Sofia Okounevska
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Софія Атанасівна Окуневська-Морачевська |
Nom de naissance |
Софія Атанасівна Окуневська |
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Conjoint |
Vatslav Damian Moratchevski (d) |
Sofia Okounevska (en ukrainien : Софія Окуневська, en allemand : Sofia Okunewska), née le et morte le , était une physicienne, éducatrice, féministe et intellectuelle ukrainienne. Elle est la première femme de Galicie à recevoir un diplôme secondaire et à accéder ainsi à une éducation universitaire[1]. Elle est aussi la première docteure en médecine et la première physicienne d'Autriche-Hongrie[1],[2],[3]. Elle est pionnière dans l'utilisation de la radiothérapie en oncologie en Galicie et en Autriche-Hongrie[4]. Elle organise des cours pour des infirmières militaires et des sages femmes, co-fonde le premier syndicat médical, et compile un dictionnaire du jargon médical ukrainien. En plus de son activité à Lviv, elle travaille également en Suisse, en Tchéquie, et dans les camps autrichiens durant la Première Guerre mondiale.
Okounevska est une activiste publique et une figure importante du mouvement féministe en Galicie et en Autriche-Hongrie. Elle écrit également, notamment dans l'almanach Premier courroux (Перший вінок), dans lequel elle publié une histoire à propose de la vie urbaine intitulée Sable. Sable! (Пісок. Пісок!), ainsi que Les liens familiaux dans les chansons et les cérémonies de mariage (Родинна неволя в піснях і обрядах весільних). Elle vit à Lviv durants ses dernières années, où elle dirige un petit cabinet médical. Okenouvska (Okounevska) meurt à l'hôpital d'un appendicite purulant, et est enterré au cimetière de Lytchakiv.
Jeunesse et éducation
[modifier | modifier le code]Okenouvska naît le 12 mai 1865 dans le village de Dovjanka, près de Ternopil[1],[2],[5], d'Atanas Daniilovitch Okounevsky et de Karolina Loutchakovska[4]. Sa mère meurt en 1870, et dès lors, elle est élevée par sa tante Teophilie Okounevska-Ozarkevitch[1]. Elle rencontre ainsi sa cousine, l'écrivaine Natalia Kobrynska[3].
En 1884, Okounevsja obtient la permission de passer les examens du secondaire, et en 1885, elle les réussit brillament à l'Académie secondaire de Lviv, provoquant d'importantes réactions à travers la Galicie[4],[6].
Comme les femmes n'avaient pas le droit d'étudier à l'université en Autriche-Hongrie, elle et sa cousine s'inscrirent dans une université suisse[7]. Kobrynska étudie l'économie, tandis qu'Okounevska suit le cursus de médecine de l'Université de Zurich, qu'elle complète en janvier 1836, devenant la première docteure d'Autriche-Hongrie et la première médecin de Galicie[1].
À Zurich, Okounevska rencontre vatslav Moratchevski, un étudiant varsovien, connu pour ses opinions pro-ukrainiennes, et, en 1890, ils se marient[8]. En février 1896, Okounevska-Moratchevska donne naissance à leur fils Iouri[6]. La même année, elle publie sa thèse sur les changements dans le sang sous l'influence de l'anémie, ce qui lui permet d'obtenir son doctorat en médecine de l'université de Zurich[3]. Elle devient alors la première médecin ukrainienne, et la première médecin de l'ancienne Autriche.
Mouvement féministe et autres activités
[modifier | modifier le code]Sofia Okounevska est une pianiste exceptionnelle, et lorsqu'elle rencontre Olha Kobylianska, la soeur de sa professeur du secondaire Julian Kobylianski, elle la fascine. Les deux femmes deviennent amis à vie[9].
Sofia, ainsi que ses deux amis Kobrynska et Kobylianska, contribue activement au développement du mouvement des femmes en Galicie et en Bucovine. Elle est une adepte passionnée des longues promenades dans la nature, de l'équitation, du ski, de l'alpinisme, et d'autres pratiques sportives activement promues par les hommes à l'époque[3].
En 1887, elle publie sous le pseudonyme Yerina la nouvelle socio-psychologique Sable. Sable! ainsi que l'étude scientifique L'esclavage domestique dans les chansons et les cérémonies de mariage, dans le premier almanach de femmes de Galicie, Premier courroux[3].
Carrière
[modifier | modifier le code]En janvier 1896, elle devient docteure et rentre en Galicie avec son mari[10]. Elle ne trouve pas immédiatement d'emploi en Galicie car le gouvernement autrichien ne reconnaît pas les diplômes étrangers. En 1898, elle donne naissance à sa fille Eva[5].
En mars 1900, le Sénat de l'Université Jagellon à Cracovie reconnaît leurs diplômes, mais ils ne parviennent pas à trouver de travail. Vatslav s'en va à Karlsbad, où il ouvre son cabinet privé, et sa femme reste à Lviv avec ses enfants[3]. Sofia Okounevska-Moratchevska commence à travailler dans la Clique du Peuple, fondée par son cousin le docteur Yevhen Ozarkevitch en 1903. Elle choisit d'exercer la gynécologie et devient ainsi la première gynécologue de la région[4]. Au sein de la clinique, elle organise des cours pour les infirmières et les sage-femmes, compile un dictionnaire du jargon médical ukrainien, et aide à la création de la Commission médicale, le premier syndicat de médecins[5],[11]. Elle est la première oncologiste de Galicie et d'Autriche-Hongrie à utiliser la radiothérapie pour traiter le cancer[4],[12].
Elle est membre à part entière de la Société scientifique Chevtchenko, travaillant activement dans sa section mathématiques-naturalisme-médecine. Ses recherches sur l'osmose, sur la pression osmotique des érythrocytes, sont publiées dans la collection médicale de la société. Elle fonde une école pour gynécologues-obstétriciens à Lviv, étant indignée et attristée du taux de mortalité infantile de galicie, le plus haut d'Europe[3].
Durant la Première Guerre mondiale, elle offre de l'aide médicale aux ukrainiens dans les camps autrichiens[13]. Après la guerre, elle divorce officiellement de Vatslav[1]. Quelques mois plus tard, en 1919, sa fille Eva se suicide, cette tragédie ayant été causée par les conflits au sein de la famille Moratchevski[3]. Eva étudiait en Suisse et aurait pu devenir la première architecte ukrainienne[14].
Sofia déménage à Lvlv, dans la maison acheté par André Cheptytsky pour l'artiste Oleksa Novakivskyi, et elle y offre de l'aide médicale privée. La maison fait face à la Cathédrale Saint-Georges de Lviv. La seule consolation de Sofia est son fils Iouri. Elle vit avec lui, sa femme, et leur petite fille jusqu'en 1925, date à laquelle le couple déménage[1].
Elle passe ses dernières annés à Lviv, où elle garde un petit cabinet médical. Okounevska reste socialement active jusqu'à la fin de ses jours. Elle assiste à des réunions de l'organisation féminine Société ukrainienne des femmes hautement éduquées, établie à Lviv en 1924 sous la direction d'Olena Stepaniv[3].
Elle décède à l'hôpital d'une appendicite sévère le 24 février 1926. Elle est enterrée au cimetière de Lytchakiv. Plus tard sont enterrés son fils Iouri, sa fille Eva, son mari Vatslav et sa petite-fille Sofia dans le même caveau[1],[3].
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sofia Okunevska » (voir la liste des auteurs).
