George Oppen
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George Oppen[2] est un poète et critique littéraire américain, né à New Rochelle (dans l'État de New York) le [3], il meurt des suites de la maladie d'Alzheimer[4] à Sunnyvale (Californie) le .
Biographie
[modifier | modifier le code]George Oppen est le fils de George August Oppenheimer, un diamantaire, et de Elsie Rothfeld, personnes issues de la grande bourgeoisie. Le nom Oppenheimer marquant le fait qu'ils étaient des Juifs assimilés, ils transforment leur nom Oppenheimer en Oppen. George a quatre ans quand sa mère se suicide après une grave dépression nerveuse. Son père se remarie en 1917 avec Selville Shainwald[4], la famille déménage à San Francisco en 1918, où George entre à la Warren Military Academy. La vie militaire ne lui plait pas, et s'y ajoutent les conflits avec sa famille ; il se met à boire à la suite d'un grave accident d'automobile et il est expulsé de l'académie militaire en 1925. Après des voyages en Grande-Bretagne, il entre à l'Université de l'Oregon en 1926. Il y fait la rencontre de Mary Colby qu'il épousera en 1927.
Son esprit turbulent le fera renvoyer de l'université en 1927, ce renvoi est aussi pour lui une rupture d'avec son milieu. Le couple part s'installer à New York. Oppen y rencontre Louis Zukofsky, Charles Reznikoff, William Carlos Williams et Carl Rakosi qui forment le groupe dit de l'objectivisme.
En 1929, le couple Oppen part en France avec un petit pécule. Ils y resteront deux ans, notamment au Beausset, près de Toulon. C'est là qu'ils créent les éditions To Publishers afin de faire connaitre les poètes américains contemporains. Ils vont publier Objectivist Anthology dirigée par Zukofsky, A Novelette and Others Proses de Williams et How to Read de Ezra Pound. Les ouvrages imprimés seront envoyés à Zukofsky à New York.
En 1933, de retour à Brooklyn, Oppen rejoint Zukofsky, Reznikoff et Williams dans la mise en place de la Objectivist Press, qui commence à publier les différents représentants du mouvement. Oppen publie son premier recueil Discret Series, titre qui fait référence à une série mathématique des termes, « dont chacun est empiriquement dérivé, dont chacun est empiriquement vrai. » Chaque poème donne une image distincte du point de vue du poète.
La Objectivist Press publie son dernier livre en 1936, et face à la montée du fascisme et aux conséquences sociales de la Grande Dépression, Oppen renonce à la poésie et rejoint le Parti communiste dès 1935. Lui et sa femme travaillent auprès des chômeurs à New York, aident les ouvriers à s'organiser, co-animent des grèves comme celle d'Utica, New York. Bien qu'il adhère au matérialisme historique marxiste, Oppen plus tard caractérisera sa politique dans les années 1930 comme libérale et antifasciste.
Avec la fin de la dépression et le New Deal, Oppen s'éloigne de la politique. En 1942, il s'engage dans l'armée et gagne la France ; le , l'artillerie allemande frappe son abri, le blessant grièvement et tuant deux autres soldats américains. À la fin de la guerre, il est décoré de la Purple Heart.
Après la guerre, il déménage à Redondo Beach, dans l'État de Californie (États-Unis), où il a travaillé comme charpentier. Bien que les Oppen ne soient plus membres du parti communiste, ils sont inquiétés par le FBI lors du maccarthysme[5]. Craignant un emprisonnement possible, la famille Oppen déménage à Mexico en 1948, où ils resteront jusqu'en 1958.
En , il écrit son premier poème depuis 1934,The Materials. Son retour à l'écriture poétique est un succès et il sera appelé à de nombreuses manifestations pour lire ses poèmes et faire des conférences.
Le , le FBI, dans son rapport final sur les Oppen, les blanchit définitivement.
Le succès continue : Oppen est nommé l'un des « Quatre grands poètes américains » au Musée de San Francisco d'art moderne en 1973 et sera reçu au Mishkenot Sh'ananim de Jérusalem, en 1975. À son retour d'Israël, la santé de Oppen a commencé à décliner. Ses Collected Poems ont été nommés pour le National Book Award en 1976 et en 1977. Il reçoit le prix de l'Académie américaine des arts et des lettresAmerican Academy and Institute of Arts and Letters et celui du National Endowment for the Arts. En , il reçoit le prix du PEN/West Rediscovery Award ; cette même année, il a été diagnostiqué comme atteint de la maladie d'Alzheimer, il meurt deux ans plus tard à Sunnyvale, en Californie.
Son œuvre reste appréciée pour sa clarté, son ciselage artisanal et le respect philosophique de la singularité des choses[6],[7] dans un monde universaliste. De nombreux jeunes poètes engagés dans la tradition moderniste reconnaissent son influence.
Ses manuscrits sont déposés aux Archive for New Poetry de l'Université de Californie à San Diego[8].
