Aller au contenu

Enclave du massif du Marguareis

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'enclave du massif du Marguareis est un ensemble karstique faisant partie de l'ouest des Alpes Ligures (Alpi del Marguareis (it)). Elle appartient à la commune française de La Brigue au nord du département des Alpes-Maritimes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur et est enclavée entre la commune de Tende et l'Italie.

Localisation et accès

[modifier | modifier le code]

Seule une piste italienne traverse le massif. Elle part du col de Tende, pénètre dans l'enclave au col de la Boaïra (it) et en ressort par le col des Seigneurs (en) pour rejoindre Monesi (commune de Triora)[1],[2].

Communes limitrophes de l'enclave du massif du Marguareis
Limone Piemonte (Italie) Briga Alta (Italie) Chiusa di Pesio (Italie)
Limone Piemonte (Italie) l'enclave du massif du Marguareis Briga Alta (Italie)
Tende Tende Briga Alta (Italie)

Brigue appartenait à l'Italie jusqu'au traité de Paris en 1947. Celui-ci a décrété son rattachement à la France sauf sa partie Est (Briga Alta) qui est restée italienne, entrainant la séparation en deux de "la Brigue" devenue française. Il en a découlé la création d'une exclave inhabitée[3]. Tende a également été transférée (intégralement) à la France par le même traité[3].

Géographie

[modifier | modifier le code]

Entre la cime du Coin (2 259 mètres) à l'ouest et la cime de Pertègue (en) à l'est, le territoire, étendu sur 900 hectares, est situé à plus de 2 000 mètres d'altitude au-dessus de la limite supérieure de la forêt. Il s'agit d'une zone d'alpage principalement pour les troupeaux italiens de Mondovi et de Limone Piemonte. Les seules traces de présence humaine sont le gias et la vacherie de Malabergue.

L'enclave est dominée par la pointe Marguareis culminant à 2 650 mètres d'altitude. Les autres sommets, sur la crête frontalière, sont la Tête Chaudon (it) et la pointe Straldi (it) (Mont de Carsène à 2 383 mètres), alors que le centre de l'enclave est occupé par la Cime de Malabergue (it) (2 188 mètres), le Castel Chevolail (2 274 mètres) et le Castel Frippi (2 256 mètres).

Constitué de calcaire, le sous-sol présente de nombreuses cavités et des gouffres plus ou moins profonds[4] fréquemment explorés par des spéléologues expérimentés[5]. Les plus grandes cavités sont sur le versant italien : Complexe de Piagga Bella[Note 1] de 43 kilomètres de développement pour 961 mètres de profondeur mais des gouffres profonds existent aussi du côté français : aven de l'Ail[Note 2] de 563 mètres de profondeur[6],[7].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. La grotte de Piagga Bella a pour coordonnées 44° 10′ 01″ N, 7° 42′ 22″ E.
  2. L'aven de l'Ail a pour coordonnées 44° 10′ 22″ N, 7° 40′ 40″ E.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Etienne Dalmasso, « Quelques observations sur les phénomènes karstiques dans le massif du Marguaréis », Méditerranée, vol. 5,‎ (lire en ligne).
  2. Description des Alpes-Maritimes
  3. a et b « On vous explique pourquoi La Brigue est la seule commune des Alpes-Maritimes à posséder une exclave », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, (consulté le )
  4. Jean-Jacques Delannoy et Richard Maire, « Les grandes cavités alpines. Répartition et contexte hydrogéologique », revue Karstologia : revue de karstologie et de spéléologie physique de la Fédération française de spéléologie et de l'Association française de karstologie, vol. 3,‎ , p. 69 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Activités de plein air[1]
  6. Philippe Audra-Responsable d'édition et Eric Madelaine, Association française de karstologie, « Grottes et karts de France - Le karst Franco Italien du Marguareis », Karstologia Mémoires, Paris, Association française de karstologie, no 19,‎ , p. 226-227 (ISBN 978-2-95-042225-5, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  7. Maurice Julian, Jean Nicod et Claudine Orengo, « Recherches de morphologie karstique et glaciaire dans le massif du marguareis », Méditerranée, vol. 9,‎ (lire en ligne).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]