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Gouvernement Illa

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Gouvernement Illa
(ca) Govern Illa

Généralité de Catalogne

Description de cette image, également commentée ci-après
Photo de famille du gouvernement en août 2024.
Roi Felipe VI
Président de la Généralité Salvador Illa
Élection
Législature XVe
Formation
Durée 2 mois et 17 jours
Composition initiale
Parti politique PSC
Conseillers 16
Femmes 9
Hommes 7
Représentation
Parlement
42  /  135
Chef de l'opposition Albert Batet
Drapeau de la Catalogne

Le gouvernement Illa (en catalan : Govern Illa) est le gouvernement de la généralité de Catalogne depuis le , sous la XVe législature du Parlement de Catalogne.

Il est dirigé par le socialiste Salvador Illa et formé après les élections régionales anticipées 12 mai 2024. Il se compose de 16 conseillers.

Minoritaire au Parlement, il est constitué du seul Parti socialiste. Il bénéficie du soutien sans participation de la Gauche républicaine de Catalogne et des Comuns Sumar.

Il succède au gouvernement Aragonès, qui assumait la gestion des affaires courantes depuis les élections.

Historique du mandat

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Dirigé par le nouveau président de la Généralité socialiste Salvador Illa, ce gouvernement est constitué du Parti des socialistes de Catalogne (PSC). Seul, il dispose de 42 députés sur 135, soit 31,1 % des sièges du Parlement.

Il est formé à la suite des élections régionales anticipées du 12 mai 2024.

Il succède donc au gouvernement Aragonès, constitué initialement d'une coalition minoritaire entre la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) et d'Ensemble pour la Catalogne (Junts), qui a ensuite quitté l'exécutif.

Le , quelques heures après le rejet par le Parlement de son projet de loi de finances pour l'année en cours, Pere Aragonès réunit le Conseil exécutif du gouvernement catalan puis annonce qu'il dissout le Parlement et convoque des élections anticipées pour le suivant[1].

Au cours de ce scrutin, le Parti socialiste vire en tête en voix et sièges pour la première fois de son histoire tandis que les partis indépendantistes perdent la majorité absolue dont ils bénéficiaint depuis [2]. Arithmétiquement, seule une réédition du Tripartit entre le Parti socialiste, la Gauche républicaine et la gauche écosocialiste représentée par Comuns Sumar — qui a gouverné entre et  — permet de dégager une majorité, mais elle semble difficilement envisageable étant donné les tensions entre le PSC et ERC[3].

Élu président du Parlement le suivant grâce à une entente entre la Gauche républicaine et Ensemble[4], Josep Rull consulte les forces politiques représentées dans l'hémicycle et constate le qu'aucun candidat n'est en mesure de remporter l'investiture[5]. Il réunit donc les députés le pour constater l'absence de candidat, ce qui équivaut à une investiture ratée et déclenche formellement le délai de deux mois à l'issue duquel le Parlement sera dissous faute de candidat investi[6].

Négociations parlementaires

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Le Parti socialiste et Comuns Sumar se rencontrent pour la première fois le [7]. Ils concluent leur accord d'investiture le suivant[8]. Le conseil national du parti Catalogne en commun le ratifie à la quasi-unanimité dès le lendemain[9].

Le a lieu la première réunion entre le Parti socialiste et la Gauche républicaine[10]. Conformément au souhait émis dix jours après par la secrétaire générale d'ERC Marta Rovira[11], le PSC et ERC parviennent le à un accord d'investiture, qui prévoit notamment une autonomie fiscale pour la Catalogne[12]. Cet aspect génère d'importantes critiques au sein du Parti socialiste ouvrier espagnol[13]. L'entente est ratifiée lors d'un référendum interne par les militants d'ERC à 53,5 % des exprimés le [14] ainsi que par le conseil national de Jovent Republicà, mouvement de jeunesse d'ERC et qui compte une députée, le [15].