- (uk) « Софія Окуневська-Морачевська: перша жінка-лікар Австро-Угорщини - ilvivyanyn.com », (consulté le )
- « Okunevska-Moraczewska, Sofiia », sur www.encyclopediaofukraine.com (consulté le )
- (uk) УІНП, « 1865 – народилася Софія Окуневська-Морачевська, перша жінка-лікар в Австро-Угорщині », sur УІНП (consulté le )
- (uk) « Софія Окуневська: перша українська жінка-лікарка гінеколог. », sur Українки, (consulté le )
- « ОКУНЕВСЬКА-МОРАЧЕВСЬКА СОФІЯ », sur resource.history.org.ua (consulté le )
- (uk) Дати і події, 2015, перше півріччя : календар знамен, Київ, Національна парламентська бібліотека України, , 123-126 p. (ISSN 2306-3505)
- (uk) « Софія Окуневська-Морачевська - Відомі львів'яни - ТРК ПЕРШИЙ ЗАХІДНИЙ », sur Перший західний, (consulté le )
- (uk) Gazeta.ua, « "Переконувала мене писати не по-німецьки, а для свого народу – по-українськи" », sur Gazeta.ua, (consulté le )
- « Перша лікарка Австро-Угорщини - Історія - Український тиждень, Тиждень.ua », sur web.archive.org, (consulté le )
- (uk) Олександр Кіцера, « Софія Окуневська-Морачевська », Proceedings of the Shevchenko Scientific Society in the field of medicine, vol. 42, , p. 169-178
- Марися Тишкевич, « "Свята Софія" – лікарка Буковини й Галичини », sur Український інтерес, (consulté le )
- (uk) « Ми з України: Софія Окуневська — перша жінка-лікарка в Австро-Угорщині », sur vogue.ua, (consulté le )
- Ent︠s︡yklopedii︠a︡ suchasnoï Ukraïny, Koordynat︠s︡iĭne bi︠u︡ro Ent︠s︡yklopediï Suchasnoï Ukraïny NAN Ukraïny, (ISBN 978-966-02-2074-4, 978-966-02-2075-1 et 978-966-02-2681-4, OCLC ocm50076331, lire en ligne)
- (uk) УІНП, « 1865 – народилася Софія Окуневська-Морачевська, перша жінка-лікар в Австро-Угорщині », sur УІНП (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Вознюк В. О. Велич і сила Софії Окуневської / В. Вознюк // Вознюк В. О. До джерел культури Буковини. — Чернівці, 2002. — С. 53—65; Буковина. — 2000. — 24 травня (№ 138). — С. 1, 3.
- Вознюк В. О. Видатна подруга видатної письменниці: [Софія Окуневська-Марачевська та Ольга Кобилянська] / Володимир Вознюк // Доба. — 2003. — 28 жовтня (ч. 48). — С. 4.
- Врублевська В. В. Шарітка з Рунгу: Біографічний роман про Ольгу Кобилянську. — К. : ВЦ «Академія», 2007. — 512 с. — (Автографи часу).
- Гусар Ю. С.. Видатна подруга видатної письменниці: [Про Софію Окуневську-Морачевську] / Юхим Гусар // Буковинське віче.- 2010. — 7 травня (№ 33). — С. 3.
- Лікар Софія Окуневська (1865—1926 рр.) // Кобилянський С. Д. Історія медицини Буковини: цифри і факти / С. Д. Кобилянський, В. П. Пішак, Б. Я. Дробніс. — Чернівці, 1999. — С. 68.
- Огуй О. Д. Окуневська-Морачевська Софія Archived 2016-10-19 at the Wayback Machine // Енциклопедія історії України : у 10 т. / редкол.: В. А. Смолій (голова) та ін. ; Інститут історії України НАН України. — Київ : Наукова думка, 2010. — Т. 7 : Мл — О. — С. 560. — 728 с. : іл. — (ISBN 978-966-00-1061-1).
- [Окуневська-Марочевська] // Українська Радянська Енциклопедія (УРЕ). — Київ: Головна редакція української радянської енциклопедії, 1982. — С. 519.
- 12 травня — 145 років від дня народження першої жінки-лікаря, доктора медицини Софії-Окуневської-Марачевської (1865—1926) // Пам'ятаймо! (Знаменні та пам'ятні дати Буковини в 2010 р.): бібліографічний покажчик.- Чернівці: Книги — ХХІ, 2009. — С. 170—171.
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :