Chronologie de Lyon sous la Révolution
Cet article propose une chronologie détaillée des évènements se déroulant à Lyon ou impactant la ville en rapport avec la période révolutionnaire. Il mentionne également les événements nationaux qui impactent la ville par leur importance. Ces derniers sont notés en vert.
1787
[modifier | modifier le code]En février et mars, Le ministre Calonne réunit une Assemblée des notables pour tenter de résoudre la crise financière. Elle échoue a trouver des solutions.[v 1]
Réunie à partir du 22 février, cette assemblée ne comprend qu'un lyonnais, Tolozan de Motfort[e 1].
Le 16 juillet, le parlement de Paris en appelle aux États généraux.[v 1]
1788
[modifier | modifier le code]Le 21 janvier, une lettre de cachet demandée par Antoine de Malvin de Montazet, François Bonjour[1], curé de Fareins, est arrêté et les Fareinistes sont dispersés[e 1].
En mars, devant l'état de misère des ouvriers lyonnais, Louis XVI engage le consulat à avancer 300000 livres pour soutenir l'approvisionnement des nécessiteux. En contre-partie, il fait don pour 20 ans à la ville des droits qu'ils perçoit sur les aspirants à la maîtrise[e 1].
Le 2 mai, l'archevêque Montazet décède à Paris[e 1].
Des troubles ont lieu à Grenoble, avec la journée des Tuiles, durant les mois de mai et juin.[v 1]
Le 8 août, le roi Louis XVI convoque les États généraux pour le 1er mai 1789.[v 1]
Le 30 août, le consulat pose la première pierre du futur pont de l'Archevêché, achevé en 1808[e 2].
Septembre 1788 : annonce des États généraux[e 2].
Le 8 octobre, M. de Castellas, doyen de l'église, comte de Lyon, prend possession de l'archevêché au nom du nouvel évêque, Yves-Alexandre de Marbeuf. Ce dernier, restant à la cour du roi, envoie une lettre pastorale exhortant ses fidèles lyonnais à secourir les ouvriers sans travail[e 2].
M. Tolozan de Montfort envoie un mémoire en décembre s'appuyant sur les derniers états généraux pour réclamer que ce soit le consulat qui organise la préparation, les élections des députés, tout en se réservant la moitié de ces derniers. Il demande également que ce soit le consulat qui rédige les cahiers de doléances[e 2].
En décembre, l'hiver est très rigoureux et des ateliers de charité sont établis dans les cinq élections de la généralité de Lyon, avec des distributions de riz[e 2].
1789
[modifier | modifier le code]Janvier 1789
[modifier | modifier le code]En janvier, l'hiver est très rigoureux et le premier redoux provoque une débâcle des glaces sur le Rhône[e 2].
Le 12 janvier, la première assemblée des citoyens se réunit dans le réfectoire des Carmes des Terreaux. Les trois cents personnes qui se réunissent rédigent des propositions pour les Cahiers de doléances, et surtout les modalités d'élection des députés, dans l'idée d'empêcher le Consulat de confisquer les élections à son profit[e 2].
Le 15 janvier, l'assemblée se réunit pour la deuxième fois aux Carmes, et l'assemblée, prenant conscience de la hardiesse de certaines de ses propositions, insiste sur le fait que seule l'assemblée du Tiers état décide en dernier ressort[e 3].
Le 17 janvier, la débâcle des glaces commence sur la Saône, et le pont de Serin est emporté[e 3].
Les propositions de l'assemblée des citoyens est critiquée dans une requête remise au consulat le 17 janvier. Il est reproché un cens trop élevé, la division de Lyon en six arrondissement et l'exclusion du consulat. Ce dernier, trop heureux de cette protestation s'empresse de d'interdire les assemblées particulières en attendant les lettres officielles de convocation[e 3].
Malgré l’interdiction du consulat deux jours plus tôt, les membres de l'assemblée des citoyens se réunissent à nouveau aux carmes, mais sans acter quoi que ce soit[e 3].
Le 22, le consulat provoque une assemblée des notables où Tolozan de Montfort lit le mémoire qui défend sa prétention à contrôler les élections des députés. Il la défend devant l'assemblée et lui fait voter une adresse au roi pour le remercier de la convocation des États généraux[e 3].
