Giulia Trigona
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Alessandro Tasca (frère) Lucio Tasca (grand-père) Giuseppe Tomasi di Lampedusa (neveu) |
Giulia Filangeri Tasca di Cutò, épouse Trigona, est une aristocrate italienne, née à Palerme en 1877, morte à Rome le .
Elle est la victime d'un des premiers féminicides médiatisés en Italie.
Biographie
[modifier | modifier le code]Giulia Filangeri Tasca di Cutò est fille de la princesse Giovanna Filangieri di Cutò et du comte Lucio Mastrogiovanni Tasca Lanza[1]. Par sa mère, elle appartient à la haute aristocratie palermitaine, tante de l'écrivain Giuseppe Tomasi di Lampedusa. Sa famille paternelle, les Tasca, sont de noblesse plus récente puisque son grand-père, Lucio Tasca Mastrogiovanni, descendant de fermiers enrichis dans le commerce de céréales, épouse une membre de l'une des familles les plus prestigieuses de l'aristocratie sicilienne, Beatrice Lanza e Branciforte, princesse de Trabia, et est anobli en 1846[2].
Elle grandit au Palais Filangeri-Cutò de Santa Margherita di Belice et épouse à 18 ans, le comte Romuald Trigona di Sant’Elia[3].
De ce mariage nait deux filles[1].
Giulia est nommée première dame de la cour de la reine Hélène, et fréquente les cercles mondains de Palerme, notamennt les réceptions à la Villa Igiea ou à la villa dell'Olivuzza d'Ignazio et Franca Florio dont le couple est proche[1].
Après dix ans de mariage, Romualdo prend pour maitresse une actrice de la compagnie théâtrale d'Eduardo Scarpetta. En retour, elle rencontre en août 1909, à la Villa Igiea, un lieutenant de cavalerie, le baron Vincenzo Paternò, de deux ans son cadet. Elle en tombe amoureux et le fréquente de moins en moins discrètement[1].
Chassée par son mari, elle refuse de rompre pour regagner son foyer, engage le divorce et vend des terres pour bénéficier de ses propres revenus[1]. Violent et jaloux, désargenté à cause de ses dettes de jeux, il tente d’étrangler une première fois Giulia Trigona quand elle lui refuse de l’argent[3].
La comtesse décide de le quitter mais accepte de le revoir une ultime fois en mars 1911, dans une chambre de l’hôtel Rebecchino, près de la gare de Rome-Termini. Paternó la tue de 27 coups de couteau[3]. Il se tire une balle dans la tête mais survit[1].
L'annonce de ce crime fait scandale en Italie[3],[4].
Il est condamné le 27 juin 1912 à la réclusion à perpétuité par la cour d'assises de Rome[1]. En 1942, il est gracié par le roi, à la demande de Mussolini, et retourne en Sicile où il épouse une femme de chambre et meurt cinq ans plus tard[1].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (it) « Scandali e torbidi intrighi: la storia di Giulia Trigona », sur Harper's BAZAAR, (consulté le )
- « Tasca d'Almerita | Archivio possessori », sur archiviopossessori.it (consulté le )
- « De Giulia Trigona à Adriana Signorelli, un siècle de féminicides en Italie », sur France Culture, (consulté le )
- (en) « MURDERED PRINCESS REFUSED BARON CASH; Paterno Wanted $4,000 to Pay His Debts -- Ill-Treated Her and Then Slew Her. », New York Times, (lire en ligne)
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :