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Gregorian Bivolaru

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Gregorian Bivolaru
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Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Gheorghe Șincai National College, Bucharest (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Fratrie
Mihaela Ene (d)
Gabriel Bivolaru (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Site web

Gregorian Bivolaru également connu sous le nom de Magnus Aurolsson, né le 13 mars 1952, à Tărtășești, est un gourou et criminel roumain.

Il est le fondateur du Mouvement pour l'intégration spirituelle dans l'Absolu (MISA) également connu comme la fédération de yoga Atman, ou association Yoga intégral en France et reconnu comme secte.

Il est arrêté en France en novembre 2023 et mis en examen pour viols, abus de faiblesse, séquestration et traite d’êtres humains en bande organisée.

Gregorian Bivolaru est né à Tărtășești, județ d'Ilfov, (maintenant dans le județ de Dâmbovița), Roumanie, il a terminé ses études secondaires à Bucarest, il a rejoint la société de métro de Bucarest en tant qu'ouvrier non qualifié en 1971.

Il fonde sa première école de Yoga en 1972[1].

MISA ou fédération de yoga Atman

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Après la Révolution roumaine, Gregorian Bivolaru fonde le Mouvement pour l'intégration spirituelle dans l'Absolu (MISA). Le MISA se présente alors comme une association humanitaire et religieuse de type yoga et d’inspiration orientale[2].

La société de radiodiffusion finlandaise Yle a publié un programme[3] sur le MISA et Gregorian Bivolaru. Dans l'émission, d'anciens membres ont été interviewés, les personnes interrogées ont décrit des activités controversées comme le vomissement comme moyen de purification. Des tendances sexuelles telles que la pornographie et les relations sexuelles avec les enseignants et les élèves ont également été signalées.

En 1995, Gregorian Bivolaru quitte la direction de MISA mais continue à dispenser ses conférences au sein du mouvement.

En 2008, MISA est exclu de la Fédération Internationale de Yoga et de l’Alliance Européenne de Yoga pour activités commerciales illicites. En réponse, Gregorian Bivolaru crée la Fédération Européenne de Yoga qui inclut tous ses centres européens[4].

Selon le Times of India, MISA opère actuellement sous différents noms dans différents pays : "Natha" au Danemark et au Portugal, "Tara" aux États-Unis et au Royaume-Uni et "Satya" en Inde[5].

Affaires judiciaires

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Pendant le régime communiste, Gregorian Bivolaru est arrêté pour distribution de matériel pornographique, organisation d'orgies et pratique de magie noire[6],[7].

En 1983, un psychologue, ami proche de Bivolaru, interrogé par une jeune fille sur la possibilité de suivre les cours de Bivolaru, lui a conseillé de rester à l'écart de lui car il est un « psychopathe »[7].

En 1989, il est de nouveau arrêté pour la diffusion d'images obscènes de lui et de sa compagne. Les juges l'estiment alors mentalement déficient et l'envoient dans une clinique psychiatrique[6].

En 2004, il est une première fois inculpé en 2004 pour agression sexuelle sur mineure et trafic de mineurs. Il tente alors, sans succès, de fuir vers la Hongrie.

En 2005, Gregorian Bivolaru finit par se réfugier en Suède. Le pays refuse de l'extrader vers la Roumanie et lui offre alors l'asile et un nouveau nom: Magnus Aurolsson[1].

En 2011, un tribunal roumain décide que le fondateur de MISA avait été persécuté par les autorités roumaines pour des raisons politiques

Mais en 2013, il est finalement condamné par contumace à 6 ans de prison ferme pour des relations sexuelles avec une mineure[6].

En décembre 2012, la police fait une perquisition dans vingt-cinq domiciles et centres de yogis italiens. Dix-huit personnes sont alors poursuivies pour recrutement en vue de prostitution, pornographie, esclavage sexuel, orgies sexuelles à caractère violent[4].

Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris en juillet 2023, pour abus de faiblesse, viols, traite des êtres humains et séquestration en bande organisée à l'encontre de la fédération de yoga Atman et Gregorian Bivolaru.

Ce dernier, ainsi qu'une quarantaine d'autres personnes liées à la fédération Atman, ont été arrêtés le 28 novembre 2023 par le personnel de l’office central pour la répression des violences aux personnes[8],[9].

Gregorian Bivolaru a également fait l'objet de poursuites judiciaires dans d'autres pays[10], et fait l'objet d'une notice de recherche par Interpol[11] pour des faits de traite de femmes.

