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Luanda

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Luanda
Blason de Luanda
Héraldique
Luanda
Vues diverses de Luanda.
Administration
Pays Drapeau de l'Angola Angola
Province Luanda
Démographie
Gentilé Luandais
Population 9 292 000 hab. (2023)
Densité 3 843 hab./km2
Géographie
Coordonnées 8° 50′ 18″ sud, 13° 14′ 04″ est
Altitude m
Superficie 241 800 ha = 2 418 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Angola
Voir sur la carte administrative d'Angola
Luanda

Luanda, ou Louanda en graphie francophone, anciennement São Paulo da Assunção de Loanda (Saint-Paul de l'Assomption de Louanda) en portugais, est la capitale de l’Angola, en Afrique australe, et de la province du même nom dans ce pays.

La ville se situe au nord-ouest du pays, sur la côte de l'Océan Atlantique, avec un climat tropical sec.

Luanda est fondée par des navigateurs portugais le , dans une rade naturelle favorable à l'établissement d'un port. Elle devient, dès 1627, la capitale administrative de la colonie portugaise de l'Angola. Sa population, longtemps « stagnante », commence à croître fortement dans les années 1930.

Luanda est le principal centre économique du pays et concentre les activités tertiaires et industrielles. Depuis 2002, grâce à la paix civile retrouvée et à l'argent du pétrole extrait de gisements offshore situés non loin de la capitale, celle-ci connaît une croissance particulièrement importante de la construction. Le port exporte les principales productions du pays : le pétrole brut et ses dérivés raffinés à la périphérie de la ville, le minerai de fer, le café et les produits de la pêche.

Première colonisation portugaise

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Plan du XVIIe siècle.

La ville est fondée en 1575 par Paulo Dias de Novais, un navigateur portugais, sous le nom de São Paulo da Assunção de Luanda[1]. En débarquant sur l’île du Cabo, il trouve une population indigène assez nombreuse et y fait établir un premier noyau de colons portugais : sept cents personnes, dont trois cent cinquante soldats, des religieux, des négociants et des fonctionnaires.

Jusque-là, les Portugais de Sao Taomé tentaient de faire du commerce avec les peuples du continent, échouant encore en 1508 à en importer des esclaves[2]. Ils développent peu à peu des échanges avec Luanda dans la première moitié du XVIe siècle[2], commerce donnant lieu à des réglementations et permettant aux peuples vassaux du Congo de gagner du pouvoir[2].

Dès 1562, le roi du Congo avait intenté des démarches à Lisbonne pour bloquer un lien direct entre les Blancs et les Angolais qu’il considérait comme ses vassaux[2], lors d'une première visite de Novais dans la capitale du roi d’Angola[2].

C'est ainsi que l'implantation européenne en Angola est amorcée dans le dernier quart du XVIe siècle, par le biais de deux sociétés blanches très différentes : les Européens de Luanda et ceux de São Salvador[2], vivant en symbiose avec les noirs qui acceptent leurs religion et éducation à condition que les blancs acceptent de vivre sous souveraineté congolaise[2].

Paulo Dias de Novais est alors à la recherche des mines d'argent de Cambambe, au cours du premier des deux cycles de l'histoire de Luanda, selon une étude historique sur la ville angolaise[3]. Une fois passée la phase de recherche de ces mines d'argent, commence la période de la traite des esclaves. Pendant cette période de l'expansion du territoire portugais sous l'influence militaire et surtout commerciale de Luanda, les expéditions contre les Ngolas virent à l'occupation et à la destruction de Kabasa, la capitale de leur royaume, à la déroute des Congolais à Mbwila (Ambuila) puis à la prise de Pungu a Ndongo (Pungo Andongo) en 1671.

