Aller au contenu

Iolu Abil

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Iolu Abil
Illustration.
Iolu Abil, en 2010
Fonctions
Président de la république de Vanuatu

(5 ans)
Élection
Premier ministre Edward Natapei
Sato Kilman
Serge Vohor
Edward Natapei
Sato Kilman
Moana Carcasses Kalosil
Joe Natuman
Prédécesseur Maxime Carlot Korman (intérim)
Kalkot Matas Kelekele
Successeur Philip Boedoro (intérim)
Baldwin Lonsdale
Médiateur de la république de Vanuatu
(intérim)

(5 mois)
Président Kalkot Matas Kelekele
Premier ministre Serge Vohor
Ham Lini
Prédécesseur Hannington Alatoa
Successeur Peter Taurakoto
Vice-Premier ministre de Vanuatu
Ministre de l'Intérieur et des Affaires culturelles

(3 mois et 10 jours)
Premier ministre Donald Kalpokas
Prédécesseur Aucun (Vice-PM)
Walter Lini (Intérieur par intérim, NUP)
Successeur Sethy Regenvanu (Vice-PM, NUP)
Charles Nako (Intérieur, UPM)
Ministre vanuatais de l'Intérieur

(3 ans et 6 mois)
Premier ministre Walter Lini
Prédécesseur Sethy Regenvanu (VP)
Successeur Walter Lini (intérim, VP)
Ministre de la Santé

(1 mois)
Premier ministre Walter Lini
Prédécesseur Edward Natapei (VP)
Successeur Fred Timakata (VP)
Biographie
Nom de naissance Iolu Johnson Abil
Date de naissance (82 ans)
Lieu de naissance Lauaneai, Tanna (Nouvelles-Hébrides)
Nationalité vanuataise
Parti politique Vanua'aku Pati
Religion presbytérianisme

Iolu Abil
Présidents de la république du Vanuatu

Iolu Johnson Abil (né le sur l'île de Tanna) est un homme d'État vanuatuais. Il est président de la république de Vanuatu du au , succédant à Kalkot Matas Kelekele.

Iolu Abil est né dans le village de Lauaneai sur l'île de Tanna, dans le condominium des Nouvelles-Hébrides, en 1942. Il est le fils de George Yavinian Abil, gérant de magasin, et de Nassaiu[2]. Son grand-père, Joe Yautim Abil, est alors Yaramara, ou chef de tribu, et lui donne le titre coutumier héréditaire de Yaniniko, ou porte-parole du chef[2].

Iolu Abil est scolarisé d'abord à Lénakel, principal village de son île natale, jusqu'en 1958 (à l'école élémentaire puis à l'école primaire supérieure), avant de rejoindre le lycée presbytérien d'Onesua sur la côte nord-est d'Éfaté[2].

Il est Ancien au consistoire de l'Église presbytérienne du Vanuatu[3].

Carrière professionnelle

[modifier | modifier le code]

Il rejoint le British national service (BNS) comme inspecteur de coopérative, poste qu'il conserve jusqu'en 1980. Il agit notamment en faveur de la fusion des départements français et britanniques des coopératives. Il parfait également sa formation dans le domaine du développement coopératifs dans les années 1960 et 1979, en Papouasie-Nouvelle-Guinée ausralienne ou aux Fidji britanniques puis au International Co-operative College de Loughborough en Angleterre pendant deux ans. Il suit finalement des cours en administration et gestion pendant trois mois à l'Université du Pacifique Sud (UPS) dans la capitale des Fidji devenues indépendantes, Suva, en 1973[2].

Carrière politique

[modifier | modifier le code]

Carrière ministérielle

[modifier | modifier le code]

Membre du Vanua'aku Pati, principal mouvement indépendantiste anglophone dirigé par le pasteur Walter Lini, il est élu à l'Assemblée des Nouvelles-Hébrides en 1979 pour Tanna. Il a ensuite un poste secondaire dans le premier gouvernement formé par ce dernier après la création de la République du Vanuatu le , en tant que premier secrétaire du ministère des Terres[4].

Il est par la suite vice-président du Vanua'aku Pati et ministre de l'Intérieur et de la Santé à partir de [5]. Il est le premier vice-président du parti majoritaire à n'être pas nommé Vice-Premier ministre (ce poste n'existe plus entre 1987 et 1991) et est démis par le Premier ministre Walter Lini en . Il soutient alors la fronde menée par l'ancien ministre des Affaires étrangères Donald Kalpokas : celui-ci est élu en président du Vanua'aku Pati, Iolu Abil devient son vice-président et bras droit, et fait voter une motion de censure contre Lini, qui a créé avec ses partisans le Parti national unifié (NUP) en septembre.

Donald Kalpokas devient le 2e Premier ministre de Vanuatu le , et Iolu Abil retrouve le portefeuille de l'Intérieur, associé cette fois aux Affaires culturelles, tout en devenant Vice-Premier ministre. Mais ce gouvernement est de courte durée : le Vanua'aku Pati perd, pour la première fois depuis l'indépendance, les élections législatives organisées le au profit de son traditionnel adversaire, l'Union des partis modérés (UPM), plus conservatrice et à majorité francophone, de Maxime Carlot Korman qui devient Premier ministre le 16 décembre. L'UPM conserve la majorité au Parlement du Vanuatu jusqu'en 1998.

Mise en retrait

[modifier | modifier le code]

Après être passé dans le secteur privé, étant notamment président de la compagnie nationale Air Vanuatu[3], Iolu Abil est nommé Médiateur de la République (ombudsman) par intérim de jusqu'en [6].

Président de la République

[modifier | modifier le code]

Iolu Abil est candidat à l'élection à la présidence de la République en , avec le soutien du Premier ministre de l'époque Edward Natapei (président du Vanua'aku Pati depuis 1999). Mais la coalition de ce dernier, composée du Vanua'aku Pati, du NUP, du Nagriamel, de l'UPM et du Parti républicain de Vanuatu francophone, est divisée.

Au premier tour, le , il n'avait obtenu que 11 voix (dont seulement une partie du Vanua'aku Pati et quelques-uns des six chefs des gouvernements locaux), contre 14 à Kalkot Matas Kelekele (le président sortant, soutenu par le NUP et le Parti républicain) et 16 à Vincent Boulekone (Confédération verte et soutenu alors par la fédération du « Bloc de l'Alliance » de Sato Kilman, alors principale force d'opposition). Les autres candidats à obtenir des voix lors de ce premier tour sont l'avocate Yvette Sam (investie par l'UPM, 7 voix) et Kalo Nial (l'autre candidat soutenu par le Vanua'aku Pati, 7 élus également). Au 2e tour, le , ces deux derniers se désistent en sa faveur et il prend la tête du scrutin avec 26 voix contre 16 à Kalkot Matas Kelekele et 16 toujours à Vincent Boulekone, mais aucun n'arrive encore à la majorité des deux tiers nécessaire pour être élu. Finalement, au troisième tour organisé également le 2 septembre, Iolu Abil est élu avec 41 votes sur 58, contre 16 à Kalkot Matas Kelekele : il a obtenu la totalité des voix du Vanua'aku Pati, de l'UPM mais aussi du « Bloc de l'Alliance ». Une des conséquences de cette élection est de faire éclater la coalition gouvernementale : en , le NUP et le Parti républicain la quitte pour rejoindre l'opposition, tandis que le « Bloc de l'Alliance » rejoint la majorité[7],[8].

Il est officiellement investi comme le 7e président du Vanuatu dans la soirée du [9]. Il quitte ses fonctions lorsque son mandat arrive à terme le [10].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Wikidata
  2. a b c et d (en) « Some People of Vanuatu: Iolu Abbil », Yumi Stanap, "Some People of Vanuatu," pages 62–64, Google Books, Institute of Pacific Studies. The University of South Pacific and Lotu Pasifika Productions,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (en) « Vanuatu’s newly elected President continues long public role », Radio New Zealand International,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « Iolu Abil elected as Vanuatu’s President », Radio New Zealand International,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) R. R. PREMDAS, J. S. STEEVES, Politics and government in Vanuatu: from colonial unity to post-colonial disunity, Numéro 32 de South East Asian monograph series, éd. University of Saskatchewas, 1989, p. 170
  6. (en) « http://www.law.ualberta.ca/centres/ioi/docs/June05.pdf », University of Alberta,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) H. VAN TREASE, « Melanesia in Review: Issues and Events, 2009 : Vanuatu », PACIFIC ISLANDS REPORT, The Contemporary Pacific, Vol. 22, n°2, Automne 2010, p. 467-476
  8. « September 2009 », sur rulers.org (consulté le ).
  9. (en) « Iolu Abil elected as Vanuatu's new president », People's Daily,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) "Vanuatu speaker becomes acting president", Radio New Zealand International, 3 septembre 2014

  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généralisteVoir et modifier les données sur Wikidata :