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Galia Sabar

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Galia Sabar
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Université de Tel Aviv (licence (en)) (jusqu'en )
Université hébraïque de Jérusalem (maîtrise (en)) (jusqu'en )
Université hébraïque de Jérusalem (doctorat) (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Université de Tel Aviv
Ruppin Academic Center (en)
The Academic College of Tel Aviv-Yaffo (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Galia Sabar, née en 1963 en Israël est une chercheuse et professeure d'études africaines à l'université de Tel Aviv[1].

Ses recherches portent principalement sur les juifs éthiopiens , tant en Éthiopie qu'en Israël, sur les migrations mondiales avec un accent particulier sur les migrants et les réfugiés africains, les facteurs socio-politiques affectant l'éducation à la prévention du VIH/SIDA en Afrique de l'Est et la relation entre la religion et la politique en Afrique.

Galia Sabar publie plusieurs livres et de nombreux d'articles dans des journaux spécialisés[2].

En plus de son activité académique, Galia Sabar est engagée dans plusieurs organisations d'aide aux migrants économiques africains et aux demandeurs d'asile.

Formation universitaire

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En 1982, alors non-diplômée, Galia Saber se rend en Éthiopie pour guider un groupe d'américains juifs qui soutiennent l'opération Moïse qui prévoit de transférer en Israël des juifs éthiopiens réfugiés au Soudan. Elle se rend ainsi plus d'une vingtaine de fois en Éthiopie entre 1982 et 1984 amenant des fonds et des informations pour les juifs éthiopiens qui s'apprêtent à gagner le Soudan. Ces deux années en Éthiopie ont un impact important de la vie de Galia Sabar qui continue à découvrir le continent africain à la fois pour ses recherches et pour ses engagements politiques et sociaux.

Galia Sabar obtient une licence en histoire africaine et du Moyen-Orient à l'université de Tel Aviv en 1985. En 1987 elle passe son master en études africaines avec les honneurs à l'université hébraïque de Jérusalem. Son mémoire, dirigé par le professeur Mordechai Abir porte sur la consolidation de l'identité nationale éthiopienne après la révolution[3].

En 1989, Galia Sabar et sa famille déménagent au Kenya où elle reste durant trois ans pour collecter des informations utiles à sa thèse. A ses recherches sur l'histoire et la politique, elle ajoute l'anthropologie. En 1993, elle défend sa thèse de doctorat en études africaines à l'université hébraïque de Jérusalem. Ses recherches portent sur les relations complexes contre l'Église, l'État et la société au Kenya et sont dirigées par Naomi Chazan (en) et Steven Kaplan.

En 1999, elle est professeure des Études africaines à l'université de Tel Aviv et présidente d'histoire africaine et du Moyen-Orient de l'université de Tel Aviv. Elle est également la coordinatrice des études africaines au S. Daniel Abraham Center for International and Regional Studies[4]. De 2002 à 2010 elle préside le département d'études africaines[5].

En mai 2009, Galia Sabar reçoit le prix Unsung Heroes of Compassion, de l'organisation internationale Wisdom in Action de la main du Dalaï-lama. Le prix, décerné à intervalles irréguliers n'a été attribué qu'à environ 150 personnes à travers le monde depuis son existence. C'est son travail et son activisme sur les juifs éthiopiens et les migrants de travail africains en Israël qui lui valent ce prix. Galia Sabar et Ibtisam Mahamid sont les premiers israéliens à avoir reçu ce prix. Galia Sabar reçoit le prix lors du cérémonie en mai 2009 à San Francisco en même temps que 49 autres activistes venant du monde entier[6],[7].

Elle est présidente du Centre académique Ruppin de 2016 à 2021[5].

Implication sociale

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Galia Sabar est membre volontaire de quatre organisations : le projet SIDA Jérusalem, le centre d'action religieuse israélienne, la ligne d'écoute pour les migrants de travail et NALA[8] une ONG qui a pour objet de la mise en œuvre de programmes pour le contrôle des maladies infectieuses en Afrique[9]. En 2011, Galia Sabar co-organise plusieurs séminaires et ateliers promouvant la santé et les droits de l'homme des réfugiés africains et demandeurs d'asile en collaboration avec la Docteure Shiri Tenenbaum[10]. Les séminaires sont divisés selon qu'ils soient destinés aux professionnels de santé israéliens ou aux migrants et réfugiés. Tous les séminaires ont été réalisés en collaboration avec la clinique sociale de l'hôpital Sheba.

Chrétienté en Afrique

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Entre 1987 et 1997, Galia Sabar consacre ses recherches aux relations entre l'Église, l'État et la société au Kenya. Elle passe quatre ans à Nairobi au Kenya. Ses recherches sont basées sur plusieurs milliers de documents religieux locaux et des documents officiels britanniques et kényans. Elle se déplace également à travers le pays pour y faire des interviews avec des membres de l'Église ou observer les rites ecclésiastiques. En 2002, sa thèse est publiée en anglais[11].

L'épidémie du SIDA en Afrique

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Entre 1995 et 1999, Galia Sabar dirige une équipe d'experts internationaux pour examiner la diffusion du virus du SIDA en Afrique à travers des aspects socio-politiques. Les composantes culturelles et leur traçabilité sont mises en avant pour comprendre la répartition du virus dans ses régions. Galia Sabar, en collaboration avec le professeur Mulindi de l'hôpital national Kenyatta et la professeure Allie Dubb examinent les processus qui ont amené l'Église à prendre un rôle prépondérant dans la lutte contre le SIDA.

En 1996, Galia Sabar dirige un groupe de recherches internationales au Kenya sur les aspects socio-politiques de l'épidémie de SIDA en collaboration avec Sobbie Mulindi de l'hôpital national Kenyatta. Elle élargit le spectre de ses recherches aux contributions des églises dans les efforts de prévention contre le SIDA. Elle est l'une des organisatrices de la 9e conférence internationale pour la prévention du SIDA à laquelle participent plusieurs chercheurs dans le domaine. Entre 1997 et 2002, elle dirige une équipe d'experts internationaux pour étudier les éléments économiques, sociaux, ethniques et religieux qui affectent les adolescents kényans dans le début de leurs vies sexuelles.

En 1996, elle publie le livre AIDS : Education Prevention in multi-cultural societies. Il s'agit du premier livre-corpus sur la prévention du SIDA comportant autant de perspectives différentes, révolutionnaire pour l'époque.

En 1997, Galia Sabar et Mordechai Tamarkin publient Modern Kenyan History: From a White Man’s Colony to an Independent Country. Il s'agit du premier livre en hébreu qui analyse l'histoire politique moderne du Kenya entre le début des années 1900 et 1992. Le livre relie l'écriture historique traditionnelle à d'autres perspectives comme le genre, les unions d'ouvriers et les congrégations religieuses. Le livre met l'accent sur la centralité de la chrétienté dans la formation de la scène politique kényane.

Migrants de travail africains

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Dès 1998, Galia Sabar commence ses recherches sur les migrants de travail africain en Israël. Pendant ces huit années de recherches, elle participe à de nombreuses activités sociales : églises, associations sportives, initiatives d'éducation... Dans ses recherches, Galia Sabar met en avant la double identité des migrants, une identité chrétienne religieuse de personnes vivant en Israël et une identité moderne transnationale alignée sur le processus de mondialisation. Elle publie de nombreux articles à ce sujet.

Galia Sabar étudie le sort des travailleurs africains sans papiers expulsés massivement d'Israël. Elle publie, en 2008, We're Not Here to Stay : African Migrant Workers in Israël and Back in Africa. Le livre analyse les structures sociales, religieuses et politiques des migrants de travail en Israël et leurs histoires lorsqu'ils sont de retour dans leur pays d'origine[7]. En 2015, elle se rend au Rwanda et en Ouganda pour rencontrer les migrants envoyé là par Israël dans le cadre de son programme d''expulsion vers des pays tiers. Elle y découvre comment ils sont traités en violation du droit international, vivent dans des conditions exécrables et sont extorqués du pécule de départ accordé par Israël[12].

Depuis 2007, Galia Sabar s'intéresse aux demandeurs d'asile africains, principalement en provenance du Soudan et d’Érythrée entrés en Israël par la frontière égyptienne. Elle privilégie une approche sociale et culturelle. Dans un article intitulé Israël and the 'Holy Land' : The Religio-Political Discourse of Rights among African Migrant Labourers and African Asylum Seekers, 1990-2008, Galia Sabar explore les aspects religieux des chrétiens africains en Israël.

Elle estime que tout en veillant à sa sécurité, Israël doit respecter son devoir moral d'être humain et accueillant envers les défavorisés. « La tradition juive dans son essence a des mécanismes pour vivre avec les désaccords. Pourquoi ne peut-il y avoir une manière plurielle de célébrer le fait d'être juif, ou musulmans ou chrétiens de la même façon ? C'est quelque chose que nous devons crier à haute voix ! C'est un don que nous avons. Et nous devons le pratiquer ici d'abord en nous-mêmes - et ensuite nous pourrons exporter cette idée. »[13]

Vie privée

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Ensemble, avec son partenaire Ofer Shechter, ils ont 5 enfants[14].

Distinctions

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  • 2009 : Prix Unsung Heroes of Compassion[7]
  • 2015 : Prix spécial du maire de Tel Aviv pour ses efforts dans le développement international[15]
  • 2017 : Inspiring (women) researcher award de l'Université de Tel Aviv[14]

Publications (sélection)

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  • (en) avec I. Schenker et I. Francisco (éds.), AIDS Education Prevention in Multi-Cultural Societies, New York, Plenum Press, 1996
  • (en) avec M. Tamarkin, Modern Kenyan History; From a White Man’s Colony to an Independent Country, Tel Aviv, Open University Press, 1997.
  • (en) Church and State in Kenya, 1986-1992: The Churches’ Involvement in the ‘Game of Change," African Affairs, 96 : 25–52, 1997
  • (en) Church, State and Society in Kenya – From Mediation to Opposition, 1963-1993, London, Frank Cass, 2002 Lire en ligne
  • (en) African Christianity in the Jewish State: Adaptation, Accommodation and Legitimization of Migrant Workers’ Churches 1990-2003, Journal of Religion in Africa, 34, vol.4 : 407 – 437, 2005
  • Une migration inachevée ? Réflexions sur la communauté africaine de travailleurs migrants en Israël, à la veille de sa disparition. Les Cahiers des Anneaux de la Mémoire, 9 : 43-67, 2006
  • (en) avec S. Kanari, I’m Singing my way up’ – The significance of Music amongst African Christian migrants in Israel, Studies in World Christianity: the Edinburgh Review of Theology and Religion, 12, Vol.2 : 101-125, 2006
  • (en) The Rise and Fall of African Migrant Churches: Transformation in African Religious Discourses and Practices in Tel Aviv, in S. S. Willen éd. Transnational Migration to Israel in Global Comparative Context, London: Lexinon Books, 189-202, 2007
  • (en) We're Not Here to Stay: African migrant Workers in Israel and Back in Africa, Tel Aviv: Tel Aviv University Press, 2008
  • (en) Africa-Israel-Africa; Return Migration Experience of African Labour Migrants, Migration Letters, 10, vol.1 : 57-70, 2013

Références

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  1. Professor Galia Sabar on Tel Aviv University site
  2. « Galia Sabar », sur data.bnf.fr (consulté le )
  3. Nation Building and the Problem of Nationalities; Marxist Ethiopia in the Light of its Imperial History.
  4. (en) « Galia Sabar | The National Library of Israel », sur www.nli.org.il (consulté le )
  5. a et b (en-US) « Prof. Galia Sabar », sur Tel Aviv University (consulté le )
  6. (en-US) Jane EisnerMay 1 et 2009, « Galia Sabar: Champion of Israel's Migrants », sur The Forward (consulté le )
  7. a b et c (en) Ofri Ilany, « Israel's Unsung Female Heroes », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « TEAM », sur nala (consulté le )
  9. (en-GB) « NALA », sur Pears Foundation (consulté le )
  10. « Mashav : comment Israël lutte contre le virus Ebola en Côte d'Ivoire », sur Israël Science Info, (consulté le )
  11. Hervé Maupeu, « Sabar, Galia. — Church, State and Society in Kenya From Mediation to Opposition, 1963-1993. London-Portland, Frank Cass, 2002, 334 p. », Cahiers d’études africaines, vol. 45, no 177,‎ (ISSN 0008-0055, lire en ligne, consulté le )
  12. La Tribune Franco-Rwandaise, « Trafic d'êtres humains organisé entre Israël, le Rwanda et l'Ouganda », sur La Tribune franco-rwandaise, (consulté le )
  13. (en) « The new tribe of Israel: The immigrant underclass », sur CBC radio,
  14. a et b « About Ruppin. Prof. (PhD) Galia Sabar », sur www.ruppin.ac.il (consulté le )
  15. (en) « Prof. Galia Sabar », sur www.nalafoundation.org (consulté le )

Liens externes

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