Entre-temps, Manuel Cerveira Pereira a poursuivi l'expédition entreprise par João Rodrigues Coutinho pour trouver les mines de Cambambe, et dans ce but soumis Cafuxi, soba[Quoi ?] de la région de Quissamã, selon un rapport de 1603. Il est par la suite accusé d'avoir favorisé le commerce avec des étrangers, tolérés dans les ports d'Angola, et sous ce chef d'accusation emprisonné et envoyé à Lisbonne[4]. Au terme de son expédition de 1603, les Portugais se rendent compte officiellement que ces mines n'existent pas.

Pendant l’Union ibérique, est construite, en 1618, la Fortaleza de São Pedro da Barra.

Jusqu'en 1850, Luanda est un centre important pour le trafic d’esclaves, vers le Brésil lui aussi majoritairement lusophone.

La brève colonie néerlandaise (1641-1648)

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La ville ne fut le centre administratif de la colonie d’Angola que depuis 1627 (sauf de 1641 à 1648, période durant laquelle la ville est sous le contrôle de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales)[5].

Au cours de l'année 1624, par deux fois les Néerlandais tentèrent de s'emparer de Luanda, via deux expéditions militaires. La première attaque fut menée en juin 1624 par Philip van Zuylen[6], en même temps que l'attaque en mai de Salvador de Bahia par Jacob Willekens et la seconde par Piet Hein[6] et à leur suite la question de la fortification de Luanda devint prioritaire pour la stratégie portugaise en Afrique Centrale[6]. Le gouverneur portugais Fernão de Sousa venait d'arriver en juin 1624 et démarra immédiatement la construction de forts munis de pièces d'artillerie dans tous les lieux stratégiques de la baie de Luanda[6].

À la fin des années 1630, la reine africaine Njinga du Ndongo et du Matamba monte en puissance dans l'arrière-pays[7]. Son armée poursuit ses attaques contre les Portugais au Ndongo et aux alentours jusqu'à ce qu'en octobre 1639 un nouveau gouverneur, Pedro Cesar de Menezes, soit nommé à Luanda[7]. Il se montre soucieux d'imposer l'ordre public d'une façon plus vue depuis 15 ans, sous le gouverneur Fernao de Sousa[7]. La stratégie de Njinga du Ndongo et du Matamba est alors changée car il lui envoie une missive disant qu'il exige le retour des esclaves, dans le système des vassaux qui prévalait au début du XVIIe siècle[7]. Il reçoit l'ordre de signer un traité avec Njinga et Kasanje, l'autre chef africain, installé plus à l'est[7]. Le Portugal leur demande de cesser les rites de l'ethnie imbalaga et de se convertir à la religion catholique[7].

Mais la conquête de Luanda par les Hollandais venus par la Mer du Brésil, avec des Amérindiens du Brésil[7] et sans autorisation d'Amsterdam, le 20 avril 1641 fera avorter les plans contre elle[7]. Elle est racontée dans un livre de Francisco de Brito Freire (1625-1692 ), administrateur colonial portugais du Brésil, qui participa à la guerre de la reconquête portugaise de Récife, notamment à la bataille de Montijo en 1644. En 1653, il est nommé amiral de l'escadre de la Companhia do Comércio do Brasil, qui, l'année suivante, remporte la victoire finale sur la résistance hollandaise au Pernambouc, dont il devient gouverneur général de 1661 à 1664[8].

Le gouverneur et la garnison portugaise sont tellement surpris en avril 1641 par l'apparition des navires Hollandais qu'ils quittent la ville la veille du débarquement pour se réfugier à Bembem[7]. Ils y souffrent du climat et les chefs africains en profitent pour se révolter et proposer une alliance aux Hollandais[7] mais ceux-ci invoqueront ensuite le traité de Paix signé en 1641 entre la Hollande et le Portugal pour négocier une trève avec les Portugais[7]. Les Portugais se réfugièrent sur les rives du fleuve Bengo, à quelques kilomètres au nord de Luanda, dans les propriétés agricoles des jésuites et de quelques riches habitants de Luanda puis furent contraints de fuir vers l'intérieur des terres, jusqu'à Massangano à la fin de l'année 1641[6].

