Aller au contenu

Une jeunesse allemande (film)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Une jeunesse allemande

Réalisation Jean-Gabriel Périot
Scénario Jean-Gabriel Périot
Acteurs principaux
Sociétés de production Local Films
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Documentaire
Durée 93 minutes
Sortie 2015

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Une jeunesse allemande est un documentaire français réalisé par Jean-Gabriel Périot sorti en 2015. C'est le premier long métrage du réalisateur.

Le film retrace chronologiquement l'histoire de la Fraction armée rouge (Rote Armee Fraktion[1]), de la genèse de l'organisation d'extrême-gauche à la mort de ses principaux protagonistes en prison, et la réception de ses actions terroristes dans l'Allemagne de l'Ouest des années 1970.

Construit à partir d'archives visuelles et sonores, il juxtapose la production cinématographique et idéologique des futurs membres de la Fraction armée rouge avec les images télévisuelles de l'époque offrant ainsi un tableau inédit et saisissant de cette aventure tragique.

C'est au terme d'un long travail de recherche de huit à neuf ans que le projet a pu prendre forme[2]. La chronologie détaillée établie par le réalisateur permet de mesurer l'ampleur de cette recherche archivistique[3].

Les parcours d'Ulrike Meinhof[4], d'Andreas Baader, d'Holger Meins, de Gudrun Ensslin et de l'avocat Horst Mahler sont présentés à travers la documentation visuelle et sonore des fondateurs du groupe surnommé "la bande à Baader" ou "groupe Baader-Meinhof". À partir de cette documentation originale et souvent inédite, Jean-Gabriel Périot retrace le basculement qui s'opère dans le groupe vers la violence révolutionnaire et son impact sur la société allemande. C'est l'histoire d'une jeunesse qui commence son périple contestataire dans les années 1960 en rejetant le passé d'une Allemagne qui n'a pas engagée officiellement de dénazification et le termine à la fin des années 1970 dans les prisons de l'État fédéral après avoir commis une série d'attentats meurtriers.

Sans jamais prendre parti, Jean-Gabriel Périot aborde de manière frontale la question de la violence politique en tentant de décrypter les possibilités de l'action révolutionnaire pendant les douze années de plomb (1965-1977) de la République Fédérale Allemande[5].

Fiche technique

[modifier | modifier le code]
  • Titre : Une jeunesse allemande
  • Sous-titre du synopsis : Fraction armée rouge, Allemagne de l'Ouest, 1965-1977. Une histoire d'images et de violences.
  • Variante du sous-titre : Allemagne 1965-1977, de la bataille des images à la lutte armée
  • Scénario, montage et réalisation : Jean-Gabriel Périot
  • Conseillers écriture : Pierre Hodgson, Anne Steiner, Nicole Brenez, Anne Paschetta
  • Directrice de production et documentation : Emmanuelle Koenig
  • Première assistante montage : Avril Besson
  • Auxiliaire montage : Malak Maatoug
  • Auxiliaires réalisation : Charly Fevre, Marine Aielo
  • Montage son : Etienne Curchod
  • Mixage : Laure Arto-Toulot
  • Musique originale : Alan Mumenthaler, Xavier Thibault
  • Coordinateur de post production : Kévin Rousseau
  • Production : Local Films, Nicolas Brevière
  • Coproduction : Alina film (Suisse), Blinker filmproduktion (Allemagne)
  • SOFICA : Indéfilms 3
  • Distribution : UFO distribution
  • Langue : allemand, français
  • Pays d'origine : Drapeau de la France France
  • Format : couleur, 5.1, allemand, sous-titres français
  • Genre : documentaire
  • Durée : 93 minutes
  • Date de sortie : Drapeau de la France France :

Distribution

[modifier | modifier le code]

Par ordre d'apparition à l'écran :

  1. Adolf Hitler[6], führer du 3e Reich
  2. Ulrike Meinhof[7], journaliste
  3. Alexander Kluge, réalisateur
  4. Willy Brandt, maire de Berlin inaugurant l'Académie allemande du film et de la télévision de Berlin (DFFB)
  5. Holger Meins, étudiant de cinéma à la DFFB
  6. Horst Mahler, avocat
  7. Andreas Baader, étudiant, journaliste
  8. Gudrun Ensslin[7], étudiante, actrice
  9. Chah d'Iran en visite à Berlin-Ouest.
  10. Benno Ohnesorg, étudiant tué lors d'une manifestation contre la venue du Chah
  11. Fritz Teufel, étudiant en détention après la manifestation contre le Chah
  12. Rudi Dutschke, sociologue
  13. Thorwald Proll, ancien étudiant, et Horst Söhnlein, acteur, arrêtés avec Gudrun Ensslin et Andreas Baader pour l'incendie de deux grands magasins.
  14. Klaus Lemke, réalisateur
  15. Rudolf Angstein, fondateur du magazine Der Spiegel
  16. J. Seifert, politologue
  17. Heinrich Böll, écrivain
  18. Carl Raspe
  19. Astrid Proll
  20. Helmut Schmidt, Chancelier fédéral d'Allemagne
  21. Hanns-Martin Schleyer, représentant du patronat allemand
  22. Helmut Kohl, Chancelier fédéral d'Allemagne
  23. Carl-Dieter Spranger, homme politique allemand
  24. Franz Josef Strauß, ministre-président de Bavière
  25. Rainer Werner Fassbinder[6], réalisateur
  26. Lilo Pempeit, mère de Fassbinder faisant une référence à « un Führer[6] doux et gentil. »

Développement

[modifier | modifier le code]

Réalisé par Jean-Gabriel Périot, le film est produit par Nicolas Brevière de Local Films en France et coproduit par David Epiney et Eugenia Mumenthaler d'Alina Film en Suisse et Meike Martens de Blinker Filmproduktion en Allemagne.

