Montanel
Montanel | |
La mairie annexe de Montanel. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Avranches |
Intercommunalité | Mont-Saint-Michel-Normandie |
Statut | commune déléguée |
Maire délégué Mandat |
Chantal Turquetil 2020-2026 |
Code postal | 50240 |
Code commune | 50337 |
Démographie | |
Gentilé | Montanellais |
Population | 336 hab. (2021) |
Densité | 22 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 29′ 47″ nord, 1° 25′ 08″ ouest |
Altitude | Min. 19 m Max. 124 m |
Superficie | 15,40 km2 |
Élections | |
Départementales | Saint-Hilaire-du-Harcouët |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Saint-James |
Localisation | |
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Montanel est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, peuplée de 336 habitants[Note 1], devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Saint-James.
Géographie
[modifier | modifier le code]Située en Basse-Normandie et limitrophe de la Bretagne, la commune est aux confins de l'Avranchin, du Coglais et du pays de Dol. Son bourg est à 7,5 km au nord-est d'Antrain, à 9,5 km à l'ouest de Saint-James, à 10 km au sud-est de Pontorson et à 13 km au nord de Saint-Brice-en-Coglès[1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous les formes capella Osmundi Asnel en 1094 et en 1134, Osmundi Aselli en 1160, Montasnel en 1398[3].
Montanel tire son nom de son emplacement sur une pente qui va s'élevant du Pont Chennevel jusqu'au Mée en passant par la chénotière[4].
Le toponyme Montanel semble être issu d'un personnage attesté au XIe siècle, Osmont Asnel.
La disparition du s au XIIe siècle, d'où Omont Anel, a pu favoriser la transformation en Au mont Anel, puis Mont Anel[5].
Le gentilé est Montanellais[6].
Histoire
[modifier | modifier le code]Le drame de 1943
[modifier | modifier le code]Le dimanche , un Stirling I R9349 WP-'U' de la RAF revenant d'une opération sur Saint-Nazaire[7], touché à 22 h 0[8] au-dessus de Rennes[9] par la défense antiaérienne allemande, s'est écrasé à Montanel, à la Réboudinière, chez M. Jean-Marie Martin et son épouse ; selon des sources britanniques, peu fiables, dans un champ du Clos sous Bois, situé à Carnet, à un kilomètre de Saint-James ; une autre source, française, mentionne le champ de M. Louis Bossard, décédé à Sacey[10]. Des sept occupants, deux sergents britanniques de la RAF, J. McGhie et K H. Jackson ont réussi à sauter en parachute sur une zone où ils croyaient pouvoir être secourus par la Résistance locale[11]. Remis par des habitants aux gendarmes, ils sont livrés aux autorités allemandes qui les font prisonniers[12]. Leurs cinq compagnons, quatre Anglais et un Néo-Zélandais, n'ont pas survécu[13]. Le commandant allemand Arthur von Pasquali Farawall, chef du district (Kreiskommandant) d'Avranches, a donné l'ordre de leur rendre les honneurs militaires et de les faire enterrer au cimetière d'Avranches, le où leurs tombes ont été fleuries, malgré l'interdiction, pendant toute l'Occupation[14].
Les aviateurs qui appartenaient au 90e Escadron du 3e Groupe de bombardiers de la RAF[15] ; le Néo-Zélandais venait de la Royal New Zealand Air Force, étaient :
- Robert George Frederick Bryant, sergent, matricule 1334545, navigateur-bombardier ; Leonard Joseph Humphrey, vingt-six ans, sergent, matricule 1395877, mitrailleur, fils de Joseph Victor et d'Emily Humphrey, époux de Joan Dora Humphrey, habitant Erith dans le Kent[16] ;
- Edward (Teddy) Lear, vingt-deux ans, officier navigateur, matricule 126018, fils de Thomas et Beatrice Lear, époux de Lillian Margaret Lear, habitant Stockwell à Londres[16] ;
- Ronald Vivian Steven Rooke, vingt-deux ans, sergent, matricule 1376950, opérateur-radio/mitrailleur, fils de Claude Stephen et Grace Lillian Rooke, habitant Hammersmith à Londres[16] ;
- Vernon Enright Spain, vingt-neuf ans, officier pilote, matricule 413499, fils de William Henry et de Margaret Mary Spain, époux d'Olga M.-C. Spain, habitant Dunedin, Otago, Nouvelle-Zélande[17],[16].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Liste des maires
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[18].
Population et société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[20],[Note 2].
En 2021, la commune comptait 336 habitants, en évolution de −10,88 % par rapport à 2015 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %). Montanel a compté jusqu'à 1 162 habitants en 1831.
Activité et manifestations
[modifier | modifier le code]Économie
[modifier | modifier le code]Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Notre-Dame (1847), de style néo-roman inaugurée en 1847. Elle abrite un ciboire (XVIIIe) classé au titre objet aux monuments historiques[23], un maître-autel, des fonts baptismaux et lutrin (XIXe), un autel secondaire et son retable (XVIIe), une verrière (XXe) du peintre-verrier Muraire, tableau de la Pentecôte (XVIIIe)[24].
- Château de la Touche-Villeberge et sa chapelle des XVIe, XVIIe – XIXe siècles.
- Manoir de la Pigacière des XVIe – XVIIe siècle.
- Moulin de la Roche-Garret sur le Tronçon.
- Bois de Blanche Lande.
- Site de la forteresse de Montaigu, à l'orée de la forêt de Blanchelande. Vestiges d'une motte féodale tronconique fossoyée, fondée vers 1130[25]. Le château est détruit en 1361 par les mercenaires d'Édouard III d'Angleterre[24]. Des ruines se voyaient encore au XIXe siècle. Les douves sont quant à elles encore visibles[26],[27].
- Ancienne forge de maréchal-ferrant du XIXe siècle.
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- François Guiton (1610 - Montanel, 1667). Il tua en duel le seigneur de Sacey, Yves Budes en 1630, s'exila en Suède, et revenu en France, se bat en 1665 contre le fils d'Yves, blessé, et qui mourra lui aussi[24].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Pierre Brault, Montanel, commune rurale de l'Avranchin, édition l'amitié par le livre, 1977.
- Michel Coupard, Jacques Lecoq, Fabienne Richard, La Manche, lieu de mémoire de la Seconde Guerre mondiale, Passé simple, 2005. Les trois auteurs sont des journalistes locaux.
- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 145.
- Eddy Florentin, Quand les Alliés bombardaient la France (1940-1945), éd. Perrin, 1997.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 304.
- Édouard Le Héricher, Avranchin monumental et historique, t. 2, Avranches, Tostain, (lire en ligne), p. 563-568.
- Errol Martyn, auteur néozélandais de For Your Tomorrow ; A record of New Zealanders who have died while serving with the RNZAF and Allied Air Services since 1915.
- Air Historical Branch, London.
- Saint-James et son canton, Association Pierre et patrimoine, 2011.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
- Résumé statistique de Montanel sur le site de l'Insee
- 90 Squadron, 3 Group, Royal Air Force Bomber Command, Avranches, Manche, France
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : Montanel sur le site de l'Institut géographique national (archive Wikiwix).
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- Ernest Nègre - 1998 - Toponymie générale de la France: Tome 3, page 1668, (ISBN 2600028846).
- Pierre Brault - 1977 - Montanel: géographie, histoire, institutions, vie religieuse et langage, vie économique et sociale - Page 77.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-95480-455-4 (édité erroné), BNF 36174448), p. 179.
- « Montanel », sur archives-manche.fr, Archives départementales de la Manche (consulté le )
- Destination incontestable. L’appareil participait au raid aérien de cette nuit-là sur Saint-Nazaire. On connaît parfaitement les forces engagées lors du bombardement du au : 152 Lancaster, 119 Wellington, 100 Halifax, 62 Stirling, 4 Mosquito. Les Allemands ont abattu deux Lancaster (Lancaster III ED 467 EA-E Sqd 49, Lancaster IR 5913 OL-G Sqd 83), deux Wellington (Wellington III BK 343 ZL-V Sqd 427, Wellington III X 3653 ZL-T Sqd 427) et ce Stirling I R 9349 WP-U Sqd 90.
