Saint-Cyr Nugues
Saint-Cyr Nugues | ||
Le lieutenant-général baron Saint-Cyr Nugues. Huile sur toile d'Ary Scheffer, XIXe siècle, château de Versailles. | ||
Surnom | « Cyr Nugues » | |
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Naissance | Romans, Drôme |
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Décès | (à 67 ans) Vichy, Allier |
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Origine | France | |
Allégeance | Royaume de France République française Empire français Royaume de France Empire français (Cent-Jours) Royaume de France |
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Arme | Infanterie | |
Grade | Lieutenant-général | |
Années de service | 1791 – 1840 | |
Conflits | Guerres de la Révolution française Guerres napoléoniennes |
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Faits d'armes | Austerlitz Lérida Valence Tarragone Anvers |
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Distinctions | Baron de l'Empire Grand-croix de la Légion d'honneur Chevalier de Saint-Louis Pair de France |
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Hommages | Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 39e colonne | |
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Saint-Cyr Nugues, dit « Cyr Nugues », né le à Romans dans le Dauphiné et mort le à Vichy, dans l'Allier, est un général français de la Révolution et de l’Empire.
Biographie
[modifier | modifier le code]Cyr Nugues naît le 18 octobre 1774 à Romans et est baptisé le même jour en l'église Saint-Barnard de Romans[1]. Il est l'un des neuf enfants de Claude Étienne Nugues, négociant en vins et draps, et de son épouse, Charlotte Enfantin[2].
Sous la Révolution française et le Premier Empire
[modifier | modifier le code]À la suite de ses études au collège de Navarre, il remporte le prix d'honneur au concours général. En 1791, il s'engage dans le 8e bataillon de volontaires de la Drôme, où exerce son frère aîné, alors capitaine. Il y obtient le grade de sergent. Des problèmes d'acuité visuelle l'obligent à quitter l'armée active. Il trouve alors une place d'aide-commissaire des guerres en , qui lui permet de se rendre auprès de l'armée des Pyrénées en 1792-1793, puis à l'état-major de l'armée d'Italie.
Entre le et le , sous la Terreur, il est directeur des bureaux du Comité de salut public. Son travail consiste à coordonner, et surtout à surveiller l'imposante machine bureaucratique qui ne cesse de s'enfler à mesure que s'étoffent les prérogatives du Comité de salut public - celle-ci comptera, au plus fort de l'an II, 54 bureaux réunis en 12 sections pour près de 400 employés. Il fut choisi car étant à l'époque l'ami intime de Marc-Antoine Jullien, fils aîné du couple Marc-Antoine et Rosalie Jullien, et qui deviendra agent de Robespierre pour le Grand Ouest[3].
Le il est intégré dans l'armée, avec le grade de sous-lieutenant provisoire, à l'état-major de l'armée d'Italie. Il est confirmé dans son grade de sous-lieutenant le . Lieutenant provisoire le , puis capitaine provisoire le , il est confirmé dans ce grade le . Il est promu aide de camp du général Suchet le . Il l'accompagne au camp de Saint-Omer, puis à la Grande Armée.
Ils font ensemble plusieurs campagnes en Allemagne, en Pologne, à Austerlitz, à Iéna, et à Pultusk. Il est chef de bataillon le , puis adjudant-commandant le .
En 1808, alors chef d'état-major, il est toujours au côté du général Suchet, qui est à la tête du 5e corps de l'armée d'Espagne. Saint-Cyr Nugues se distingue au siège de Lérida ( au ). Il négocie la capitulation de capitulation de Tortose le . Il prend également d'assaut le fort de Francoli le , lors du siège de Tarragone ( au ). Il est créé Baron de l'Empire le , puis est promu général de brigade le . Il se distingue également à la prise de Valence du au . Il devient chef d'état-major de l'Armée d'Aragon et de Catalogne en 1813. Il apprécie l'aide fournie par les troupes de l'Armée de Naples des généraux Severoli et Bertoletti. Il est fait chevalier de Saint-Louis le .
Il poursuit sa carrière militaire avec le maréchal Suchet dans l'armée des Alpes en 1815. Il est mis en non-activité le .