Œuvres
[modifier | modifier le code]Poésie
[modifier | modifier le code]- 21 Poems, New Directions Publishing Corporation, 2017
- Selected Poems, New Directions Publishing Corporation, 2003[9]
- New Collected Poems, New Directions Publishing Corporation, 2001[10],[11]
- Poems of George Oppen (1908-1984), Cloud, 1990
- Primitive (Primitif), Black Sparrow Press, 1978[12]
- Collected Poems of George Oppen, New Directions Publishing Corporation, 1972
- Seascape: Needle's Eye (Marine: chas de l'aiguille), The Sumac Press, 1972
- Of Being Numerous (D’être en multitude), éd. New Directions Publishing Corporation, 1968[13],[14]
- This in Which (Dans ce qui), New Directions Publishing Corporation, 1965
- The Materials (Les Matériaux), New Directions, 1962
- Discrete Series (Série discrète), Objectivist Press, 1934
Journal, correspondance et autres écrits
[modifier | modifier le code]- Selected Prose, Daybooks, and Papers, University of California Press, 2008[15]
- The Selected Letters of George Oppen, édition de Rachel Blau DuPlessis, Duke University Press Books, 1990
Œuvres traduites en français
[modifier | modifier le code]- Poèmes retrouvés, trad. par Yves di Manno, Éditions Corti , "Série américaine", Paris, 2019
- Poésie complète, trad. par Yves di Manno, Éditions Corti, "Série américaine", Paris, 2011[16]
- Un langage de New York, trad. par Pierre Alferi, Un bureau sur l'Atlantique[17], 1993
- Discrete series, trad. par Bernard Rival et Bénédicte Vilgrain, dessins de Valentina La Rocca[18], Théâtre Typographique,1993
- Itinéraire, trad. et présentation Yves di Manno, Unes, 1990
- D'être en multitude, trad. Yves di Manno, Unes, 1985
- Primitif, trad. Yves di Manno, Unes, 1987
- Quelques textes, trad. Serge Fauchereau, Centre Georges-Pompidou, Paris, 1977
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- The Lost Poems of George Oppen, par David B. Hobbs pour la revue The New York Review of Books, 2017[19]
- Des Objectivistes au Black Mountain College [Conférence de Philippe Blanchon sur George Oppen], Éditions de la Nerthe, 2014
- Vers l’image aveugle : George Oppen et l’usage de la lumière, par Xavier Kalck pour la revue Sillages Critiques, 2014[20]
- Some Memories of George and Mary Oppen, par Phillip Larrimore pour Eclectica, 2014[21]
- 'Lights Have Entered Us': George Oppen's Words About Hope in Grief, par Joe Fassler pour The Atlantic, 2013[22]
- Speaking with George Oppen: Interviews with the Poet and Mary Oppen, 1968-1987, par Richard Swigg aux éd. McFarland, 2012
- Thoughts on George Oppen, par Joe Weil pour The Poetry, 2012[23]
- George Oppen’s “Boy’s Room”, par Miranda Popkey pour la revue Paris Review, 2012[24]
- George Oppen, l’introuvable, par Patrice Beray, pour Mediapart, 2011[25]
- Poésie complète, de George Oppen, par Philippe Blanchon pour la revue Poezibao, 2011[26]
- George Oppen’s “Of Being Numerous”, par Marjorie Perloff pour la revue Sibilla, 2009[13]
- The Music of Thought in the Poetry of George Oppen and William Bronk, par Henry Weinfield, éd. University of Iowa Press, 2009[27]
- A Test of Poetry, par James Longenbach pour The Nation, 2008[28]
- Writing, and Something Other Than Writing : George Oppen’s Silences, par Joy Katz pour la revue Jacket2, 2008[29]
- No form in mind, interview menée par Paul Auster pour la revue Jacket2, 2006[30]
- New Collected Poems, by George Oppen, par David Herd pour The Guardian, 2003[31]
- Meaning A Life, An Autobiography, Mary Oppen, Black Sparrow Press, 1976
- George Oppen in conversation with Eric Homberger at the University of East Anglia, interview menée par Eric Homberger pour la revue Jacket2, 1973[32]
- The Existential World of George Oppen, par L. S. Dembo pour la Iowa Review, 1972[33]
Documents audio-visuels et audiophoniques
[modifier | modifier le code]- The George Oppen Memorial Lecture: "The Mind's Own Place and Feminine Technologies: George Oppen and Possibilities of the Political", par Frances Richard pour le Poetry Center, 2017[34]
- Feature: George Oppen, sous la direction de Thomas Devaney, pour la revue Jacket2, 2008[35]
- The Shape of Disclosure: George Oppen Centennial Symposium, sur le site PennSound, 2008[36]
- Diverses lectures et interviews sont consultables sur le site PennSound[37]
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à la littérature :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Une bibliographie pour étudier George Oppen[38]
Références
[modifier | modifier le code]- « https://library.ucsd.edu/speccoll/findingaids/mss0016.html » (consulté le )
