Cabane tchanquée
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Une cabane tchanquée est une cabane en bois perchée sur pilotis typique du bassin d'Arcachon. Les deux cabanes tchanquées de l'île aux Oiseaux, situées sur la commune de La Teste-de-Buch, sont devenues l'emblème du Bassin et constituent, avec la dune du Pilat, l'un des motifs les plus représentés dans la littérature touristique locale.
Étymologie
[modifier | modifier le code]Le terme « tchanquée » est la francisation du participe passé gascon chancat / chancada, « fiché(e) sur des pilotis, monté(e) sur des échasses » (cf chanca, « pilotis », « échasse »)[1].
Histoire
[modifier | modifier le code]L'année 1860 voit l'installation des premiers parcs à huitres sur l'île aux Oiseaux et la construction des premières cabanes, lesquelles permettent aux ostréiculteurs de surveiller leurs parcs, s'abriter du mauvais temps et réduire leurs déplacements sur le bassin[2].
En 1883, un arrêté préfectoral autorise la construction sur le domaine public maritime (DPM) de la première cabane tchanquée, au lieu-dit « Sourdouille », pour le compte de l'ostréiculteur Martin Pibert, afin de permettre à celui-ci de surveiller ses parcs à huîtres même à marée haute et de s'abriter en cas de mauvais temps[2]. Mais la cabane est fragile, elle est vite rongée par le sel et une tempête la renverse en 1943 (ses piliers en bois sont encore visibles à marée basse au ras du sable)[3].
En 1945, autorisation est donnée à un charpentier-menuisier d'Arcachon, Monsieur Landry, de construire une « habitation de plaisance », non loin de l'emplacement de la cabane qui vient d'être détruite ; cette deuxième cabane, au toit à deux croupes, existe toujours et appartient à la même famille sous le numéro de concession 51 et le surnom de « cabane aux volets rouges »[2],[3]. Cette cabane, en très mauvais état, est démolie fin 2023[4] et sera reconstruite d'ici 2024[5].
La troisième cabane tchanquée (n° 53) est construite en 1948 par un entrepreneur en bâtiments, ancien maire-adjoint aux travaux de La Teste de Buch, Julien (dit Hubert) Longau[2],[6]. Lorsque celui-ci décède, sa fille, Juliette Longau, bénéficie de la concession jusqu'à son décès en 1975. Comme elle n'a pas de descendant, l'État acquiert la cabane et le Conservatoire du Littoral en donne la gestion à la commune au début des années 2000[7],[3].
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L'ancienne cabane aux volets rouges (ici en 1995, démolie en 2023).
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Coursive de la cabane aux volets blancs.
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Cabane aux volets blancs.
Reconstruction de la cabane tchanquée N° 53
[modifier | modifier le code]En 2000, la cabane n° 53, très détériorée, fait l'objet d'un arrêté municipal de péril. Sur l'avis des Bâtiments de France, elle est déconstruite à l'automne 2007 puis reconstruite (quasiment) à l'identique par l'entreprise GTBA sous la direction des architectes Jean Dubrous et Jean-Jacques Soulas[2]. Pour cette opération, la commune engage un budget de près de 600 000 €. La cabane, inaugurée en 2018, est désormais un lieu de découverte de l'île aux Oiseaux[3].
La cabane a retrouvé sa morphologie et sa disposition initiales : un volume simple coiffé d’un toit en pavillon, situé au centre d’une plate-forme permettant une observation périphérique, dans la lignée de sa fonction originelle de surveillance de parcs à huitres[8].
À la demande du maître d'ouvrage et des acteurs concernés par la gestion de l’île aux Oiseaux, l'ensemble de la structure a été réalisé exclusivement en bois : ainsi les pilotis en béton de 1948 ont été remplacés par des poteaux en azobé, essence imputrescible en eau salée[8].
Le revêtement extérieur des murs a été confectionné en planches de pin brutes de sciage, posées à claire-voie avec couvre-joints. Sur ce bardage a été appliquée une couche protectrice d'huile de lin additionnée de pigments minéraux[8].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Marie-Anne Roux-Châteaureynaud, L'usage de mots accitans en Gironde : test d'un lexique ethnoculturel, Lengas, revue de sociolinguistique, No 66, 2009, pp. 79-92, en particulier section « Le Corpus »).
- D. Trotereau, Plan de gestion de l'île aux Oiseaux, Conservatoire du littoral, mars 2011, p. 10-12.
- Les Cabanes Tchanquées, site de l'Office de tourisme de La Teste de Buch.
- Sabine Menet, « Bassin d’Arcachon : la démolition de la cabane tchanquée n°3 est lancée, un symbole disparaît pour mieux renaître », sudouest.fr, 27 novembre 2023.
- David Patsouris, « Bassin d’Arcachon : la cabane tchanquée aux volets rouges sera démolie et reconstruite en 2024 », sudouest.fr, (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le ).
- « La véritable histoire de la cabane tchanquées n°53 - Aclou de l'île aux oiseaux », sur www.ile-aux-oiseaux.org (consulté le )
- « Découvrir les Cabanes Tchanquées », sur Arcachon Office de Tourisme, des Congrès, de la Culture et du Commerce (consulté le ).
- Cabane Tchanquée. Emblème du Bassin d'Arcachon, sur le site dubrous.com.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- A.D., La véritable histoire des cabanes tchanquées, La Dépêche du Bassin, 7-.
- Jean-Charles de Munain, Les villages ostréicoles du Bassin d'Arcachon : un urbanisme à fleur d'eau, Le Festin (Bordeaux), 2000 (Analyse des caractéristiques urbanistiques des villages ostréicoles du Bassin d'Arcachon dont l'originalité réside dans l'architecture en bois des cabanes « tchanquées »).