Investiture

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Le président du Parlement Josep Rull, après avoir consulté les formations politiques disposant d'une représentation parlementaire, annonce le qu'il souhaite tenir la séance d'investiture le . Le Parlement se trouvant alors en vacances, il convoque la députation permanente le afin qu'elle autorise la tenue de la séance[16]. Le , à l'issue d'une journée de débats, Salvador Illa est investi président de la généralité de Catalogne par 68 voix pour et 66 voix contre, Carles Puigdemont étant absent et n'ayant pas délégué son vote[17].

Au lendemain d'une réunion sur le transfert du pouvoir avec le président sortant Pere Aragonès[18], Salvador Illa prête serment, le , au cours d'une cérémonie au palais de la Généralité aux côtés de Pere Aragonès et Josep Rull, et en présence notamment de la vice-présidente du gouvernement espagnol María Jesús Montero et des ministres Félix Bolaños, Diana Morant, Jordi Hereu et Ernest Urtasun[19].

La composition de l'exécutif est dévoilée au compte-gouttes entre le et le [20]. Formant un gouvernement de 16 conseillers, soit autant que celui de Pasqual Maragall qui rassemblait trois forces politiques[21] et deux de plus que l'équipe sortante[22], il s'entoure à la fois de son noyau dur[20] tout en recrutant des indépendants et des représentants du souverainisme modéré dans une stratégie d'ouverture au centre[22], combinant des profils techniques, modérés et de poids politique[23].

Les conseillers prennent leurs fonctions le .

Il intègre ainsi les anciens de Convergence et Union (CiU) Miquel Sàmper (es), ancien conseiller à l'Intérieur du gouvernement Torra ayant rompu avec Junts, et Ramon Espadaler (ca), ex-conseiller à l'Environnement du gouvernement Pujol VI puis conseiller à l'Intérieur du gouvernement Mas II ayant associé depuis son parti chrétien-démocrate Units per Avançar au Parti socialiste. Il se tourne également vers l'espace de la Gauche républicaine en nommant deux hauts fonctionnaires de l'exécutif sortant, le secrétaire à la Politique linguistique Francesc Xavier Vila (ca) et la directrice générale du Patrimoine culturel Sònia Hernández Almodóvar, au sein de son gouvernement. Plusieurs de ses proches au Parlement telles Alícia Romero (es), Sílvia Paneque (ca) ou Esther Niubó (ca) rejoignent l'équipe gouvernementale, ainsi que — comme annoncé pendant la campagne électorale — la maire de Santa Coloma de Gramenet Núria Parlón (es). Quatre technocrates complètent le Conseil exécutif, l'ancienne directrice d'hôpital Olga Pané, l'économiste et secrétaire générale de l'Inclusion au ministère de la Sécurité sociale Mónica Martínez Bravo, le porte-parole du Parlement européen Jaume Duch (ca) et la chercheuse Núria Montserrat Pulido (ca)[20],[22],[23]. Les conseillers sont assermentés et entrent en fonction le [24].

Composition

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Portefeuille Titulaires Parti
Président de la Généralité Salvador Illa Roca PSC
Conseiller à la Présidence Albert Dalmau Miranda (ca) PSC
Conseillère à l'Économie et aux Finances Alícia Romero Llano (es) PSC
Conseillère à l'Intérieur et à la Sécurité publique Núria Parlon i Gil (es) PSC
Conseiller à la Justice et à la Qualité démocratique Ramon Espadaler Parcerisas (ca) Units (ca)
Conseillère au Territoire, au Logement et à la Transition écologique
Porte-parole
Sílvia Paneque i Sureda (ca) PSC
Conseillère à la Santé Olga Pané Mena (ca) Sans
Conseillère à l'Éducation et à la Formation professionnelle Esther Niubó Cidoncha (ca) PSC
Conseillère aux Droits sociaux et à l'Inclusion Mónica Martínez Bravo Sans
Conseiller aux Entreprises et au Travail Miquel Sàmper Rodríguez (es) Sans
Conseillère à l'Égalité et au Féminisme Eva Menor Cantador (ca) PSC
Conseiller à l'Union européenne et à l'Action extérieure Jaume Duch Guillot (ca) Sans
Conseillère à la Recherche et à l'Enseignement supérieur Núria Montserrat Pulido (ca) Sans
Conseiller à l'Agriculture, à l'Élevage, à la Pêche et à l'Alimentation Òscar Ordeig i Molist (ca) PSC
Conseiller aux Sports Bernardo Álvarez Merino (es) PSC
Conseillère à la Culture Sònia Hernández Almodóvar Sans
Conseiller à la Politique linguistique Francesc Xavier Vila Moreno (ca) Sans

