Cécile Kohler
Cécile Kohler, née le à Colmar, est enseignante de français et militante syndicale. Début mai 2022, elle est arrêtée avec son compagnon Jacques Paris en Iran où elle est emprisonnée arbitrairement et retenue comme otage d'État. Maintenue à l'isolement cellulaire, elle est détenue dans la section 209 de la prison d'Evin à Téhéran.
Biographie
[modifier | modifier le code]Cécile Kohler est née à Colmar et grandit à Soultz, dans le Haut-Rhin[1],[2]. Elle a deux frères (Luc et Robin) et une sœur (Noémie)[3].
Elle est agrégée de lettres modernes et enseigne depuis septembre 2009[1],[4]. Résidant à Nanterre, elle dispense des cours de français au lycée Les Pierres Vives (en) dans la commune voisine de Carrières-sur-Seine, en région parisienne[5],[6]. Depuis 2011, elle est la déléguée syndicale du Syndicat national Force ouvrière des lycées et collèges (SNFOLC) dans son établissement. À compter de 2016, elle est également chargée des relations internationales pour la Fédération nationale de l'enseignement, de la culture et de la formation professionnelle - FO[7].
Arrestation
[modifier | modifier le code]Cécile Kohler est arrêtée avec son compagnon Jacques Paris pour « espionnage » le 7 ou le 8 mai 2022 en Iran alors qu'elle arrivait à la fin d'un séjour touristique. Elle est alors victime de disparition forcée, les autorités iraniennes ont dissimulé son sort et le lieu où elle se trouvait à sa famille et aux autorités françaises jusqu'au 23 novembre 2022 soit plus de six mois après son arrestation[8].
Le 6 octobre 2022, la la Radio-télévision de la République islamique d’Iran (IRIB) a diffusé les « aveux » forcés de Cécile Kohler sur les médias d’État, dans une vidéo de propagande entrecoupée d’images de vidéosurveillance montrant Cécile Kohler lors de son voyage en Iran. On la voit « avouer » sous la contrainte, être agent du service de renseignement extérieur de la France. Les autorités françaises réagissent immédiatement en dénonçant : « la mise en scène de leurs prétendus aveux est indigne, révoltante, inacceptable et contraire au droit international. [..] Ces prétendus aveux extorqués sous la contrainte n’ont aucun fondement, pas davantage que n’en avaient les motifs invoqués pour leur arrestation arbitraire. »[9]
Conditions d'incarcération en Iran
[modifier | modifier le code]Cécile a été victime d'une disparition forcée et a subi de la torture, par les autorités iraniennes, tel que reconnu par Amnesty International et l'ONU. Elle a subi l'isolement cellulaire complet pendant plusieurs mois, pratique violente caractérisée comme de la torture et contraire aux règles et normes des Nations Unies[10]. Elle n'a pu contacter sa famille que le 18 décembre 2022, soit après plus de sept mois de détention. Après ce premier contacts, les appels suivants seront rares, irréguliers, courts et sous haute surveillance, empêchant Cécile de s'exprimer librement sur ses conditions de détention et son état de santé. Elle est maintenue dans une cellule de 9m², avec plusieurs co-détenues qui changent régulièrement, et dont elle ne peut sortir que trois fois par semaine pendant 30 minutes dans une cour. Elle dort à même le sol sur des couvertures. Elle est privée d'avocat indépendant et n'a aucun moyen de contacter son ambassade. Elle ne peut pas recevoir de courrier[11],[8].
Le cas des otages français en Iran
[modifier | modifier le code]Lors de l'arrestation de Cécile Kohler et de son compagnon, deux autres otages français sont déjà incarcérés en Iran : la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah et le voyageur Benjamin Brière. Six mois plus tard, le 28 septembre 2022, le voyageur Louis Arnaud est arrêté à son tour, ainsi que Bernard Phelan le 6 octobre et un septième otage dont on ne connait que le prénom : Olivier. Benjamin, Bernard et Fariba seront libérés au cours de l'année 2023, Louis en juin 2024[12],[13],[14].
Le 23 mars 2024, plus d'une centaine de personnes ont manifesté à Paris pour soutenir les otages français emprisonnés en Iran et demander leur libération. Lors de cette manifestation qui s'est tenue place de la République à l'appel des familles de quatre prisonniers français, les manifestants ont déployé des pancartes avec les photos et les noms de Cécile Kohler, Jacques Paris, Louis Arnaud et un quatrième otage dont on ne connait que le prénom: Olivier.
Voir également
[modifier | modifier le code]- Relations France-Iran
- Liste des ressortissants étrangers détenus en Iran
Références
[modifier | modifier le code]- « Qui est Cécile Kohler ? », L'Alsace, (consulté le )
- Florence Grandon, « "Nous voudrions que ses lunettes et ses livres lui parviennent", implore la mère de Cécile Kohler, détenue en Iran depuis dix mois », sur France 3 Régions, (consulté le )
- « La famille de Cécile Kohler, Française détenue en Iran, sort du silence », Le Progrès, (consulté le )
- « Cécile Kohler », Education International, (consulté le )
- David Livois et Stéphane Corby, « Français détenus en Iran : les proches de Cécile Kohler et de son conjoint réclament leur libération », Le Parisien, (consulté le )
- « L'otage française Cécile Kohler a parlé à ses parents », Le Progrès, (consulté le )
- François Desserre, « Yvelines : Cécile Kohler, professeure de français syndiquée FO, est détenue en Iran », sur Actu.fr, (consulté le )
- « Iran : incarcérée depuis deux ans, Cécile Kohler doit être libérée ! », sur Amnesty France (consulté le )
- Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, « Iran – Situation de Cécile Kohler et Jacques Paris (06.10.22) », sur France Diplomatie - Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (consulté le )
- « Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela) »,
- Luc Mathieu, « Cécile Kohler, détenue en Iran dans des «conditions effroyables» », sur Libération (consulté le )
- Léa Masseguin, « Le Français Benjamin Brière libéré d’Iran «soulagé » mais «très affaibli» selon sa famille », sur Libération (consulté le )
- « Libérée en février, la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah de retour en France », sur Le HuffPost, (consulté le )
- LIBERATION et AFP, « L’otage français Louis Arnaud, libéré après deux ans de détention en Iran, est arrivé en France », sur Libération (consulté le )