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Littérature érotique

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La littérature érotique est un genre littéraire qui explore la sexualité humaine, de manière plus ou moins explicite, tout en intégrant des motifs évoquant l'amour, le désir, la sensualité, la passion, le plaisir et l'intimité.

La sexualité et l'amour sont pris ici comme sujet central, et comptent parmi les thèmes les plus intemporels de l'expression humaine, manifestes bien avant l'apparition des systèmes d'écriture, comme le montre l'art rupestre[1], tissant un fil à travers les siècles et toutes les civilisations, dans les plus anciens textes littéraires préservés, comme par exemple : le Cantique des Cantiques, le Kamasutra, le Banquet de Platon, les chants de Sappho, L'Art d'aimer d'Ovide, le Satyricon de Pétrone...

Évoluant à travers les époques et les cultures, la littérature érotique a toujours oscillé entre la tolérance et la censure, entre liberté et répression, reflétant les normes sociales et les tabous d'une époque, un genre qui, avec l'invention de l'imprimerie, a été, d'abord en Occident, à la fois célébré, et aussi souvent condamné, marginalisé et même interdit, au point qu'elle fut longtemps clandestine.

Cependant, les manifestations de la sexualité, ici transcrites avant tout avec des mots et quand ces textes ne sont pas illustrés — enluminure, gravure, photographie —, convoquent des métaphores, des euphémismes, des allusions, une stylistique et une symbolique propre à l'érotisme, à l'amour, aux rapports de nature sexuelle. C'est dire que la sexualité s’immisce entre les pages des œuvres littéraires sans distinction de genre : essai, théâtre, roman, poésie, etc. Elle fait donc partie intégrante de la littérature.

Les frontières entre érotisme et pornographie, entre implicite et explicite, soulevant les questions de l'obscène, des mœurs, de la morale, sont mouvantes, floues, et sujettes à de nombreuses polémiques de nature politique et sociale, mettant en jeu la liberté d'expression, quant au rapport au livre, à l'écriture, et aux publics.

Quelle littérature ? Formes et limites

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Une brève histoire de l'évolution des formes

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Seul portrait authentique (1760) de Donatien-Alphonse-François de Sade, par Charles Amédée Philippe van Loo.

Historiquement, les formes littéraires ici concernées sont d'abord le poème, récité oralement, sans doute chanté, puis transcrit ; cette forme va perdurer bien entendu jusqu'à nos jours, mais les lointains poèmes babyloniens, égyptiens ou indiens possèdent, force est de le constater, une signification pleine et entière qui nous échappe[2]. Viennent ensuite des textes didactiques, des essais, des traités, qui regardent l'« art d'aimer », ou, dit de façon plus prosaïque, de manuels érotologiques pour apprendre à faire l'amour, qu'il faut voir comme des guides destinés aux amants ; les premiers nous viennent d'abord des Shastra indiens et de la Chine des Hans. Et que ce soit d'Orient ou d'Occident, de tels écrits sont arrivés jusqu'à nous, après plusieurs centaines de siècles[2].

Plus accessibles, les textes occidentaux gréco-latins d'intention érotique connaissent une période d'intense diffusion parce qu'il existe à cette époque un commerce du manuscrit, d'importantes librairies, de vastes bibliothèques comme celle d'Alexandrie, ou privées. Une période très libérale prend place un siècle avant l'arrivée d'Auguste au pouvoir ; celui-ci organise les premières lois de censure. De nombreux textes furent ainsi mutilés, voire perdus[2].

L'Empire romain se christianisant au début du IVe siècle, la nouvelle religion monothéiste a progressivement imposé des interdits. Mais aux marches de l'Empire, à l'Occident comme à l'Orient, des textes érotiques surgissent avec une ambition politique, celle de décrier, par la satire, le pouvoir en place[2].

C'est en Iran, à partir du VIIIe siècle, qu'apparait une forme de poésie à la fois licencieuse et contestataire. Par la suite, Bagdad et Le Caire deviennent pour les poètes et les conteurs des centres dlibéraux d'une production qui s'achève au milieu du XIIIe siècle[2].

Le Moyen Âge européen, inventant l'amour courtois, voit le conte devenir le support principal de récits érotiques, que ce soit en Angleterre, en Aquitaine ou en Italie, des textes véhiculées par les troubadours[3]. On sait par ailleurs peu de chose sur les goliards, sorte de moines itinérants et très grivois, qui harcelaient l'Église à l'aube du premier millénaire.

L'invention de l'imprimerie va entraîner en Occident la publication de l'« Index » (1545), listes de livres prohibés, les genres ici incriminés sont divers. Un autre fait important est que ces textes, non seulement peuvent se multiplier à grande vitesse, mais être accompagnés d'images, de gravures — l'exemple le plus célèbre est l'affaire I Modi. Ces ouvrages sont alors interdits, et on entre dans une période de révoltes, de résistance, de clandestinité et l'apparition de romans, plus ou moins bien écrits, et placés sous le couvert de la morale (« Voyez ce qu'il ne faut pas faire »), et de la description des mœurs déréglées (« Voyez comme ces gens sont pervertis »), avec la syphilis comme trame de fond. Surnagent des farces, d'une portée universelle, et c'est l'œuvre de Rabelais. Dès le XVIIe, au cours d'un épisode libertin, apparaissent des ouvrages « que l'on ne lit que d'une main »[4], se diffusant grâce à un trafic, un réseau souterrain de libraires, d'imprimeurs et d'acheteurs, qui disparaît à la fin du XXe siècle, dessinant une véritable subculture, mais qui n'exclue pas encore de nos jours des formes de censure. Le XVIIIe siècle français se caractérise, dès ses débuts, par une profusion d'ouvrages érotiques illustrés, avec une très brève période libérale au début de la Révolution. C'est précisément à cette époque qu'en français, les mots « érotisme » et « pornographe » apparaissent, le premier sous la plume de Chamfort, le second sous celle de Restif de La Bretonne[2].

