Conservateurs et réformistes européens
Conservateurs et réformistes européens | |
Chambre | Parlement européen |
---|---|
Législature(s) | 7e, 8e, 9e et 10e |
Fondation | [1] |
Partis membres | Parti des conservateurs et réformistes européens Mouvement politique chrétien européen Alliance libre européenne |
Co-présidents | Nicola Procaccini Joachim Brudziński |
Représentation | 78 / 720 |
Positionnement | Droite[2],[3],[4],[5],[6],[7] à extrême droite[8],[9],[10] |
Idéologie | Conservatisme[11] Euroscepticisme modéré[11] Anti-fédéralisme européen[12] National-conservatisme[11],[13] Populisme de droite[11] Libéral-conservatisme[14] Libéralisme économique[11] Opposition à l'immigration[11],[15] |
Site Web | ecrgroup.eu |
modifier |
Les Conservateurs et réformistes européens (CRE ; en anglais : European Conservatives and Reformists, ECR) sont un groupe politique européen, regroupant à l'échelle du continent un ensemble de partis eurosceptiques allant de la droite à l'extrême droite, disposant d'un groupe au Parlement européen et à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Le groupe est fondé en 2009, des suites des élections européennes de 2009. Les CRE comptent vingt-trois partis membres de seize pays différents ; ils se décrivent comme « une famille se situant à droite de l'échiquier politique ».
Idéologie
[modifier | modifier le code]Le groupe des Conservateurs et réformistes européens se caractérise comme un groupe de droite antifédéraliste. Ses membres sont favorables au libéralisme économique mais sont critiques vis-à-vis des institutions de l'Union européenne (UE). Contrairement à certains membres du groupe Europe libertés démocratie, ils ne sont pas pour autant favorables à la sortie de leurs pays de l'UE.
Ce groupe est souvent qualifié d'atlantiste[16] en ce sens que ses membres soutiennent la politique étrangère des États-Unis.
Les partis membres se rejoignent sur le rejet de l'immigration et de l'écologie, le souhait de plus de souveraineté dans le fonctionnement de l'UE, le conservatisme sociétal et le libéralisme économique. Certaines questions, comme l'élargissement de l'UE à d'autres pays, la signature de nouveaux accords de libre-échange, la perspective d'une défense plus européenne et le Pacte sur la migration et l'asile créent en revanche des dissensions[17].
Histoire
[modifier | modifier le code]La création du groupe conservateur européen est annoncée le par le Parti conservateur britannique (alors mené par David Cameron), qui a quitté l'ex-groupe du Parti populaire européen et des Démocrates européens (PPE-DE) devenu le groupe du Parti populaire européen (PPE).
Le , cette création est officiellement et simultanément annoncée à Londres et à Prague (par les conservateurs et l'ODS) d'un groupe de 54 élus du Parlement européen (les 26 conservateurs et unionistes britanniques, les 15 Polonais de Droit et justice et les neuf membres de l'ODS ; en font également partie un Belge, Jean-Marie Dedecker, un Hongrois du Forum démocrate hongrois (ancien PPE), un Letton de Pour la patrie et la liberté (ancien UEN) et un Néerlandais de l'Union chrétienne[N 1].
Il est officiellement constitué lors de la première session du Parlement, le .
L'Action électorale polonaise de Lituanie rejoint ce groupe en .
Mirek Topolánek, chef de file de l'ODS, n'excluait pas en [18] la participation à ce groupe des futurs élus sur les listes paneuropéennes Libertas, parmi lesquels, en France, on trouve le MPF de Philippe de Villiers et le CPNT. Ceci ne se fit cependant pas. Ces élus rejoignirent le nouveau groupe Europe libertés démocratie (ELD).
Michał Kamiński, candidat malheureux à l'un des postes de vice-président du parlement européen, est finalement désigné président du groupe des CRE[19].
Le , l'Italienne Cristiana Muscardini rejoint ce groupe pour en devenir l'une des vice-présidents, avec un parti, le Mouvement des conservateurs et des réformistes sociaux, qu'elle vient de fonder. Remplaçant Mario Mauro, Susy De Martini de La Droite rejoint ce groupe en .
Après les élections du 25 mai 2014, le groupe ECR accepte les adhésions du Parti populaire danois (quatre députés) et des Vrais Finlandais (deux députés) en provenance du groupe Europe libertés démocratie, du parti allemand Familie, ainsi que les deux partis slovaques (OĽaNO) et NOVA, et le parti des Grecs indépendants. Le , sont admis l'Alternative pour l'Allemagne et la Bulgarie sans censure suivies du Parti politique réformé néerlandais le , puis de la Nieuw-Vlaamse Alliantie le , ce qui lui donnerait 68 députés européens.
Composition
[modifier | modifier le code]7e législature (2009-2014)
[modifier | modifier le code]Partis présents dans le groupe
[modifier | modifier le code]Pays | Parti national | Affiliation | Eurodéputés |
---|---|---|---|
Belgique | Libertair, Direct, Democratisch | ACRE | 1 |
Croatie | Parti croate du droit – Ante Starčević | ACRE | 1 |
Danemark | Fokus | ACRE | 1 |
Hongrie | Mouvement Hongrie moderne | ACRE | 1[N 2] |
Italie | Mouvement des conservateurs et des réformistes sociaux | ACRE | 1 |
Lituanie | Action électorale polonaise de Lituanie | ACRE | 1 |
Pays-Bas | Union chrétienne | ACRE | 1 |
Pologne | Droit et justice | ACRE | 6 |
La Pologne est le plus important | ACRE | 3 | |
Tchéquie | Parti démocratique civique | ACRE | 9 |
Royaume-Uni | Parti conservateur | ACRE | 26[N 3] |
Parti unioniste d'Ulster | ACRE | 1 |
C'est le cinquième groupe en importance au Parlement européen (juste après les Verts). Il comptait à l'origine 55 députés européens, mais lors des élections des quatorze vice-présidents du Parlement européen, un député conservateur britannique, Edward McMillan-Scott se présente contre l'avis du groupe ECR. Ce dernier est élu et fait perdre Michał Kamiński, le candidat soutenu par le groupe. Il est par conséquent exclu du groupe, ce qui porte l'effectif du groupe ECR à 54.
Outre les eurodéputés du Parti conservateur britannique, du Parti démocratique civique tchèque, et de Droit et justice, sont membres de ce groupe les députés européens Anna Rosbach (Danemark), Lajos Bokros (en) (Hongrie), Susy De Martini (Forza Italia, Italie), Roberts Zīle (Lettonie, anciennement Pour la patrie et la liberté, parti disparu), Adam Bielan et Michał Kamiński (Pologne).
8e législature (2014-2019)
[modifier | modifier le code]Partis présents dans le groupe
[modifier | modifier le code]Le , l'Alternative pour l'Allemagne annonce rejoindre le groupe ECR. Lors de la mandature, en , cinq de leurs sept députés européens quittent le parti et créent l'Alliance pour le progrès et le renouveau[20]. Ces derniers restent membres du groupe européen contrairement à Beatrix von Storch qui rejoint ELDD en [21].
En Belgique, le , Bart De Wever, président du parti flamand Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA), annonce l'adhésion de son mouvement à l'ECR[22]. Le groupe reçoit aussi le renfort de deux partis scandinaves d'extrême droite, le Parti populaire danois et les Vrais finlandais.
Anciens membres
[modifier | modifier le code]Pays | Parti national | Député européen | Parti européen | Dates | Nouveau groupe |
---|---|---|---|---|---|
Allemagne | Alternative pour l'Allemagne | Beatrix von Storch | MPCE | - | ELDD |
Marcus Pretzell | - | NI puis ENL | |||
Danemark | Parti populaire danois (jusqu'en ) Indépendante (à partir d'[23]) |
Rikke Karlsson | MELD (jusqu'en ) | - | NI |
Royaume-Uni | Parti conservateur | Richard Ashworth Julie Girling |
ACRE | - | EPP |
9e législature (2019-2024)
[modifier | modifier le code]Partis présents dans le groupe
[modifier | modifier le code]Anciens membres
[modifier | modifier le code]Pays | Parti national | Député européen | Parti européen | Dates | Nouveau groupe |
---|---|---|---|---|---|
Allemagne | Parti des familles d'Allemagne | Helmut Geuking | MPCE | - | PPE |
Slovaquie | Indépendante | Lucia Ďuriš Nicholsonová[24] | - | RE |
10e législature (2024-2029)
[modifier | modifier le code]En 2024, le groupe des CRE annonce que ses membres sont au nombre de 84 eurodéputés plutôt que 77, du fait de nouveaux membres : les Démocrates danois, le parti bulgare Il y a un tel peuple, l’Union lituanienne agraire et des verts, quatre eurodéputés français dissidents du parti Reconquête!, l'Alliance pour l'unité des Roumains (AUR) et un dissident du Parti populaire conservateur d'Estonie[25]. Le parti espagnol Vox décide finalement de rejoindre le nouveau groupe Patriotes pour l’Europe[26], ramenant le groupe CRE a 78 membres.
