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Fantasque (1758)

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Fantasque
illustration de Fantasque (1758)
Modèle réduit d'un vaisseau de 64 canons du même type que le Fantasque

Type Vaisseau de ligne
Histoire
A servi dans Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Quille posée [1]
Lancement
Équipage
Équipage 640 hommes[N 1]
Caractéristiques techniques
Longueur 49,04 m[3],[1]
Maître-bau 13,14 m
Tirant d'eau 6,18 m
Déplacement 1 150 t[3],[1]
Propulsion Voile
Caractéristiques militaires
Armement 64 canons[3],[1].
Pavillon France

Le Fantasque était un vaisseau de troisième rang portant 64 canons sur deux ponts. Construit sous la direction de Charles Chapelle, il fut lancé en 1758 à Toulon. En service jusqu'en 1785, il participa à deux conflits avec l'Angleterre.

Caractéristiques principales

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Le Fantasque était un bâtiment moyennement artillé mis sur cale selon les normes définies dans les années 1730-1740 par les constructeurs français pour obtenir un bon rapport coût/manœuvrabilité/armement afin de pouvoir tenir tête à la marine anglaise qui disposait de beaucoup plus de navires[4]. Il faisait partie de la catégorie des vaisseaux dite de « 64 canons » dont le premier exemplaire avait été lancé en 1735 et qui fut suivi par plusieurs dizaines d’autres jusqu’à la fin des années 1770, époque où ils furent définitivement surclassés par les « 74 canons[N 2]. »

Sa coque était en chêne, son gréement en pin, ses voiles et cordages en chanvre[6]. Il était moins puissant que les vaisseaux de 74 canons car outre qu'il emportait moins d'artillerie, celle-ci était aussi pour partie de plus faible calibre, soit :

Cette artillerie correspondait à l’armement habituel des 64 canons. Lorsqu'elle tirait, elle pouvait délivrer une bordée pesant 540 livres (soit à peu près 265 kg) et le double si le vaisseau faisait feu simultanément sur les deux bords[7]. Chaque canon disposait en réserve d’à peu près 50 à 60 boulets, sans compter les boulets ramés et les grappes de mitraille[6].

Pour nourrir les centaines d’hommes qui composait son équipage, c’était aussi un gros transporteur qui devait avoir pour deux à trois mois d'autonomie en eau douce et cinq à six mois pour la nourriture[8]. C'est ainsi qu'il embarquait des dizaines de tonnes d’eau, de vin, d’huile, de vinaigre, de farine, de biscuit, de fromage, de viande et de poisson salé, de fruits et de légumes secs, de condiments, de fromage, et même du bétail sur pied destiné à être abattu au fur et à mesure de la campagne[8].

Sa carrière sur deux guerres navales

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Il entra en service alors de la guerre de Sept Ans faisait rage depuis trois ans. Son premier commandant était le chevalier de Castillon[9]. A peine armé, il intégra l’escadre de douze vaisseaux et trois frégates aux ordres de La Clue-Sabran qui devait passer dans l’Atlantique pour y rejoindre l’escadre de Brest. L’objectif était de former une armée navale qui devait protéger un débarquement en Angleterre[10]. Elle appareilla de Toulon le 5 août 1759, mais elle fut repérée et prise en chasse par l’escadre anglaise de Gibraltar lors de son passage du détroit. C'est alors que dans la nuit du 17 au 18 août elle se disloqua à la suite de signaux mal compris[11]. Le Fantasque fait partie du groupe des cinq vaisseaux et des trois frégates de l’arrière-garde qui se retrouvèrent isolés[12]. Après avoir erré une journée à la recherche du reste de l'escadre, tous décidèrent de se conformer à un ordre antérieur qui indiquait la relâche et le ralliement à Cadix où ils arrivèrent le 19[13]. De ce fait, le Fantasque et les autres navires ne participèrent pas à la bataille de Lagos qui vit le même jour l’anéantissement de l'escadre de La Clue-Sabran. Il ne put échapper au blocus anglais et gagner Toulon qu'en janvier 1760[13].

Pendant les deux premières années de l'intervention française dans la guerre d'Indépendance américaine sous les ordres de l'amiral d'Estaing, le Fantasque était commandé par Suffren (1778-1779) qui s'illustra autour de Newport. En 1780, il fut armé en flûte et fit partie de la petite flotte de Ternay qui embarquât le corps expéditionnaire de Rochambeau pour l'Amérique. Il fut rayé des listes en 1785[14],[3].

Notes et références

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  1. Le ratio habituel, sur tous les types de vaisseau de guerre au XVIIIe siècle est d'en moyenne 10 hommes par canon, quelle que soit la fonction de chacun à bord. L'état-major est en sus. Cet effectif réglementaire peut cependant varier considérablement en cas d'épidémie, de perte au combat, de manque de matelots à l'embarquement ou de désertion lors des escales[2].
  2. Les 74 canons en étaient par ailleurs un prolongement technique apparu neuf ans après le lancement du premier 64 canons, le Borée[5],[4]. Sur la chronologie des lancements et les séries de bâtiments, voir aussi la liste des vaisseaux français.

Références

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  1. a b c d et e « Le Fantasque », sur threedecks.org (consulté le ).
  2. Acerra et Zysberg 1997, p. 220. Voir aussi Jean Meyer dans Vergé-Franceschi 2002, p. 105.
  3. a b c d et e Ronald Deschênes, « Vaisseaux de ligne français de 1682 à 1780 du troisième rang », sur le site de l'association de généalogie d’Haïti (consulté le ).
  4. a et b Meyer et Acerra 1994, p. 90-91.
  5. Acerra et Zysberg 1997, p. 67.
  6. a et b Acerra et Zysberg 1997, p. 107 à 119.
  7. Selon les normes du temps, le navire, en combattant en ligne de file, ne tirait que sur un seul bord. Il ne tirait sur les deux bords que s'il était encerclé ou s'il cherchait à traverser le dispositif ennemi. Base de calcul : 1 livre = 0,489 kg.
  8. a et b Jacques Gay dans Vergé-Franceschi 2002, p. 1486-1487 et Jean Meyer dans Vergé-Franceschi 2002, p. 1031-1034.
  9. Troude 1867-1868, p. 372-373.
  10. Les autres vaisseaux étaient l’Océan (80 canons, navire amiral), le Redoutable (74 canons), le Guerrier (74), le Centaure (74), le Souverain (74), le Téméraire (74), le Triton (64), le Lion (64), le Modeste (64), le Fier (50) et l’Oriflamme (50). Les frégates étaient la Minerve (26), la Chimère (26) et la Gracieuse (24). Lacour-Gayet 1902, édition revue et augmentée en 1910, p. 514-515.
  11. Vergé-Franceschi 2002, p. 827-828
  12. Avec le Triton (64), le Lion (64), le Fier (50), l’Oriflamme (50), les frégates la Minerve (26), la Chimère (26) et la Gracieuse (24). Lacour-Gayet 1902, édition revue et augmentée en 1910, p. 306.
  13. a et b Lacour-Gayet 1902, édition revue et augmentée en 1910, p. 304-313.
  14. Dictionnaire de la flotte de guerre française, Jean-Michel Roche

Bibliographie

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Liens internes

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Liens externes

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