Christina Miller
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Cristina Cruickshank Miller est une chimiste écossaise née le et morte le . Elle est l’une des cinq premières femmes, et la première chimiste, à intégrer la Royal Society of Edinburgh, l’Académie des Sciences d’Écosse, le 7 mars 1949.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse
[modifier | modifier le code]Christina Miller naît en 1899 à Coatbridge, en Écosse. Elle contracte à cinq ans la rougeole et la rubéole, qui lui laissent des séquelles : ses capacités auditives sont diminuées et empireront au cours de sa vie[1]. Elle se passionne à l’école pour les mathématiques et les disciplines scientifiques, mais la seule perspective de carrière répandue pour une femme dans ces domaines est alors d’enseigner les mathématiques à l’école, ce qui est incompatible avec ses problèmes d’audition[2]. Un article de magazine lui dévoile des possibilités d’emplois pour les femmes dans le domaine de la chimie analytique, ce qui l’amène à s’intéresser à la chimie[1],[2].
Études
[modifier | modifier le code]Miller poursuit ses études simultanément pendant trois ans (de 1917 à 1920) à l’Université d'Édimbourg, et pendant quatre ans (de 1917 à 1921) à l’Université Heriot-Watt, qui dispensait des cours du soir en chimie industrielle[3]. En 1920, elle est diplômée de l’université d’Édimbourg avec mention, et obtient la bourse d’études Vans Dunlop pour financer la poursuite de ses études vers le doctorat[1]. Elle se tourne vers le professeur James Walker dans l’espoir de travailler avec lui, mais celui-ci lui demande de revenir vers lui en 1921, une fois son diplôme d’Heriot-Watt en poche, et d’apprendre l’allemand. En effet, la plupart de la littérature scientifique dans ces domaines était à l’époque rédigée dans cette langue[3].
Travaux de recherche
[modifier | modifier le code]Sa thèse, effectuée sous la direction de James Walker, porte sur la vérification de la relation d’Einstein lors de la diffusion dans des solutions. Elle étudie l’influence de la viscosité et de la température sur la diffusion de l’iode dans diverses solutions[4]. Ses travaux sont publiés dans les Proceedings of the Royal Society.
Par la suite, elle change de sujet de recherche pour s’intéresser au trioxide de phosphore. Miller est la première à obtenir un échantillon pur de ce composé[5], et montre que la luminescence observée dans d’autres échantillons moins purs est due à la présence de phosphore dissous. Son article reçoit la Médaille Keith de la Royal Society of Edinburgh[1], et lui permet d’obtenir une habilitation avant l’âge de 30 ans.
Ses études des composés phosphorés s’arrêtent à la suite d'une explosion au cours de laquelle elle perd l’usage d’un œil[1] ; elle se consacre alors au développement de techniques de microanalyse chimique, notamment pour l’identification de roches et de métaux[6].
Retraite
[modifier | modifier le code]À cause de l’aggravation ses problèmes d’audition, et pour s’occuper de sa mère et de sa sœur, Miller met fin à sa carrière en 1961.
Postérité
[modifier | modifier le code]Dans le monde académique
[modifier | modifier le code]En 2012, l’université Heriot-Watt inaugure une résidence étudiante de son campus et la baptise du nom de Christina Miller[7].
L’université d’Edimbourg nomme officiellement ses laboratoires d’enseignement de la chimie « Bâtiment Christina Miller » en 2014[8] ; elle délivre également des bourses de recherche nommées d’après la chimiste[9].
Dans l’art et la culture
[modifier | modifier le code]Christina Miller est un personnage de l’opéra Breathe Freely du compositeur écossais Julian Wagstaff[10] ; l’opéra tire son nom d’un livre d’un autre chimiste, l’anglais James Kendall.
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Médaille Keith (1927)
- Membre de la Royal Society of Edinburgh (1949)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Robert A. Chalmers, « Christina Cruickshank Miller - Obituary », sur rse.org.uk (consulté le ).
- (en) Women in Chemistry : Their Changing Roles from Alchemical Times to the Mid-twentieth Century, Chemical Heritage Foundation, , 284 p. (ISBN 978-0-941901-27-7, lire en ligne), p. 184.
- (en) Marelene F. Rayner-Canham et Geoffrey Rayner-Canham, Chemistry was Their Life : Pioneering British Women Chemists, 1880-1949, Londres, World Scientific, , 542 p. (ISBN 978-1-86094-986-9, lire en ligne), p. 287.
- (en) Christina Cruickshank Miller, « The Stokes-Einstein Law for Diffusion in Solution », Proceedings of the Royal Society of London A: Mathematical, Physical and Engineering Sciences, vol. 106, no 740, , p. 724–749 (ISSN 1364-5021 et 1471-2946, DOI 10.1098/rspa.1924.0100, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Christina Cruickshank Miller, « CCXL.—The preparation and properties of pure phosphorus trioxide », J. Chem. Soc., vol. 0, no 0, , p. 1847–1862 (ISSN 0368-1769, DOI 10.1039/jr9280001847, lire en ligne, consulté le ).
- (en-GB) Robert A. Chalmers, « Chrissie Miller », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Harry, « Do You Remember…? Chemistry Trailblazer Christina Miller », sur The Watt Club (Heriot-Watt University Alumni), (consulté le ).
- (en) « Labs Named in Honour of Christina Miller | School of Chemistry », sur www.chem.ed.ac.uk (consulté le ).
- (en) « Christina Miller Research Fellowship | School of Chemistry », sur www.chem.ed.ac.uk (consulté le ).
- (en) « Polish forces chemist subject of Scots opera », sur www.scotsman.com (consulté le ).
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Christina Miller (chemist) » (voir la liste des auteurs).
Lien externe
[modifier | modifier le code]- Do you remember chemistry trailblazer Christina Miller sur thewattclub.hw.ac.uk