- Encyclopædia Universalis, « GEORGE OPPEN », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
- (en) « George Oppen | American poet and political activist », Encyclopedia Britannica, (lire en ligne, consulté le )
- (en) George Oppen, « George Oppen », sur George Oppen, (consulté le )
- (en-US) « George Oppen », sur Poetry Foundation, (consulté le )
- (en-US) « The Shipwreck of the Singular George Oppen’s Of Being Numerous », Marjorie Perloff, (lire en ligne, consulté le )
- « http://www.leafepress.com/litter/hooker01.html », sur www.leafepress.com (consulté le )
- « Register of George Oppen Papers - MSS 0016 », sur library.ucsd.edu (consulté le )
- « EPC/Robert Creeley on Oppen », sur epc.buffalo.edu (consulté le )
- « Free Verse - George Oppen », sur english.chass.ncsu.edu (consulté le )
- « GEORGE OPPEN: New Collected Poems », sur www.flashpointmag.com (consulté le )
- (en-US) « · the cultural society · George Oppen’s “If It All Went Up In Smoke” and Primitive: A Comparative Study », sur culturalsociety.org (consulté le )
- (pt-BR) « George Oppen’s “Of Being Numerous” », Sibila, 01 maio 2009 (lire en ligne, consulté le )
- « On George Oppen's "Of Being Numerous" - Poetry Society of America », sur www.poetrysociety.org (consulté le )
- (en-US) « GEORGE OPPEN: Selected Prose, Daybooks, and Papers | Rain Taxi », sur www.raintaxi.com (consulté le )
- « George Oppen : LES CARNETS D'EUCHARIS - Nathalie Riera », sur lescarnetsdeucharis.hautetfort.com (consulté le )
- « Un bureau sur l'Atlantique », sur epc.buffalo.edu (consulté le )
- « Plein Chant - Valentina La Rocca », sur www.pleinchant.fr (consulté le )
- David B. Hobbs et George Oppen, « The Lost Poems of George Oppen », sur The New York Review of Books (consulté le )
- Xavier Kalck, « Vers l’image aveugle : George Oppen et l’usage de la lumière », Sillages critiques, no 17, (ISSN 1272-3819, lire en ligne, consulté le )
- « Some Memories of George and Mary Oppen - Reviewed by Phillip Larrimore - Eclectica Magazine v18n2 », sur www.eclectica.org (consulté le )
- (en-US) Joe Fassler, « 'Lights Have Entered Us': George Oppen's Words About Hope in Grief », The Atlantic, (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) « Thoughts on George Oppen », the the poetry blog, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Miranda Popkey, « The Poem Stuck in My Head: George Oppen's "Boy's Room" », sur www.theparisreview.org (consulté le )
- Patrice Beray, « George Oppen, l’introuvable », Club de Mediapart, (lire en ligne, consulté le )
- « Poésie complète, de George Oppen (par Philippe Blanchon) », sur Poezibao (consulté le )
- (en) Henry Weinfield, The Music of Thought in the Poetry of George Oppen and William Bronk, University of Iowa Press, , 251 p. (ISBN 978-1-58729-850-9, lire en ligne)
- (en) « A Test of Poetry », The Nation, (ISSN 0027-8378, lire en ligne, consulté le )
- (en) « Jacket 36 - Late 2008 - Joy Katz: Writing, and Something Other Than Writing: George Oppen’s Silences », sur jacketmagazine.com (consulté le )
- (en) « No form in mind | Jacket2 », sur jacket2.org (consulté le )
- (en-GB) David Herd, « By catboat to New York », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
- (en) « George Oppen in conversation with Eric Homberger at the University of East Anglia, May 7, 1973 | Jacket2 », sur jacket2.org (consulté le )
- (en) « The Existential World of George Oppen », sur Iowa review,
- (en) « VIDEO + AUDIO Frances Richard, The George Oppen Memorial Lecture: "The Mind's Own Place and Feminine Technologies: George Oppen and Possibilities of the Political" | The Poetry Center and American Poetry Archives », sur poetry.sfsu.edu (consulté le )
- (en) « Jacket 36 - Late 2008 - Contents page », sur jacketmagazine.com (consulté le )
- « George Oppen Centennial Symposium at the Poets House, New York City », sur writing.upenn.edu (consulté le )
- « PennSound: George Oppen », sur writing.upenn.edu (consulté le )
- (en) « George Oppen »
- Poète américain du XXe siècle
- Auteur américain de journal intime
- Épistolier américain
- Épistolier du XXe siècle
- Militaire américain de la Seconde Guerre mondiale
- Communiste américain
- Victime du maccarthysme
- Récipiendaire de la Purple Heart
- Étudiant de l'université d'État de l'Oregon
- Naissance en avril 1908
- Naissance à New-Rochelle
- Décès dans le comté de Santa Clara
- Mort de la maladie d'Alzheimer
- Décès en juillet 1984
- Décès à 76 ans