Li Shuang
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Li Shuang 李爽 est une artiste peintre née à Pékin (Chine) en . Elle travaille à Paris depuis 1984.
Biographie
[modifier | modifier le code]Née en 1957[1], Li Shuang est issue d'une famille lettrée. Son grand-père était antiquaire, tandis que son père enseigna l'architecture à l'université et sa mère l'anglais.
La famille de Li Shuang a été frappée d'anathème en 1957. Au cours de la répression des Cent fleurs, quand Shuang avait un an, son père a été condamné au láodòng gǎizào (la rééducation par le travail : travail forcé, autocritique forcée)). Il est retourné au camp avec sa femme en 1965, à l'avènement de la révolution culturelle. Les grands-parents ont alors recueilli Shuang.
En 1979 Li Shuang est un des membres fondateurs du groupe Les Etoiles, premier mouvement artistique d'avant-garde à réclamer la liberté de l'art en Chine. Ce mouvement organisa deux expositions qui brisèrent l'orthodoxie du parti communiste et posèrent les jalons de la future liberté de l'expression artistique en Chine. Les principaux membres de l'association étaient Huang Rui, Ma Desheng, Wang Keping, Yan Li, Qu Leilei, Mao Lizi, Bo Yun, Zhong Acheng, Yang Yiping, Ai Weiwei et enfin bien sûr Li Shuang[2],[3].
Pour apprécier pleinement la signification des premières expositions des Etoiles, il faut être conscient des grandes difficultés qu'avaient avant les artistes : isolés et constamment réprimés par le régime communiste. Trente ans auparavant, Mao Zedong avait proclamé les canons officiels du réalisme socialisme. Les artistes devaient rejeter toute forme d'expression individuelle. Pendant la Révolution culturelle (1966-1976) plusieurs artistes souffrirent la critique d'être des intellectuels partisans et devaient effectuer des travaux forcés à la campagne. Le groupe des Etoiles fit un geste de bravoure incroyable pour rétablir l'idée : « Je suis moi même ». La plupart des artistes des Etoiles n'avaient pas reçu de formation artistique et n'étaient pas affiliés avec des institutions officielles d'art. Leur exposition établissait leur position non officielle vers le monde de l'art chinois.
Le , Li Shuang est arrêtée en plein centre de Pékin, embarquée dans une jeep de la Gongan'ju, Service de la Sécurité publique du ministère de l'intérieur. Elle restera en prison près de deux ans, officiellement pour avoir voulu épouser un diplomate français en poste à Pékin[4]. Sa version est différente : « J’ai payé pour Les Étoiles. Pendant des semaines, je n’ai été interrogée que sur ce mouvement. La police voulait que je les dénonce. J’ai été torturée, placée dans l’obscurité totale, dans ce que je crois être un puits qui puait tout ce que vous pouvez imaginer, pendant une durée que j’évalue à vingt-cinq heures, mais je n’ai jamais signé les papiers qu’ils me soumettaient. Pendant la première année, je n’ai eu le droit à aucune visite. Je n’ai été libérée qu’au bout de deux ans, après que Mitterrand a évoqué mon cas avec Deng Xiaoping »[3]. Elle s'est installée ensuite en France.
En 2005, le critique d'art Michel Nuridsany écrivait : « Face au déferlement de modernité sauvage qui envahit les cimaises chinoises, l'œuvre de Li Shuang frappe par son inactualité, son absence de fébrilité, de hâte, son intensité ».
Les artistes du groupe des Etoiles continuent à briller sur le marché international : Mao Lizi, Ma Desheng, Yang Yiping, Wang Keping, Ai Weiwei et Li Shuang. Selon le rapport annuel Artprice 2006/2007 du marché de l'art contemporain, Li Shuang a totalisé sur les années 2006-2007 175451 euros de vente aux enchères sur les grandes places du marché de l'art (12 lots vendus). L'enchère la plus haute s'est élevée à 34738 euros. Ce qui toujours selon le rapport artprice l'a placée au 325e rang mondial[5].
Expositions
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Liste des expositions individuelles
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Liste des expositions en groupe
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Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) « Li Shuang », sur galeriedumonde.com (consulté le )
- (en) Hilary Binks, « The Stars Group of Artists », sur Zeestone Gallery (consulté le )
- Frédéric Lemaître, « Les Etoiles, mouvement dissident de l’art contemporain chinois », Le Monde, (lire en ligne)
- journal de 20 heures d'Antenne 2, « La jeune chinoisé », sur Institut national de l'audiovisuel,
- [PDF] artprice, « Le marché de l'art contemporain 2006/2007 », sur artprice.com,
Liens externes
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