Au service du roi
[modifier | modifier le code]Après vingt ans de carrière, le changement de régime politique en France l'amène à prendre sa retraite. Il rentre alors à Romans. De à il est maire de Chanos-Curson près de Romans. Le gouvernement de la Restauration ne tarde pas à lui confier, en 1818, la charge d'une commission ayant pour but la remise en état de la défense aux frontières. Les bases de ses travaux, proposées en 1818, ne seront définitivement adoptées qu'en 1830. Il participe à l' expédition d'Espagne comme chef d'état-major du général Lauriston le et est au Siège de Pampelune en septembre suivant. Il est alors promu au grade de lieutenant-général le .
Lors de la révolution belge en 1830, le ministère de la Guerre le fait appeler pour prendre part au siège d'Anvers, comme chef d'état-major général, sous les ordres du maréchal Gérard[4]. Il y est blessé d'un éclat d'obus à l'épaule dans la nuit du 18 au . Il est récompensé de ses services par sa nomination au titre de Pair de France le . Il retrouve sa place de directeur du personnel des opérations militaires au ministère de la Guerre le où il anime plusieurs commissions. Le , à la demande de Thiers, il établit la première liste des 384 noms des généraux gravés sur l'arc de triomphe de l'Étoile. Il est placé dans la section de réserve le .
Saint-Cyr Nugues meurt le 25 juillet 1842 à Vichy[5]. Il est d'abord inhumé au cimetière de Vichy, puis, en 1968, ses cendres sont transférées au cimetière de sa ville natale, Romans.
Hommages
[modifier | modifier le code]- Il fait partie des 660 personnalités à avoir son nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile. Il apparaît sur la 39e colonne (l’Arc indique St CYR NUGUES).
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Légion d'honneur
- Chevalier de la Légion d'honneur le
- Officier de la Légion d'honneur le
- commandeur de la Légion d'honneur le
- Grand officier de la Légion d'honneur le
- Grand-croix de la Légion d'honneur le
- Ordre royal et militaire de Saint-Louis
- chevalier de 2e classe de l’Ordre de Saint-Stanislas (Russie)
- Grand-croix de l'Ordre de Léopold (Belgique).
- Chevalier de l'Empire, par lettres patentes du .
- Baron de l'Empire, par décret du , et lettres patentes du .
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Registre de la paroisse Saint-Barnard de Romans (1769-1777), GG33, Archives communales de Romans-sur-Isère, 659 p. (lire en ligne), p. 435
- Claude Magnan, « Les archives de la famille Nugues. Mémoire d'une histoire familiale, locale et nationale », Archives communales de Romans-sur-Isère, , p. 122 (lire en ligne [PDF])
- Virgine Martin, « Archives : Saint-Cyr Nugues, le greffier de la Terreur », L'Histoire, octobre 2023, pages 44-47
- Louis Mainard, Drôme, Paris, Curel, Cougis & Cie, coll. « Galerie française », p. 31-35
- Registre d'état-civil de la commune de Vichy (1823-1842), 2 E 311 7, Archives départementales de l'Allier, 359 p. (lire en ligne), p. 354
Sources bibliographiques
[modifier | modifier le code]- Virginie Martin,Archives : Saint-Cyr Hugues, le greffier de la Terreur, dans : L'Histoire, n°512, octobre 2023, pp.44-47.
- (en) « Generals Who Served in the French Army during the Period 1789 - 1814: Eberle to Exelmans »
- « Cote LH/2008/9 », base Léonore, ministère français de la Culture
- Thierry Pouliquen, « Les généraux français et étrangers ayant servis [sic] dans la Grande Armée » (consulté le )
- « La noblesse d’Empire » (consulté le )
- Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), Paris : Librairie G. Saffroy, 1934, 2 vol., p. 410-411
- Général du Premier Empire promu en 1811
- Naissance en octobre 1774
- Naissance à Romans-sur-Isère
- Décès en juillet 1842
- Décès à Vichy
- Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
- Baron de l'Empire
- Récipiendaire de l'ordre de Saint-Stanislas (russe)
- Décès à 67 ans