Hedjhotep
Hedjhotep | |||||
Divinité égyptienne | |||||
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Caractéristiques | |||||
Autre(s) nom(s) | Hedj-hotep | ||||
Nom en hiéroglyphes |
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Translittération Hannig | ḥḏ-ḥtp | ||||
Fonction principale | Dieu des tissus et des vêtements | ||||
Région de culte | Égypte antique | ||||
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Hedjhotep (également Hedj-hotep, transcription ḥḏ-ḥtp) est une divinité égyptienne mineure[1], un dieu des tissus et des vêtements[2], [3] et, dans une moindre mesure, du tissage et du défunt[4]. Hedjhotep est parfois décrite comme une déesse plutôt qu'un dieu[5], tenant un sceptre wadj et un signe ânkh[6]. Il est peut-être originaire de la partie nord de la Moyenne-Égypte[7].
Les premières attestations d'Hedjhotep remontent à la XIIe dynastie du Moyen Empire, lorsqu'il apparaît dans les sorts des Textes des sarcophages, notamment les sorts 779 et 908[1],[8].
Un centre de culte de Hedjhotep pourrait avoir existé à l'époque à l'est du Fayoum à El-Lahoun[1]. C'est à Harageh, à proximité, que des fouilles archéologiques ont mis au jour la seule stèle connue pour être explicitement dédiée à Hedjhotep, la stèle AEIN 1540[9] ,[10], de la tombe d'un homme nommé Nebipou qui détenait les titres de « chef des libations » et « gardien des vêtements »[7]. L'onomastique des individus qui vivaient dans la région d'Héracléopolis Magna pendant le Moyen Empire indique que Hedjhotep a alors bénéficié d'un culte croissant et d'un sacerdoce dévoué[7]. Malgré cela, Hedjhotep ne semble pas avoir été honoré par des prêtres dédiés dans les périodes ultérieures de l'histoire de l'Égypte ancienne, au cours desquelles il n'apparaît que sporadiquement sur des sarcophages et des contextes liturgiques centrés sur des rituels consacrés au roi[11].
Parallèlement à ces évolutions, le Nouvel Empire voit Hedjhotep se voir attribuer des rôles médicinaux. Il est invoqué avec Chesmou, le dieu de la préparation des onguents, dans le traitement des maux de tête et d'estomac[12] et dans la fabrication des amulettes dont il est chargé de leurs cordons[12]. Un autre papyrus de la même époque présente Hedjhotep comme une dichotomie : bénéfique en tant que dieu du vêtement mais nuisible en tant que divinité qui a commis une offense contre Montou[13] éventuellement en fuite avec l'une de ses épouses divines[14] ou lui ayant imposé une relation sexuelle similaire à ce qui se passe dans La dispute entre Horus et Seth[15]. À partir de cette époque, Hedjhotep est souvent associé à une déesse du tissage nommée Taït ainsi qu'à Rénénoutet.
Hedjhotep est plus fréquemment honoré à la Basse époque, au Royaume lagide et à l'époque romaine, lorsqu'il est représenté en remplacement d'Horus en tant que fils d'Isis dans des scènes d'offrandes de tissus. La dernière période voit se développer un syncrétisme avec le dieu Shou, faisant de Hedjhotep un fils de Ra et le premier à avoir habillé les personnes, ayant inventé le vêtement. Hedjhotep reste néanmoins avant tout le dieu qui crée les vêtements du roi, des dieux et des défunts, stimulant ainsi leur résurrection[16].
Références
[modifier | modifier le code]- Zecchi 2001, p. 5.
- Zecchi 2001, p. 10.
- Lorton 2001, p. 67.
- Zecchi 2001, p. 18.
- Boeser 1915, tav. Vd, p. 6.
- Zecchi 2001, p. 9.
- Zecchi 2001, p. 6.
- Faulkner 1977, p. 154 & 305.
- Engelbach et Gunn 1923, pl. XXIV.2 & LXXI, p. 26.
- Koefoed-Petersen 1948, p. 13-14.
- Zecchi 2001, p. 6-7.
- Zecchi 2001, p. 7.
- Abd El-Mohsen 1966, pl. XVIII, p. 28.
- Borghouts 1981, p. 11-22.
- Zecchi 2001, p. 8.
- Zecchi 2001, p. 19.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Abd El-Mohsen Bakir, The Cairo Calendar No. 86637, Cairo, General Organisation for Government Printing Offices : Antiquities Department of Egypt, (OCLC 1024642203)
- Backes, Burkhard, Rituelle Wirklichkeit, Über Erscheinung und Wirkungsbereich des Webergottes Hedjhotep und den gedanklichen Umgang mit einer Gottes-Konzeption im Alten Ägypten, 2001, Brussels, (ISBN 978-2-503-51285-3)
- P.A.A. Boeser, Beschreibung der aegyptischen Sammlung des Niederländischen Reichsmuseums der Altertümer in Leiden. VII: Die Denkmäler der saïtischen, grie-chisch römischen und Koptischen zeit, Leiden, E.J. Brill, (OCLC 492998807)
- J. F. Borghouts, « Monthu and matrimonial squabbles », Revue d'Égyptologie, vol. 33, , p. 11-22
- Reginald Engelbach et Battiscombe Gunn, « Harageh », British School of Archaeology in Egypt and Egyptian Research Account, London, vol. 28, (OCLC 166061822)
- R. O. Faulkner, The ancient Egyptian coffin texts, vol. II, Warminster, Aris and Phillips, (ISBN 9780856680519), p. 355-787
- Otto Koefoed-Petersen, Les stèles égyptiennes, vol. 1, Copenhagen, Publications de la Glyptothèque Ny Carlsberg, (OCLC 884603485)
- Claude Traunecker, The gods of Egypt, Ithaca, New York, Cornell University Press, (ISBN 978-0-8014-3834-9, lire en ligne)
- Marco Zecchi, « The god Hedjhotep », Chronique d'Égypte, vol. LXXVI, , p. 5–19 (DOI 10.1484/J.CDE.2.309159)