Le 28 janvier est lue dans les églises lors des offices la lettre de carême d'Yves Alexandre de Marbeuf dans laquelle il fustige la « subversion générale menaçant toutes les institutions du royaume ». Cette opposition aux volontés réformatrice est très mal reçue par de nombreuses personnes et de nombreuses réactions vives surviennent. L'archevêque craint alors de venir sur Lyon[e 3].
Février 1789
[modifier | modifier le code]Le 10 février, une brochure est éditée et diffusée qui s'attaque à nouveau à la prétention du consulat de contrôler la désignation des députés[e 3].
Le 13 arrivent les lettres royales convoquant officiellement les État généraux et détaillant les modalités d'élection. Les polémiques s'arrêtent et un débat électoral s'engage[e 3].
La convocation pour l'assemblée générale élisant les députés est publiée, fixant la date du 14 mars. Une polémique s'engage pour la répartition des électeurs entre la ville et le plat pays[e 3].
Entre le 25 et le 28, les 68 assemblées partielles se réunissent et élisent les membres de l'assemblée générale ; 42 d'entre elles sont des assemblées de corporation. La réunion de la grande fabrique à lieu à la cathédrale Saint-Jean et comme tout le monde a le droit de s'exprimer, la participation électorale est forte et les 34 élus sont tous des ouvriers, en grande partie des meneurs de la révolte de 1786. Le meneur de ce groupe est Denis Monnet[e 3].
Mars 1789
[modifier | modifier le code]Au début du mois, les marchands-fabricants en soie, exclus complètement de la députation lors du vote du 28 février, proteste et demande de disposer d'une députation à part. Tolozan de Montfort, envoie une lettre à Necker qui constate la validité du vote mais la déplore. Necker refuse de créer une exception pour les marchands-fabricants[e 3].
A partir du 14 mars, l'assemblée générale des trois ordres se réunit à l'église des Cordeliers et est présidée par le lieutenant général Laurent Basset[2], assisté de l'avocat en la sénéchaussée Pierre-Thomas Rambaud et un greffier nommé Fléchet. L'assemblée est composée de 300 représentants de la noblesse, de 317 représentants du clergé et de 350 du Tiers état, répartis en 200 issus du plat pays et 150 de la ville de Lyon. Les discours sont consensuels, la noblesse propose immédiatement de renoncer à ses exemptions fiscales. Il est déicdé que chaque ordre procéderait séparément à la rédaction de ses cahiers de doléances et à l'élection de ses députés[e 3].
Les élus du tiers état se divisent sur le choix des huit députés entre le plat pays et la cité lyonnaise. Après demande officielle à Necker, ce dernier décide le 24 mars que chaque partie élirait quatre députés[e 4].
Avril 1789
[modifier | modifier le code]Tolozan de Montfort est envoyé le 2 avril à Versailles pour obtenir le droit de subventionner les boulangers au sortir de l'hiver pour éviter une flambée des prix du pain. En son absence, le consulat est dirigé par Imbert-Colomès, premier échevin[e 4].
Le 4 avril a lieu la séance de clôture des travaux des assemblées des trois ordres à l'église des Cordeliers. Les cahiers de doléances sont remis au lieutenant général Basset et les députés élus prêtent serment d'exécuter tout ce qui est contenu dans les cahiers[e 4].
mai 1789
[modifier | modifier le code]Les États généraux sont officiellement ouvert par le roi le 5 mai[v 1].
Juin 1789
[modifier | modifier le code]Le 20 juin, prestation du serment du Jeu de paume[v 1].
A la fin du mois, des troubles ont lieu aux barrières d'octrois entre les représentants de la municipalité et des Lyonnais qui accusent cette taxe de renchérir le coût de la vie. Au cours de ces émotions, le mai planté en 1786 devant l'hôtel Tolozan est brûlé[e 4].
Le 29 juin, la nouvelle de la réunion des trois ordres arrive au cercle des Terreaux, lieu de réunion de la bourgeoisie libérale, situé en face du pont Morand. Aussitôt diffusée en ville, elle provoque des scènes de liesse et la foule acclame Necker et le roi[e 4].
Le lendemain 30 juin, le consulat organise pour fêter la nouvelle trois jours d'illumination de l'hôtel de ville et invite les Lyonnais à pavoiser. Un Te Deum est chanté dans la cathédrale de Lyon, organisés par les chanoine-comtes[e 4].
