Le Banquet des Empouses
Le Banquet des Empouses | |
Auteur | Olga Tokarczuk |
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Genre | Roman |
Version originale | |
Langue | Polonais |
Titre | Empuzjon – horror przyrodoleczniczy |
Version française | |
Éditeur | Les Éditions Noir sur blanc |
Date de parution | 2024 |
ISBN | 978-2-88250-866-9 |
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Le Banquet des Empouses est un roman publié par Olga Tokarczuk le en Pologne. Il s’agit de son premier livre publié après avoir reçu le Prix Nobel de littérature.
Résumé
[modifier | modifier le code]L’histoire se déroule en 1913 dans le sanatorium de Göbersdorf en Basse-Silésie. Ce complexe médical, créé par le Dr Hermann Brehmer (de) (1826-1889) dans une vallée des Sudètes, est l'un des premiers à traiter la tuberculose. Le jeune Mieczyslaw Wojnicz, étudiant en ingénierie hydraulique originaire de Lwów, arrive par une froide nuit de septembre au sanatorium pour soigner ses poumons par la pureté de l’air de la montagne et un mode de vie sain. Le temps de sa cure, il s’installe à une pension pour Messieurs tenue par un dénommé Wilhelm Opitz et y rencontre des hôtes aux profils très divers : du professeur catholique Longis Lukas, au socialiste viennois August Ausgust, en passant un étudiant allemand aux Beaux-Arts Thilo von Hahn ou encore un conseiller secret de la police. Dans ce lieu coupé du monde et de ses occupations, ces hommes dissertent sur la religion, la culture, la politique et surtout sur leur sujet de prédilection, la nature des femmes. Les écoutant dans l’ombre, les mystérieuses Empouses, les observent et se tiennent prêtes à agir : « nous, entités féminines de ces lieux » (p.20) « Les Tuntschi vous ont certainement déjà remarqué. Elles désirent des hommes jeunes » (p.269).
Références
[modifier | modifier le code]Le cadre du sanatorium de Göbersdorf n'est pas sans rappeler celui de Davos décrit dans La Montagne magique de Thomas Mann.
L'écriture de ce livre est pour Olga Tokarczuk l'occasion d'interroger la représentation de la femme sous la plume d'auteurs dits classiques en mettant dans la bouche de commensaux ou des médecins des propos que ces écrivains ont pu tenir ou publier. Elle révèle par cette glose teintée d'ironie le profond enracinement de la misogynie dans les bases de notre civilisation[1]. Elle l'indique dans la "note de l'auteur" : " Dans le roman, tous propos misogynes sont des paraphrases de textes des auteurs suivants : Augustin d’Hippone, William S. Burroughs, Caton l’Ancien, Bernard de Cluny, Joseph Conrad, Charles Darwin, Emile Durkheim, Henry Fielding, Sigmund Freud, Henry Rider Haggard, Hésiode, Jack Kerouac, David Hebert Lawrence, Cesare Lombroso, William Somerset Maugham, John Milton, Friedrich Nietzsche, Ovide, Platon, Ezra Pound, Jean Racine, François de La Rochefoucauld, Jean-Paul Sartre, Arthur Schopenhauer, Sémonide d’Amorgos, William Shakespeare, August Strindberg, Jonathan Swift, Algernon Charles Swinburne, Tertullien, Thomas d’Aquin, Richard Wagner, John Webster, Frank Wedekind, Otto Weininger, William Butler Yeats."[2]
Le roman doit son nom (Empuzjon en polonais) à Empousa, un spectre d’Hécate, déesse de la lune, qui répand la nuit la terreur. Les Empouses sont évoquées dans Les Grenouilles d’Aristophane et sont décrites comme des gardiennes des Enfers, susceptibles de s'attaquer aux jeunes hommes voyageant seuls.
Éditions
[modifier | modifier le code]- Le Banquet des Empouses - Roman d'épouvante naturopathique, Les Éditions Noir sur blanc, 2024 (Empuzjon – horror przyrodoleczniczy, 2022) trad. Maryla Laurent, (ISBN 978-2-88250-866-9)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Etonnants Voyageurs, « Grand entretien avec Olga Tokarczuk », sur Etonnants Voyageurs, (consulté le )
- Olga Tokarczuk et Maryla Laurent, Le banquet des empouses: roman d'épouvante naturopathique, les Éditions Noir sur blanc, (ISBN 978-2-88250-866-9), p.295
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Nicolas Weill, « « Le Banquet des Empouses » : Olga Tokarczuk mène le bal des succubes et des pulmonaires », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
- Critiques (spectateurs, journalistes), sur babelio.com