Le nouveau gouverneur hollandais de Luanda, Pieter Moortamer, se fait lire un message de Njinga proposant une alliance[7] mais réagit en disant qu'il ne sait pas quoi faire de cette Reine qui ne sait ni lire ni écrire[7]. Cependant, il envoya quand même des émissaires et soldats hollandais à sa cour dans le Matamba[7]. Puis Njinga du Ndongo et du Matamba ignore les appels à la réconciliation que lui lance en octobre 1641 le Pedro Cezar de Mezenes[7] et les Hollandais trahissent la trève, tuent 40 hommes de l'armée portugaise, dont les principaux officiers et font 120 Portugais prisonniers, parmi lesquels Pedro Cezar de Mezenes[7]. Les autres Portugais se replient à Massangano, en espérant une autre trève[7], et un moyen est trouvé pour permettre à Pedro Cezar de Mezenes de se libérer[7].

Les Portugais sont ensuite écrasés par Nambu a Ngongo, le chef du Dembos, qui est appuyé par 200 soldats hollandais[7]. C'est au cœur de cette région que Njinga transforme cette avancée[7] se situant en zone fertile et agréable, bien irriguée, mais aussi stratégique, pour installer le quartier général itinérant de ses armées, dans le secteur contrôlé par un de ses partisans[7], appelé Kavanga, au nord des anciens domaines du Ndongo.

Les régions des fleuves Bengo et Dande sont alors envahies par les forces alliées du Kongo et des Hollandais, dont ils chassent les Portugais[7]. Ces derniers sont pris en étau car les Mbundu libres s'allient à des esclaves pour contester aussi les garnisons portugaises dans les forts de l'intérieur des terres, à Cambambe, Mussina, Massangano et Ambaca[7].

En mai 1643, pour prévenir un soulèvement, les soldats de la WIC pillèrent un campement situé près de Luanda, dans lequel se trouvaient les Portugais. À cette occasion, plusieurs Portugais furent faits prisonniers et envoyés au Brésil. En 1644, Njinga défit l'armée portugaise à Ngoleme. Elle découvrira que sa sœur prisonnière des Portugais depuis 1646. Les Pays-Bas envoient alors des renforts depuis Luanda, permettant une nouvelle victoire en 1647 avant d'assiéger Massangano, qu'elle est à deux doigts de faire tomber en 1647-1648.

Le conflit entre les Portugais et les Néerlandais eut pour conséquence que les caravanes d'esclaves ne parvenaient plus jusqu'à Luanda, tandis que les Néerlandais, confinés sur la côte manquaient de nourriture pour les soldats et les esclaves qui se trouvaient dans le port[6].

La deuxième colonie portugaise (1648-1974)

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Luanda en 1883

Cependant, le Portugal, avec l'aide du Brésil, reprit Luanda en mai 1648. Les Brésiliens ont envoyé un guerrier déterminé pour diriger l'expédition massive. C'est Salvador Correia de Sá e Benevides, commandant des escadres qui naviguaient entre Rio de Janeiro et Lisbonne, qui en 1625, avec les renforts recrutés à Rio, avait défendu la vila d'Espirito Santo contre les attaques du Hollandais Piet Hein puis dans la foulée participé à la reprise de Bahia aux Hollandais.

Salvador Correia de Sá e Benevides annonce aux Hollandais que les ruptures de trêve qu'ils ont plusieurs fois pratiquées déloyalement le libèrent du traité de Paix et leur propose une reddition[9]. Ceux-ci demandent 8 jours de réflexion, et en obtiennent deux[9]. Ils refusent officiellement puis subissent l'assaut et capitulent de fait[9]. Les Portugais sont surpris de ne trouver à Luanda que 2200 hommes dont 1100 noirs et beaucoup d'Allemands et de Français[9]. Njinga se replia sur Matamba, pour défier les portugais. Les prêtres capucins passent alors du Congo à l'Angola[9] pour tenter de la guider, et obtiennent d'elle une nouvelle conversion, au moment où les portugais continuent la guerre contre ce qui deviendra un émiettement des royaumes africains[9]. En 1655, Njinga autorise une délégation de capucins dans la capitale de son royaume. Rome souhaite faire de ses missions de capucins un exemple symbolique[10], et l'enthousiasme supposé de Njinga pour le catholicisme est vanté par les capucins, qui soulignent la différence avec le rejet du christianisme par le chef Jaga Kasanje, allié lui des Jésuites Portugais[11]. La Congrégation de la Propagande de la Foi en fait une vitrine de l'histoire des capucins en Afrique centrale.