Pays organisateur | Parti national | Parti européen | Sièges[27] |
---|---|---|---|
Belgique | Nouvelle alliance flamande
Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA) |
EFA | 3 |
Bulgarie | Il y a un tel peuple
Има такъв народ (ITN) |
Aucun | 1 |
Croatie | Mouvement patriotique
Domovinski pokret (DP) |
Aucun | 1 |
Chypre | Front populaire national
Εθνικό Λαϊκό Μέτωπο (ELAM) |
Aucun | 1 |
Tchéquie | Parti démocratique civique
Občanská demokratická strana (ODS) |
Parti ECR | 3 |
Danemark | Démocrates danois
Danmarksdemokraterne (Æ) |
Aucun | 1 |
Estonie | Indépendant | Indépendant | 1 |
Finlande | Parti des Finlandais
Perussuomalaiset (PS) |
Aucun | 1 |
France | Mouvement conservateur (MC) | Aucun | 1 |
Identité-Libertés (IL) | 3 | ||
Grèce | Solution grecque
Ελληνική Λύση (ΕΛ) |
Aucun | 2 |
Italie | Frères d'Italie
Fratelli d'Italia (FdI) |
Parti ECR | 24 |
Lettonie | Alliance nationale
Nacionālā Apvienība (NA) |
Parti ECR | 2 |
Liste Unie
Apvienotais saraksts (AS) |
Aucun | 1 | |
Lituanie | Action électorale polonaise de Lituanie
Lietuvos lenkų rinkimų akcija – Krikščioniškų šeimų sąjunga (LLRA–KŠS) |
Parti ECR | 1 |
Union lituanienne agraire et des verts
Lietuvos valstiečių ir žaliųjų sąjunga (LVŽS) |
Aucun | 1 | |
Luxembourg | Parti réformiste d'alternative démocratique
Alternativ Demokratesch Reformpartei (ADR) |
Parti ECR | 1 |
Pays-Bas | Parti politique réformé
Staatkundig Gereformeerde Partij (SGP) |
ECPM | 1 |
Pologne | Droit et Justice
Prawo i Sprawiedliwość (PiS) |
Parti ECR | 18 |
Pologne souveraine
Suwerenna Polska (SP) |
Aucun | 2 | |
Roumanie | Alliance pour l'unité des Roumains Alianța pentru Unirea Românilor (AUR) |
Aucun | 5 |
Parti national conservateur roumain
Partidul Național Conservator Român (PNCR) |
ECPM | 1 | |
Suède | Démocrates de Suède
Sverigedemokraterna (SD) |
Parti ECR | 3 |
Total | 78 / 720 |
Bureau du groupe
[modifier | modifier le code]Présidents du groupe
[modifier | modifier le code]Dates | Présidents du groupe |
---|---|
– | Michał Kamiński |
– | Jan Zahradil |
– | Martin Callanan |
– | Syed Kamall |
– | Raffaele Fitto |
– | Ryszard Legutko |
Depuis le | Nicola Procaccini |
Depuis le | Joachim Brudziński |
- De 2009 à 2017 : présidents
- Depuis 2017 : co-présidents
Composition
[modifier | modifier le code]9e législature
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Pendant 24 heures, un Finlandais du Parti du centre, Hannu Takkula, signe la motion de constitution du groupe alors que le Parti du centre est membre du ELDR, mais il revient sur sa décision le lendemain pour se réinscrire au groupe de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe.
- Initialement Forum démocrate hongrois.
- Edward McMillan-Scott est exclu du groupe.
