Saint-Germainmont
Saint-Germainmont | |
La mairie. | |
Blason |
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Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Ardennes |
Arrondissement | Rethel |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays Rethélois |
Maire Mandat |
Blandine Chocardelle 2020-2026 |
Code postal | 08190 |
Code commune | 08381 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Germainmontois, Saint-Germainmontoises[1] |
Population municipale |
816 hab. (2021 ) |
Densité | 52 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 30′ 30″ nord, 4° 07′ 56″ est |
Superficie | 15,69 km2 |
Type | Bourg rural |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Reims (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Château-Porcien |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Saint-Germainmont est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est.
Géographie
[modifier | modifier le code]Saint-Germainmont se trouve dans le sud-ouest des Ardennes. Le village est situé sur la partie basse et le flanc d’une colline. Au pied de cette colline coule le Ruisseau des Barres, qui se jette dans l’Aisne. Un marais a été transformé en partie en prairie. En hauteur du village, le nom du lieu-dit suggère l'existence de vignes, avant que cette culture ne disparaisse.
Hydrographie
[modifier | modifier le code]La commune est dans la région hydrographique « la Seine du confluent de l'Oise (inclus) à l'embouchure » au sein du bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par l'Aisne, le ruisseau des Barres, le ruisseau du Relais et le ruisseau du Relais[2],[Carte 1].
L'Aisne est un cours d'eau naturel navigable de 256 km de longueur, traversant les cinq départements Meuse, Marne, Ardennes, Aisne, Oise. Elle est un affluent de rive gauche de l'Oise, ce qui fait d'elle un sous-affluent de la Seine[3]. Elle coule d'est en ouestsur une longueur d'environ 0,9 km et constitue la limite séparative sud de la commune.
Le ruisseau des Barres, d'une longueur de 28 km, prend sa source dans la commune de Fraillicourt et se jette dans l'Aisne à Asfeld, après avoir traversé neuf communes[4].
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 °C)[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 756 mm, avec 12,4 jours de précipitations en janvier et 9,2 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Banogne-Recouvrance », sur la commune de Banogne-Recouvrance à 7 km à vol d'oiseau[7], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 773,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,8 °C, atteinte le ; la température minimale est de −14 °C, atteinte le [Note 1],[8],[9].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[10]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Saint-Germainmont est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle est située hors unité urbaine[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Reims, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[13]. Cette aire, qui regroupe 294 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[14],[15].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (81,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (79,3 %), forêts (9,6 %), mines, décharges et chantiers (4,9 %), zones urbanisées (3,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,6 %), prairies (1,2 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous la forme altare de S. Germani monte en 1107-10[17].
Saint-Germain est un hagiotoponyme composé du nom de saint Germain de Besançon et de l'oïl mont.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le site est visiblement fréquenté depuis longtemps, puisque des objets celtiques (épées, fourreaux d’épées, poteries) appartenant à un dépôt funéraire d’un chef militaire et datant de plusieurs siècles av. J.-C. ont été découverts, au hasard d’un labour, au lieu-dit le Poteau[18]. Mais la cité a été fondée bien plus tard, probablement vers le VIe siècle.
Le site a été enceint de fossés au Moyen Âge[19]. Le chœur et les transepts de l’église actuelle datent du XIIe siècle.
Le village a été dévasté et pillé plusieurs fois, en particulier en 1652, pendant les guerres de la Fronde, alors que les troupes de l’archiduc Léopold campaient dans la prairie de Gomont[19].
- Influence rémoise
Le Rémois Thierion en est le seigneur et haut justicier au moment de la Révolution. Il occupe une ancienne maison forte (sur l‘emplacement de la maison de retraite actuelle) qui lui vient des Rogier[19].
Plusieurs maisons bourgeoises se construisent au XVIIIe siècle dans ce bourg rural. C’est le cas du château Sutaine, famille de marchands et négociants en vins de Reims. François Sutaine achète cette grande maison pendant la Révolution. Après sa mort, son épouse et ses enfants continuent à y résider jusqu’à son petit-fils Henri. Le château est détruit pendant la Première Guerre mondiale.