Juillet 1789
[modifier | modifier le code]Les manifestations contre les octrois se renforcent au début du mois, se transformant en émeutes. Entre le 1er et le 3, les barrières sont attaquées et détruites. Imbert-Colomès interdit les attroupements et demandent aux « bons citoyens » de s'enrôler dans des compagnies de volontaires pour maintenir l'ordre. Ces compagnies sont immédiatement nommées les muscadins par la population lyonnaise qui fait référence aux serviteurs des puissants négociants déjà appelés ainsi auparavant[3],[g 2],[e 4].
Le 3, il demande également de l'aide aux dragons de Monsieur stationnés à Vienne et aux Suisses de Sonnenberg de Grenoble[e 4]. L'ensemble des troupes répriment les mouvements de foule, faisant un mort à la porte de Vaise. Ils arrêtent les meneurs[g 2].
Le 5 juillet, l'ordre est revenu, mais pour la première fois, des troupes stationnent dans la cité lyonnaise[e 4].
Le 7 juillet, le présidial rend sa sentence contre les meneurs arrêtés. L'un est condamné à mort et pendu, un autre est condamné aux galères et le troisième à l'exposition et au bannissement[e 4].
Le 9 juillet, le consulat ordonne aux personne qui ont fait entrer des marchandises sans payer l'octroi de se déclarer et de payer. Il décide de procéder à des visites domiciliaires pour trouver les coupables et interdit les attroupements de plus de quatre personnes[e 4].
Demandées par le consulat, des lettre-patentes royales imposant le rétablissement des octrois arrivent à Lyon le 12 juillet[e 5].
Le 14 juillet, la nouvelle du renvoi de Necker arrive à Lyon, provoquant des émotions. Des placards sont affichés, accusant les aristocrates de mener un complot contre la volonté du tiers état et réclament des armes pour défendre ces derniers[e 5].
A Paris, le même jour, le renvoi de Necket provoque la prise de la Bastille. Le lendemain 15 juillet, Necker est rappelé par le roi[v 1].
Pour montrer une volonté d'unité, Imbert-Colomès organise une réunion des trois ordres à l'hôtel de ville le 17 juillet ; qui montre officiellement son respect du roi et de l'assemblée nationale nouvellement constituée. Cette déclaration est appréciée par le roi et l'Assemblée, qui renvoient des déclarations de satisfaction[e 5].
A partir du 20 juillet, début de la Grande Peur à divers endroits en France[v 1].
Le 26, un Te Deum et des prières sont organisés dans toutes les églises de la ville pour célébrer le retour au calme[e 5].
A partir du 27 juillet, la Grande Peur s'empare du Dauphiné. Imbert-Colomès envoie des troupes pour secourir les nobles aggressés et ceux-ci vainquent les brûleurs de château. A leur retour le 30 juillet, ces troupes sont prises à partie à la Guillotière, ils reçoivent des pierres et des tuiles. Ils doivent à leur tour être soutenus par d'autre troupes[e 5].
Août 1789
[modifier | modifier le code]Durant la nuit du 4 août, les députés lyonnais renoncent aux privilèges dont bénéficient leur cité[e 5].
Le 8 août, un nouveau tarif est décidé entre les marchands de soie et les maîtres d'atelier[e 5].
Le 9 août, devant le climat toujours très troublé, le prévôt général de la maréchaussée de Lyon interdit à son tour les rassemblements[e 5].
Le 17 août, les troubles persistent et le consulat décide pour éviter les émeutes de désarmer la population. Les citoyens à qui ont avait confié des armes doivent les rendre[e 5].
Le 25 août, les officiers des dragons de Monsieur prêtent devant le consulat le serment d'être fidèles à la nation, au roi et à la loi[e 5].
Le 26 août, vote de la Déclaration des droits de l'homme[v 1].
Septembre 1789
[modifier | modifier le code]Le 1er septembre naît le Courrier de Lyon, rédigé par Luc-Antoine Champagneux[4],[5],[e 5].
Le 5 septembre, les officiers supérieurs des régiments de dragons de Monsieur et des Suisses de Sonnemberg reçoivent le titre de citoyens de Lyon[e 5].
A la fin du mois, le consulat envoie des délégations auprès des autres villes le long de la saône pour obtenir la libre circulation des grains[e 5].
Octobre 1789
[modifier | modifier le code]Les 5 et 6 octobre, Marche sur versailles pour ramener le roi à Paris[v 1].
