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Jeanne Henriette Rath

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Jeanne Henriette Rath
Henriette Rath, Autoportrait, vers 1800 (Genève, musée Rath)[1]
Naissance
Décès
(à 83 ans)
Genève
Sépulture
Nationalités
République de Genève (jusqu'en )
française (-)
République de Genève (-)
suisse (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Peintre, miniaturiste, portraitiste
Autres activités
Fondatrice du Musée Rath en 1826
Formation
Vue de la sépulture.

Jeanne Henriette Rath, également connue sous le nom d’Henriette Rath, née à Genève le et morte dans la même ville le , est une portraitiste, artiste peintre, miniaturiste et une émailleuse suisse. Avec sa sœur, elle fonde le musée Rath.

Plaque de rue temporaire - initiative 100elles.ch - Rue Jeanne-Henriette RATH-Rue de la Corraterie

Henriette Rath est née le à Genève[2]. Elle est la fille de Jean-Louis, horloger et d'Alexandrine Sarah Rolland[3]. Son frère, le général Simon Rath, lègue à ses sœurs une grande fortune. Jeanne Henriette et Jeanne Françoise Rath font un don à la ville de Genève pour la création du Musée Rath, le premier musée des beaux arts de Suisse qui est inauguré le [4] et à côté duquel elle habite, avec sa sœur, dès 1830[5].

En , elle s'oppose à ce que le conseil administratif de la ville de Genève prenne l'administration et la direction du Musée car celles-ci doivent rester aux mains de la Société des arts de Genève et leur écrit que ces dispositions sont "complètement opposées à nos intentions primitives"[6].

Inquiète de l'avenir du musée, elle stipule dans son testament une "jouissance des salles du Musée Rath par la société des arts à perpétuité à tant que cette société n'y aurait pas renoncé volontairement" et ajoute "je rappelle la véritable et seule destination de cet établissement consacré par mon intention et ma volonté aux beaux arts, peinture et sculpture sans que ce local puisse être appliqué à d'autres emplois"[7].

Façade principale du Musée Rath

Elle est morte le dans sa ville natale[2].

Parcours professionnel

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Portrait d'Abraham Constantin

Jeanne Henriette Rath suit des cours de dessin dès l’âge de 16 ans, puis elle est l'élève de Jean-Baptiste Isabey à Paris. Celui-ci la présente auprès de sa clientèle, notamment la famille impériale russe. Dès son retour, elle s'occupe de la surveillance de l'Académie des jeunes filles (école de dessin) de la Société des arts de Genève avec Louise-Françoise Mussard, Elisabeth Terroux et Jeanne-Pernette Schenker-Massot. Elle donne des cours à Adrienne Pauline Bacle. En 1801 elle est la première femme nommée membre honoraire de la Société des arts de Genève[8]. Son talent de miniaturiste (sur ivoire, émail, velin) est reconnu et elle reçoit beaucoup de commandes qui lui permettent d'acquérir une fortune importante[9]. Jules Hébert réalisa son portrait après son décès[10]. Rigaud écrit à son sujet : "Mlle Rath, passionnée par le vrai, s'attacha toujours à reproduire dans ses portraits la nature telle qu'elle la voyait"[11].

Expositions

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  • Salon de Paris : 1799, 1801, 1809, 1810, 1844
  • Salon de Genève : 1816, 1823, 1826, 1835, 1839, 1843, 1845, 1847, 1851
  • Salon de Zurich : 1817, 1847, 1851
  • Bordeaux : Musée des arts décoratifs et du design de Bordeaux, 1995 (L'âge d'or du petit portrait)
  • Genève : Musée de l'horlogerie, 1995 (L'âge d'or du petit portrait)
  • Paris : Musée du Louvre, 1996 (L'âge d'or du petit portrait)

Collections publiques

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Le Musée d'art et d'histoire de Genève possède une dizaine de ses portraits, dont notamment le Portrait de Jean-Baptiste Isabey, le Portrait de Jean-Jacques Rousseau, le Portrait de Jeanne-Françoise Rath[12] et deux autoportraits [13],[14].

Œuvres dans les collections publiques

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Hommage et postérité

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En 2019 l'association Escouade fait poser des plaques de rue temporaires à Genève en hommage aux femmes célèbres genevoises. La rue de la Corraterie est renommée temporairement Rue Jeanne-Henriette Rath dans le cadre de l'initiative 100Elles*[15],[16].

