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Salvatore Pappalardo

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Salvatore Pappalardo
Image illustrative de l’article Salvatore Pappalardo
Biographie
Naissance
à Villafranca Sicula (Italie)
Ordination sacerdotale par le
card. Luigi Traglia
Décès (à 88 ans)
à Palerme
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Paul VI
Titre cardinalice Cardinal-prêtre de
S. Maria Odigitria dei Siciliani
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par le
card. Amleto Cicognani
Fonctions épiscopales Pro-nonce apostolique en Indonésie
Président de l'Académie pontificale ecclésiastique
Archevêque de Palerme (Italie)

Blason
(it) Notice sur www.vatican.va
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Salvatore Pappalardo, né le à Villafranca Sicula et mort le à Palerme, est un prélat catholique italien, archevêque de Palerme pendant plus de 25 ans, de 1970 à 1996. Il fut le premier dignitaire ecclésiastique de Sicile à s'élever publiquement contre la Mafia et à briser l'omertà, la loi du silence. Le président Sandro Pertini lui accorda la distinction de chevalier grand-croix de l'Ordre du Mérite de la République italienne.

Né à Villafranca Sicula en Sicile, Salvatore Pappalardo était titulaire d'un doctorat en théologie sacrée et d'un doctorat in utroque jure, c'est-à-dire en droit civil et en droit canon. Il fut ordonné prêtre le à Rome.

Il étudie à l'Académie pontificale ecclésiastique[1].

De 1947 à 1965, il travailla d'abord à la Secrétairerie d'État du Vatican, avant de devenir chambellan privé de Jean XXIII et enfin prélat domestique, c'est-à-dire secrétaire, de Paul VI.

Devenu archevêque in partibus de Milet (de) le , il occupa le poste de pro-nonce apostolique en Indonésie de 1965 à 1969, avant de présider l'Académie pontificale ecclésiastique en 1969-1970.

Il succéda au cardinal Francesco Carpino comme archevêque de Palerme, où il arrive le à bord d'une littorina en provenance de Termini Imerese. Il est accueilli par le maire Vito Ciancimino[2].

Le pape Paul VI le créa cardinal avec le titre de cardinal-prêtre de Santa Maria Odigitria dei Siciliani lors du consistoire du .

Lors du conclave d', après la mort de Jean-Paul Ier, plusieurs médias (dont Time Magazine) le considérèrent comme papable[1].

C'est à partir du début des années 1980 que le cardinal Pappalardo acquit une renommée internationale en protestant contre les agissements de la Mafia. Lors de son homélie pour l'enterrement du général Carlo Alberto Dalla Chiesa en 1982, assassiné en même temps que son épouse dans une rue de Palerme, le cardinal s'en prit au gouvernement italien, incapable d'assurer la sécurité publique en Sicile : « Pendant qu'à Rome on réfléchit à quoi faire, la ville de Sagonte est conquise par les ennemis [...] et cette fois ce n'est pas Sagonte, mais Palerme. Notre pauvre Palerme ! »[3]. Il visait implicitement la Mafia, sans toutefois prononcer son nom.

En tête des cortèges, des marches et des manifestations, Salvatore Pappalardo se fit de plus en plus explicite à mesure que l'organisation criminelle exécutait des policiers, des prêtres et des magistrats antimafia comme le juge Giovanni Falcone en 1992, tué près de Palerme, lui aussi avec sa femme. En 1993, après le meurtre du prêtre Giuseppe Puglisi qu'il avait fortement soutenu[2], le cardinal Pappalardo en appela à la population sicilienne et l'invita à se soulever contre la Mafia.

Les dernières années

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Il se démit de sa charge épiscopale le et le cardinal Salvatore De Giorgi lui succéda à la tête de l'archevêché ; il vécut ensuite à Palerme dans la communauté de Baida. De là il continua à veiller comme archevêque émérite sur la ville de Palerme.

Il mourut à Palerme, le . Les funérailles eurent lieu dans la Basilique cathédrale de Palerme, présidées par le cardinal Angelo Sodano, délégué du pape Benoît XVI ; à la liturgie solennelle prit part, entre autres, Mgr Paolo Romeo, nonce apostolique en Italie (qui devait être son successeur sur le siège de Palerme neuf jours plus tard), tandis que le sermon était prononcé par l'archevêque de Palerme, Salvatore De Giorgi. Son corps fut enterré dans la cathédrale de Palerme, dans la chapelle de Santa Cristina, comme il l'avait demandé lui-même peu avant sa mort. Chaque jour, sa tombe est un but de pèlerinage pour de nombreux croyants, des amis, des jeunes.

En 1971 le Grand Maitre de l'Ordre du Saint-Sépulcre, le cardinal Eugène Tisserant, l’avait décoré de la Grand-Croix et nommé Grand Prieur de la Lieutenance pour la l'Italie Sicile (Locumtenentia pro Italia Sicilia) du même ordre de chevalerie.

Selon certaines rumeurs, le président Pertini aurait même demandé son avis au président du Sénat, Francesco Cossiga (professeur de droit constitutionnel) sur la possibilité de nommer Pappalardo Sénateur à vie de la République italienne[4]. Ces consultations, cependant, furent interrompues par le véto du Secrétariat d'État du Vatican, à la suite de quoi Pertini opta pour qu’on lui concédât la plus haute distinction civile de la République italienne, c’est-à-dire la Grand-Croix OMRI pour ses mérites dans la lutte contre le crime organisé.

Notes et références

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  1. a et b « Le cardinal Salvatore Pappalardo », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b (it) « Da Ernesto Ruffini a Pappalardo quei porporati nella storia della città », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )
  3. Charlotte Moge, « Du discours d'opposition au consensus politique : parcours de l'institutionnalisation de la rhétorique antimafia des années 1980 à nos jours », Cahiers du CELEC, Université Jean Monnet,‎ (lire en ligne)
  4. « Senatori a vita, ipotesi De Rita con Veronesi e Armani », paru dans le Corriere della Sera du 5 janvier 2010

Article connexe

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Liens externes

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