Édicté sous un régime qui rétablit la censure, le Code Napoléon (1804) introduit, par une loi spécifique (renforcée en 1819), la notion d'outrage aux bonnes mœurs, subtilement floue et permettant de condamner à de lourdes peines de prison les acteurs du livre. En 1833, l'Allemand Carolus Rambach publie le Thesaurus eroticus linguae latinaæ, une tentative consistant à répertorier les ouvrages érotiques publiés sous l'Empire romain, démarche louable mais qui ne fera qu'exciter le lecteur curieux — le mot curiosa fait ainsi son apparition pour qualifier par euphémisme ce genre de production[5]. Le Royaume-Uni développe un arsenal répressif consistant à d'une part lister et confiner ces ouvrages dans un département spécial appelé Private Case, situé dans la British Library ; et d'autre part de placer sous surveillance tous les envois postaux, de façon à freiner la circulation clandestine de tels ouvrages. La France dispose d'un tel département appelé l'« Enfer » — en réalité une série de cotes réservés à des ouvrages « à ne pas mettre entre toutes les mains »[6]. Le trafic de tels ouvrages devient intense entre 1880 et 1914, au point que des congrès internationaux s'organisent pour en limiter la production, non sans puritanisme, au nom de la morale, production qui inclut des formes nouvelles comme les périodiques illustrés en couleurs, l'image lithographiée, la photographie, la carte postale... qui sont qualifiées de « pornographiques »[7]. C'est dire ici que le réalisme des représentations, tant sous la forme écrite, que graphique, perturbent et les juges et les critiques. Des procès retentissant frappent certains ouvrages contenant des passages considérés comme lestes et outrageants : Flaubert, Baudelaire, Oscar Wilde, D. H. Lawrence, Colette, James Joyce, Boris Vian, Henry Miller, Nabokov, par exemple, en sont les victimes directes ou indirectes, et c'est sans compter des milliers de « petits pornos », romans explicites mettant en scène de nombreuses paraphilies, publiés par des éditeurs « sous le manteau » qui sont eux aussi régulièrement condamnés[5].

Les années 1960 voit l'émergence de la révolution sexuelle. Elle touche surtout les pays industrialisés — l'URSS mise à part. Les écrits du Marquis de Sade entre en collection de poche (1969)[8]. Enfin, un phénomène littéraire advient à la fin du XXe siècle : l'autofiction, et la liberté de dire et de vivre au grand jour son érotisme particulier. Victoire ? Pas si sûr : en termes de protection des mineurs, des États de droit s'autorisent à limiter la diffusion et la publicité sur ces ouvrages quand ils sont interpelés par des associations qui s'estiment outragées, et quand d'autres pays, eux, au nom d'une religion, d'un régime politique, les interdisent purement et simplement[2].

Érotisme ou pornographie : une frontière encore floue et matière à débats

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La distinction en littérature entre érotisme ou pornographie n'est pas toujours nette car, elle fait souvent entrer en jeu le contexte culturel et social et géographique de l'écriture ainsi que celui de la réception.

Le Dictionnaire du littéraire (2014) définit l'érotisme comme « la part de la littérature amoureuse qui insiste sur les plaisirs de la chair », tout en soulignant que la limite entre érotisme et pornographie est encore source de débat. La plupart des notices de dictionnaire mentionne aussi que le concept d'obscénité joue un rôle important dans la définition des termes, bien que son attachement à la moralité rende aussi la définition plutôt subjective. Il y est dit par ailleurs que l'érotisme et la pornographie partageraient un même objectif : représenter la jouissance personnelle. Toutefois, l'érotisme en littérature se serait distingué de la pornographie par une esthétisation de la représentation de la sexualité[9].

Le plus ancien poème d'amour (tablette d'argile, cote L.2461), Istanbul, musée des Œuvres de l'Orient ancien.
Assise, Sappho lisant entourée de ses disciples (vers , musée national archéologique d'Athènes.).

Les plus anciens textes remontent aux temps de la Mésopotamie. On trouve un poème d'amour, qualifié de chant, inscrit sur une tablette d'argile, rédigé sans doute par une femme et dédié à son souverain, le roi Shu-Sîn (troisième dynastie d'Ur, entre 2037 et )[10].

La littérature de l'Égypte antique contient un certain nombre de chants d'amours, à partir du Nouvel Empire ( à ).

Grèce antique

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La théogonie grecque antique convoque les dieux Éros, Aphrodite et Apollon : cette trinité guide et conditionne le quotidien de cette civilisation quant à son rapport à l'amour. La langue grecque ancienne nous donne d'ailleurs trois mots bien distincts : éros (amour charnel), agapé (amour absolu) et philia (camaraderie).

Les textes sont empreint d'idéalisme et de passion, et inclut l'homosexualité (féminine et masculine), celle-ci ne devant pas être surinterprétée : le corpus est largement dominé par des récits de nature hétérosexuelle. Les figures héroïques comme Héraclès et Ulysse (Odyssée) nous disent en une forme épique leur profond amour pour la femme.

Les plus anciens poèmes d'amour remontent au VIIe siècle, à l'époque archaïque : Alcée, Archiloque et Sappho composent des chants qui procèdent vraisemblablement d'une intention érotique. Au siècle suivant, Anacréon et Pindare célèbrent tour à tour l'amour des filles et des garçons. Plus tard encore, le théâtre d' Aristophane, dont la pièce Lysistrata, constitue un exemple de mélange des genres.

Rapporteur des dialogues de Socrate, le philosophe Platon invente dans Le Banquet le « mythe des sphères », un récit ramenant à l'androgynie originelle de l'humanité : au début des temps, les êtres humains étaient doubles, homme-homme, femme-femme ou homme-femme[11], et l'intervention d'un dieu (Zeus) les a coupés en deux, pour en faire des hommes et des femmes séparées. Depuis, chaque être humain cherche sa moitié perdue. Le Phèdre de Platon préfigure lui le langage et les images qui seront utilisés dans la mystique amoureuse chrétienne.

Les philosophies ascétiques gréco-romaines (stoïcisme, épicurisme, scepticisme, cynisme[12]) cherchent à régler et à esthétiser la sexualité pour rendre compatible la tempérance et le plaisir, comme l'explique Michel Foucault dans Histoire de la sexualité, II et III.

Aristote, quant à lui, ne théorise presque pas l'amour, mais il met l'accent sur l'amitié[13] (valeur également partagée par les écoles de sagesse ascétique[14]).

Éros endormi, couvercle d'une boîte en argent (IVe – Ve siècle, Metropolitan Museum of Art).

Conquise par Rome, les derniers feux érotiques grecs s'incarnent en Méléagre et Philodème, dont nous sont parvenus des épigrammes.

L'érotisme latin est empreint de plaisir épicurien et de mesure. Ainsi, à l'exception de Laevius, longtemps oublié[15], les poètes élégiaques (Catulle, Properce, Ovide, Tibulle) chantent l'amour entre personnes libres et consentantes, en dehors du cercle jaloux du mariage et de la sexualité facile représentée par la prostitution. Lucrèce condamne les excès de la passion amoureuse dévorante, et les illusions de l'amour idéal, pour ne retenir que le plaisir purement corporel et mesuré (considéré comme un besoin naturel), quand Horace, par la satire, n'hésite pas à fustiger ses ennemis en les décrivant inféodés à leurs désirs lubriques. Dans l'élégie romaine, la sexualité est à nouveau célébrée dans la littérature, mais cette fois, sans la passion céleste et l'idéalisation du sentiment amoureux de Platon.

La variante médio-platonicienne de l'érotisme latin se laisse aller à la passion, voire au mysticisme initiatique (Apulée et les Mystères isiaques).

Du Ier et du IIe siècle, nous sont parvenues des œuvres comme le Satyricon de Pétrone, miraculeusement épargnée par la censure (mais en partie seulement) et sans doute l'un des premiers romans de l'histoire littéraire, ainsi que des Priapeia (en), collection de poèmes anonymes très explicites, tandis que la Vie des douze Césars de Suétone met en scène les excès de certains empereurs, avec force détails.

Enfin, il convient de citer : Leucippé et Clitophon d'Achille Tatius, rédigé au IIIe siècle en grec ancien, un roman, célèbre en son temps à Byzance, qui abonde en scènes relatives à la sexualité, traitées non sans humour ; et le Canto nuptialis d'Ausone (IVe siècle), long poème épigrammique mettant en scène les ébats matrimoniaux[2].

Littérature orientale

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Manuscrit illustré népalais (Kamasutra, VI), sans date, mais bien antérieur aux productions illustrées du XVIIIe – XIXe siècle (Wellcome Collection[17]).
Les Amants (vers 1630) de Reza Abbassi, un sommet de la miniature persane (Metropolitan Museum of Art[18]).
Le Rêve de la femme du pêcheur (と海女, Tako to ama), tiré du recueil Kinoe no Komatsu (1814), exemple de shunga, époque tardive, d'Hokusai.

À partir du VIIIe siècle av. J.-C., l'Inde produit en sanskrit toute une série de traités relatifs au kama, c'est-à-dire au désir et aux « arts de l'amour », l'un des piliers de l'hindouisme. Le plus célèbre des Kâmashâstras, le Kamasutra (Ve – VIe siècle), attribué à Vâtsyâyana, contient des aphorismes, et l'on peut le voir comme un manuel de sexualité, destiné à enseigner, principalement aux femmes (lesquelles jouissaient alors d'une grande liberté), les pratiques sexuelles, sans aucune forme de jugement moral[19].

Un phénomène similaire apparaît en Chine, durant la période Han (403 à 230 av. J.-C.) : des manuels, très tôt illustrés, se répandent, destinés à l'éducation sexuelle des jeunes couples. Les plus célèbres sont le Tong hsuan-tze, attribué au médecin Li Tong-hsuan (VIIe siècle) et le Yufang mi-jue (玉房秘訣, « Les secrets de la porte de jade »)[20]. De tels ouvrages se perpétuent jusque sous le régime Tang (VIIe – IXe siècle)[21]. Ces textes nous sont parvenus grâce aux travaux de Robert van Gulik (1910-1967)[22].

L'un des premiers et des plus grands chefs-d'œuvre de la littérature japonaise est Le Dit du Genji, long roman composé au IXe siècle et attribué à une femme, Murasaki Shikibu, récit dont le fil conducteur est la vie amoureuse et sexuelle du fils d'un empereur.

