Bowal
Le terme bowal (un bowal / des bowé) est d'origine peul de la Guinée. Il est donné à des formes issues des cuirasses latéritiques, une fois ces dernières dégagées par l'érosion. Nous devons une des premières utilisations et explications de ce terme au géographe Jacques Richard-Molard[1] en 1944 à propos d'une description du Fouta-Djalon en Guinée[2]. Depuis, le terme a été repris par diverses encyclopédies[3],[4] et est entré en français dans le vocabulaire de la géomorphologie[5] et en langue allemande dans celui de la biogéographie[6].
Description
[modifier | modifier le code]Après J. Richard-Molard qui parle du « désespérant bowal »[2], Pierre Gourou décrit les bowé comme « des étendues stériles et sinistres », faiblement végétalisées[7]. C'est Jean Tricart qui le premier donne une première description géomorphologique détaillée des bowé[8]. Ces reliefs tabulaires peuvent être qualifiés de reliefs d'inversion. Ils présentent des corniches marquées par la présence d'abris-sous-roche et un recul visible. Leur surface qui présente des fissures élargies par les racines des végétaux réagit comme un karst. Jean Alexandre a depuis précisé description et explication[9].
Distribution
[modifier | modifier le code]On observe des bowé non seulement en Afrique de l'Ouest où ils sont remarquablement représentés mais aussi dans toutes les autres régions tropicales du Globe, notamment au Brésil et en Inde[10].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- André Allix, « Jacques Richard-Molard (1913-1951) », Revue de géographie de Lyon, vol. 27, , p. 191–192 (DOI 10.3406/geoca.1952.1094, lire en ligne, consulté le )
- Jacques Richard-Molard, « Essai sur la vie paysanne au Fouta-Dialon. Le Cadre physique - L'Économie rurale - L'Habitat », Revue de géographie alpine, vol. 32, , page 160. (DOI 10.3406/rga.1944.4792, lire en ligne, consulté le )
- « bowal », sur Dictionnaires et Encyclopédies sur 'Academic' (consulté le )
- « bowal », sur Dictionnaire cordial
- Pierre George, Dictionnaire de la géographie, Paris, PUF, , page 47.
- (de) J.V. Müller, « Herbaceous Vegetation of Seasonally Wet Habitats on Inselbergs and Lateritic Crusts in West and Central Africa », Folia Geobotanica, no 42, , p. 29-61
- Pierre Gourou, Les Pays tropicaux, Paris, PUF, 1969 (5e édition), page 32.
- Jean Tricart, Le Modelé des régions chaudes (forêts et savanes) ; Traité de géomorophologie, tome V, Paris, SEDES, , 322 p.
- Jean Alexandre, « Les Cuirasses latéritiques et Autres Formations ferrugineuses tropicales : Exemple du Haut Katanga méridional », Tervuren, Annales de sciences géologiques, no 107, , p. 1-118 (lire en ligne)
- Collectif, Géomorphologie des reliefs cuirassés dans les pays tropicaux chauds et humides, Domaine universitaire de Bordeaux, Talence, CEGET, CNRS, coll. Travaux et Doc. de géographie tropicale, , 414 p.