Quand l’Angola redevient colonie portugaise en 1648, l’administration de la ville est divisée en quartiers pour les Blancs et quartiers pour les Noirs. Les Blancs vivent dans des villas avec des domestiques tandis que les Africains vivent dans des huttes. Les Noirs sont en majorité des Kimbundu et des Bakongo. L’armée coloniale surveille les entrées et sorties des Africains dans les quartiers européens.

En 1889 est inauguré un réseau de distribution d'eau. Après l'implantation d'un régime républicain au Portugal en 1910, le colonialisme entre dans une nouvelle phase. Les républicains avaient durement critiqué les gouvernements monarchiques pour avoir abandonné les colonies. Le nouveau gouvernement portugais réalise alors la création d'écoles en Angola[12]. Le premier lycée (Liceu Central de Luanda) ouvre ses portes en 1919. Pendant les premières années du salazarisme, Luanda est utilisée comme colonie pénitentiaire, et accueille de nombreux condamnés de droit commun.

Un second cycle, dont le port constitue le poumon économique jusqu'en 1961, a vu le développement de l'exploitation du café puis une industrialisation de transformation.

L'insurrection angolaise (1961-1974)

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Luanda en 1966.

Le , des groupes partiellement liés au Mouvement Populaire de Libération d'Angola (MPLA) attaquent les prisons de Luanda afin de libérer des détenus politiques. Simultanément, des postes de police et des baraquements militaires sont attaqués, menant au bilan officiel de sept morts parmi les Portugais, quatorze morts et cinquante blessés du côté des Africains. Le lendemain, les bas-fonds des quartiers européens manifestent dans les rues en criant «Mata Todos» (Tuez‑les tous !), attaquant les Africains se trouvant sur leur passage. Le , les quartiers africains font l'objet de raids de représailles, conduisant à la mort de vingt-quatre Africains et de trois colons[13].

Le , une insurrection organisée par l'União das Polpulações de Angola (UPA) éclate dans le Nord-Ouest du pays, et le la capitale angolaise abrite 3 850 réfugiés portugais[13]. L'épisode du est considéré comme l'élément déclencheur de la révolte angolaise[14].

L'indépendance

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Épaves de pétroliers abandonnés en 1975.

Lorsque l'Angola accède à son indépendance en 1975, la ville compte 600 000 habitants dont un fort contingent de Portugais installés dans les quartiers centraux qui quittent le pays à cette époque. Avec la proclamation de la République populaire d'Angola, de nombreux Cubains arrivent, principalement des soldats. Lors de la guerre civile (1975-2002), la ville est attaquée par les forces du FNLA et des mercenaires portugais. Ces assauts sont repoussés par l'armée gouvernementale et les Cubains lors de la bataille de Kifangondo. La guerre civile entre le MPLA et le UNITA amène de nombreux paysans (notamment des Ovimbundu) à se réfugier en ville. La population de la ville atteint environ 5 millions d'habitants en 2008, soit près de 30 % de la population totale d'un pays pourtant très vaste (1,25 million de km²).

Les élections législatives de sont remportées par le MPLA (avec 74,93 % de voix), suivi de l'UNITA (avec 18,25 %), le PRS (avec 1,94 %) et le ND-Coalition (avec 1,67 % des voix).

Luanda rencontre aujourd'hui les problèmes des grandes métropoles du tiers-monde qui ont connu une croissance démographique effrénée : prédominance des bidonvilles, insécurité, accès limité à l'eau courante (moins de 50 % de la population).