Au Moyen-Orient, le poète yéménite Waddâh al-Yaman (mort en 708) compose des dialogues érotiques entre amants ; le poète Al-Farazdaq (v. 640-728), vivant à Damas, introduit ses poèmes par le nasīb, évoquant sans fard des pratiques sexuelles et orgiastiques. Du côté de Bagdad, le poète Aboû Nouwâs (mort en 815), met en scène une poésie d'amour, bachique et érotique, inspirée de la vie citadine, célébrant le vin et le sexe, excès qu'il paya par des séjours en prison.

Au XIIe – XIIIe siècle, la civilisation musulmane produit de nombreux textes érotiques : Ahmad al-Tifachi et ses Délices des cœurs par les perceptions des cinq sens (avant 1253) fait état à la fois de relations hétérosexuelles et homosexuelles, avec toutefois une prédilection pour ces dernières, principalement pédérastiques. Djalâl ad-Dîn Rûmî avec le Masnavi (avant 1273) et Saadi avec le Jardin des Fruits (avant 1291) offrent des recueils de contes assez lestes, qui s'inscrivent dans la tradition soufis. Les sommets de la sensualité sont sans doute atteint avec les contes anonymes des Mille et une nuit que la tradition épigraphique situe dans leur composition aux alentours du XIIIe – XVe siècle, et La Prairie parfumée de Cheikh Nefzaoui.

Au XVIIe siècle, la Chine des Ming nous a laissé Fleur en fiole d’or (金瓶梅, « Jin Ping Mei »), attribué au « Lettré railleur de Lanling » (1610).

Mystique judéo-chrétienne

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L'Extase de sainte Thérèse, sculpture en marbre de Gian Lorenzo Bernini, qui représente la transverbération de Thérèse d'Avila.

Le langage érotique des grand(e)s mystiques est frappant, à la fois par sa chaste pureté et par sa violence amoureuse. Il s'inspire autant de la dialectique amoureuse de Platon, laquelle passait d'un érotisme corporel (Le Banquet) à un érotisme plus mystérieux, plus chaste, plus religieux (Phèdre), que de la Bible (notamment le Cantique des Cantiques dans l'Ancien Testament, qui décrit le périple de deux amoureux de manière imagée, et le Nouveau Testament).

Les mystiques se décrivent comme les « époux(ses) » de Dieu, et parlent fréquemment d'union intime avec leur Dieu (voir Transverbération de sainte Thérèse[23]). Luther, quant à lui, parle de l'âme comme de l'« épouse du Christ »[24]. Jakob Böhme (1575-1624) parlera d'« Androgynie céleste ».

Littérature européenne

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Europe centrale

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Littérature française

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Ceci est une liste non exhaustive des livres en français, par ordre de siècle, puis alphabétique d’auteur.

XIIe et XIIIe siècles

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Abélard et Héloïse, enluminure du XVe siècle, Atelier Montbaston.

Le Moyen Âge invente le roman courtois, illustré par Chrétien de Troyes. Ce genre littéraire décrit les aventures initiatiques de grands chevaliers héroïques qui doivent gagner le cœur de leur aimée. La correspondance entre Héloïse et Abélard offre le cas exceptionnel d'une correspondance licencieuse au Moyen Âge, à la fin tragique[26].

Renaissance

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XVe siècle

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Illustration d'après Sigmund Freudenberger, pour L'Heptaméron, livre V (Londres, The Society of English Bibliophilists, 1894)

XVIe siècle

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XVIIe siècle

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Gravure rehaussée attribuée à Johann Heinrich Ramberg pour illustrer Les lunettes, un conte de Jean de La Fontaine dans une édition datant de 1800.
Illustration (1925) de Martin van Maele pour l'Histoire comique de Francion de Charles Sorel, un érotique du XVIIe siècle.
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Période moderne

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XVIIIe siècle

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La Capucinière, vue par Johann Nepomuk Geiger (aquarelle, vers 1840).

XIXe siècle

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Thaïs d'Anatole France : illustration de Martin Van Maele (1901).
Auguste Rodin, lithographie pour Le Jardin des supplices d'Octave Mirbeau (éd. Ambroise Vollard, 1902).
Trilogie érotique de Paul Verlaine,
illustration de Martin Van Maele (édition clandestine, 1907).
Amélie de Saint-Far, un des rares livres de l'époque à avoir été écrit par une femme. Le texte est attribué à Félicité de Choiseul-Meuse.

L'historienne Annie Stora-Lamarre a étudié l'univers de la littérature clandestine durant la période de la Troisième République. Face à l'alphabétisation croissante de la population, les autorités et les ligues morales sont particulièrement sensibles à la moralisation de la société : on assiste à une forme de combat commun entre les défenseurs de la République et les ligueurs cléricaux[37]. Ayant analysé les livres de l'enfer de la Bibliothèque nationale, l'historienne propose une analyse globale de la production éditoriale au tournant du siècle : les ouvrages sont majoritairement imprimés à l'étranger, dans les villes d'Amsterdam, de Londres, de Genève ou de Bruxelles[38]. Les auteurs écrivent sous pseudonymes pour éviter les poursuites judiciaires, et sont pour la plupart, de sexe masculin[39]. On retrouve quelques exceptions, comme le livre Amélie de Saint-Far ou la fatale erreur, écrit par une certaine Madame C..., texte attribué à Félicité de Choiseul-Meuse[38], ou le Roman de Violette, écrit par la marquise Henriette de Mannoury d'Ectot sous le pseudonyme Vicomtesse de Cœur Brûlant[40].

