Gaston Revel
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Gaston Jules Raymond Albert Revel |
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Gaston Revel, né à Laure-Minervois (Aude) le et mort le à Carcassonne est un militant communiste anticolonialiste français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Gaston Revel a été instituteur, conseiller municipal communiste de Bougie dans le second collège électoral (cas presque unique en Algérie), responsable de l'Union locale CGT et correspondant local de l' Alger républicain.
Né dans l'Aude, il entre à l'École normale de Carcassonne en . En , il rejoint l'École normale de la Bouzaréah près d'Alger pour apprendre à enseigner aux « indigènes ». Au niveau politique, Gaston Revel est dans un premier temps attiré par la SFIO. Il soutient ainsi le Front populaire. À la fin des années 1930, il se rapproche des communistes.
En , il commence son service militaire à Saint-Cloud. Le , débute la guerre. Il est mobilisé en Moselle au niveau de la ligne Maginot. Après la déroute de l'Armée française, il est démobilisé le . Il obtient son premier poste d'instituteur à Aïn Tabia, petit village dans la Kabylie de Collo, un massif montagneux forestier situé dans le nord-Constantinois. Il y découvre une Algérie misérable. Nommé à Bougie (Bejaïa) en 1942, il assiste à l'arrivée anglo-américaine au cours de l'opération Torch. Il est incorporé dans l'Armée d'Afrique et participe ainsi à la campagne de Tunisie et au débarquement en Provence (). De mai à , il est en Allemagne occupée.
De retour en Algérie en , il s'engage au Parti communiste algérien (PCA) et à la CGT. Militant communiste très actif, il est candidat à de nombreuses élections, comme en pour l'Assemblée algérienne. Il devient également un correspondants local très actif de l' Alger républicain, journal dirigé à l'époque par son ami Henri Alleg.
Preuve de sa popularité auprès des musulmans, il est élu conseiller municipal dans le second collège électoral dans une liste UDMA/PCA/progressistes. Avec des conseillers municipaux tels que Mabrouk Belhocine, il ne cesse de dénoncer le système colonial et en particulier l'action du maire Jacques Augarde[1],[2].
En , quelques mois après le début de la Guerre d'Algérie, il est interdit de séjour dans le département de Constantine. Ainsi, il rentre en métropole. En , il revient en Algérie à Bougie. Il participe à la construction de l'Algérie indépendante. Il y rencontre diverses difficultés. Il est par exemple emprisonné en mai 1963 sans motif valable et libéré trois semaines après par Ben Bella. En , à la suite du coup d'État du colonel Boumédiène, il revient définitivement en France. Il reprend ses activités de militant de base du Parti communiste à Carcassonne. Il meurt le [3].
Bibliographie/Filmographie
[modifier | modifier le code]- Alexis Sempé, Gaston Revel (1915-2001) : Parcours d'un militant communiste en Algérie, mémoire de maîtrise, Université Toulouse II-Le Mirail, 2002.
- Alexis Sempé, « Un militant communiste à Bougie au début de la Guerre d'Algérie », in Cahiers d'Histoire d'immédiate, no 26, 2004.
- Henri Alleg, Boualem Khalfa, Abdelhamid Benzine, La Grande Aventure d'Alger Républicain, Éditions Messidor, Paris, 1987, p. 116–120.
- Gaston Revel, un instituteur en Algérie, film réalisé par Pierre Mathiote, écrit par Alexis Sempé et Pierre Mathiote, Cinergie productions, 2021. https://www.youtube.com/watch?v=crDsysET0PU&t=1662s&ab_channel=PierreMathiote
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « L’histoire de Gaston Revel, français et élu « indigène » à Bougie, et la mémoire du Parti communiste algérien », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le ).
- « Gaston Revel, un instituteur communiste en Algérie », sur Alger républicain (consulté le ).
- Alexis Sempé, Un instituteur communiste en Algérie, Cahors, La Louve éditions, 2013, 464 p.