En 2016, Il figure dans le fichier des 28 criminels "most wanted" d'Europe. En février, visé par un mandat d’arrêt européen, Bivolaru est arrêté à Paris. Il est désormais recherché pour pédophilie et trafics d’êtres humains[1],[12]. Lors de son arrestation, Gregorian Bivolaru avait 11 000 euros en poche et était en possession de faux papiers[13].

Après que le tribunal de Paris a décidé son extradition vers la Roumanie, Gregorian Bivolaru est finalement extradé le 22 juillet 2016[14].

Il ne purge qu'un an de prison en Roumanie et bénéficie d’une libération anticipée[15].

Rapidement, il est à nouveau recherché, par Interpol cette fois, pour « traite d’êtres humains et évasion fiscale »[16].

Ce n'est que le 28 novembre 2023 qu'il est à nouveau arrêté, en région parisienne et mis en examen pour viols aggravés, séquestration en bande organisée, traite d’êtres humains en bande organisée, abus de faiblesse par dirigeant d’un groupement poursuivant des activités créant, maintenant ou exploitant la sujétion psychologique ou physique des participants. En tout, il y a ce jour-là 41 interpellations, 15 mises en examen et 6 placements en détention provisoire[16].

Le 1er décembre, Bivolaru est mis en examen pour viols, abus de faiblesse, séquestration et traite d’êtres humains en bande organisée[17].

Témoignages

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Après son arrestation, les témoignages d'anciens commencent à être publiés par la presse. On y découvre une vaste entreprise de manipulation mentale menant à de la prostitution en ligne ou dans des "hôtels pour adultes" à travers le monde, et le gourou, Bivolaru, encourageant les orgies lesbiennes et l'urinothérapie[18].

À la suite de la découverte de l'ampleur des faits, un hashtag #MeTooTantra fait son apparitions dans les réseaux sociaux[19].

Notes et références

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  1. a b et c « Adulé et détesté, le gourou roumain du yoga Gregorian Bivolaru face à la justice française », sur Le Point, (consulté le )
  2. « Roumanie / MISA, une secte dangereuse | UNADFI », sur www.unadfi.org, (consulté le )
  3. (en) Hannu Sokala, « MOT: The dark side of a tantric cult. Transcript in English », Yle, Finnish Broadcasting Company, (consulté le )
  4. a et b « Que sait-on de ? MISA | UNADFI », sur www.unadfi.org, (consulté le )
  5. (en) Arun Ram, TNN, « European cult that mixes yoga with sex sets up base in Tamil Nadu », sur The Times of India, (consulté le )
  6. a b et c (en) romaniainsider, « Thousands gather in Romanian resort Baile Herculane for MISA yoga symposium », sur Romania Insider, (consulté le )
  7. a et b (ro) Alina Costache, « Yoga și orgii sexuale pe vremea lui Ceaușescu. Documentele secrete ale Securității », sur Romania TV, (consulté le )
  8. « Une secte internationale de yoga démantelée, son gourou et quarante personnes arrêtés », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Sébastien Farcis, « Dans l’emprise d’une secte internationale de yoga tantrique : «Dire non au gourou n’était pas une option» », sur Libération (consulté le )
  10. (en) « BIVOLARU, Gregorian » [archive du ], sur Europe's most wanted, (consulté le )
  11. (en) « View Red Notices », sur INTERPOL (consulté le )
  12. « L'un des hommes les plus recherchés en Roumanie arrêté à Paris », sur Franceinfo, (consulté le )
  13. Ouest-France, « Le gourou roumain le plus recherché d'Europe reste en prison en France », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  14. « Extradition de Bivolaru | UNADFI », sur www.unadfi.org, (consulté le )
  15. « Qui est Gregorian Bivolaru ? | UNADFI », sur www.unadfi.org, (consulté le )
  16. a et b « Violences sexuelles dans un mouvement de yoga accusé de dérives sectaires : quinze personnes mises en examen », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. « "Et puis ça a été mon tour": des victimes du gourou de la secte de yoga témoignent », sur BFMTV (consulté le )
  18. « Louise, ex-adepte de la secte du gourou Bivolaru : « Il aurait pu faire de moi ce qu’il voulait » », sur Le Point, (consulté le )
  19. « #MeTooTantra : les victimes du yoga tantrique veulent "briser le tabou" », sur L'Express, (consulté le )

Liens externes

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