C’est encore le cas de la maison Gillotin, devenue maison Laborde puis rachetée par la commune en 1947 et devenue la mairie. Charles Antoine Claude Gillotin est qualifié avant la Révolution, au moment où il construit cette belle habitation, d’ "officier chez le Roi ". Sa famille est alliée à la haute bourgeoisie rémoise. Pendant la Révolution et l’Empire, il exerce plusieurs fonctions électives dont celle de président de l’assemblée cantonale d’Asfeld et, en 1809, celle de maire de Saint-Germainmont. Ses héritiers, Raymond et Louis, vendent en 1891 la maison et ses dépendances à l’industriel Désiré Linard. Puis c’est la fille de Prosper Laborde qui achète ce domaine.
- L’activité industrielle
Mais surtout une activité industrielle va marquer l’histoire du village, avec le moulin[20]. La sucrerie de Saint-Germainmont est créée en 1864 par les frères Jules et Désiré Linard originaires de Fromelennes. Désiré, devenu maire du village de Saint-Germainmont et sénateur des Ardennes, a créé avec son frère de nombreuses installations de transformation de la betterave dans la région. En 1907, la sucrerie connaît un nouvel essor avec la liaison de chemin de fer[21].
- La Première Guerre mondiale et les reconstructions
Le village est occupé pendant quatre ans et n'est libéré qu'après de très violents combats. La Première Guerre mondiale rend inexploitables le moulin[20], la sucrerie[21] et la râperie de Villers-devant-le-Thour.
Le propriétaire du moulin fait reconstruire à la place une minoterie entre 1923 et 1925[20]. La sucrerie devenue la Société Sucrière de Saint-Germainmont, est reconstruite en 1922. La production redémarre l'année suivante[21]. Les hôtels et auberges rouvrent. Les artisans sont nombreux : maréchal-ferrant, vanniers, charrons, menuisiers, couvreurs, peintres en bâtiment, maçons, mais aussi deux vendeurs/réparateurs de bicyclettes[21].
En 1939, pendant la drôle de guerre, des soldats français sont hébergés dans le village.
Le 10 mai 1940, les troupes allemandes attaquent dans la vallée de la Meuse, et le village est bombardé le jour même. La cheminée de 52 mètres de haut de la sucrerie est abattue par l'armée française. Le 15 mai, la préfecture ordonne l'évacuation et déclenche l'exode sur les routes. Le 18 mai, les Allemands arrivent par la rue de Banogne. Le village est une nouvelle fois occupé.
La production de la sucrerie ne reprend qu'en mars 1941[21]. Avec l'instauration du STO, des mouvements s'organisent. La résistance est très active procédant à l'hébergement des évadés et des réfractaires au travail en Allemagne
- L'après-guerre
Le village, qui a eu une vocation agricole mais aussi industrielle (agro-alimentaire), est marquée par l'évolution des entreprises agro-alimentaires dans le village : fermeture du moulin au début des années 1980[20], développement de la sucrerie puis ralentissement et arrêt à son tour dans les années 2000[21].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Population et société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[26].
En 2021, la commune comptait 816 habitants[Note 3], en évolution de −2,97 % par rapport à 2015 (Ardennes : −3,2 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Économie
[modifier | modifier le code]En 1947, la minoterie, arrêtée, est remise en activité. Elle emploie, en 1965, 11 personnes et se consacre à une production d’aliments pour animaux. Elle s’arrête définitivement en 1981[20].