Géographie

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Présentation

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Vue de la ville de Luanda par satellite.

Luanda se divise en deux zones principales comprenant d’une part la ville basse, autour de la baie de Luanda (comprenant la vieille ville coloniale, le fort et le port), et d’autre part la ville haute, qui correspond au quartier moderne. Aucun fleuve notable ne possède son embouchure dans Luanda, mais divers cours d'eau secondaires drainent les eaux pluviales de la ville.

Panorama sur la Bahia de Luanda, depuis le Fort de São Miguel.

Luanda jouit d’un climat tropical de steppe (BSh selon la classification de Köppen)[15]. La température moyenne à l’année y est de 24 °C : la moyenne estivale de janvier y atteint 27 °C, avec un maximum de 30 °C et un minimum de 24 °C ; la moyenne hivernale de juillet y descend à 21 °C, avec au maximum 24 °C et au minimum 18 °C.

Les précipitations moyennes à l’année y sont de 34,1 cm. L’été, recevant un léger vent de la mer, est marqué par de faibles précipitations, de l'ordre de 8 cm. L'automne, dominé par un fort vent venant de la Namibie et du sud du pays, apporte à Luanda davantage de précipitations, autour de 24 cm.

L’hiver y est particulièrement sec, la ville recevant un fort vent du sud-est, depuis le centre désertique du continent, il en résulte de très faibles précipitations, n’atteignant que 0,1 cm. Le printemps est peu venteux, les vents se formant au niveau de Luanda avant de diverger vers le nord, laissant à Luanda des précipitations faibles d'environ 4 cm[16].

Diagramme climatique de Luanda
Relevé météorologique de Luanda
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 23 24 24 24 23 20 18 18 19 22 23 23 22
Température maximale moyenne (°C) 28 29 30 29 28 25 23 23 24 26 28 28 27
Record de froid (°C) 21 21 21 21 18 15 14 14 17 18 20 19
Record de chaleur (°C) 33 35 35 34 36 32 29 28 29 32 37 34
Précipitations (mm) 25 36 76 117 13 0 0 0 3 5 28 20 323


Démographie

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Les habitants de Luanda sont principalement d’origine ethnique bantoue, comme les tribus Ovimbundu, Ambundu ou Bakongo. Il subsiste aussi une communauté métisse importante et une petite communauté d’origine portugaise. De nombreux Brésiliens sont arrivés récemment, à la suite du redémarrage économique qui a suivi la fin de la guerre civile ; ils viennent en majorité des États brésiliens du Pernambouc et de Bahia. Le Brésil et l'Angola possèdent en effet le portugais comme langue principale en commun.

Le rythme de croissance de la population a significativement augmenté à partir des années 1930, en raison de la colonisation du territoire par les Portugais sous le régime de l’Estado Novo ; il s'est encore renforcé avec l'arrivée des réfugiés de la guerre civile à partir de 1975, et reste aujourd'hui extrêmement rapide (doublement tous les dix ans entre 1960 et 2000).

Population de Luanda
(de 1750 à 2007 environ).
Évolution démographique de l’agglomération de Luanda.
1781 1796 1797 1798 1799 1802 1803 1804 1805 1806 1807
9 755[17]7 204[17]7 976[17]8 013[17]6 414[17]6 925[17]6 907[17]6 939[17]8 122[17]8 243[17]6 184[17]
1810 1811 1812 1813 1814 1815 1816 1817 1818 1819 1823
5 908[17]6 051[17]5 390[17]5 140[17]4 947[17]4 648[17]4 689[17]4 490[17]4 506[17]5 680[17]6 256[17]
1825 1826 1829 1830 1831 1832 1844 1850 1900 1934 1940
7 209[17]6 813[17]5 541[17]5 345[17]5 708[17]5 058[17]5 605[17]12 565[18]20 00018 00061 000
1950 1975 1987 1988 1991 2000 2005 2007 2008 2012 2014
137 000600 0001 136 0001 200 000[19]2 000 0003 200 000[20]2 776 0004 000 000[21]4 137 3375 172 9006 945 386[22]
1975 : année de l'indépendance de l'Angola ;
1991 : fin de la guerre civile ;
2000 : estimation à partir d'observations aériennes de Luanda.

La langue officielle, qui est également la plus parlée, est le portugais, bien que plusieurs langues bantoues soient répandues, en particulier le kimbundu, mais aussi le kikongo et l'umbundu.

Luanda est la troisième plus grande ville lusophone du monde, après São Paulo et Rio de Janeiro toutes deux au Brésil[23].

Urbanisation

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Monument à Agostinho Neto.

Luanda est le siège des principales entreprises du pays, parmi lesquelles Angola Telecom, Unitel, Endiama, Sonangol, Linhas Aéreas de Angola et Odebrecht Angola (celle-ci brésilienne), entre autres.

L'industrie de transformation est la principale activité de la ville. Elle est active dans les secteurs de l'agro-alimentaire, le textile, les ciments et matériaux de construction, les matières plastiques, les métaux, les cigarettes et la chaussure. Une usine d'assemblage de véhicules en SKD (Semi-Knocked-Down-Montage) du groupe Volkswagen AG avec son partenaire africain ASGM est en cours d'implantation[24]. Le pétrole, dont on trouve des gisements off-shore à proximité, est raffiné dans la ville, même si cette industrie a largement souffert de la guerre civile angolaise (1975-2002). Luanda possède un excellent port naturel. Ses principales exportations sont le café, le coton, le sucre, les diamants, le fer et le sel. La ville comporte également un important secteur de la construction, qui profite du retour à la stabilité politique depuis 2002, date de la fin de la guerre. La croissance est largement soutenue par l'exploitation du pétrole. La ville est la plus développée du pays et le seul grand centre économique en Angola. Le marché immobilier est dynamisé par l'arrivée de nouveau acteurs, utilisant les techniques modernes de vente de logement en ligne.

Le premier centre commercial d'Angola fut inauguré en 2007 à Luanda[25].

La ville est régulièrement citée comme une des villes les plus chères du monde[26].

Aéroport international
Quatro de Fevereiro
.

Le plus grand aéroport international du pays, Quatro de Fevereiro (4-février), est situé dans la ville.

Une voie ferrée relie Luanda à Malanje, dans l'intérieur du pays.

En ville, les candongueiros (taxis-bus, équivalents du fula-fula de Brazzaville ou du ngombol de Kinshasa) représentent le principal moyen de transport, en général peints en bleu et blanc, et effectuant également des liaisons avec les autres villes du pays.

Un métro en surface est programmé[Quand ?], mais reste en phase de projet[27].

Luanda abrite les plus importants du pays :

Événements

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Lieux de culte

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Parmi les lieux de culte, on note principalement des églises et des temples chrétiens :

Il y a aussi des mosquées musulmanes, etc.

Liceu Mutu ya Kevela.

Luanda accueille une douzaine d'universités, notamment : l'université Agostinho Neto, l'université catholique d'Angola, l'université indépendante d'Angola et l'université technique d'Angola.

La ville possède aussi le Liceu Mutu ya Kevela (Liceu Salvador Correia au temps colonial) ; ce lycée possède une architecture coloniale portugaise et est entouré d'un parc.

Le football est le sport le plus populaire à Luanda, le club de l'Atlético Petróleos Luanda comptant le plus grand nombre de supporteurs. Les autres principaux clubs sont le Clube Desportivo Primeiro de Agosto, le Grupo Desportivo Interclube et l'Atlético Sport Aviação. Le stade da Cidadela est le plus grand de la ville[31]. Lors de la coupe du monde de 2006, la moitié des joueurs de l'équipe nationale de football étaient originaires de Luanda. En 2010, la coupe d'Afrique des Nations s'est déroulée en partie à Luanda, où ont eu lieu notamment la cérémonie d'ouverture et la finale, au stade national du 11 Novembre[32].

