Aller au contenu

Pende (peuple)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Bapendé
Description de cette image, également commentée ci-après
Musicien accompagnant les masques minganji[1] à Lozo-Munene (province du Kwilu).

Populations importantes par région
Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo 701 000
Population totale 701 000
Autres
Religions Christianisme

Les Bapendé (pluriel de Pendé) sont un peuple bantou d'Afrique centrale, présent dans la province de Bandundu (territoires de Gungu, Idiofa, Feshi et Kahemba), dans la province du Kasaï, ex-Kasaï-Occidental (territoire de Tshikapa) en République démocratique du Congo, ainsi qu'en Angola d’où ils sont originaires.

Selon les sources et le contexte, on observe plusieurs formes : Apende, Bapende, Ba-Pende, Masangi, Masanji, Masindji, Pande, Pendes, Phende, Pindi, Pinji, Tupende[2].

Ils parlent le pende[3], une langue bantoue. La dénomination de cette langue serait tirée du verbe en pende : gupenda, ce qui veut dire « insulte » ou « affront ». Ce nom leur serait donné par les autres peuples environnants qui eux, tenant compte de la puissance de feu de l'homme blanc (en l'occurrence, le Portugais), le laissèrent occuper leurs terres. Contrairement à cet autre peuple qui opta pour l'affrontement. Devant l'audace de ce peuple à vouloir combattre cette puissance de feu, une audace qui, pour les autres peuples, confinait à l'inconscience, ils le surnommèrent : les pende (les révoltés). Longtemps après, quand ce peuple, vaincu par le Portugais, se réfugia à l'intérieur des terres, à son emplacement actuel en République démocratique du Congo, et quand éclata en 1931 la révolte pende contre l'autorité coloniale de l'époque, le Royaume de Belgique, les Belges finirent par se conforter dans leur thèse, selon laquelle, ils avaient bel et bien affaire à un peuple insoumis. D'où l'emploi de Tupende (un diminutif pluriel insultant en langue pende) qui veut dire : « petits révoltés ». Les Pende, eux, préfèrent en parlant d'eux au pluriel, se nommer Apende ce qui veut dire : « grands révoltés ».

Ils sont connus pour leurs masques minganji[1] et mbuya (les premiers sont des masques d'initiation et les seconds, des masques des jouissances populaires).

La réputation des Pende est également liée à leur travail de l'ivoire, : pendentifs-amulettes et sifflets[5].

Léon de Sousberghe, jésuite et ethnologue belge, est le plus grand spécialiste de la culture pende. Il a pu observer, répertorier, analyser tant l'art pende que les structures de parenté et les structures de pouvoir du peuple pende.

Révolte contre la domination belge

[modifier | modifier le code]

Au cours de la révolte et de la répression qui a suivi, environ 1 100 Africains sont morts selon l'estimation de Jules Marchal[6].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Ngolo Kibango, Minganji, danseurs de masques pende, Ceeba, 1976, 51 p.
  2. Source RAMEAU, BnF [1]
  3. (en) Fiche langue[pem]dans la base de données linguistique Ethnologue.
  4. Musée royal de l'Afrique centrale, Tervuren, Belgique
  5. « Sifflets Tshokwe et Pende », Détours des Mondes, 3 juin 2006 [2]
  6. Jules Marchal (Traduit par Martin Thom. Présenté par Adam Hochschild), Lord Leverhulme's Ghosts : Colonial Exploitation in the Congo, Londres, Verso, , 244 p. (ISBN 978-1-84467-239-4), « 9: The Revolt of the Pende (1931) », p. 167 D'abord publié en tant que Travail forcé pour l'huile de palme de Lord Leverhulme: L'histoire du Congo 1910-1945, tome 3 en 2001.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

• Omer Mijimbu Sha-kalau,les Pende du kasaï (Histoire de la Migration et de l'installation des AMBUNDU de l'Angola au congo) Kinshasa 2007

