Gouvernement Jacques Parizeau
Monarchie
constitutionnelle à
régime parlementaire
Premier ministre du Québec | Jacques Parizeau |
---|---|
Élection | 1994 |
Législature | 35e |
Formation | |
Fin | |
Durée | 1 an, 4 mois et 3 jours |
Parti politique | Parti québécois |
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Ministres |
17 ministres 3 ministres délégués |
Femmes |
4 ministres 2 ministres déléguées |
Hommes |
13 ministres 1 ministre délégué |
Assemblée nationale (1994) |
77 / 125 |
---|---|
Chef de l'opposition | Daniel Johnson (fils) (1994–1996) |
Le mandat du gouvernement de Jacques Parizeau, devenu premier ministre du Québec à la suite de sa victoire à l'élection générale du 12 septembre 1994, s'étendit du au .
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Le gouvernement de Jacques Parizeau arrive au pouvoir avec comme principal objectif de faire un référendum sur la souveraineté. Durant son année de pouvoir, il s'y prépare d'ailleurs activement. Quelques jours après l'inauguration de la session, en décembre, il dépose un projet de loi créant 15 commissions régionales qui passeront l'hiver à entendre les citoyens désireux d'exprimer leur opinion sur le projet. Elles remettront leurs rapports à une Commission nationale où des organismes divers (syndicats, Conseil du patronat, Union des Artistes, Union des producteurs agricoles, etc) auront la possibilité de donner leurs avis.
C'est en avril que la Commission nationale remet son rapport, recommandant de négocier une entente économique avec le reste du Canada advenant un Oui au référendum. Le , Jacques Parizeau signe une entente avec Lucien Bouchard du Bloc québécois et Mario Dumont de l'Action démocratique du Québec, qui prévoit un an de négociations avec le Canada avant de déclarer l'indépendance. Malgré tout, le Non l'emporte de très peu au référendum, ce qui persuade le premier ministre d'annoncer sa démission le lendemain.
La préparation du référendum n'empêche pas le gouvernement Parizeau de s'occuper d'autres dossiers importants. Il crée la Commission de la capitale nationale et installe les premiers jalons de ce qui deviendra l'assurance-médicaments. En économie, il tente de sauver les chantiers Davie de Lauzon et, inquiet des derniers déficits astronomiques de l'ère libérale (plus de $4milliards en 1993 et 1994), il inaugure les premières restrictions budgétaires dans le système de santé.
Chronologie
[modifier | modifier le code]- : assermentation du cabinet Parizeau devant le lieutenant-gouverneur Martial Asselin.
- : le 1080 avenue des Braves à Québec devient la résidence officielle du premier ministre.
- : début de la première session de la 35e législature du Québec.
- : Lucien Bouchard, chef du Bloc québécois, est amputé de la jambe gauche à la suite d'une infection causée par la bactérie mangeuse de chair (fasciite nécrosante), un streptocoque de type A.
- : Jacques Parizeau dépose la loi sur la souveraineté du Québec. Une quinzaine de commissions régionales représentant les différentes régions du Québec devront définir la souveraineté. Le PLQ annonce qu'il boycottera les commissions.
- : adoption de la loi 46 réglementant de nouveau la construction résidentielle.
- 1994 : écriture de la nouvelle Politique de gestion des déchets, qui introduisit le concept de recyclage au gouvernement du Québec. Ce fut la première contribution de Martine Ouellet au gouvernement du Québec.
- : Jacques Chirac annonce qu'il reconnaîtra un Québec indépendant advenant un référendum gagnant. Jean Chrétien, alors premier ministre du Canada, aurait déclaré que « le Québec a autant de chances de devenir indépendant que Jacques Chirac de devenir président de la France »[1] (celui-ci est pourtant élu président le ).
- : devant des pressions diverses, Jacques Parizeau reporte le référendum à l'automne.
- : la Commission nationale sur l'avenir du Québec dépose un rapport préconisant l'union économique avec le Canada.
