Plusieurs voies de Bordeaux ont porté un nom différent pendant la Révolution[1],[2].
Ce changement de dénominations, qui affecte aussi de nombreuses communes, est voulu par les autorités révolutionnaires : on supprime les noms qui évoquent la superstition (i-e commençant par « Saint » ou « Sainte », en raison de la déchristianisation), la féodalité ou les symboles de l'Ancien Régime. La ville de Bordeaux elle-même est brièvement baptisée Commune-Franklin[3],[Note 1].
Ces nouvelles appellations sont instaurées en 1793 ; très peu perdurent après 1801[2]. Elles nous sont surtout connues par le cartouche d'un plan de Bordeaux daté de 1805[4]. Seuls subsistent aujourd'hui quelques noms, gravés dans la pierre aux coins des rues.
↑En référence à Benjamin Franklin. La « section Franklin » est le groupe bordelais partisan des Montagnards.
↑Car elle mène du bâtiment où siège la Commission militaire à la place sur laquelle se dresse la guillotine (actuelle place Gambetta, alors place Nationale).
↑Marquis de Saint-Fargeau, député de la noblesse aux États-Generaux et à la Constituante de 1789, il est poignardé à mort le 20 janvier 1793 pour avoir voté la mort du roi.
↑ a et bIl existait une autre rue Judaïque, l'actuelle rue de Cheverus.
↑A également porté les noms de « rue du Palais-royal » et de « rue du Département ». Cf. photographie dans la galerie.
↑On y avait planté un « arbre de la liberté » (Bernadau, 1843, p. 43).
↑Le lieutenant-colonel Nicolas Beaurepaire, héros de la Révolution, mort à Verdun en 1792.
↑Deux rues sont rebaptisées Primidi, dont la rue Saint-Etienne derrière l'église Saint-Seurin (Colle, 2011).
↑Une pierre de récupération gravée « Rue Primidi » est encore visible au début du XXIe siècle, encastrée dans un mur de l’impasse Moulinier. Une autre est encastrée dans le contrefort de la cathédrale Saint-André, dit de Grammont (Michel Colle, Une rue, un médecin de Bordeaux).
↑Par ironie, car elle était réputée être une des plus bruyantes de Bordeaux.
↑Les conventionnels jacobins y étaient logés au ci-devant grand séminaire, où la section Franklin tenait ses assemblées (Bernardau, 1843, p. 44).
↑Insurrection du 10 août 1792 : prise des Tuileries à Paris.
↑La place Pey-Berland englobe aussi une ancienne « place de la Préfecture », au débouché de l'actuelle « rue de L'Hôtel-de-Ville ».
↑Le temple Décadaire était établi dans l'actuelle église Notre-Dame (alors église du Chapelet). Il avait deux succursales, dites salles décadaires de Michel et de Croix dans l'église Saint-Michel et dans l'église Sainte-Croix (Bernardau, 1843, p. 44).
↑Révolutionnaire polémique jacobin, guillotiné à Lyon en 1793.
↑Date où les députés des sections de Bordeaux, réunis dans le local de la section Franklin, délibérèrent la cassation de la municipalité (Bernadau, 1843, p. 43).
↑Alexandre Fernandez, Economie et politique de l'électricité à Bordeaux (1887-1956), Presses Univ de Bordeaux, , 359 p. (ISBN978-2-86781-222-4, lire en ligne), page 104, note 18
↑Laurence Amiel, La prostitution et les prostituées à Bordeaux: Du début du XIXe siècle au début du XXe, FeniXX réédition numérique, (ISBN978-2-307-13366-7, lire en ligne)