat dans le même secteur sur la liste Debout Marseille conduite par Christine Juste (d)[3], comme représentant du Partit occitan[16], sans davantage de succès.

En 1996, il fonde le Centre international de l'écrit en langue d'oc, qu'il préside jusque dans les années 2020. Avec notamment Patricia Dupuy et son épouse[5], il met en place une bibliothèque virtuelle regroupant nombre de documents écrits en langue d'oc, dont les linguistes Louise Esher (d) et Jean Sibille (d) jugent qu'il s'agit d'un travail « colossal »[17].

Il décide de tenter l'écriture romanesque dans une démarche « militante », pour faire vivre le provençal en prose, jugé trop délaissé par les auteurs postérieurs[18].

Son premier roman Flour de camin (1988) présente un paysan cévenol qui, mobilisé durant la Grande Guerre, refuse de partir au front, et s'adonne à l'adultère avec une femme mariée[19]. Il évoque également l'ostracisation de la langue d'oc[19] et la difficulté de communiquer en français[20]. Zéphirin Bosc salue déjà en Giély un « romancier affirmé »[19]. Le Soir note que cette révélation est consacrée par plusieurs prix[21].

En 1990, il publie L'auro fugidisso dont l'action se déroule en Floride[22], et qui met en scène un félibre collaborationniste conduit à s'exiler après la Seconde Guerre mondiale, qui se fait passer pour détective privé, et est accusé à tort de meurtre[23]. La lecture de ce « livre curieux » (Jean-Claude Serres)[23] est recommandée par Jacques Taupiac[22]. Pour Jean Fourié, il évoque « un film noir des années 40 »[24].

Lou Pavaioun de la tartugo paraît en 1993, dont Fourié estime qu'il est un « exemple éblouissant » de la modernisation du roman en langue d'oc, et l'œuvre d'un « maître »[24]. Et de souligner que cette histoire qui se déroule au Vietnam reflète « son amour profond de la liberté » et « sa crainte devant des institutions comme l'Armée, l'Église, l'Administration »[24]. Louant une « langue splendide », Le Soir se demande néanmoins pourquoi l'auteur « s'enferme dans la solitude de son vieux langage, refusant toute concession au français »[21].

En 1996, il publie en ligne une traduction de l'Apocalypse[25].

Fiò͘ de bos (1998) se déroule vers 1965 dans un village des environs de Sisteron, et voit le protagoniste, boulanger du village, enquêter sur la disparition de son père durant la guerre ; s'y entremêle une intrigue amoureuse entre un de ses jeunes apprentis et Clorinde, fille de Harki ; Jean-Marc Courbet y voit une œuvre « on ne peut plus réaliste »[26].

Lou Triounfle de Bèu-Caire évoque le Rhône[18]. En 2022 Giély en est à son neuvième roman avec Trin d'espèr[18].

Il demeure l'un des rares romanciers en provençal[27],[28],[29],[n 1],[30].

Il a également écrit en français L'Inconnu de Maraysse[12].

Il assure n'avoir jamais « touché un sou » à la suite des ventes de ses romans[18].

Grammaire et lexicographie

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En 1996, il publie une première Grammaire du verbe provençal qui, comportant environ 700 pages, est louée pour sa « parfaite clarté » alliée à la « plus complète rigueur » par le linguiste Alain Barthélemy-Vigouroux (d), lequel note toutefois qu'elle demeure cantonnée au provençal rhodanien[31].

En 2006, il est à l'initiative du Conseil de l'écrit mistralien, émanation du Félibrige qui se fixe pour mission l'édition d'une version mise à jour du Trésor du Félibrige[32]. Il appartient également au conseil linguistique du Congrès permanent de la langue occitane[4].

  • Lou Crid dóu cor, Marseille, Parlaren, 1985 (BNF 34966330) — recueil d’articles et de discours.
  • Jan Roche, lou beneditin dóu Mistralisme, Marseille, Prouvènço d'aro, 1989 (BNF 35019309) — étude sur la vie et l’œuvre de Jean Roche.
  • Lou Tresor di mot dins la boulenjarié, Berre-l'Étang, CIEL d’oc, 2011 (ISBN 2-911643-34-8) — petit dictionnaire.
  • Biais de dire en prouvençau, Berre, CIEL d'oc, 2020 (ISBN 978-2-911643-67-5).
  • Flour de camin, Marseille, Parlaren, 1988 (BNF 34947272) (lire en ligne) — réédité en 1989, 1997 et 2018.
  • L'Auro fugidisso, Marseille, Prouvènço d’aro, 1990 (BNF 35100050).
  • Lou Pavaioun de la tartugo, Marseille, Prouvènço d'aro, 1993 (BNF 35580448) (lire en ligne).
  • Fiò de bos, Marseille, Prouvènço d’aro, 1998 (ISBN 2-911643-03-8) — réédité en 2018.
  • L’Incouneigu de Maraisso, Marseille, Prouvènço d’aro, 2008 (ISBN 2-911643-25-9) — une version francophone paraît à la même enseigne deux ans plus tard.
  • Engano en galèro, Marseille, Prouvènço d’aro, 2011 (ISBN 2-911643-35-6).
  • L’Ouro dóu secrèt, Marseille, Prouvènço d’aro, 2016 (ISBN 2-911643-49-6).
  • Lou Triounfle de Bèu-Caire, Marseille, Prouvènço d’aro, 2019 (ISBN 2-911643-63-1).
  • Trin d'espèr, Marseille, Prouvènço d’aro, 2022 (ISBN 978-2-9574325-3-0).

Biographies

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Lexicographie et grammaire

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  • Grammaire du verbe provençal, Marseille, Prouvènço d'aro, 1990 (BNF 35825067) — réédité en 1995 et 2005.
  • La gramatico plan-planet (tous volumes parus chez CIEL d'oc) :
    • Li Letro dóu prouvençau' I, 2011 (ISBN 2-911643-33-X) ;
    • L’article, loun noum e l’ajeitiéu qualificatiéu en prouvençau, II, 2012 (ISBN 2-911643-39-9) ;
    • D’ajeitiéu e de prounoum en prouvençau, III, 2015 ;
    • D’avèrbi, de prepousicioun e d’interjeicioun en prouvençau', IV, 2018 ;
    • Dóu verbe en prouvençau, V, 2021 (ISBN 978-2-9574325-2-3), et VI, 2023 (ISBN 978-2-9574325-5-4).
  • Leissique de gramatico e sciènci dóu lengage prouvençau, Berre, CIEL d’oc, 2019 (ISBN 978-2-911643-65-1).

Notes et références

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  1. Emmanuel Desiles (« Les cadets d'Agueto : tentative de définition du corpus des romans mistraliens et rhodaniens », L'Astrado, no 50, 2015, p. 57-79, lire en ligne) recense seulement trente-deux autres romanciers d'expression provençale.

Références

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  1. a b c d e f et g Fourié 2009.
  2. BNF 12088438.
  3. a et b https://www.archives-resultats-elections.interieur.gouv.fr/resultats/municipales-2020/013/C1013055SR04L004.php.
  4. a b c et d https://locongres.org/lo-congres/lo-conselh-lingueistic/membres/bernat-giely.
  5. a b et c « Bernard Giély : auteur de livres en provençal », Au fil de l'Oule no 43, p. 9 (lire en ligne).
  6. (de) Georg Kremnitz, Katalanische und okzitanische Renaissance: ein Vergleich von 1800 bis heute, Berlin, De Gruyter, 2018, p. 110 (ISBN 978-3-1105-3032-2).
  7. Jean Rambaud (d), « Les Provençaux prennent la parole », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  8. a et b Viure al país du 29 avril 1990, présenté par Maurice Andrieu, France 3 Midi-Pyrénées (présentation en ligne).
  9. « Çò͘ que fan lo mond [Ce que fait le monde] », L'Occitan, no 92, mai 1991, p. 7.
  10. a et b Entretien avec Frédéric Soulié, Veici, France 3 Provence Alpes, 25 avril 1998 (présentation en ligne).
  11. Entretien avec Laurent Revest dans Vaqui, France 3 Provence-Alpes, 8 janvier 2006 (présentation en ligne).
  12. a b c d e et f https://www.livre-provencealpescotedazur.fr/ressources/annuaire/personnes/giely-bernard-602.
  13. « Christian Berner à Montmorin », Le Dauphiné,‎ (lire en ligne).
  14. a et b Recension non signée dans L'Astrado, no 18, 1981, p. 195-196.
  15. https://marseille-politique.fandom.com/fr/wiki/%C3%89lections_municipales_de_1995/Marseille_%C3%89nergique_G%C3%A9n%C3%A9reuse.
  16. « Municipales à Marseille : les indiscrets de la semaine du 29 février », La Provence,‎ (lire en ligne).
  17. Louise Esher (d) et Jean Sibille (d), Manuel de linguistique occitane, Berlin, De Gruyter, 2024, p. 152 (ISBN 978-3110-73343-3).
  18. a b c et d Sujet par Éliane Tourtet (d) dans Vaqui, 27 novembre 2022, France 3 Provence-Alpes (présentation en ligne).
  19. a b et c Zéphirin Bosc, « Flour de camin de Bernat Giély », La Cabreta, no 115, 1989, p. 30.
  20. Entretien sur le roman avec Michèle Bramerie (d) dans Vaqui, France 3 Provence Alpes, 19 juin 1988 (présentation en ligne).
  21. a et b « Un romancier provençal », Le Soir, no 14858, 2 juin 1993, p. 4.
  22. a et b Jacques Taupiac, « Libres nouvèls [Livres nouveaux] », L'Occitan, no 91, mars 1991, p. 9.
  23. a et b Jean-Claude Serres, « L'Auro fugidisso de Bernat Giely », Occitans !, no 43, mai 1991, p. 15.
  24. a b et c Jean Fourié, « Lo darrièr roman de Bernat Giely [Le dernier roman de Bernard Giély] », L'Occitan, no 105, juillet 1993, p. 5.
  25. https://bibloprouvenco.wordpress.com/2020/04/17/apocalypse.
  26. Jean-Marc Courbet, « Fiò de bos, fiò d'amour », Li Nouvello de Prouvènço, no 73, février 1999, p. 42.
  27. https://www.larousse.fr/encyclopedie/litterature/litt%C3%A9rature_de_langue_d_oc/175696.
  28. Bernard Cerquiglini (dir.), Les langues de France, Paris, Presses universitaires de France, 2003, p. 182 (ISBN 2-13-053285-3).
  29. Louis Bayle et Michel Courty, Histoire abrégée de la littérature provençale moderne, Berre-l'Étang, L'Astrado, 1995, p. 132 (ISBN 2-85391-069-5).
  30. Sujet sur l'auteur, Vaqui, France 3 Provence-Alpes, 10 novembre 1996 (présentation en ligne).
  31. Alain Barthélemy-Vigouroux (d), « La passion du verbe », Aquò d'aquí, juin 1996, p. 18-20.
  32. Pierrette Bérengier, « D'hier à demain : la mise à jour du dictionnaire provençal-français de Frédéric Mistral », dans Bernadette Cabouret (dir.), La Communication littéraire et ses outils : écrits publics, écrits privés, Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques, (lire en ligne).

Bibliographie

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Liens externes

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