- : Jacques Parizeau annonce la création prochaine du réseau des Carrefour jeunesse emploi (CJE)[2]
- : lancement du premier site web du Gouvernement du Québec[3]
- : Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Mario Dumont s'allient pour la prochaine campagne référendaire. Ils se sont entendus sur la question, sur le plan de campagne et sur la façon dont les négociations sur le partenariat se mèneront.
- : création de la Commission de la capitale nationale du Québec
- : dépôt du libellé de la question référendaire à l'Assemblée nationale : « Acceptez-vous que le Québec devienne souverain après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique dans le cadre du projet de loi sur l'avenir du Québec et de l'entente signée le ? »[4]. La question est critiquée pour sa longueur et sa complexité, notamment par Jean Chrétien[5].
- : victoire serrée du Non au référendum sur la souveraineté : 50,48 % contre 49,52 %. 2 324 697 personnes ont voté Non et 2 280 866 pour le Oui. Jacques Parizeau déclare que le Oui a été battu « par l'argent et des votes ethniques ».
- : Jacques Parizeau annonce sa prochaine démission.
- : Lucien Bouchard annonce qu'il briguera l'investiture du Parti québécois.
- : Jean Chrétien déclare qu'il reconnaîtra le Québec comme société distincte, qu'il lui donnera un droit de veto régional et que le gouvernement fédéral se retirera de la formation de la main d'œuvre, mais qu'il n'est pas question que ces principes soient enchâssés dans la Constitution. Québec rejette sa proposition.
Événements à dater
- Instauration de la perception automatique des pensions alimentaires[6]
- Reconnaissance officielle des groupes communautaires[7] : dans les premiers mois du gouvernement, création du Secrétariat à l’action communautaire autonome (devenu depuis le SACAIS), dans le MESS ; et Loi 111 (1995), visant la création du Fonds d’aide à l’action communautaire autonome (FAACA)[8].
Composition
[modifier | modifier le code]Composition initiale ()
[modifier | modifier le code]Remaniement de
[modifier | modifier le code]- Rita Dionne-Marsolais : ministre déléguée au Tourisme, ministre responsable de la Régie des installations olympiques, ministre de la Culture et des Communications, ministre responsable de la Charte de la Langue française[10].
Remaniement de
[modifier | modifier le code]- Jacques Parizeau : premier ministre, ministre de la Culture et des Communications, ministre responsable de la Charte de la Langue française.
Remaniement d'
[modifier | modifier le code]- Louise Beaudoin : ministre des Affaires intergouvernementales, ministre de la Culture et des Communications, ministre responsable de la Charte de la Langue française.
Remaniement de
[modifier | modifier le code]- Pauline Marois : ministre des Finances.
- Jacques Léonard : président du Conseil du Trésor, ministre de la Fonction publique.
- Jean Campeau : ministre des Transports.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jean-François Lisée, « En 1995, Jacques Chirac avait choisi le Québec », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
- Katia Gagnon, « Québec crée des guichets uniques d'information sur l'emploi pour les jeunes », La Presse, , B4 (lire en ligne)
- « Archive du 1er site du Gouvernement du Québec (1995) », sur laurendeau.info (consulté le ).
- Journal des débats de l'Assemblée nationale du
- « Point de rupture : La question référendaire », sur ici.radio-canada.ca (consulté le )
- « Le Québec moderne perd un grand bâtisseur », sur Le Devoir (consulté le ).
- http://socialrightscura.ca/documents/publications/greason/dix%20ans%20lutte.pdf « Dix ans de luttes pour la reconnaissance » p. 245
- « rq-aca.org/?p=2684 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Michel Venne, « Parizeau se dote d'un conseil des ministres aguerri », Le Devoir, , A4 (lire en ligne)
- Assemblée nationale du Québec, « Journal des débats »,
- [PDF] Décret 1471-94 du , Gazette officielle du Québec du (page 6104).
- [PDF] Décret 1474-94 du , Gazette officielle du Québec du (pages 6105-6106).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Pierre Duchesne, Jacques Parizeau, t. 3 : Le Croisé, 1930-1970, Québec-Amérique, [détail des éditions].