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Mouvement d'action sociale

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Mouvement d'action sociale
Social, national et radical
Histoire
Fondation
Dissolution
Prédécesseur
Pro Patria (2008 - 2009)
Scission de
Cadre
Pays
Organisation
Membres
D'une quinzaine à quelques dizaines de personnes selon les sources
Dirigeant
Arnaud de Robert
Idéologie
Positionnement

Le Mouvement d'action sociale (2008-2016), parfois dénommé par son abréviation, le MAS, était un groupuscule nationaliste-révolutionnaire et néo-solidariste français, parfois qualifié de néofasciste. Malgré sa dissolution, sa radio Méridien Zéro est toujours en activité.

En 2008, des militants originaires d'Unité radicale, un groupe dissous après un attentat manqué contre Jacques Chirac, ayant rejoint Jeunesses Identitaires, mais déçus par son virage idéologique[N 1], créent Pro Patria, mouvement qui s'auto dissout en 2009[1].

En 2010, d'anciens membres de Pro Patria créent le Mouvement d'action sociale, un groupuscule aux effectifs mouvants mais ne rassemblant jamais plus de 15 personnes[1]. Selon Jean-Yves Camus, « leur spécialité est de soutenir les luttes sociales, environnementales et contre le logement précaire, pour ne pas laisser ce terrain à l’extrême-gauche. »[2].

Le logo du groupe représente une fourmi, symbole pour eux du naturel et de l'organique, mais aussi de leur mode d'action qu'ils comparent à un « travail de fourmi »[3].

En 2011, à Paris, les militants du MAS collent des affiches contre les «banksters». La même année, toujours à Paris, ils se joignent à la version française du mouvement des indignés.

Le , Frédérique Larocque, l'un des porte parole du mouvement, s'exprime devant la section Vox Populi de Tours à l’occasion de la marche pour la fierté tourangelle.

Julius Evola. Vue d'artiste, aeneastudio.

Le , Arnaud de Robert, porte-parole lui aussi, se rend aux rencontres des identitaires de Coloma, initié par la section Wallonne de Terre et Peuple[4].

En 2011, le MAS publie un album intitulé Force et honneur, ces 30 batailles qui ont fait la France et l'Europe dans une tentative de se rapprocher des milieux de la défense. Plusieurs personnalités de l'extrême droite y contribuent, à l'instar de Roger Holeindre (cofondateur du FN), Alexis Arette, Philippe Conrad (président de l'Institut Illiade), Robert Steuckers (ancien cadre du GRECE), Pierre Vial (président de Terre et Peuple),ou encore Alain Sanders (journaliste de Présent et cadre de Chrétienté-solidarité)[5].

En avril 2014, le MAS participe aux manifestations Jour de colère à Lille, où il rassemble une quarantaine de sympathisants derrière sa banderole demandant « Une autre Europe »[6].

À partir d'octobre 2014, ils tentent de s'implanter dans la plupart des Zones à défendre, dont la ZAD du Testet, fondée en opposition à la construction du barrage de Sivens et collent des affiches proclamant « Non au barrage de Sivens, ne laissons pas le profit détruire la nature ! »[2],[1],[7]. Le politologue Jean-Yves Camus pense qu'ils sont probablement sincères dans leur opposition au barrage, l'extrême droite ayant assimilé les thèmes écologiques depuis les années 70 : « Pour eux l’écologie c’est la défense de la nature : ils considèrent qu’elle obéit à des lois immuables auxquelles on ne peut pas déroger. Cela vaut aussi dans le domaine social, le genre, etc. »[2].

Ripisylve dévastée, sur le site de construction du barrage de Sivens.

Le , à Nanterre, le MAS participe au meeting Réveil des nations, aux côtés des mouvements français Groupe union défense et Synthèse nationale mais aussi du parti grec Aube dorée et de sa section chypriote le Front populaire national, du Mouvement social républicain espagnol, des belges du Mouvement Nation et des italiens de CasaPound[8].

En , à Calais, le MAS porte son soutien au collectif des Calaisiens en colère[7],[3], à l'occasion d'une manifestation pour le démantèlement de la jungle de Calais[3].

Le , Arnaud de Robert annonce la dissolution sur la page Facebook du mouvement[7].

Le Mouvement d'action sociale, dit s'inspirer de la pensée de Julius Evola[1] et se définit comme néo-solidariste[7] et écologiste[1],[7]. Il a pour slogan « social, national et radical »[7]et adopte la fourmi pour symbole[3],[9],[N 2].

Ses militants déclarent s’inspirer librement du mouvement italien CasaPound, sans chercher à le copier[1],[7],[10],[11].

A l'instar de CasaPound[N 3], les militants du MAS, ont parfois des positions différentes des autres mouvements nationalistes[1]. Notamment ils considèrent la Russie de Vladimir Poutine comme impérialiste et rejettent l’Eurasisme au profit d'un nationalisme européen. Tout comme leur modèle italien, ils défendent une position pro-Ukraine, dans le contexte de la crise de Crimée, d'avril-mars 2014[1],[12].

Léon Bourgeois, l'un des théoricien français du solidarisme, en 1917

Aussi ils sont opposés à l'islamophobie, mais n'en reste pas moins profondément anti-immigration.

Le Mouvement d'action sociale entretient des liens avec le Groupe Union défense, Terre et Peuple, le Mouvement Nation[1] et les militants lillois du Cercle Non Conforme[11]. Selon Jean-Yves Camus, le MAS serait également "très proche" des Antigones (mouvement d'extrême droite opposé aux Femen et lié au Bloc identitaire[13])[14].