  • Muyaga Gangambi, Les masques pende de Gatundo, Ceeba, 1974, 244 p.
  • Lengelo Guyigisa, Mukanda, l'école traditionnelle pende, Ceeba, 1980, 188 p.
  • Lengelo Guyigisa et Lusambu Kauy Mutobo, Les Maîtresses du feu et de la cuisine : mythes pende (Rép . du Zaïre), CEEBA, 1983, 164 p.
  • G. L. Haveaux, La tradition historique des Bapende orientaux, Institut royal colonial belge, 1954, 55 p.
  • Kinjanja Kayinge, Les tabous et interdits alimentaires. Cas particulier de l'ethnie Bapende au Zaïre, 1979
  • Ngolo Kibango, Minganji, danseurs de masques pende, Ceeba, 1976, 51 p
  • Jean-Noël Maquet, La musique chez les bapende, 1954
  • Mudiji Malamba Gilombe, Le langage des masques africains. Étude des formes et fonctions symboliques des 'mbuya' des Phende, préface de Jacques Taminiaux, postface de Mbonynkebe Sebahire. (RPA., 15). Kinshasa, F.C.K. 1989, 287 p.
  • Mudiji Malamba Théodore, « En lisant l'homme selon la philosophie pende, de B. Gusimana », dans Cahiers des religions africaines. 3 (1969), p. 133-138.
  • Mudiji Malamba Théodore, « Le masque phende giwoyo du musée de l'Institut supérieur d'archéologie et d'histoire de l'art de l'UCL », dans Revue des archéologues et historiens d'art de Louvain, 12 (1979), p. 169-193, illustré.
  • Mudiji Malamba Gilombe, Formes et fonctions symboliques des masques mbuya des Phende. Essai d'iconologie et d'herméneutique, Thèse de doctorat en philosophie, Louvain, 1981, 374 p.
  • Mudiji Malamba Gilombe, « La vie sociale et l'Église. Perspectives diverses et points de contact dans le cas de la société Phende (Zaïre) », dans J. Overath (dir.), Musices adaptatio. Consociatio internationalis musicae sacrae, Roma 1980, p. 43-55
  • Mudiji Malamba Gilombe, « Le langage de l'art africain », dans M. Sabbe et F. Gestelinck (dir.), Kronkronbali. Leuven, Bibliotheek van de Faculteit der Godgeleerdheid, 1991, p. 29-38.
  • Mudiji Malamba Théodore, « Ambiguïté du masque africain et destinée », dans Parapsychologie et progrès des sociétés, Actes du VIe  Colloque International du CERA, (Kinshasa 19-), Cahiers des religions africaines, vol. 32, nos 63-64, 2001, FCK, 2001, p. 71-86.
  • Jules Marchal (Martin Thom, Adam Hochschild), Lord Leverhulme's Ghosts : Colonial Exploitation in the Congo, Londres, Verso, , 244 p. (ISBN 978-1-84467-239-4), « 9: The Revolt of the Pende (1931) » D'abord publié en tant que Travail forcé pour l'huile de palme de Lord Leverhulme: L'histoire du Congo 1910-1945, tome 3 en 2001.
  • Mudiji Théodore, « Art et spiritualité au pays des fétiches », in Identités culturelles africaines et nouvelles technologies, Actes de la XVIe Semaine philosophique de Kinshasa, (du 10 au ), (RPA, 31). Kinshasa, FCK, 2002, p. 139-146.
  • Mudiji Théodore, « Bible et culture se rencontre en langues autochtones. Cas de la Bible en giphende », Cahiers des religions africaines (Vol. XXIX, n.58, 1995), Kinshasa, 2002, p. 47-57.
  • Faustin Mulambu-Mvuluya, Contribution à l'étude de la révolte des Bapende : mai-, Centre d'étude et de documentation africaines, CEDAF, pl. Royale, 7, 1971, 104 p.
  • Ndambi Munamuhega, Les masques pende de Ngudi, Ceeba, 1975, 337 p. (ISBN 9788439951919)
  • Nzamba Mundende, Gandanda : initiation et mythes pende, Centre d'Études Ethnologiques, 1974
  • Nziata Mulenge, Pour la guérir, il faut ton cœur! : mythes pende, Ceeba, 1974, 105 p.
  • Léon de Sousberghe, « Cases cheffales sculptées des Ba-Pende » (extrait du Bulletin de la Société royale belge d'anthropologie et de préhistoire, 1955, tome LXV, séance du ), Imprimerie Administrative, 1954
  • Léon de Sousberghe, Structures de parenté et d'alliance d'après les formules Pende (ba-Pende, Congo belge), J. Duculot, 1955, 92 p.
  • Léon de Sousberghe, Les danses rituelles mungonge et kela des ba-Pende (Congo belge), Académie royale des sciences coloniales, 1956, 62 p.
  • Léon de Sousberghe, L'art pende : illustré de 372 photos. et dessins dont 125 de l'auteur, Palais des académies, 1959, 165 p.
  • Léon de Sousberghe, Deux palabres d'esclave chez les Pende (province de Léopoldville, 1956), 1961, 87 p.
  • Léon de Sousberghe, Les Pende : aspects des structures sociales et politiques, Université de Bujumbura, 1963, 78 p.
  • Renée van Coppenolle et René Pierson, Bapende : contes, légendes, fables, Editions J. Dieu-Brichart, 1982, 321 p.
  • Louis-François Vanderstraeten, La répression de la révolte des Pende du Kwango en 1931, Koninklijke Academie voor Overzeese Wetenschappen, Bruxelles, 2001, 146 p. (ISBN 90-75652-23-2)

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :