Musée Rolin
Type | |
---|---|
Visiteurs par an |
20 894 () |
Site web |
Label |
---|
Protection |
---|
Pays | |
---|---|
Commune | |
Adresse |
3, rue des Bancs 71400 Autun |
Coordonnées |
Le musée Rolin est un musée français de la ville d'Autun en Bourgogne, créé en 1878 à l'initiative de la Société éduenne des lettres, sciences et arts. Il est situé à l'emplacement de l'ancien hôtel du chancelier Nicolas Rolin et de la maison Lacomme. Ses collections s'étendent de l'archéologie gallo-romaine à la peinture du XXe siècle et sont réparties dans une vingtaine de salles. Il est classé musée de France[1] et demeure le siège social de la Société éduenne.
Origines du musée
[modifier | modifier le code]Voué à la destruction, l'Hôtel Rolin[2] est sauvé de justesse par la Société éduenne des lettres, sciences et arts et son président Jacques-Gabriel Bulliot. À son initiative les bâtiments de la cour nord, liés aux vestiges de la porte des Bancs, sont classés Monument historique en 1877, acquis en et restaurés. Le , la Société éduenne y installe son siège social, sa bibliothèque et son musée[3].
En 1955, cette même Société fait don de ses immeubles et de ses collections à la ville d'Autun. Cette dernière en retour lui garantit la jouissance perpétuelle de la Bibliothèque et de ses fonds et s'engage à créer un poste de conservateur pour le musée[4]. La maison Lacomme au sud sur la place Saint-Louis, est achetée pour réunir dans ce même lieu les collections de l'Hôtel de ville.
Les collections
[modifier | modifier le code]Les collections[5] du musée sont réparties dans quatre départements[6] : archéologie, art médiéval, histoire régionale et beaux-arts (XVIIe au XXe siècle). En outre, un espace est consacré à la donation André et Monique Frénaud qui comprend quatre-vingt-quatorze œuvres d'artistes contemporains.
Archéologie, période gallo-romaine
[modifier | modifier le code]Le département d'archéologie présente des vestiges et œuvres de l'antiquité romaine. Un grand nombre de figurines, de petits bronzes et de statuettes sont exposés, notamment un Groupe de deux gladiateurs en ronde-bosse. On y trouve aussi des parures (bijoux, fibules, épingles…), des outils (Ier au IVe siècle), des jarres et des poteries. La plupart de ces œuvres et objets usuels témoignent de la période gallo-romaine de la ville d'Autun, fondée au Ier siècle par l'empereur Auguste.
Le musée conserve la coupe d'Autun, dont la découverte lors d'une fouille préventive d'une nécropole de 230 sépultures de l'ancienne Augustodunum romaine a été annoncée le 2020. Ce rare vase diatrète, le seul trouvé en France, parmi différents artefacts de valeur dans la sépulture d'un probable aristocrate éduen, est fragmenté, mais entier. Il mesure 12,6 cm de haut pour un diamètre de 15 cm[7],[8] et est orné de motifs décoratifs sculptés, rehaussés de lettres en relief formant les mots VIVAS FELICITER (« Vis en félicité » en latin)[9]. Des analyses d'imprégnation ont montré que ce vase contenait des huiles, plantes, fleurs, ainsi que de l'ambre gris, ce qui constitue la plus ancienne preuve archéologique de l'utilisation de cette précieuse substance aromatique[10].
Une salle est dédiée aux stèles funéraires ornées de bas-reliefs à l'effigie des défunts. Des mosaïques telles que la mosaïque de Bellérophon complètent la collection. À noter aussi un très beau casque de parade en bronze martelé.
Art médiéval
[modifier | modifier le code]Le fonds médiéval présente un ensemble de statues romanes et de peintures de maîtres célèbres.
- Parmi la statuaire, on peut voir La Tentation d'Ève (XIIe siècle), attribuée à Gislebert[11],[12]. Ce haut-relief figurait sur le linteau d'un portail latéral de la cathédrale Saint-Lazare d'Autun. Le Tombeau de saint Lazare (vers 1170), œuvre monumentale signée du moine Martin[13], est en partie reconstitué à l'aide des statues préservées : Saint André, Marthe et Marie-Madeleine. Ce reliquaire de six mètres de haut, en forme d'église miniature, se trouvait derrière le chœur de la cathédrale d'Autun et fut détruit en 1766[14],[15]. Par ailleurs, sont aussi présentées des sculptures réalisées par des artistes bourguignons du XVe siècle et représentant, entre autres, Sainte Marguerite, Saint Michel, Sainte Catherine et Sainte Barbe. Enfin, la Vierge d'Autun, en calcaire polychrome, est un des chefs-d'œuvre du musée.
- Parmi la peinture, l'œuvre la plus réputée est la Nativité avec le portrait du cardinal Jean Rolin (1480), du Maître de Moulins. Parmi les autres tableaux, on relève La Cène (XVIe siècle), de Pieter Coecke van Aelst, L'Adoration des mages, triptyque du XVIe siècle, du Maître de l'Adoration d'Utrecht et le Triptyque de l'eucharistie (1515).
Histoire régionale
[modifier | modifier le code]Le département d'histoire régionale expose des documents (cartes, gravures…) du XVe au XIXe siècle sur la ville d'Autun et ses environs.
Beaux-arts du XVIIe au XXe siècle
[modifier | modifier le code]La section beaux-arts réunit des tableaux de peintres du XVIIe au XXe siècle (David Teniers le Jeune, Charles-Joseph Natoire, Eugène Devéria, André Suréda, Jules-César-Denis van Loo, Édouard Cibot, Édouard Auguste Nousveaux). Horace Vernet est notamment représenté par La Prise de la tour Malakoff, une commande de la commune d'Autun pour honorer Patrice de Mac Mahon, natif des environs.
Le musée conserve un fonds de soixante peintures, dessins et estampes de Maurice Denis, et dix huiles sur toile du peintre autunois Albert Montmerot.
La donation André et Monique Frénaud
[modifier | modifier le code]La donation André et Monique Frénaud comprend quatre-vingt-quatorze œuvres d'artistes contemporains dont Maurice Estève, Vieira da Silvia, Fernand Léger, Joan Miró, Jean Dubuffet, Raoul Ubac, Geneviève Asse, Jean Bazaine ou Jean Fautrier.
Parmi les œuvres marquantes, on note L'Homme à la pochette (1945) de Jean Dubuffet, l'Hommage à Jean Fouquet (1952) de Maurice Estève, Corps étendu (1949) et Nature morte jaune (1950) de Raoul Ubac, L'Oiseleur de Jacques Villon (1931), la sculpture Oiseau et Oiseaux (1950) d'André Beaudin[16].
Quelques œuvres
[modifier | modifier le code]Peinture
[modifier | modifier le code]- Nativité avec le portrait du cardinal Jean Rolin, vers 1480, du Maître de Moulins
- L'Adoration des mages, triptyque du XVIe siècle, du Maître de l'Adoration d'Utrecht
- Le Triptyque de l'Eucharistie, 1515
- L'Annonciation, 1607-1677, attribuée à Mathieu Le Nain
- Anne de Boleyn à la Tour de Londres, dans les premiers moments de son arrestation, 1835, d'Édouard Cibot
- La Vallée de Chevreuse, 1849, de Giuseppe Palizzi[17]
- La Prise de la tour Malakoff, 1858, d'Horace Vernet
- Un coin de Saint-Germain-en-Laye (1898), de Maurice Denis[18]
-
Le Maître de Moulins, Nativité avec le portrait du cardinal Jean Rolin (vers 1480).
Sculpture
[modifier | modifier le code]- Groupe de deux gladiateurs, statuettes, bronze plaqué d'argent, époque gallo-romaine
- La Tentation d'Ève, linteau, première moitié du XIIe siècle, attribuée à Gislebert
- Le Tombeau de saint Lazare, 1150-1170, du moine Martin
- La Vierge d'Autun, milieu XVe siècle
- Buste de femme, XIXe siècle, de Jules Dalou[19]
- Portrait en marbre de Rhodia Bourdelle de Margaret Cossaceanu (1943).