La compétition automobile est également très suivie dans la ville, qui compte notamment le circuit de Luanda, inauguré en 1972. Le club naval de Luanda, fondé le , est l'un des plus vieux clubs de sports nautiques d'Afrique[33]. En tant que capitale, Luanda est le siège de nombreuses organisations sportives nationales, comme le comité olympique angolais ou la fédération angolaise de football.

Le handball féminin est également présent dans le paysage sportif, avec l'organisation de la CAN 2016 du au . L'équipe d'Angola, onze fois vainqueure de l'épreuve et organisatrice, a été l'un des pays favoris à la victoire finale.

Depuis l'indépendance, les rues et avenues ont été rebaptisées. De nombreux noms liés à la période coloniale ont été remplacés par des noms liés à la lutte pour l'indépendance ou à l'iconographie marxiste. La liste ci-dessous permet de faire la correspondance entre les anciens noms coloniaux et les nouveaux noms des rues de Luanda.

Anciens noms Nouveaux noms
Avenida Paulo Dias de Novais
Avenida Marginal
Avenida 4 de Fevereiro
Avenida Praia do Bispo Avenida Agostinho Neto
Avenida dos restaurantes de Angola Avenida Rainha Ginga
Rua Neves Pereira Rua Pedro Felix Machado
Avenida Alvaro Ferreira Avenida do 10 congreso do MPLA
Rua General José Augusto Alves Roçadas Rua Pedro Cardoso
Rua Arthur Torrès Rua Moisés Cardoso
Rua Miguel Pereira Forjaz
Rua Serpa Pinto
Rua Amílcar Cabral
Avenida Serpa Pinto
Avenida da Lisboa
Avenida Revolucao do outubro
Rua do Dr. Alfredo Troni Rua Engracia Fragoso
Rua Conde de Ficalho Rua da Liga Africana
Avenida Coronel Artur de Paiva Avenida Rei Katyavala
Alameda Dom João II Alameda Manuel Van Dunem
Alameda Manuel Van Dunem Avenida Ho Chi Minh
Avenida do Brasil Avenida Hoji Ya Henda
Rua Antonio Manuel de Noronha Rua Lourenço Mendes Conceição
Rua José de Anchieta y Llarena Rua Augusto Silvério Ferreira
Avenida Estrada do Catete Avenida Deolinda Rodrigues
Rua Baltazar de Aragao Rua Julio Lacerda
Rua Antonio Nobre Rua Francisco Pereira Africano
Avenida Fernão de Souza Avenida Anibal de Melo
Rua Barbosa do Bocage Rua Major Marcelino Dias
Avenida General Carmona Avenida Cmdte Che Guevara
Rua do Doutor Sidonio Pais Rua Nicolau Gomes Spencer
Rua Silva Porto Rua Joaquim Kapango
Avenida General Norton de Matos Avenida Cmdt Gika
Rua Sa da Bandeira Avenida Cmdt Kwenha
Avenida Antonio Barroso Avenida Presidente Marien Ngouabi
Avenida Brito Godins Avenida Lénine
Avenida Cabral Moncada Avenida Eduardo Mondlane
Rua Dom Joao III Rua Comandante Aguelles
Rua da Samba Rua dos Herois
Rua Antonio Vieira Rua Helder Neto
Rua Garcia Resende
Rua Oliveira Martins
Rua Emilio M'Bidi
Rua Antonio Videira Rua Commandante Dangereux
Rua Gastao S. Dias Rua Ferraz Bomboco
Rua Francisco A. Pinto Rua Kateculo Mengo
Rua Veriador Jaime de Amorim Rua Commandante Stona
Rua Dom Miguel de Melo Rua Friedrich Engels
Rua do Dr. A. da Cunha Rua Manuel Caldeira
Largo Dom Afonso Henriques Largo Lumege
Largo Serpa Pinto Largo Amilcar Cabral