Le récit de la littérature érotique du XIXe siècle se déroule dans un lieu clos : le pensionnat, le couvent ou la maison de plaisir sont les endroits les plus usés[41]. Le contexte anticlérical de la fin du XIXe se révèle dans les catalogues clandestins des éditeurs, qui mettent « l'accent sur les couvents et les gens d’Église »[42]. L'auteur Alphonse Monas, par exemple, publie une série en trois tomes intitulée Le couvent des Bleuets à partir de 1900. L'exotisme est également recherché par les auteurs, avec des récits se basant en Russie, qui est un des pays étrangers favoris, à l'image des Souvenirs d'une princesse russe d'après son journal particulier et secret, où une princesse pratique sa sexualité avec ses moujiks.

Pornocratès ou la Dame au cochon (aquarelle, 1878)
par Félicien Rops.

Période contemporaine

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XXe siècle

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Cortège priapique mis en scène par Aubrey Beardsley (dessin, 1896) pour illustrer Lysistrata en plein victorianisme.
Martyre de sainte Agathe, peinture anonyme du XVIIe siècle.
Dans L'Érotisme (1957), l'essai de Georges Bataille, est inséparable du sacrilège, un sacré fascinant et repoussant.
Illustration de Martin Van Maele pour La Grande Danse macabre des vifs (éd. Charles Carrington, 1905).
La Comtesse au fouet de Pierre Mac Orlan (éd. Jean Fort, 1926),
illustration de Martin Van Maele.
Ex-libris de Franz von Bayros (avant 1924).
Illustration de Franz von Bayros extraite de Der Toilettentisch, parue anonymement à Munich en 1908.

L'érotisme face à la libération des mœurs

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À la fin du XXe siècle, les éditeurs ne sont plus inquiétés par les autorités et la censure pour publier leurs ouvrages : la littérature érotique « commence à encombrer les programmes éditoriaux »[47] dans les années 1990. Les éditions Robert Laffont font paraître en 1993, dans la collection « Bouquins », les Romans libertins du XVIIIe siècle[48], Gallimard publie en « Folio » les livres de Georges Bataille et les éditions Zulma et Arléa lancent leurs collections dédiées au genre[47]. En 1998, Claude Bard fonde les éditions La Musardine à Paris et s'associe à Sophie Rongiéras, qui se spécialise dans la publication de textes érotiques.

Le lectorat est au rendez-vous, puisque certains ouvrages rencontrent un réel succès éditorial, comme Ma vie secrète, roman érotique anglais du XIXe siècle publié pour la première fois dans son intégralité par les éditions Stock et vendu à 25 000 exemplaires[49],[50]. Les maisons d'éditions traditionnelles accueillent donc, en leur sein, « les titres les plus osés »[49], à l'image de Grasset qui publie Baise-moi de Virginie Despentes en 1999[51].

En miroir de cette publication se faisant sans scandales et une sexualité devenant omniprésente en cette fin de siècle, certains éditeurs et auteurs n'hésitent pas à déclarer « l'érotisme en voie d'extinction »[52]. Le philosophe américain Allan Bloom écrit en 1996 que ses contemporains vivent « la désérotisation du monde, qui accompagne son désenchantement [...] L'isolement, le sentiment de ne pouvoir établir un contact en profondeur avec d'autres êtres humains, telle est, semble-t-il, la maladie de notre temps »[53]. Philippe Murray déclare pour sa part en 2000 qu' « il en va aujourd’hui de l’existence sexuelle [...] comme de ces lieux de mémoire qui ne sont plus que des motifs d’attraction et d’animation... », alors que Jean-Jacques Pauvert estime que l'érotisme sous sa forme littéraire n'existe plus[54].

XXIe siècle

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Livres dans les autres langues