Références

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  1. (es) Àlex Tort, « Aragonès convoca elecciones en Catalunya para el 12 de mayo », La Vanguardia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (es) Miquel Noguer, « El triunfo de Illa entierra el ‘procés’ », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Mathieu de Taillac, « Catalogne : les indépendantistes perdent leur majorité face aux socialistes de Pedro Sánchez », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) Bernat Coll, Àngels Piñol et Camilo S. Baquero, « Un pacto independentista evita que el PSC lidere la Mesa y le da la presidencia del Parlament a Josep Rull », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (es) « Rull no propone a ningún candidato para la investidura y el 26 de junio se activa la cuenta atrás para repetir elecciones », RTVE,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (es) Mari Latorre et César Martínez, « El Parlament activa la cuenta atrás hacia la repetición electoral, mientras Illa insiste en un "pacto progresista" y Junts en uno con ERC », 20 Minutos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (es) Europa Press, « PSC y Comuns Sumar mantuvieron el viernes la "primera toma de contacto" tras las elecciones catalanas del 12M », 20 Minutos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (ca) Berto Sagrera, « Els Comuns també enllesteixen un acord amb el PSC per investir Salvador Illa », El Nacional,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (ca) Vicenç Pagès, « L'acord dels Comuns amb el PSC aparca el Hard Rock i se centra en l'impuls de l'habitatge », El Nacional,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (es) Àlex Gubern, « Comienza el baile de las negociaciones: PSC y ERC se reúnen y se emplazan a otro encuentro », ABC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (es) Gerard Melgar, « ERC exige al PSC un preacuerdo de investidura en un mes y con la "financiación singular" de Cataluña como "carpeta prioritaria" », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (es) Pedro Ruiz, « ERC cierra un preacuerdo con el PSC y deja a Illa en manos de la militancia », La Vanguardia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (es) Esther Palomera, « El acuerdo del concierto económico para Catalunya desata el malestar del PSOE en el resto de territorios », ElDiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (es) IRENE FEDRIANI, « Las bases de ERC avalan el preacuerdo con el PSC para la investidura de Illa con el 53,5% de los votos », RTVE,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (es) Arturo Puente, « Las juventudes de ERC avalan la investidura de Salvador Illa », ElDiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (es) Pedro Ruiz, « Rull propone para este jueves la investidura de Illa », La Vanguardia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. (es) Àngels Piñol et Dani Cordero, « El Parlament designa a Salvador Illa president y consagra el cambio de ciclo en Cataluña », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (es) EFE, « Illa y Aragonès se reúnen en el Palau de la Generalitat para el traspaso de poderes », RTVE,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (ca) Joan Serra Carné, « Salvador Illa pren possessió com a president amb la promesa d'«unir» i «servir» la Catalunya postprocés », Nació Digital,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. a b et c (es) « Illa se lleva a su núcleo duro al nuevo Govern al que suma fichajes transversales », ElDiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (es) Cristina Rubio, « Illa preside un gobierno en solitario tan numeroso como el que formó Maragall con tres partidos », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. a b et c (es) Àngels Piñol, « Illa abre su gobierno al soberanismo moderado para ganar el centro político », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. a et b (es) Jaume V. Aroca, « Illa recurre al poder local del PSC con guiños a ERC y la antigua CiU », La Vanguardia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. (ca) Bernat Surroca, « El Govern d'Illa pren possessió amb el compromís de complir els acords amb ERC i comuns », Nació Digital,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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