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Main-d'œuvre immigrée

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Main-d'œuvre immigrée
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Dissolution Voir et modifier les données sur Wikidata
Pays France
Fait partie de Francs-tireurs et partisans
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Libération de Paris
Plaque commémorative en hommage au guerillero Domingo Tejero Pérez, combattant de la MOI, parc des Buttes-Chaumont, Paris 19e.

La Main-d'œuvre immigrée, généralement désignée par le sigle MOI, fut d'abord une organisation de type syndical, regroupant les travailleurs immigrés de la Confédération générale du travail unitaire (CGTU) dans les années 1920. Elle s'appela d'abord MOE : Main d'œuvre étrangère et dépendait de l'Internationale syndicale rouge (ISR). À cause de la vague de xénophobie des années 1930, le Parti communiste français, qui dirige de fait ce secteur syndical, lui préféra le terme de MOI[réf. nécessaire].

L'organisation joue un rôle de soutien important aux Républicains espagnols pendant la guerre d'Espagne puis prend activement part à la Résistance. Ses membres font d'abord partie des trois organisations armées communistes, indépendantes l'une de l'autre jusqu'en novembre 1941, avec l'« Organisation spéciale », et les Bataillons de la jeunesse[1]. Par la suite, sous l'appellation FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée), chacune des trois est intégrée aux Francs-tireurs et partisans (FTPF), mouvement de résistance intérieure française créé à la fin de 1941 et officiellement fondé en 1942 par la direction du Parti communiste français (PCF), chapeautés par un comité militaire dirigé par Charles Tillon et placés sous la direction du "Front national" fondé par le PCF par un appel publié le 15 mai 1941 dans son quotidien L'Humanité en vue d'un vaste rassemblement patriotique[2] ouvert aux non-communistes pour rallier les différentes composantes de la société française.

Le plus célèbre de ses membres est Missak Manouchian. La FTP-MOI est rendue célèbre par l'Affiche rouge, une affiche de propagande allemande exposant les photos de 10 des 23 membres de la FTP-MOI après leur arrestation à la fin de 1943, stigmatisant la présence d'étrangers et de Juifs dans la Résistance française et parlant d'« armée du crime ».

À la suite de la Première Guerre mondiale, entre 1921 et 1926, s'installent en France chaque année près de 200 000 personnes[3]. La plupart d'entre elles viennent d'Europe centrale et d'Italie. Elles forment une part non négligeable du Parti communiste français[réf. nécessaire].

Années 1920

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En 1926, le cinquième congrès du Parti communiste décide de créer des sections spéciales séparées dans lesquelles les travailleurs immigrés pourront s'organiser. Il crée ainsi la Main d'œuvre étrangère (MOE) qui édite à partir d' la brochure Fraternité d'abord en cinq langues (français, italien, allemand, hongrois, russe).

Peu après est créée une autre section de langue, la juive parlant le yiddish.

Années 1930

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L'organisation est renommée Main-d'œuvre immigrée au début des années 1930 et contient 12 sous-sections[4].

Durant la guerre civile espagnole, le MOI crée un réseau de soutien des Républicains espagnols[4]. Un nombre non négligeable de ses militants actifs rejoint les Brigades internationales[4].

En 1938, la Tchécoslovaquie est envahie par le Troisième Reich. La Pologne et la Roumanie refusent la proposition de Staline d'y envoyer des troupes. Le , elle est démembrée par les accords de Munich, signés par Édouard Daladier, pour la France, et Arthur Neville Chamberlain pour l'Angleterre. Onze mois après, ceux-ci déclarent la guerre le à l'Allemagne qui a envahi la Pologne. La proposition de Staline d'envoyer des troupes aider la Tchécoslovaquie se heurte au refus de la Pologne du colonel Beck et de la Roumanie du roi Carol II.

Entre-temps, un « pacte germano-soviétique de non-agression » a été signé le à Moscou entre Hitler et l'Union soviétique: Il prévoit, entre autres, la neutralité de l'un au cas où l'autre serait attaqué.

Le gouvernement Daladier interdit la presse communiste dès le [5] puis dissout le Parti communiste le contre l'avis de Léon Blum, ce qui en fait un parti clandestin, divisé et désorienté pendant la drôle de guerre. Une partie de la direction nationale se réfugiant à Bruxelles. Dès cette date, de nombreux membres de la MOI entrent dans la clandestinité.

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, Louis Grojnowski dit « Brunot » en prend la direction avec Simon Cukier qui utilise déjà une fausse identité, celle d'Alfred Grant un « commis voyageur » allemand, et l'organisation donne naissance à un groupe armé, les FTP-MOI, dont le dirigeant est Joseph Epstein. À partir de juin-, Artur London intègre le trio de direction chargé du groupe de combat de langue allemande[6].

Après la rafle du Vel d'Hiv en les groupes s'engagent un peu plus dans l'action. Pourchassés sans relâche par la Brigade spéciale no 2 (BS2) des Renseignements généraux, presque tous les combattants de la MOI sont repérés à la fin de l'été 1943. À l'automne 1943 la police française les arrête tous. Toutefois, la MOI restera active dans le Sud -Est (Grenoble, Lyon, Marseille) jusqu'à la Libération de la France.

Groupes et détachements

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En 1943, la MOI mobilisait à Paris sur le terrain une soixantaine d'hommes dédiés aux attentats et organisés en cinq groupes:

  • groupe d'action « Stalingrad » de Marcel Rayman,
  • groupe des dérailleurs de Leo Kneler,
  • 2e détachement, dit détachement juif car majoritairement composé de juifs polonais,
  • 3e détachement, dit détachement italien car majoritairement composé d'Italiens,
  • 4e détachement, dit des « dérailleurs » de Joseph Boczov

S'y ajoutaient deux groupes essentiels à la préparation et la gestion des suites des attentats :

  • le groupe de renseignement de Cristina Boïco,
  • le groupe « Solidarité ».

Au cours des six premiers mois de l’année 1943, les équipes de la MOI accomplissent 92 attentats dans Paris qui se trouvait sous haute surveillance.

  • 32 actions sont à mettre sur le compte du 2e détachement juif sous la direction de Meier List
  • 31 actions sont à mettre sur le compte du 3e détachement renforcé par des éléments du Détachement juif, démantelé fin juin 1943, qui deviendra l’équipe spécialisée et comptera les éléments particulièrement déterminés tel Marcel Rayman, Leo Kneler, Spartaco Fontano et Raymond Kojitski.

Parmi ces actions :

On peut citer parmi les membres les plus connus ou les plus actifs de la MOI :

Notes et références

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  1. Danielle Casanova. L'indomptable, par Pierre Durand aux Éditions Messidor en 1990
  2. Cécile Denis, Continuités et divergences dans la presse clandestine de résistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, Revolutionäre Kommunisten et trotskystes, (thèse de doctorat réalisée sous la direction d’Hélène Camarade, soutenue publiquement le 10 décembre 2018 à l’université Bordeaux-Montaigne) (lire en ligne)
  3. Stéphane Courtois, Le sang de l'étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance avec Adam Rayski et Denis Peschanski (en coll.), Fayard, 1989
  4. a b et c (de) Sebastian Voigt, Der Judische Mai '68: Pierre Goldman, Daniel Cohn-bendit Und Andre Glucksmann Im Nachkriegsfrankreich, Vandenhoeck und Ruprecht Verlag, Göttingen 2015, p. 38
  5. P. Smirnov, « Le Komintern et le Parti communiste français pendant la « drôle de guerre », 1939-1940. (D'après les archives du Komintern) », Traductrice : Marie Tournié, Revue des Études Slaves, année 1993, 65-4, p. 671-690.
  6. Cécile Denis, Continuités et divergences dans la presse clandestine de résistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, Revolutionäre Kommunisten et trotskystes, , (thèse de doctorat réalisée sous la direction d’Hélène Camarade, soutenue publiquement le 10 décembre 2018 à l’université Bordeaux-Montaigne) (lire en ligne)
  7. Demeurant 8 impasse du Maroc à Paris 19e et surnommé Maroc par les Brigades spéciales

Bibliographie

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Filmographie

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Articles connexes

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Organisations

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Liens externes

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