L'activité de la sucrerie, créée initialement par les frères Linard dans les années 1860, se développe également pendant les Trente Glorieuses, de 1950 à 1980. De 7 000 tonnes de sucre en 1929, la production passe à 15 000 en 1959 puis 40 000 tonnes en 1962 et 60 000 en 1981. En 1958-59, l'usine emploie 300 ouvriers en pleine saison betteravière. L'usine connaît un essor complémentaire dans les années 1960 notamment avec la construction d'une unité de déshydratation en 1967 pour la luzerne et la pulpe. En 1987, les sucreries de Saint-Germainmont, Guignicourt et Montcornet fusionnent sous le nom Sucreries du Nord Est et en 1998, le nouveau groupe Saint Louis Sucre décide de ne plus traiter les betteraves mais les sirops venant des quatre unités du groupe. L'activité sucrière est définitivement arrêtée en 1999 mais une production agro-alimentaire s’y poursuit pendant quelques années sous le nom Ardennes Chicorées. L'usine est mise en sommeil à partir de 2007. L’outil de production ainsi que certains bâtiments (silos, cheminée d'usine) sont démantelés en 2008[21].
Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- l'église Saint-Germain.
- l'établissement pour personnes âgées dépendante (EHPAD)
- le complexe sportif des barres (un plateau socio-éducatif, 2 terrains de football et des vestiaires)
- le boulodrome (15 terrains)
- le complexe de tennis (1 court couvert, un club-house, 2 courts plein air)
- le club de billard français
- le club de tir
- le complexe médical situé à l'endroit de l'ancienne école.
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Pierre Nicolas Anot (1762-1822), théologien et chroniqueur de voyages.
- Maximilien Simon Genteur (1815-1882), haut-fonctionnaire et politicien français, né dans la commune.
- Désiré Linard (1839-1898), industriel et homme politique, maire de Saint-Germainmont.
- Bernard Marcotte (1887-1927), poète, né à Saint-Germainmont.
Héraldique
[modifier | modifier le code]Les armes de Saint-Germainmont se blasonnent ainsi : |
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Les records sont établis sur la période du au .
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- « Réseau hydrographique de Saint-Germainmont » sur Géoportail (consulté le 15 mai 2024).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- https://www.habitants.fr/ardennes-08
- « Fiche communale de Saint-Germainmont », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le ).
- Sandre, « l'Aisne »
- Sandre, « le ruisseau des Barres »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Saint-Germainmont et Banogne-Recouvrance », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Banogne-Recouvrance », sur la commune de Banogne-Recouvrance - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Banogne-Recouvrance », sur la commune de Banogne-Recouvrance - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Reims », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Genève, Droz, , p. 1583.
- Les fourreaux d'Epiais-Rhus (Val-d'Oise) et de Saint-Germainmont (Ardennes) et l'art celtique du IVe siècle av. J.-C - Venceslas Kruta, Bernard Lambot, Jean-Marie Lardy, André Rapin – Revue Gallia - 1984
- Géographie illustrée des Ardennes - Albert Meyrac 1965
- Maya Bennani, Bruno Decrock, François Griot et Julien Marasi, Patrimoine industriel des Ardennes, Langres, Éditions Dominique Guéniot, , 288 p. (ISBN 978-2-87825-458-7, lire en ligne), « Minoterie dite Moulin de Saint-Germainmont, puis usine de produits pour l'alimentation animale, puis actuellement maison », p. 212
- Maya Bennani, Bruno Decrock, François Griot et Julien Marasi, Patrimoine industriel des Ardennes, Langres, Éditions Dominique Guéniot, , 288 p. (ISBN 978-2-87825-458-7, lire en ligne), « Sucrerie Linard, puis Société Sucrière de Saint-Germainmont, puis usine de produits agro-alimentaires Ardennes Chicorée », p. 212-213
- Almanach Matot-Braine, historique administratif et commercial de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Reims, 1877, p234.
- Répertoire national des élus (RNE) - version de juillet 2020, consulté le 3 juillet 2020
- « Répertoire national des élus (RNE) - version octobre 2021 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Blason de Saint-Germainmont », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
- Renseignements tirés des livres sur Saint-Germainmont écrits par Fabrice Delaître.