Jeffrey Poirier
Naissance | Fontenay-Le-Comte, France |
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Nationalité |
Canadienne (Canada), Française (France) |
Activité |
Arts visuels |
Formation |
Maîtrise en arts visuels, Université Laval, Québec, Canada |
Distinction |
Prix Videre Création, Prix d'excellence des arts et de la culture 2020 |
Site web |
Jeffrey Poirier est un artiste visuel travaillant à Québec, Canada. Né en France (Fontenay-Le-Comte) en 1986, il réside au Québec depuis 1988.
De 2005 à 2012, Jeffrey Poirier entreprend des études en arts visuels débutant au niveau collégial au Cégep de Sainte-Foy (2005-2007), pour ensuite réaliser un baccalauréat (2007-2010) ainsi qu'une maîtrise en arts visuels (2010-2012) à l'Université Laval[1].
En 2020, il est récipiendaire du Prix Videre Création en arts visuels aux Prix d'excellence des arts et de la culture à Québec pour son oeuvre «Écho» présentée en 2019 lors de l'exposition d'art public «Passages insolites» présentée par Exmuro Arts Publics[2].
Il participe à des programmes de résidence à l'international, notamment au Japon (Youkobo Art Space, Tokyo, 2018)[3] et aux États-Unis (NARS Foundation, Brooklyn, New-York City, 2023)[4].
Son travail a été diffusé lors d'expositions solos au Canada et à l'international, notamment à la Galerie RDV (Nantes, France, 2015)[5],à Circa Art Actuel (Montréal, Canada, 2019)[6],à Diagonale (Montréal, Canada, 2014)[7], au centre culturel Franco-Manitobain (Winnipeg, Manitoba, 2015), à la Galerie Prince Takamado de l'Ambassade du Canada au Japon (Tokyo, 2023)[8].
En plus des expositions et programmes de résidences, l'artiste a dirigé divers projets de médiation culturelle et participé à divers projets collaboratifs, dont «Sous nos pas», une oeuvre collaborative réalisée sur invitation du Musée national des beaux-arts du Québec, en collaboration avec l'Arche l'étoile de la Capitale-nationale[9].De 2020 à 2022, il participera également au projet «Yahndawa' : portages entre Wendake et Québec[10]. Ce projet collaboratif sera le point de départ de deux collaborations avec l'artiste Andrée Levesque Sioui[11].
Pratique artistique
[modifier | modifier le code]Le travail de Jeffrey Poirier s'articule autour d'un langage visuel hybride, empruntant à la fois à la sculpture et à l'architecture[12]. La première monographie de l'artiste intitulée « Magnifier les grilles : exister en marge des lignes » relève que la pratique de Poirier se développe autour d'une fascination pour les réseaux et systèmes construits, humains et naturels[13]. Sa démarche « cherche à élargir l’idée d’une critique environnementale à celles des modes de vie humains, individuels et collectifs »[14].
Le travail de Jeffrey Poirier en quelques projets
[modifier | modifier le code]En 2012, Jeffrey Poirier présente sa seconde exposition professionnelle d'envergure «Bouturer la colonie» au sein de la grande galerie de l'Oeil de Poisson à Québec. L'installation, réalisée entièrement en carton recyclé et en ruban adhésif à conduit «duc tape» donne à voir une accumulation d'alvéoles qui transcendent la nature des matériaux prosaïque au profit de formes hybrides qui rappellent les constructions ramifiées des univers végétal, minéral et animal. Un an plus tard, l'exposition «Contenir l'essaim» présentée à la Salle Alfred-Pellan de la Maison des arts de Laval poursuivra ces mêmes explorations formelles et conceptuelles liées à la l'individualité dans l'unité collective[15].
En 2015, il fait partie de l'exposition collective «Mondes bricolés» réunissant également les artistes Donatella Bernardi, Heather Benning, Philippe Blanchard, Léopold L. Foulem, Julie Hall , Jacob Irish, Jenn E. Norton, Artemis Potamianou et Yannick Pouliot. Dans le cadre de cette exposition présentée au Centre Bang sous le commissariat de Mathieu Valade et Julie René de Cotret, Poirier y propose l'oeuvre «Cultiver l'artifice», présentée précédemment à Moncton. L'oeuvre «(...)propose volontairement à l’œil une zone de perception réduite des éléments déterminants de l’œuvre. Constitué de ruban adhésif de couleur et de carton recyclé, l’ensemble très prosaïque présente une totale transparence dans l’exécution technique : une appréhension de proximité de l’objet révèle les caractéristiques éphémères et pauvres de l’assemblage. La qualité artificielle de l’œuvre, encouragée par sa composition de matériaux connotés culturellement, possède des résonances critiques par rapport aux tensions écologiques de notre ère.»[16].