-
Détail d'un fragment de la Mosaïque du triomphe de Neptune, époque gallo-romaine.
-
Attribué à Gislebert, La Tentation d'Ève (vers 1130).
-
Le moine Martin, Saint André (XIIe siècle).
-
Anonyme, Sainte Marguerite (XVe siècle).
Expositions temporaires
[modifier | modifier le code]- au , Balthus ou le temps du sablier, exposition d'une soixantaine de dessins, croquis, études et esquisses du peintre Balthus (1908-2001).
- au » FANTASTIQUES ! Figures du monstre de l'Antiquité à nos jours, exposition de multiples œuvres sur le monstre dans l'Art
Projet du Grand Rolin
[modifier | modifier le code]Les projets d'agrandissement devraient se terminer en 2024 pour la première tranche des travaux[20].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Musée de France, au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002.
- J.Berthollet, « La porte et la rue des Bancs et l'Hôtel Rolin d'Autun », Mémoires de la Société Eduenne, tome L, , p. 47
- Jacques-Gabriel Bulliot, « Procès-Verbal de la Séance du 3 septembre 1880 », Mémoires de la Société éduenne, t.X, , p. 495-512 (lire en ligne, consulté le )
- Procès verbal de l'Assemblée générale de la Société éduenne en date du 20 février 1954 et délibération du Conseil municipal d'Autun en date du 7 mai 1954
- Collections du musée Rolin référencées sur la base Joconde.
- Musée de Bourgogne, Autun, musée Rolin
- « L'incroyable vase diatrète découvert à Autun livre ses secrets », Pauline Boulet, Géo, 29 octobre 2021.
- "Un vase "exceptionnel" découvert dans les fouilles d'Autun" par AFP, Sciences et Avenir, 13 novembre 2020.
- "Tombes d’aristocrates éduens et nécropole de l’Antiquité tardive à Autun (Saône-et-Loire)" sur le site de l'Inrap.
- « L'exceptionnel vase diatrète d'Autun contenait de l'ambre gris », actualités de l'Inrap, 22 octobre 2021.
- Francis Salet, « La sculpture romane en Bourgogne. À propos d’un livre récent », in Bulletin Monumental, t. CXIX, octobre-décembre 1961, p. 325-343.
- Denis Grivot et George Zarnecki, Gislebertus, sculpteur d'Autun, Paris, 1960.
- Dictionnaire de la sculpture, 1992, Ed. Larousse. Le nom du moine Martin était gravé sur la corniche du monument. L'usage de signer une œuvre étant encore rare à l'époque, on ne peut lui attribuer avec certitude d'autres réalisations.
- Site sur l'Art Roman en Bourgogne, Autun, cathédrale saint-Lazare
- Le Guide vert, Bourgogne Morvan, 2000, Ed du Voyage.
- Brigitte Maurice-Chabard, « Donation André et Monique Frénaud : ouverture d'une salle permanente », in La Revue des musées de France, Paris, février 2009, p. 20-22.
- « La Vallée de Chevreuse », notice du Catalogue interministériel des dépôts d'œuvres d'art de l'État.
- « Un coin de Saint-Germain-en-Laye », notice no 01610000032, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Buste de femme », notice no 01610000369, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
- Projet du Grand Rolin.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques-Gabriel Bulliot, Mémoires de la Société Eduenne, t.X (1881)
- Émile Mâle, « Le Ravissement de Marie-Madeleine au Musée d'Autun », dans Congrès archéologique de France. 74e session. Avallon. 1907, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 537-539
- Matthieu Pinette (ancien conservateur du musée), Le musée Rolin d'Autun : traditions et perspectives, revue « Images de Saône-et-Loire » no 73 (printemps 1988), p. 3-6.
- Le musée Rolin à Autun, revue « Images de Saône-et-Loire » no 13 (), p. 19-22.
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Site officiel
- Ressource relative au tourisme :
- Musées de Bourgogne : Autun, musée Rolin
- Collections du musée Rolin référencées sur la base Joconde