Références
[modifier | modifier le code]- (en) François Foret, Religion and Politics in the European Union : The Secular Canopy, Cambridge, Cambridge University Press, , 323 p. (ISBN 978-1-107-08271-7, lire en ligne), p. 103
- Ingeborg Toemmel, The European Union : What it is and how it Works, Palgrave Macmillan, , 380 p. (ISBN 978-1-137-42754-0, lire en ligne), p. 158
- « EU parliament sees birth of new right-wing group », EUobserver, (lire en ligne, consulté le )
- « Tory minders gag right-wing allies in the ECR », The Times, London, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « New-look European Parliament », sur BBC News, (consulté le )
- « Ursula von der Leyen makes final pledges to secure EU's top job », sur The Guardian, : « Von der Leyen says in her letters that she hopes the "snapshot" on her positions, some of which are retreads of previous proposals from the commission, will reassure her critics, although there is a risk of putting off MEPs within the more Eurosceptic and rightwing European Conservatives and Reformists group, in which Poland's Law and Justice is the largest party. »
- « Explainer: Von der Leyen's rocky path to confirmation as EU Commission chief », sur Reuters, : « The right-wing European Conservatives and Reformists (ECR), will decide just ahead of the vote whether to support von der Leyen, but officials say the group is divided over the issue. »
- « Dutch and Greek far-right parties join ECR Group », sur European Interest,
- Duncan McDonnell et Annika Werner, « Respectable radicals: why some radical right parties in the European Parliament forsake policy congruence », Journal of European Public Policy, vol. 25, no 5, , p. 747–763 (ISSN 1350-1763, DOI 10.1080/13501763.2017.1298659, S2CID 157162610)
- Gerda Falkner et Georg Plattner, « Populist Radical Right Parties and EU Policies: How coherent are their claims? », EUI Working Paper RSCAS, no 38, , p. 5 (lire en ligne)
- Wolfram Nordsieck, « European Union » [archive du ], sur www.parties-and-elections.eu (Parties and Elections in Europe), (consulté le ).
- « Conservative MEPs form new group », BBC, (lire en ligne, consulté le )
- Alan Siaroff, Comparative European Party Systems : An Analysis of Parliamentary Elections Since 1945, Taylor & Francis, , 640 p. (ISBN 978-1-317-49876-6, lire en ligne), p. 469
- Aleks Szczerbiak et Seán Hanley, « 'May Contain Nuts'? The Reality behind the Rhetoric Surrounding the British Conservatives' New Group in the European Parliament », The Political Quarterly, vol. 81, no 1, , p. 85–98 (DOI 10.1111/j.1467-923X.2009.02067.x, lire en ligne) — Extrait : « When taken together they form not so much a coherent whole as a mix of liberal conservatives (the Conservatives, ODS, LDD and MDF) and conservative nationalists (PiS and TB-LNNK). »
- Karl De Meyer, « L'immigration, levier de rapprochement entre conservateurs et eurosceptiques », Les Echos, (lire en ligne).
- « Parlement européen: Le cheval de Troie de l’euroscepticisme », sur La Libre, (consulté le ).
- « Extrême droite : au Parlement européen, les grandes manœuvres ont commencé », Le Monde.fr, (lire en ligne).
- « Radio Prague - Mirek Topolánek sous les feux de l’actualité », sur www.radio.cz, (consulté le ).
- « Conservateurs et réformistes européens », sur la base de données des députés au Parlement européen.
- « Bernd Lucke crée un nouveau parti europhobe en Allemagne », sur Les Échos, (consulté le ).
- « Conservateurs et réformistes européens », sur la base de données des députés au Parlement européen.
- DH - 18 juin 2014.
- (da) « MELD og FELD - årsagerne til Rikke Karlssons exit », sur www.jv.dk/ (consulté le ).
- (sk) « Slovak MEP Ďuriš Nicholsonová changes factions », sur rtvs.sk (consulté le ).
- Aurélie Pugnet et Magnus Lund Nielsen, « Les Conservateurs et Réformistes européens deviennent le troisième groupe au Parlement », sur www.euractiv.fr, (consulté le )
- (en) « Spain's far-right Vox quits ECR to join Orban's new European Parliament group », sur Reuters.com, (consulté le )
- « MEPs by Member State and political group » (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « De Wever a finalement décidé de rejoindre le groupe ECR des Tories au Parlement européen », DH, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Wolfram Nordsieck, Parties and Elections in Europe, (lire en ligne).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Site officiel
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en) Le Courrier GCE : les nouvelles du Groupe des conservateurs et des réformateurs européens
- « Conservateurs et réformistes européens », sur europarl.europa.eu, Parlement européen (consulté le )