Le réalisateur inclut des extraits :

Il n'y a pas de voix off[1] : les images et citations par les protagonistes parlent d'elles-mêmes.

Distinctions

[modifier | modifier le code]

Nominations

[modifier | modifier le code]

Récompenses

[modifier | modifier le code]

Au début du film, on entend la voix de Jean-Luc Godard[9],[6] s'interrogeant sur le cinéma allemand.

Le film est construit en deux parties :

  • La première, qui occupe les deux tiers du film, se concentre sur l'Allemagne des années 1965-1970, le mouvement des étudiants contestataires et les trajectoires sociales ou artistiques des futurs protagonistes de la lutte armée.
  • Dans la seconde partie, l'action de la RAF des années 1970-1977 est présentée par l'État que l'organisation combat et par les médias de l'époque.

Les deux parties se succèdent « sans contrepoint »[2].

A la fin du film pour répondre à Godard, Jean-Gabriel Périot monte dans son documentaire un extrait du segment de Rainer Werner Fassbinder dans L'Allemagne en automne où Rainer annonce la mort des leaders de la RAF dans le quartier de haute sécurité de Stuttgart-Stammheim puis conclut sur le dialogue avec sa mère invoquant le 3e Reich[6],[9] au sujet de l'application de la démocratie aux terroristes.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Jacques Mandelbaum, « « Une jeunesse allemande » : de la révolte à la terreur », sur Le Monde, (consulté le ).
  2. a et b « Interview Jean-Gabriel Périot - Une jeunesse allemande (2015) », sur Dailymotion, (consulté le ).
  3. « Une jeunesse allemande. Un projet de long métrage documentaire de Jean-Gabriel Périot », sur Monoquini, (consulté le ).
  4. a et b AFP, « Berlinale: "Une jeunesse allemande", plongée au cœur de la Fraction Armée Rouge », sur L'Express, (consulté le ).
  5. Jacobs Bidhan, « Jean-Gabriel Périot – « Une jeunesse allemande » », sur Culturopoing, (consulté le ).
  6. a b c d e et f Floch 2015.
  7. a et b Carole Milleliri, « Une jeunesse allemande : du rêve au cauchemar », sur Les écrans terribles, (consulté le ) : « Une jeunesse allemande interroge, bouscule, bouleverse, révélant au passage le rôle crucial des femmes (Meinhof, Enslinn) dans ce mouvement radical, dont les enjeux résonnent aujourd'hui avec force. ».
  8. a b c et d Théo Ribeton, « Une jeunesse allemande », sur Les Inrocks, (consulté le ) : « Une jeunesse… est particulièrement beau par sa manière de pister la figure d'Ulrike Meinhof qui semble appartenir à tous les mondes dépeints par le film, révélée dans le calme dialectique des débats télévisés, reparaissant à peine plus tard dans le chaos des guerillas. ».
  9. a b c et d « Une jeunesse allemande », sur Arte, (consulté le ).
  10. (en) LBB, « Panorama Dokumente: 18 Documentaries Complete the Line-up of Panorama 2015 », sur Berlinale, (consulté le ) : « Panorama Dokumente will open with the world premiere of the French-Swiss-German co-production Une jeunesse allemande (A German Youth) by Jean-Gabriel Périot ».
  11. « Meilleur Film Documentaire », sur Académie des César, (consulté le ).
  12. « Deuxième édition du Festival des Busters », sur Just Focus, (consulté le ) : « L'hommage à un cinéma : le Cinéma Allemand ».
  13. « Les Palmarès depuis 1979 : Prix International de la SCAM », sur Cinéma du réel, (consulté le ) : « Une jeunesse allemande de Jean-Gabriel Périot (France/Suisse/Allemagne) ».
  14. « Palmarès 2015 : Cinéma Suisse », sur Visions du réel, (consulté le ) : « prix du jury SSA/Suissimage. Long métrage suisse le plus innovant, toutes sections compétitives confondues ».
  15. (en + es) « Une jeunesse allemande », sur BAFICI, (consulté le ).
  16. (en) « Docaviv 2015 Winners Announced : International Competition Winners », sur DocAviv, (consulté le ) : « Special Jury Mention: A German Youth directed by Jean-Gabriel Périot ».
  17. (en) « Documentary competition », sur GAIFF, (consulté le ) : « Silver Apricot: A German Youth ».
  18. (en) « List of Winners for GIFF 2015 », sur GIFF, (consulté le ) : « Mention International Documentary Feature: A German Youth / Un Jeunesse Allemande ».
  19. « Palmarès du prix du documentaire historique 2015 », sur Les rendez-vous de l'histoire, (consulté le ).
  20. « De l'art aux attentats : consécration de Jean-Gabriel Périot à Bratislava », sur Profession spectacle, (consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]