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Fred Bretonnel

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Fred Bretonnel
Image illustrative de l’article Fred Bretonnel
Portrait de Fred Bretonnel en 1928.
Fiche d’identité
Nom de naissance Frédéric André Bretonnel
Nationalité Drapeau de la France France
Naissance
9e arrondissement de Paris
Décès (à 23 ans)
17e arrondissement de Paris
Catégorie Poids légers
Palmarès
  Professionnel
Combats 76
Victoires 42
Victoires par KO 13
Défaites 18
Matchs nuls 14
Sans décision 2
Titres professionnels Champion d'Europe poids légers (1924)
Dernière mise à jour : 3 mars 2024

Fred Bretonnel est un boxeur français né le à Paris 9e et mort le à Paris 17e[1]. Il est le frère de Jean Bretonnel.

Jeune prodige et grand espoir

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Photographie en noir et blanc d'un jeune boxeur en garde.
Fred Bretonnel en 1920, âgé de quatorze ans.

Fred Bretonnel débute dans le ring en 1919 et remporte le championnat scolaire des poids minimes[2].

Alors que la boxe est interdite avant seize ans en France, son père l'envoie en Angleterre en 1920 pour ses études afin qu'il apprenne l'art pugilistique au plus tôt[3]. Il y remporte onze victoires[2].

Lorsqu'il revient à Paris en 1921, le jeune adolescent affronte directement le champion de Belgique Alfons Spaniers qui le domine[3]. Considéré comme un prodige, Bretonnel passe entre les mains des meilleurs managers français de l'époque comme François Deschamps et Robert Eudeline[4].

Champion de France et d'Europe (1923-1924)

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Photographie de presse en noir et blanc de deux boxeurs, torses nus, lors d'une pesée.
Paul Fritsch et Fred Bretonnel (à droite), en 1924.

Le , Bretonnel devient champion de France des poids légers à seulement dix-sept ans après une victoire aux points contre Léon Poutet[5]. Après un âpre combat de vingt reprises, marqué par de nombreux corps à corps, le jeune Bretonnel fait la différence dans la deuxième partie du combat avec des gauches rapides[5]. Il se voit opposer un refus à ses défis pour le titre de champion d'Europe des légers par les Britanniques Seaman Hall (en) et Harry Mason (en)[6]. Sa victoire aux points face à l'ancien champion européen Ernie Rice (en) au Vélodrome d'Hiver lui confère une stature de champion[7].

Proclamé champion d'Europe des poids légers hors des rings sur une décision de l'International Boxing Union au milieu du mois de [8], Fred Bretonnel défend une première fois ses titres avec succès en dominant le Rouennais Edouard Baudry, imposant ses qualités dans son style préféré, le combat de près, dans une soirée organisée à Lyon[9].

En juin, opposé au Britannique Danny Frush, récent vainqueur d'Eugène Criqui, Bretonnel déjoue les pronostics en remportant l’affrontement et en contraignant son adversaire à l’abandon après la septième reprise après l’avoir blessé à l'arcade sourcilière[10].

En , Bretonnel est nettement battu par Lucien Vinez qui lui arrache son titre de champion d'Europe après vingt reprises d'un affrontement à sens unique[11].

Tournée aux États-Unis (1926-1927)

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Devenu poids mi-moyens, il part aux États-Unis en 1926 avec son père, André Routis et Francis Charles, ainsi que leur manager[12]. Son séjour de six mois est décevant, il ne gagne qu'un match et est battu à deux reprises, notamment par l'ancien champion du monde Johnny Dundee. Fred Bretonnel rentre seul en France, fâché avec son père resté aux États-Unis[12].

Maladie et suicide

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Après avoir perdu son titre de champion d'Europe, ses revenus diminuent et l'obligent à modifier son train de vie[13]. Devenu neurasthénique, il tente une première fois de mettre fin à ses jours en absorbant une forte dose de poison mais est sauvé[13]. Envoyé par ses amis à Sainte-Adresse auprès de sa mère, il fait mine de se préparer et trompe la surveillance de son amie pour s'enfermer dans le salon et se pendre au piton soutenant un lustre avec sa corde à sauter[2],[13]. Selon son frère Jean, les causes de son geste fatal sont sa rupture avec leur père, ses défaites, son association avec un mauvais manager et sa compagne qui l'aurait trompé[2],[12].

Notes et références

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  1. Archives de Paris, état-civil numérisé à Paris 17e, acte de décès no 1957 de l'année 1928, (lire en ligne).
  2. a b c et d A. D., « Neurasthénique Fred Bretonnel se donne la mort : Cette nouvelle surprendra douloureusement ses très nombreux amis », L'Auto, no 10126,‎ , p. 1 (lire en ligne Accès libre).
  3. a et b Philippe Doré, « Fred Bretonnel », Revue française politique et littéraire,‎ , p. 444 (lire en ligne).
  4. Petit Masque, « Fred Bretonnel », Paris-soir, no 93,‎ , p. 4 (lire en ligne).
  5. a et b « Fred Bretonnel et Francis Charles deviennent Champions de France », L'Auto, no 8135,‎ , p. 1 et 3 (lire en ligne Accès libre).
  6. Paul Olivier, « Voulez-vous boxer avec moâ ? », L'intransigeant, no 15850,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  7. « F.Bretonnel s'affirme comme un vrai champion », Paris-soir, no 88,‎ , p. 4 (lire en ligne).
  8. « Bretonnel, champion d'Europe », La Dépêche, no 20200,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  9. Vieux, « A Lyon Bretonnel conserve facilement son titre en battant Baudry aux points », L'Auto, no 8475,‎ , p. 1 et 3 (lire en ligne).
  10. « Après un magnifique combat Bretonnel a vengé Criqui », Excelsior, no 4944,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  11. Victor Chapiro, « À vingt-neuf ans, Lucien Vinez devient champion de France et d'Europe des poids légers : Après vingt reprises ternes et manquant d'intérêt, par suite de la trop grande supériorité du challenger, Vinez est déclaré vainqueur de Bretonnel. — Malgré un match acharné, Mascart et Routis sont renvoyés dos à dos. », Le Miroir des Sports, no 563,‎ , p. 292 (lire en ligne).
  12. a b et c André Fourny, Dictionnaire de la boxe, Place des éditeurs, , 582 p. (ISBN 9782262079116).
  13. a b et c « Le boxeur français Fred Bretonnel s'est suicidé : il avait 23 ans », Excelsior,‎ , p. 1 (lire en ligne).

Liens externes

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