Aller au contenu

Sous le joug

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sous le joug turc (Pod igoto)
Roman de la vie des Bulgares à la veille de leur libération
Auteur Ivan Vazov
Pays Drapeau de la Bulgarie Bulgarie
Genre Roman historique
Version originale
Langue Bulgare
Titre Под игото
Lieu de parution Sofia
Date de parution 1889 - 1890
Version française
Traducteur V. Andreev
Lieu de parution Paris
Date de parution 1897

Sous le joug (en bulgare : Под игото) est un roman historique écrit par l’écrivain bulgare Ivan Vazov (1850 - 1921). Il s'agit, en outre, du premier grand roman national écrit par un auteur bulgare [1]. L'ouvrage a été rédigé en 1888 par Vazov, alors en exil à Odessa (à l'époque dans l'Empire russe), puis transporté en Bulgarie par la voie de la valise diplomatique impériale russe.

« Publié d'abord dans les trois premiers volumes du Glossaire de folklore, science et lettres (Сборникъ за Народни Умотворения, Наука и Книжнина) (1889 - 1890), il est traduit en anglais en 1894 avant même son édition séparée en Bulgarie et suscite l'intérêt des lecteurs anglais » [2].

Le roman, considéré comme l'équivalent bulgare de Guerre et Paix de Léon Tolstoï, a valu à Ivan Vazov d’être surnommé « le patriarche de la littérature bulgare » . Imprégné de littérature française, il dira lui-même : « Lorsque j'ai entrepris d’écrire mon roman, à Odessa, j'avais l’idée de composer quelque chose de semblable aux Misérables de Victor Hugo » [3].

Sous le joug est également « une des œuvres les plus traduites de la littérature bulgare », publié dans plus de trente langues et comptant de nombreuses rééditions et retraductions [4]. La première version française a été publiée à Paris en 1897.

Présentation de l'œuvre

[modifier | modifier le code]

L'action se situe en Bulgarie, dans les années 1870, à la veille de l' insurrection nationale (1876) qui va conduire à la Guerre russo-turque de 1877-1878 et à la libération de la Bulgarie de l'occupation qu'exerçait l'Empire ottoman depuis près de cinq siècles. Le roman - bien qu'œuvre de fiction - s'inspire étroitement des faits historiques survenus à l'époque.

La tranquillité d'un village bulgare, sous le joug ottoman n'est qu'apparente. En réalité, la population se prépare activement à se soulever contre l'occupant. Les gens éduqués désirent vivement le changement qui leur permettrait de retrouver leur liberté. Leur enthousiasme est énorme mais la réussite de l'insurrection est au-delà de leurs faibles forces. L'armée ottomane va écraser la révolte et la noyer dans le sang. Des tueries massives provoqueront l'indignation de l' Europe et l'intervention armée de la Russie contre l'Empire ottoman permettra à la Bulgarie de redevenir un État autonome.

Personnages

[modifier | modifier le code]
  • Ivan Kralich (Иван Краличът) / Boïtcho Ognianov (Бойчо Огнянов) : révolutionnaire bulgare en lutte contre l'Empire ottoman, Ivan Kralich réussit à s’échapper de la forteresse où il était enfermé à Diyarbakır, en Anatolie et à revenir en Bulgarie, dans la petite ville de Bela Cherkva (Бяла черква, L'église blanche) [5]. En s’intégrant progressivement à la population locale, et sous le nom d'emprunt de Boïtcho Ognianov, il veut réaliser son objectif qui est de mener à une insurrection nationale et de libérer la Bulgarie de la domination turque. Le soulèvement a lieu, entraînant dans une mort tragique les principaux chefs de l'insurrection.
  • Rada Gozpojina (Рада Госпожина), orpheline depuis sa plus jeune enfance, est éduquée comme novice au couvent de Bela Cherkva, sous la direction despotique de Sœur Hajji Rovoama (Госпожа Хаджи Ровоама). Elle est institutrice à l’école du village, lorsqu'elle rencontre Boïtcho Ognianov. L'amour déclaré d' Ognianov qui lui a par ailleurs révélé son activité rebelle, décide la jeune fille à quitter son village pour la ville voisine de Klissoura où elle finit par le retrouver.

À la fin du roman, Rada et Boïtcho meurent héroïquement dans un dernier combat contre les Turcs.

Éditions françaises

[modifier | modifier le code]
  • Ivan Vazov, Sous le joug turc (Pod igoto) - Roman de la vie des Bulgares à la veille de leur libération (trad. V. Andreev, préf. Louis Léger - Professeur au Collège de France), Imprimerie Henri Jouve, Paris, 1897
  • Ivan Vazov, Sous le joug (trad. Stoian Tsonev, Sonia Pentcheva et Violeta Ionova, introd. André Mazon), Club bibliophile de France, Paris, 1957 (en deux volumes)
  • Ivan Vazov, Sous le joug (trad. Roger Bernard, Nadia Christophorov), Publications Orientalistes de France, Paris, 1976
  • Ivan Vazov, Sous le joug (trad. Marie Vrinat-Nikolov), Fayard, Paris, 2007

Adaptations au cinéma

[modifier | modifier le code]

Le roman d'Ivan Vazov a fait l'objet de deux adaptations au cinéma :

  • 1952 : Sous le Joug (Под игото) de Dako Dakovski [6]. Sylvie Vartan, alors âgée de sept ans, joue dans ce film le rôle d'une jeune écolière soumise à une interrogation au fort enjeu patriotique lors d'un examen public de fin d’année [7].
  • 1990 : Sous le Joug (Под игото) de Yanko Yankov. Production en neuf épisodes pour la télévision bulgare [8].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Voir : Svetla Moussakova, Le miroir identitaire - Histoire de la construction culturelle de l'Europe - Transferts et politiques culturels en Bulgarie, Presses Sorbonne Nouvelle, Paris, 2007, p. 216
  2. Vălčev Veličko. Ivan Vazov et les traditions démocratiques dans la littérature bulgare. In: Revue des études slaves, tome 60, fascicule 2, 1988. Tome 60, fascicule 2, p. 469
  3. Voir : Marie Vrinat-Nikolov, Retraduire Vazov : "l'orientalité du texte", Paris, Translittérature n° 31, été 2006, 35-37
  4. Éléna Guéorguiéva-Steenhoute, Effets de l’homogénéisation sur la complexité du langage romanesque en traduction : le cas de Sous le joug d’Ivan Vazov, Palimpsestes - Revue de traduction, No 26, octobre 2013
  5. Le modèle pour cette petite ville est Sopot (Сопот), ville natale d'Ivan Vazov, située dans la célèbre Vallee des roses
  6. Voir : Descriptif du film Pod Igoto sur IMDb. Dako Dakovski (1919 - 1962) est un metteur en scène bulgare qui a dirigé cinq films entre 1952 et 1962, principalement sur les thèmes de la paysannerie bulgare et des efforts de la Bulgarie pour conquérir et maintenir sa liberté. Voir : Biographie de Dako Dakovski sur IMDb
  7. La scène dans laquelle apparaît la jeune actrice débute à la 16e minute du film et correspond au chapitre 11, 1re partie, du roman
  8. Yanko Yankov (1924 - 1989) est un scénariste et metteur en scène bulgare qui a dirigé neuf films entre 1956 et 1989. Voir : Biographie de Yanko Yankov sur IMDb

Liens externes

[modifier | modifier le code]