Au coeur du projet «X» présenté en 2018 à Vaste et Vague (Carleton-sur-Mer) et en 2019 à Circa Art Actuel (Montréal), l'artiste questionne notre culture matérielle en transformant des artefacts à vocation écoresponsable en structures ornementales autonomes. Le projet «interroge alors de façon intrinsèque nos habitudes de regard sur les savoir-faire forgés par notre culture et sur les objets qui composent notre patrimoine matériel.»[17]
L'oeuvre «Écho» présentée à Québec en 2019 dans le cadre de l'exposition d'art public «Passages insolites» d'Exmuro Arts publics est une sculpture intégrée à l'espace urbain du Vieux-port de Québec qui emprunte les codes architecturaux du quartier. Techniquement, la sculpture est une sphère monumentale recouverte de briquettes brunes rappelant le passé industriel de ce secteur de Québec. Présentée dans une ruelle étroite aux abords d'immeubles au cachet historique, la sculpture géante est construite en écho à l'architecture environnante et contraste avec les qualités angulaires des immeubles adjacents[18],[14].
Le projet photographique «Pando» entre autres, est un exemple des intérêts de l'artiste pour les interconnections, les ramifications et les dynamiques d'étalement qui définissent les écosystèmes. En 2021, Jeffrey Poirier réalise en Utah, au coeur de la Fishlake National Forest, une captation en images de Pando, une colonie de peupliers faux-trembles dont les 47 000 arbres sont reliés sous terre par un même système racinaire. Cette population végétale considérée par la science comme un seul et même organisme malgré ses 43 hectares de superficie, représente au sein de l'oeuvre de l'artiste un nouveau paradigme, où le figuratif et l'abstrait se rencontrent pour questionner les habitudes de regard portées sur notre environnement[19]. La seconde version du projet en 2024 propose une collaboration avec la chercheure primée Annie DesRochers de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue qui a fourni pour l'exposition des éléments scientifiques dialoguant avec les photographies de Poirier[20].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en-US) « Jeffrey Poirier | Artiste en arts visuels | Visual Artist - CV / Resume », sur jeffreypoirier.org (consulté le )
- (en-US) « Archives 2020 », sur Prix Excellence Arts et Culture (consulté le )
- « Jeffrey Poirier | youkobo artspace », sur www.youkobo.co.jp (consulté le )
- (en-US) « NARS Foundation - Jeffrey Poirier (Canada) », sur NARS Foundation (consulté le )
- « Jeffrey Poirier, Ces artifices n’iront nulle part, Galerie RDV », sur Paris Art, (consulté le )
- « X », sur CIRCA Art Actuel, (consulté le )
- (en-US) « Jeffrey Poirier | Artiste en arts visuels | Visual Artist - Architectonie subversive », sur jeffreypoirier.org (consulté le )
- @CanEmbJapan, « Canada in Japan » [Post (Twitter)], (consulté le )
- Musée national des beaux-arts du Québec, « L'art fleurit aux quatre coins du MNBAQ - Une programmation culturelle haute en couleur et diversifiée », sur www.newswire.ca (consulté le )
- « Yahndawa’ : portages entre Wendake et Québec », sur VU (consulté le )
- « Échos / de awehskwahk », sur Musée Ambulant (consulté le )
- « Jeffrey Poirier (Québec) », sur EXMURO (consulté le )
- Josianne Desloges, collaboration spéciale, « Pages, grilles et secondes: Julien Lebargy et Jeffrey Poirier lancent des publications », sur Le Soleil, (consulté le )
- « Jeffrey Poirier (Québec) », sur EXMURO (consulté le )
- Cynthia Fecteau, « Jeffrey Poirier. Contenir l'impermanence des apparences », sur Espace art actuel, (consulté le )
- admin, « MONDES BRICOLÉS | Centre Bang », sur centrebang.ca, (consulté le )
- « Jeffrey Poirier | X | Installation », sur Centre d'artistes Vaste et Vague (consulté le )
- « Art public – Marquer l’esprit du lieu », sur Magazine FORMES (consulté le )
- Johanne Fournier, Collaboration spéciale, « Jeffrey Poirier: la splendeur visible et invisible de la forêt », sur Le Soleil, (consulté le )
- « Table Ronde : L'invisible communication des arbres Adultes | Gratuit - Conseil de la culture de l'Abitibi-Témiscamingue », sur ccat.qc.ca (consulté le )