Bibliographie

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  • Rigaud, Jean-Jacques. - Mlles Rath, Fondation du Musée qui porte leur nom. Dans: Des beaux-arts à Genève. - Genève : Impr. de F. Ramboz, [1845]-1849. - 4e partie, p. 28-38[17]
  • Brun, Carl. - Dictionnaire des artistes suisses. - Frauenfeld : Huber, 1905-1917. - Vol. 2, p. 595-596
  • Thieme-Becker. - Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler. - Leipzig : W. Engelmann : [puis] E. A. Seemann, 1907-1950. - Vol. 28, p. 31
  • Clouzot, Henri. - Dictionnaire des miniaturistes sur émail. - Paris : A. Morancé, 1924, p. 171
  • Neuweiler, Arnold. - La peinture à Genève de 1700 à 1900. - Genève : A. Jullien, 1945, p. 72
  • Schidlof, Leo R. - La miniature en Europe : aux 16e, 17e, 18e et 19e siècles. - Graz : Akademische Druck- u. Verlagsanstalt, 1964. - Vol. 2, p. 682
  • Petteys, Chris. - Dictionary of women artists : an international dictionary of women artists born before 1900. - Boston Mass. : G.K. Hall, 1985, p. 584
  • Sturm, Fabienne Xavière. - Trois autoportraits de femmes miniaturistes au travers de trois techniques. Dans : Nos monuments d'art et d'histoire. - Berne. – No 3(1990), p. 303-309[18]
  • Henriette Rath. Dans: L'âge d'or du petit portrait. - Paris : Réunion des musées nationaux, 1995. - p. 202-203, 252-253
  • Bénézit, Emmanuel. - Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays. - Paris : Gründ, 1999. - Vol. 11, p. 452
  • 100 ans de miniatures suisses, 1780-1880. - Lausanne : Musée historique ; Genève : Slatkine, 1999
  • Kuner, Dominique. - Henriette Rath : Genève, 1773-1856, peintre. Dans : Pionnières et créatrices en Suisse romande, XIXe et XXe siècles. - [Genève] : Service pour la promotion de l'égalité entre homme et femme : Slatkine, 2004. - p. 324-328
  • Schmidt-Liebich, Jochen. - Lexikon der Künstlerinnen : 1700-1900 : Deutschland, Österreich, Schweiz. - München : K.G. Saur, 2005, p. 377-378
  • Schwok, Claire-Lise. - Jeanne-Henriette Rath. Dans: Les femmes dans la mémoire de Genève . - Genève : S. Hurter, 2005. - p. 89-90
  • Lemoine-Bouchard, Nathalie. - Les peintres en miniature actifs en France : 1650-1850. - Paris : Les Editions de l'Amateur, 2008. - p. 434
  • Buyssens, Danielle. - La question de l'art à Genève. - Genève : La Baconnière Arts, 2008
  • Faces à faces 06/09 : exposition Uni Dufour, du au . - P. 51
  • Étienne, Noémie, Chenal, Vincent. - Les demoiselles Rath & l'institution artistique à Genève autour de 1800. Dans: Post tenebras luxe. - Genève : Labor et Fides, 2009. - p. 66-87
  • Artistes à Genève : de 1400 à nos jours. - Genève : L'APAGe : Notari, 2010, p. 514-515
  • (de) Allgemeines Künstlerlexikon (Internationale Künstlerdatenbank online)
  • Oxford Art Online

Liens externes

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Notes et références

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  1. Nathalie Jordan, « Jeanne Henriette Rath, talentueuse et indépendante », (consulté le )
  2. a et b Bénézit, 2006
  3. « Rath, Henriette (1773-1856) », sur correspondancefamiliale.ehess.fr (consulté le )
  4. « Le musée Rath offre une salle d'exposition », Journal de Genève,‎ (lire en ligne)
  5. 100 ans de miniatures suisses, p. 36
  6. « confédération suisse », Journal de Genève,‎ (lire en ligne)
  7. « Les inquiétudes de Mlle Rath », Journal de Genève,‎ (lire en ligne)
  8. Post tenebras luxe, p. 71
  9. * Schidlof, Leo R. - La miniature en Europe : aux 16e, 17e, 18e et 19e siècles. - Graz : Akademische Druck- u. Verlagsanstalt, 1964. - Vol. 2, p. 682
  10. Nos anciens et leurs œuvres. - T. 10(1910), p. 53-55
  11. Rigaud, Jean-Jacques. - Renseignements sur les beaux-arts à Genève. - Genève : J.-G. Fick, 1876. - P. 326
  12. « Portrait de Jeanne-Françoise Rath, soeur de l'artiste (1772-1856) », sur geneve.ch (consulté le ).
  13. « Autoportrait », sur geneve.ch (consulté le ).
  14. « Autoportrait », sur geneve.ch (consulté le ).
  15. « Jeanne-Henriette RATH », sur 100 Elles* (consulté le )
  16. Sylvia Revello, « Les rues genevoises en voie de féminisation », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  17. Jean-Jacques Rigaud, « Des beaux-arts à Genève », sur Google Books, F. Ramboz, (consulté le )
  18. (de) « Trois autoportraits de femmes miniaturistes au travers de trois techniques : aspects de l'école genevoise de miniature », sur E-Periodica (consulté le ).