Il n'a jamais eu de revue mais se réfère fréquemment à la revue national-bolchevique, Rébellion[N 4] et à la revue Réfléchir et agir, ainsi qu'au site internet Zentropa.info[N 5],[1],[4].

Le réseau MAS

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En septembre 2012, la section la plus active du Mouvement d'action sociale se situe à Toulouse[11].

Critiquant le centralisme du Front National ainsi que d'autres mouvements nationalistes révolutionnaires[N 6], et s'inspirant des formes de militantisme développées par les identitaires mais aussi par les Verts avant qu'ils ne deviennent Europe Écologie Les Verts[11], le MAS se donne pour stratégie de construire un réseau de structures diverses. Parmi ses structures, on peut citer Solidarité Populaire, gérée par Gérard Vauban[4], une association d'aide aux sans abris, qui organise des maraudes[7], ainsi que Nature et terroir[4],. La webradio Méridien Zéro revendique de son côté un travail en réseau avec des associations telles que le groupe Trace, un groupe de marche ; le Cercle Georges Sorel, un groupe donnant des conférences, le ciné-club Les écrans dissidents, le club de combat La Baffe lutécienne, ou encore les éditions Némésis[11].

Méridien Zéro, une web radio active après la dissolution

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Méridien Zéro est créée le [4], en tant qu'émission francophone de Radio Bandiera Nera[1],[4], créée elle-même le 29 juillet 2007[15] et proche du mouvement italien CasaPound[1],[4],[16].

Elle subit un incendie en 2014[1]. Elle est toujours active en 2017[17]

Avis et critiques

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Le politologue Jean-Yves Camus, qualifie le MAS d'« objet politique mal identifié » situé « au croisement du nationalisme-révolutionnaire et de la Nouvelle droite » qui se limita à « quelques dizaines de militants »[7].

Le politologue Nicolas Lebourg, qualifie la ligne politique du Mouvement d'action sociale de « néo-nazie de gauche ». Ligne qui est, selon lui, contrairement à en Allemagne ou en Italie, très difficile à tenir en France et ce, en raison de « différence sociologique du milieu militant »[1].

Notes et références

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  1. Abandon de l'anticapitalisme, de l'antisionisme et des références au totalitarisme.
  2. Selon Arnaud de Robert « La fourmi est le symbole de la Nature, de l'Organique ».
  3. Le 28 février 2020, à l'antenne de Méridien Zéro, lors de l'Emission n°397, Salvini?, Stefano Scopacasa, responsable de CasaPound à Aoste, rappelle que son mouvement, contrairement à Forza Nuova, n'est pas profondément attaché au catholicisme. Il explique que CasaPound est favorable à l'avortement et à l'amélioration des droits des couples homosexuels, mais reste toutefois opposé à toutes propositions de mariage.
  4. Organe de l'Organisation socialiste révolutionnaire européenne.
  5. Site internet métapolitique et de recherche esthétique d'extrême droite. Sa version française voie le jour, en 2006, crée par un individu utilisant le pseudonyme de JesusFranco.
  6. Le 2 septembre 2012, lors de l'Emission n°108 de Méridien Zéro, intitulée Militer en réseau, L'exemple du MAS, Jean-Louis Roumegas critique l'attitude de nombreux anciens groupes nationalistes révolutionnaires qui, selon lui, dès leur création, s'empressent de fonder un journal ainsi qu'une école des cadres. Il apparente cette stratégie à une démarche léniniste.

Références

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  1. a b c d e f g h i j k l m et n « Bastion Social, le mouvement néofasciste qui s'implante en France », sur Slate.fr, (consulté le )
  2. a b et c « Sivens : quand l’extrême droite tente d’infiltrer la ZAD | Les Inrocks », sur https://www.lesinrocks.com/ (consulté le )
  3. a b c et d « Le MAS, groupuscule néo-fasciste, s'affiche avec le collectif anti-migrants des "Calaisiens en Colère" », sur France 3 Hauts-de-France (consulté le )
  4. a b c d e f et g « Mouvement d'Action Sociale (MAS) — France Politique », sur www.france-politique.fr (consulté le )
  5. « Relatif succès d'auteurs d'extrême droite en librairie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Antoine Guiral et Catherine Coroller, « Le Jour de colère fait pschitt », sur Libération (consulté le )
  7. a b c d e f g h et i « Clap de fin pour les nationalistes-révolutionnaires du MAS », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Le jour où extrême droite et néonazis européens se sont réunis à Nanterre », Nouvel Obs
  9. « NOTRE SYMBOLE », sur Mouvement d'Action Sociale - MAS (consulté le )
  10. Emission n°378 : "CasaPound, tout se réapproprier" (lire en ligne)
  11. a b c d et e Émission n°108 : "Militer en réseau / L'exemple du MAS" (lire en ligne)
  12. Segesta3756, « Ukraine, fascistes et confus : Casapound avec Kiev, Forza Nuova avec Poutine », sur Club de Mediapart (consulté le )
  13. « Antigones : qui sont ces anti-Femen ? | Les Inrocks », sur https://www.lesinrocks.com/ (consulté le )
  14. Lionel Modrzyk, « "Elles s'inscrivent dans le mouvement néo-droitier" », La Provence,‎
  15. Jacques Leclercq (Trainer), Droites conservatrices, nationales et ultras: dictionnaire, 2005-2010, Harmattan, (ISBN 978-2-296-08264-9, lire en ligne)
  16. Elsa Grassy et Jedediah Sklower, Politiques des musiques populaires au XXIe siècle, Éditions Mélanie Seteun, (ISBN 978-2-913169-52-4, lire en ligne)
  17. Jean-Yves Camus, « Comme les néofascistes italiens avant eux, le GUD ouvre un squat à Lyon pour les «Français de souche» », sur Libération, (consulté le )