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Changunak Antisarlook Andrewuk

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Changunak Antisarlook Andrewuk
Description de cette image, également commentée ci-après
Andrewuk en 1918
Alias
Sinrock Mary ou Reine des rennes
Naissance
St. Michael
Décès
Nationalité Iñupiat
Profession
Femme d'affaires, linguiste et interprète
Conjoint
Charles Antisarlook
Andrew Andrewuk

Changunak Antisarlook Andrewuk (1870-1948), aussi appelée Sinrock Mary ou la Reine des rennes, était une femme d’affaires iñupiaq devenue l’une des femmes les plus riches d'Alaska en raison de son implication dans la renniculture. En plus de son travail comme éleveuse de rennes, elle œuvrait comme linguiste et interprète. Aujourd'hui, Andrewuk est reconnue comme une personnalité féminine d'importance majeure dans l'histoire de l'Alaska.

Vie et travail

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Changunak Antisarlook Andrewuk est née en 1870. Sa mère était iñupiaq et son père, d’origine russe, travaillait comme commerçant à la péninsule de Seward[1]. Élevée dans la petite communauté inuite de St. Michael, Andrewuk grandit en parlant l’iñupiatun, le russe et l’anglais[2]. Sa mère lui transféra plusieurs connaissances, dont la maîtrise du tannage, de l’herboristerie, de la couture et la culture iñupiat.

Andrewuk maria Charles Antisarlook en 1899. Ils déménagèrent au cap Nome, où elle travailla comme traductrice pour le capitaine et commerçant africain-américain Michael A. Healy[3]. C’est ce dernier qui introduisit le premier renne sibérien en Alaska, avec comme objectif de soutenir les nations autochtones de la région, alors confrontées à la décimation de la population de baleines et de phoques entraînée par la surpêche des colonisateurs. L’époux d’Andrewuk servit d’apprenti éleveur, après quoi le couple reçut des rennes[3].

Charles Antisarlook décéda de la rougeole en 1900. Après sa mort, Andrewuk se vit refuser la permission d’hériter des avoirs du couple en raison de son genre et de ses origines iñupiaq. Elle parvint finalement à conserver le troupeau de rennes, qui totalisait environ 500 animaux[1]. Elle devint par le fait même l’une des plus riches femmes d’Alaska[4].

Le troupeau était originellement basé aux alentours de Sinġaq, un petit établissement aussi appelé « Sinrock », d’où le surnom donné à Andrewuk. Pour des raisons pratiques, elle le déplaça plus au sud[5]. Elle commença à vendre de la viande de renne à l’United States Army, dont la présence gagnait en ampleur en raison de la découverte d’or dans la région[2]. La montée de l'industrie minière s’accompagna cependant de nombreux problèmes, dont la transmission de maladies par les colonisateurs, ce qui poussa Andrewuk à se réinstaller avec sa famille et son troupeau à Unalakleet. En 1902, elle s’y remaria à Andrew Andrewuk, un homme iñupiaq. Elle adopta plusieurs enfants et, à eux et au reste de la communauté, enseigna la renniculture[1]. Sous sa houlette, le troupeau grandit pour atteindre, à son sommet, une population de 1 500 rennes[6]. Malgré cette réussite, l’établissement de Sinġaq ne prospéra pas. Confronté à l’influx de colonisateurs et à l’introduction de maladies, la communauté disparut après une épidémie de grippe en 1916[5].

En plus de son travail comme éleveuse, Andrewuk était reconnue comme linguiste et interprète. Elle joua ces rôles dans le cadre de différentes expéditions soutenues par le gouvernement des États-Unis, tant en Alaska qu’en Sibérie. Elle accompagna également le missionnaire presbytérien Sheldon Jackson dans ses pérégrinations[6].

Postérité

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Andrewuk décéda en 1948[3]. Un documentaire biographique intitulé The Reindeeer Queen: The True Story of Sinrock Mary fut réalisé à son sujet en 2000[7]. En 2009, la femme d’affaires fut reconnue par l'Alaska Women's Hall of Fame, une organisation célébrant les femmes ayant contribué significativement à l’histoire de l'Alaska[2].

Notes et références

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  1. a b et c (en) « Eskimo woman named Changunak (aka Sinrock Mary) sitting in front of reindeer hide, probably Unalakleet, Alaska, date unknown, sometime between 1890 and 1950 », sur digitalcollections.lib.washington.edu (consulté le )
  2. a b et c (en) « Sinrock Mary | Alaska Women's Hall Of Fame », sur www.alaskawomenshalloffame.org (consulté le )
  3. a b et c (en) « LitSite Alaska | People of the North > Native Lives and Traditions > Sinrock Mary: Mary Antisarlook », sur www.litsitealaska.org (consulté le )
  4. (en) « Alaska Magazine | The Queen of Reindeer », sur Alaska Magazine, (consulté le )
  5. a et b (en) Dorothy Jean Ray, « Nineteenth Century Settlement and Subsistence Patterns in Bering Strait », Arctic Anthropology, vol. 2, no 2,‎ , p. 61–94 (ISSN 0066-6939, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b (en) Roxanne Willis, « A New Game in the North: Alaska Native Reindeer Herding, 1890-1940 », The Western Historical Quarterly, vol. 37, no 3,‎ , p. 277–301 (ISSN 0043-3810, DOI 10.2307/25443371, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Maria Brooks et Sharon Harrison, The Reindeer Queen: The True Story of Sinrock Mary, (OCLC 897766431, lire en ligne)

Bibliographie

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  • (en) Dorothy Jean Ray, « Sinrock Mary: From Eskimo Wife to Reindeer Queen », The Pacific Northwest Quarterly, vol. 75, no 3,‎ , p. 98-107 (lire en ligne)
  • (en) Roxanne Willis, « A New Game in the North: Alaska Native Reindeer Herding, 1890–1940 », Western Historical Quarterly, vol. 37, no 3,‎ , p. 277-301 (lire en ligne)

Articles connexes

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