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Autobiographies

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Notes et références

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  1. Georges Bataille, La Peinture préhistorique. Lascaux ou la naissance de l'art, publié en 1955. L'érotique de l’art préhistorique
  2. a b c d e f g et h Jean-Jacques Pauvert, « La littérature érotique », in: Encyclopedia Universalis, vol. 8, EA-ES, 2009, p. 865-869.
  3. Charles Baladier, Érôs au Moyen Âge. Amour, désir et « delectatio morosa », Paris, Éditions du Cerf, 1999 — lire à ce sujet la lecture croisée de Monique David-Menard, Dominique Iogna-Prat, Christopher Lucken sur Persée (in: Médiévales, janvier 2001).
  4. (Goulemot 1991, p. 6-13).
  5. a et b Glenn Tavennec, « Littérature porno» , in: Philippe Di Folco (dir.), Dictionnaire de la pornographie, Paris, Presses universitaires de France, 2005, p. 264-268.
  6. Ce département a été supprimé en 1972 — cf. Pascal Pia [réédition], Les Livres de l'Enfer, du XVIe siècle à nos jours, Paris, Fayard, 1999 — introduction.
  7. Annie Stora-Lamarre, « Le livre en question. La censure au Congrès international contre la pornographie (Paris, 1908) », in: Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle, 1989, no 7, p. 87-98lire sur Persée.
  8. Pascal Fouché, moteur de recherche, sur Chronologie de l'édition française de 1900 à nos jours.
  9. Paul Aron, Denis Saint-Jacques, Alain Viala (dir.), Le dictionnaire du littéraire, Paris, Quadrige Presses universitaires de France, 2014 2002, 814 p., p. 246
  10. (en) « Oldest love poem », notice du Guinness World Reacords.
  11. Platon, Le Banquet, discours d'Aristophane.
  12. Certains cyniques, tels Hipparchia et Cratès de Thèbes, faisaient l'amour sur la place publique. Cf. Diogène Laërce.
  13. Cf. Aristote, Éthique à Nicomaque, livres VIII et IX.
  14. Cf. par exemple Épicure, Maximes capitales, et Marc Aurèle, Pensées pour moi-même.
  15. Laevius, Erotopaegnia (« Bagatelles d'amour »), illustr. d'Élie Grekoff, s.l.n.e., notes de Marguerite Yourcenar, 1956
  16. Lucrèce développe à la fin de ce livre IV une critique sévère de l'érotisme et de ses illusions.
  17. (en) « Oriental Collection, Nepalese erotic MS, Ind », notice du catalogue en ligne de la Wellcome Collection.
  18. (en) The Lovers , notice du catalogue en ligne du MET.
  19. GAMS, « Le Kamasutra, ouvrage érotique mais pas que ! », sur Fédération GAMS, (consulté le )
  20. L'un des trois traités de sexologie sauvés de l'oubli par Ye Dehui (en), et publiés par ses soins à Shanghai en 1907 — in: (en) Howard L. Boorman et Richard C. Howard, Biographical Dictionary of Republican China, vol. 4., Columbia University Press, 1967, p. 36.
  21. « La sexualité dans la Chine ancienne », fr.: « Enquête sur la sexualité dans la Chine ancienne », in: L’Histoire, no 320, mai 2007, p. 36-43.
  22. R. H. van Gulik, Sexual life in ancient China : a preliminary survey of Chinese sex and society from ca. 1500 B.C. till 1644 A.D, Leyden, Brill, 1961 — le texte a été révisé en 2002 et contient des extraits des manuels annotés par des sinologues qui ont validé les recherches de l'auteur.
  23. La description de l'extase que rédige sainte Thérèse d'Avila est profondément érotique par ses images et sa puissance. Cf. Vie par elle-même, Seuil, Points-Sagesses, 1995, chap. XXIX, p. 305-309.
  24. Martin Luther, Les grands écrits réformateurs, « La liberté du chrétien », XII, GF-Flammarion, 1992, p. 213 : « la foi [...] unit l'âme au Christ, comme une épouse est unie à l'époux. [...] N'est-ce pas un heureux ménage qui se fonde, quand le fiancé riche, noble, juste, prend pour épouse la malheureuse et mauvaise petite prostituée que l'on méprise, la délivre de tout mal et l'orne de tout bien ? ».
  25. Voir Julia Kristeva, Thérèse mon amour, Fayard, 2008.
  26. La sexualité dans le Haut-Moyen Âge (1180 à 1453)
  27. Ces ballades furent éditées par Levet à la suite du Testament.
  28. Antony McKenna, Alain Mothu, La philosophie clandestine à l'Âge classique, Universitas, , p. 407
  29. Les trois éditions différentes de l’Histoire comique de Francion ont été faites à Paris chez Pierre Billaine.
  30. Les Contes et Romans de Diderot ont été publiés à la "Bibliothèque de la Pléiade" en 1962.
  31. Ce récit fut aussi édité sous le titre Histoire de dom B***, portier des chartreux.
  32. Cette correspondance fut d'abord publiée sous le titre de Lettres originales de Mirabeau écrites au donjon de Vincennes pendant les années 1777, 78, 79 et 80.
  33. Restif de La Bretonne publia cet ouvrage sous le pseudonyme de M. Linguet.
  34. La Morlière sous-titra son conte Histoire indienne, ouvrage sans vraisemblance.
  35. Les œuvres complètes du Divin Marquis ont été publiées à la "Bibliothèque de la Pléiade" en 1990.
  36. Les Cent Vingt journées de Sodome.
  37. Stora-Lamarre 1990, p. 11.
  38. a et b Stora-Lamarre 1990, p. 23.
  39. Stora-Lamarre 1990, p. 24.
  40. Gaëtan Brulotte, Œuvres de chair. Figures du discours érotique - format de poche, Presses de l'Université Laval, (ISBN 978-2-7637-5413-0, lire en ligne), p. 335
  41. Stora-Lamarre 1990, p. 24-25.
  42. Stora-Lamarre 1990, p. 25.
  43. Cet ouvrage porte comme sous-titre « Méditations de philosophie éclectique sur le bonheur et le malheur conjugal ».
  44. Deux nouvelles éditions de cette correspondance sont parues en 1927 et 1960.
  45. Cette première édition se fit clandestinement à Bruxelles, elle était sous-titrée « Dialogues infâmes. Scènes réelles de la vie de nos mondaines ».
  46. Ces six sonnets furent ensuite édités dans Parallèlement en 1889.
  47. a et b Bessard-Banquy 2009, p. 228.
  48. Raymond Trousson, Editions Robert Laffont, BPC Paperbacks Ltd et BPC Paperbacks Ltd, Romans libertins du XVIIIe siècle, Paris, R. Laffont, , 1329 p. (ISBN 2-221-07072-0 et 978-2-221-07072-7, OCLC 30478164, lire en ligne)
  49. a et b Bessard-Banquy 2009, p. 229.
  50. Jean-Jacques Pauvert, Mathias Pauvert, Annie Le Brun et Henry Spencer Ashbee (trad. de l'anglais), Ma vie secrète, Paris, Stock, 1994-2001, 568 p. (ISBN 2-234-02509-5, 978-2-234-02509-7 et 2-234-04511-8, OCLC 715633914, lire en ligne)
  51. Virginie Despentes, Baise-moi : roman, Paris, Grasset, , 235 p. (ISBN 2-246-58711-5 et 978-2-246-58711-8, OCLC 41529877, lire en ligne)
  52. Bessard-Banquy 2005, p. 47-48.
  53. Allan Bloom (trad. de l'anglais), L'Amour et l'amitié, Paris, Éditions de Fallois, , 574 p. (ISBN 2-87706-275-9), p. 10
  54. Bessard-Banquy 2005, p. 48.
  55. Une publication partielle avait été faite en 1947 sous le titre « Ombre de mon amour »
  56. Œuvres complètes de Georges Bataille ont été publiées par Gallimard, en douze volumes, entre 1970 et 1988. Il est entré à la "Bibliothèque de la Pléiade" en 2004.
  57. Première parution en 1947 sous le titre La Haine de la poésie
  58. Deux premières moutures de cet essai de Gide avaient été imprimées en 1911 et 1920, mais incomplètes elles n'avaient pas été rendues publiques.
  59. Aventure de Catherine Crachat, à partir de 1947, regroupe deux romans de Jouve, Hécate de 1928 et Vagadu de 1931.
  60. Réédité en 1956 dans les Œuvres complètes avec Petit Ami et In Memoriam.
  61. Le « Manuel de civilités pour les petites filles » a été réédité en 1969 avec des illustrations tirées des livres de la comtesse de Ségur.
  62. En 1979, Georges Pichard a illustré une nouvelle édition de « Trois filles de leur mère »Édition de Georges Pichard
  63. Présentation de La Chapelle sextine.
  64. Les différences de pratiques entre l'évêque de Lodève et Nicolas Eymerich, un de ses successeurs, sont décrites dans le Manuel de l'inquisiteur.
  65. Le lesbianisme de Nicolas Chorier (extraits de dialogues)
  66. Pour titre, le traducteur, l'abbé François Granet, choisit : « Histoire des flagellants où l'on fait voir le bon et le mauvais côté des flagellations parmi les chrétiens ».

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Représentations

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Articles connexes

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Bibliographie

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Sources primaires

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  • Alessandro Bertolotti (trad. de l'italien), Curiosa : la bibliothèque érotique, Paris, La Martinière, , 254 p. (ISBN 978-2-7324-5274-6)
  • Jean-Pierre Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1880 et 1920, Paris, Jean-Pierre Dutel, 2002.
  • Jean-Pierre Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, Paris, Jean-Pierre Dutel, 2005.
  • Jean-Pierre Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en France entre 1650 et 1880, Paris, Jean-Pierre Dutel, 2009.
  • Jean-Jacques Pauvert et Mathias Pauvert (textes réunis et présentés), Anthologie historique des lectures érotiques : De Gilgamesh à Saint-Just, de -2000 à 1790, t. I, Paris, Stock/Spengler, , 1150 p. (ISBN 2-234-04532-0)
    • —, Anthologie historique des lectures érotiques : De Sade à Victoria, 1791-1904, t. II, Paris, Stock/Spengler, , 1028 p. (ISBN 2-234-04533-9)
    • —, Anthologie historique des lectures érotiques : De Guillaume Apollinaire à Philippe Pétain, 1905-1944, t. III, Paris, Stock/Spengler, , 997 p. (ISBN 2-234-04534-7)
    • —, Anthologie historique des lectures érotiques : D'Eisenhower à Emmanuelle, 1945-1985, t. IV, Paris, Stock/Spengler, , 1054 p. (ISBN 2-234-04535-5)
  • Jean-Jacques Pauvert, Anthologie historique des lectures érotiques : De l'infini au zéro, 1985-2000, t. V, Paris, Stock, , 717 p. (ISBN 2-234-05379-X)

Anthologie de textes érotiques

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  • Zéno Bianu (dir.), Éros émerveillé : anthologie de la poésie érotique française, Paris, Gallimard, coll. « Poésie » (no 472), , 627 p. (ISBN 978-2-07-044355-0)
  • Claudine Brécourt-Villars (textes réunis), Écrire d'amour : anthologie de textes érotiques féminins : 1799-1984, Paris, Ramsay, , 416 p. (ISBN 2-85956-429-2)
  • Jean-Paul Goujon (dir.), Le grand siècle déshabillé : anthologie érotique du XVIIe siècle, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , XLII-969 p. (ISBN 978-2-221-14444-2)
  • Maurice Lever (dir.), Anthologie érotique : le XVIIIe siècle, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , XIX-1178 p. (ISBN 2-221-09772-6)
  • Corinne Pierreville (dir.), Anthologie de la littérature érotique du Moyen Age, Paris, Honoré Champion, coll. « Champion classiques. Moyen âge » (no 49), , 485 p. (ISBN 978-2-7453-5085-5)
  • Charles Senard (éd. et trad.), Vénus et Priape. Anthologie de poésie érotique néo-latine du Quattrocento, Paris, éditions Droz, 2017

Ouvrages généraux

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Période moderne

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  • Jean-Christophe Abramovici (textes choisis et présentés), Le livre interdit : de Théophile de Viau à Sade, Paris, Éditions Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot » (no 298), , 290 p. (ISBN 2-228-89053-7)
  • Colas Duflo, Philosophie des pornographes : les ambitions philosophiques du roman libertin, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'Ordre philosophique », , 300 p. (ISBN 978-2-02-140417-3)
  • Didier Foucault, Histoire du libertinage : des goliards au marquis de Sade, Paris, Perrin, , 487 p. (ISBN 978-2-262-01833-7)
  • Jean Goulemot, Ces livres qu'on ne lit que d'une main : lecture et lecteurs de livres pornographiques au XVIIIe siècle, Aix-en-Provence, Alinéa, , 191 p. (ISBN 2-7401-0010-8)
  • Michel Loude, Littérature érotique et libertine au XVIIe siècle : essai, Lyon, Aléas, , 234 p. (ISBN 2-908016-41-9)
  • Michèle Rosellini, « Une littérature « curieuse » : la fabrique éditoriale du libertinage érotique », Dix-septième siècle, vol. 2, no 283,‎ , p. 311-328 (ISBN 9782130821984, ISSN 0012-4273, DOI 10.3917/dss.192.0311, lire en ligne Accès payant)

Période contemporaine

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  • Paule Adamy, Isidore Liseux, 1835-1894 : un grand « petit éditeur » : histoire & bibliographie, Bassac, Plein chant, coll. « Petite librairie du XIXe siècle », , 534 p. (ISBN 978-2-85452-293-8)
  • Marc Angenot, Le Cru et le faisandé : sexe, discours social et littérature à la Belle Époque, Bruxelles, Éditions Labor, coll. « Archives du futur », , 202 p. (ISBN 2-8040-0145-8)
  • Christian Authier, Le Nouvel Ordre sexuel : [essai], Paris, Bartillat, , 284 p. (ISBN 2-8410-0280-2)
  • Robert Benayoun, Érotique du surréalisme, Paris, Jean-Jacques Pauvert, coll. « Bibliothèque internationale d'érotologie », , 190 p. (ISBN 2-7202-0139-1)
  • Olivier Bessard-Banquy, « L’écriture du sexe aujourd’hui : la littérature entre le désenchantement érotique et le dégoût charnel », Revue d'études culturelles, no 1 « Érotisme et ordre moral »,‎ , p. 47-58
  • Olivier Bessard-Banquy, Sexe et littérature aujourd'hui, Paris, La Musardine, , 237 p. (ISBN 978-2-84271-486-4)
  • Olivier Bessard-Banquy, « Le livre érotique de 1945 à 1968 : tendance subversive », dans Amélie Auzoux et Camille Koskas, Érotisme et frontières dans la littérature française du XXe siècle, Paris, Classiques Garnier, coll. « Rencontres » (no 422), , 406 p. (ISBN 978-2-406-08575-1), p. 211-229
  • Robert Darnton, Édition et sédition : l'univers de la littérature clandestine au XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, coll. « NRF essais », , 278 p. (ISBN 978-2-07-072212-9)
  • Éric Losfeld, Endetté comme une mule ou la Passion d'éditer, Paris, Pierre Belfond, 1979 — réédition sous le titre Endetté comme une mule, avec une préface de François Guérif, collection « Souple », Auch, Éditions Tristram, 2017.
  • Monique Nordmann (dir.), Éros invaincu : la bibliothèque Gérard Nordmann : [Exposition, Fondation Martin Bodmer, 27 novembre 2004-27 mars 2005], Genève, Fondation Martin Bodmer / Éditions Cercle d'art, , 337 p. (ISBN 2-7022-0753-7)
  • Jean-Jacques Pauvert, Nouveaux (et moins nouveaux) visages de la censure, suivi de l'Affaire Sade, Paris, Les Belles Lettres, 1994000, publié en 2001.
  • Pascal Pia, Les Livres de l'enfer. Bibliographie critique des ouvrages érotiques dans leurs différentes éditions du XVIe siècle à nos jours, 2 volumes, Paris, Courlet et Faure, 1978 ; réédition en 1 volume, Paris, Fayard, 1998.
  • Emmanuel Pierrat, Le Sexe et la Loi, Paris, Éditions La Musardine, coll. « L'attrape-corps », 1996.
  • Emmanuel Pierrat, Le Livre des livres érotiques, Paris, Éditions du Chêne, 2007.
  • Emmanuel Pierrat (dir.), Le Livre noir de la censure, Paris, Le Seuil, 2008.
  • Emmanuel Pierrat, 100 livres censurés, Paris, Éditions du Chêne, 2010.
  • Marie-Françoise Quignard et Raymond-Josué Seckel (dir.), L'Enfer de la Bibliothèque. Éros au secret, catalogue d'exposition (Paris, Bibliothèque Nationale de France, -), Paris, BNF, 2007
  • Raymond-Josué Seckel, « L'édition érotique : Eric Losfeld et Jean-Jacques Pauvert », dans Pascal Fouché (dir.), L’Édition française depuis 1945, Paris, Le Cercle de la librairie, (ISBN 2-7654-0708-8), p. 778-779
  • Annie Stora-Lamarre (préf. Michelle Perrot), L'Enfer de la IIIe République : censeurs et pornographes (1881-1914), Paris, Imago, , 248 p. (ISBN 2-902702-57-4)
  • Anne Urbain-Archer, L’encadrement des publications érotiques en France : (1920-1970), Paris, Classiques Garnier, coll. « Littérature et censure » (no 5), , 925 p. (ISBN 978-2-406-07419-9)

Articles et dossiers scientifiques

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  • « Érotisme et pornographie », Revue de la BNF, no 7, .
  • « La Pornographie », Romantisme (littératures, arts, sciences, histoire), no 167, , Armand Colin

Liens externes

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