- Heure indiquée par Errol Martin dans son livre 'For your Tomorrow' Volume 2
- Il avait décollé à 18 h 7 de l'aérodrome de Ridgewell, dans l'Essex. Errol Martin explique dans son livre 'For your Tomorrow' Volume 2 qu'il y avait au moins 3 types d'heures en Angleterre (Greeenwich Mean Time, British Summer Time et British Double Summer Time) et 2 types en territoire occupé (Central Europe Time et German Summer Time).
- Ces sites sont circonscrits dans un périmètre très restreint. Or, l'appareil a fini par exploser en vol. Les Allemands ont recueilli les débris trouvés çà et là, et non la carcasse entière. Cependant, une commission d'enquête diligentée par le gouvernement britannique, en -, est persuadée que l'un des quatre moteurs jamais retrouvé est encore enfoui à Montanel. Un citoyen anglais, M. Cyndyland, habitant la commune depuis treize ans a confirmé ce fait. C'est sur les indications de cet ancien militaire qu'une délégation officielle diligentée par la RAF du Kent a orienté ses recherches.
- En l'état actuel, nous savons peu de choses de la résistance dans le secteur, sinon que deux membres de Saint-James ont été arrêtés par les Allemands en : les deux frères de Roquefeuil, François et Arnaud, du château de Boucéel, propriété actuelle de Régis, fils de François. Le chef d'inculpation est assez évocateur : attitude anti-allemande, évasion de futurs STO et membres d'un réseau. Le convoi qui les emmenait en déportation a été intercepté à Péronne, en Picardie, par l'armée américaine qui les a libérés. À Montanel, certains habitants évoquent Alexandre Lanssoneur et les deux frères Pierre et Laurent Barat, le premier tué lors du bombardement d', le second disparu sans laisser d'adresse à la Libération
- Ils seront décorés et promus Warrant Officers
- Il convient d'ajouter une huitième victime, « collatérale » dirait-on aujourd'hui. L'appareil en flammes attira un grand nombre de villageois. Les gendarmes de Saint-James et le commandement allemand contrôlèrent les identités. Malheureusement, M. Dekansky, propriétaire d'une cidrerie-distillerie à Antrain, fut facilement repéré par ses papiers et son étoile jaune. Déporté à Auschwitz, il revint en 1945 et se retira sur la commune d'Antrain. Cependant, un des deux seuls témoins survivants, M. Jean-Marie Boyaux, alors ouvrier agricole à La Réboudinière, n'ajoute pas foi à la totalité de ces événements.
- Une photo de propagande a circulé dans la presse locale pour monter l'événement en épingle. Cependant, il faut se garder de toute conclusion hâtive sur l'esprit « chevaleresque » de von Pasquali. D'après les témoignages de M. Boyaux, déjà nommé, et Alexandre Le Hérissé, âgé de huit ans au moment des faits, tous deux présents sur le terrain en 1943, le même von Pasquali se serait acharné à coups de bottes sur les dépouilles des aviateurs abattus…
- Voir L'historique de l'escadron 90 de la RAF(en anglais).
- (en) CWGC, « Avranches Communal Cemetery | Cemetery Details », sur CWGC (consulté le ).
- Le pilote de l'avion Vernon Enright Spain est mentionné dans le livre d'Errol Martin 'For your Tomorrow' Volume 2
- Réélection 2014 : « Montanel (50240) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- « Ciboire », notice no PM50000670, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Gautier 2014, p. 404.
- Charles-Laurent Salch et Joseph-Frédéric Finó (photogr. Dominique Martinez), Atlas des châteaux forts en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 19e éd. (1re éd. 1977), 834 p., p. 495 (cf. Montaigu).
- Delattre, 2002, p. 145.
- comte Guiton-Villeberge, « Le château de Montaigu », Mémoires de la Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts d'Avranches, Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts d'Avranches, Mortain et Granville, t. IV, E. Tostain, Avranches, 1873, p. 329-334.