Aller au contenu

Jacques Linsolas

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jacques Linsolas
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Date de baptême

Jacques Linsolas est un prêtre réfractaire français qui s'est opposé à la Constitution civile du clergé à Lyon lors de la Révolution française.

Éducation et formation

[modifier | modifier le code]

Linsolas est né à Lyon, rue Tupin, le [1]. Il est tonsuré le jour de sa confirmation et étudie au collège de la Trinité, puis au séminaire Saint-Irénée avec des maîtres sulpiciens[2]. Le , il est ordonné prêtre[1].

Il crée en une « société des demoiselles », c'est une société secrète qui, tout en pratiquant l’éducation et la charité, a des activités prosélytiques[3]. La même année, il s'inscrit au séminaire des Missions étrangères de Paris, dans le but de partir au Tonkin et en Cochinchine, mais il y renonce et rentre à Lyon en [4]. Cette attirance pour la mission se retrouve dans la façon dont il organisera son réseau clandestin plus tard.

Le carême 1791

[modifier | modifier le code]

Le , Linsolas prêche le carême à Saint-Nizier, la première paroisse de Lyon. Il n'a pas prêté le serment exigé par la loi et les jours précédents, il a déjà appelé, lors d'un prêche, les fidèles à prier pour Yves Alexandre de Marbeuf désigné sous le nom « Monseigneur l’archevêque de Lyon[5] », refusant ainsi de reconnaître la Constitution civile du clergé, puisque celle-ci a supprimé le titre d’archevêque. Il refuse également ainsi de reconnaître l'élection d'Adrien Lamourette comme évêque de Rhône-et-Loire le . Des membres de la société des Amis de la Constitution sont présents et clament leur mécontentement. Les femmes de l’assistance — vraisemblablement membres de la société des demoiselles — en viennent aux mains avec les perturbateurs et une bagarre générale à coups de chaises a lieu dans l’église. La garde nationale sépare les combattants et évacue l’édifice[6].

En raison du scandale, il est incarcéré pendant trois mois au cours desquels il écrit son Instruction à l’usage des catholiques de France, destinée au clergé réfractaire[7]. Il quitte Lyon début muni d'un passeport officiel, mais qui ne l'autorise pas à revenir, la sanction étant la déportation à Cayenne (la mort à partir de )[8].

L'organisation de l'Église réfractaire lyonnaise sous le système des missions

[modifier | modifier le code]

Il revient malgré tout clandestinement en sous le pseudonyme de « Chaumont », en tant que vicaire général[8] de l’archevêque, qui le charge d’organiser un culte clandestin de l’Église réfractaire[2]. Il organise un réseau secret de « missionnaires » dirigés par des « chefs de mission » qui perpétuent la lutte contre la Constitution civile du clergé. Certains laïcs, nommés « chefs de paroisse » prennent de dangereuses responsabilités : lectures et prières, annonces et informations du missionnaire, choix du local des assemblées, mais aussi administration secrète des sacrements et tenue à jour des actes de décès, naissances et ondoiements[9]. Des militants laïcs diffusent des pamphlets hostiles à la Constitution civile du clergé. La société des demoiselles semble jouer un rôle majeur. Selon ses propres dires, Linsolas fournissait aux affiliées « plusieurs exemplaires des brochures orthodoxes opposées aux faux principes de l’Église constitutionnelle. Elles les faisaient lire aux personnes qu’on cherchait à entraîner et à celles qui avaient succombé à la séduction »[10].

Relations avec l'Église concordataire

[modifier | modifier le code]

En , un nouvel archevêque est nommé à la suite du Concordat : Joseph Fesch, oncle de Napoléon Bonaparte. Quelques jours avant son arrivée, Linsolas est arrêté pour complot royaliste. Bien qu'acquité, il est maintenu prisonnier puis exilé dans les États pontificaux[2].

En il revient à Lyon, il écrit ses mémoires qui seront publiées sous le titre L’Église clandestine de Lyon sous la Révolution[2].

Il meurt en à Lyon[2]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Paul Chopelin, « Les militants laïcs de l’Église réfractaire : le cas lyonnais », Annales historiques de la Révolution française, no 355,‎ (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Agnès Boucaud-Maître, « Églises et révolution dans le diocèse de Lyon », dans Gilles Bollenot, Religions, églises et droit, Saint-Étienne, Publications de l'université de Saint-Étienne, (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jacques Gadille (sous la direction de), René Fédou, Henri Hours et Bernard de Vrégille, Le Diocèse de Lyon, Paris, Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France » (no 16), (ISBN 2-7010-1066-7, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b gds2005.
  2. a b c d et e « Jacques Linsolas 1754-1828 », sur Musée du diocèse de Lyon (consulté le ).
  3. Chopelin 2009, paragraphe 8.
  4. Chopelin 2009, paragraphe 6.
  5. Boucaud-Maître 1990, p. 50.
  6. Chopelin 2009, paragraphe 15.
  7. Gadille 1983, p. 195.
  8. a et b Boucaud-Maître 1990, p. 61.
  9. Henri Hours, « Les Laïcs dans les Missions de Linsolas 1796 », sur Musée du diocèse de Lyon (consulté le ).
  10. Chopelin 2009, paragraphe 14.