Personnalités liées à la ville

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Notes et références

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(pt) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en portugais intitulé « Luanda » (voir la liste des auteurs).
  1. Roman Adrian Cybriwsky, Capital Cities around the World: An Encyclopedia of Geography, History, and Culture, ABC-CLIO, USA, 2013, p. 166.
  2. a b c d e f et g "L’ANCIEN ROYAUME DU CONGO DES ORIGINES À LA FIN DU XIXE SIÈCLE" par William Graham Lister Randles [1].
  3. "Luanda" par I. do AmaraL, compte-rendu de lecture Margarido Alfredo dans la revue des Annales en 1970 [2].
  4. "De Bahia à Luanda, en passant par Goa : les déclinaisons du gouvernement impérial portugais au XVIIe siècle" par Guida Marques dans Nuevo Mundo en 2018 [3].
  5. Britannica, Luanda, britannica.com, USA, consulté le 28 juillet 2019
  6. a b c d e et f RATELBAND, K., Os Holandeses no Brasil e na Costa Africana, Lisbonne, Vega, 2003, p. 65., cité par Mathieu Demaret, dans "Stratégie militaire et organisation territoriale dans la colonie d’Angola (XVIeXVIIe siècles)" en 2017 [4]
  7. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v et w "Njinga. Histoire d'une reine guerrière (1582-1663)" par Linda M. Heywood, en 2018 aux Editions La Découverte [5]
  8. "Nova Lusitânia, História da Guerra Brasílica, en 1675 par Francisco de Brito Freire [6]
  9. a b c d e et f Angola and the River Congo, volume 1, par Joachim John Monteiro, en 1875 [7]
  10. Trois missionnaires capucins dans le Royaume de Congo de la fin du XVIe siècle : Cavazzi, Merolla et Zucchelli par José Sarzi Amade, de l'Université Aix-Marseille, dans la revue Veritas, no 39, en 2018 [8]
  11. Figure éminente de l’Afrique centrale du XVIIe siècle, la reine Njinga d’Angola reprend vie grâce aux éditions Chandeigne par Jean-Pierre Bat le 25 mai 2016, Libération [9]
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  13. a et b L’ultra-colonialisme portugais dans l’Angola et la révolution de 1961 par Franz J. T. Lee, dans Rencontres Méditerranéennes, No. 7, Rome, Juillet-Aout-Septembre 1963
  14. Pélissier, René, « Le naufrage des caravelles », BBF, 1981, n° 5, p. 320-321, notice bibliographique sur le Bulletin des Bibliothèques de France
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  16. Ernst Spiess, Atlas mondial suisse, Conférence suisse des directeurs de l'institution publique, , 238 p. (ISBN 3-292-00232-X) Page 98
  17. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab et ac (en) The Population History of Luanda during the Late Atlantic Slave Trade 1781-1844 (p. 50) par José C. Curto and Raymond R. Gervais, African Economic History, n° 29 (2001) ; pp. 1-59.
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Bibliographie

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  • Mário António, Luanda, « île » créole (trad. du portugais), Agência-Geral do Ultramar, Lisbonne, 1970, 147 p.
  • (pt) Noël de Arriaga, Luanda, Editorial de Publicações Turísticas, Lisbonne, 1966, 47 p.
  • Mateus Kavula, Luanda : à la découverte de la vieille ville, Alliance française de Luanda, 1999, 31 p.
  • Catarina Madeira-Santos, « 1576 Les Portugais fondent Luanda », dans Romain Bertrand (dir.), L'exploration du monde : Une autre histoire des Grandes Découvertes, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points » (no H617), , 2e éd. (1re éd. 2019), 536 p. (ISBN 978-2-7578-9776-8, lire en ligne), p. 223-228.
  • (en) Marissa J. Moorman, Intonations : a social history of music and nation in Luanda, Angola, from 1945 to recent times, Ohio University Press, Athens (Ohio), 2008, XXV-290 p. (ISBN 978-0-8214-1824-6)

Articles connexes

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Liens externes

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