Des manifestations ont lieu les 13, 14 et 15 octobre pour réclamer le départ des troupes suisses. Des menaces de mort sont lancées contre Imbert-Colomès[e 6].
Lors d'une réunion du comité des électeurs le 16 octobre, Imbert-Colomès, accompagné des membres du consulat et des officiers de la milice vient et offre sa démission. L'assemblée repousse la démission, ne pouvant pas le remplacer. Certaines personnes proposent toutefois l'instauration d'une municipalité élue. D'autres se plaignent de la place trop importante occupée dans le maintien de l'ordre des volontaires et des soldats étrangers[e 6].
Le 20 octobre, lors d'une réunion du consulat, des officiers de la milice bourgeoise et des officiers subalternes des 28 quartiers, Imbert-Colomès réaffirme la place principale de la milice dans le maintien de l'ordre, les volontaires n'étant que des auxiliaires[e 6].
Le 22 octobre, création d'un société philanthropique avec un bureau central et des commissaires dans chaque quartiers. Elle est alimentée par des dons[e 6].
Le 23 octobre, pour se prémunir du danger des étrangers, rendus responsables des désordres de la ville, un système de visa obligatoire est institué[e 6].
Novembre 1789
[modifier | modifier le code]Durant le mois de novembre, l'approvisionnement en grain connait des difficultés, le consulat multiplie les émissaires pour le faire venir[e 6].
Le 2 novembre, les biens du clergé sont mis à la disposition de la nation[v 1].
Le 10 novembre, le consulat met en application le décret du 6 octobre[6] sur la contribution patriotique[e 6].
Le 20 novembre, Imbert-Colomès lit durant une réunion de la société philanthropique des lettres de Necker annonçant l'envoi par le roi de 25000 livres pour soulager la misère de la fabrique[e 6].
Décembre 1789
[modifier | modifier le code]Le 12 décembre, la société des amis de la Constitution se crée ; il s'agit du deuxième club lyonnais. Elle se réunit maison du concert, place des Cordeliers, comprend une quarantaine de membres et est affiliée à la société des Jacobins de Paris. Surtout composée de bourgeois, elle comprend Vitet, Frossard, Gilibert...[e 6]
Le 14 parait à Lyon le décret sur les municipalités. Il prévoit pour la ville un maire, 20 officiers municipaux, 42 notables, un procureur et son substitut[e 6].
Le 17 décembre, Mathon de la Cour envoie une lettre au roi pour lui proposer de venir s'installer à Lyon. outre le réveil des affaires que l'installation de la cour provoquerait, il ambitionne surtout de soustraire le roi de l'influence de l'Assemblée et du peuple parisien[e 6].
Les 28 et 29 décembre, l'agronome anglais Arthur Young s'arrête à Lyon. Il est frappé par la misère et l'état sinistre des fabriques de soies. Il estime que plus de 20000 personnes sont démunies[e 6].
1790
[modifier | modifier le code]Janvier 1790
[modifier | modifier le code]Le 11 janvier, une assemblée de citoyens lyonnais se réunissent spontanément à l'église des Jacobins pour préparer les élections municipales, et débattre des modalités de votes. La question du taux de la journée de travail, pour définir le cens électoral, est évoqué et l'organisation de la garde nationale également[e 7].
Le lendemain, le 12 janvier, les officiers de la garde bourgeoise donnent leurs démission mais restent en fonction jusqu'à l'élection de la garde nationale. Le même jour, le consulat annonce par voie d'affichage que la valeur retenue pour la journée de travail est de 20 sous, ce qui implique une valeur de 3 livres pour être électeur et 10 livres pour être éligible. Des protestations s'élèvent pour trouver cette valeur trop élevée[e 7].
Publication du décret de la Constituante qui institue le département de Rhône-et-Loire. Il est construit en regroupant à peu près les anciennes provinces de la généralité de Lyon soit le Lyonnais, le Beaujolais et le Forez[e 7].
Le 14 janvier, l'assemblée des citoyens réunie aux Jacobins invite le consulat à réunir les citoyens de chaque quartier pour procéder à l'élection des officiers de la garde nationale. Le lendemain, une délégation de cette assemblée n'obtient qu'une réponse très alambiquée du consulat[e 7].
Après quelques jours de pression, Imbert-Colomès fait placarder l'ordonnance municipale convoquant les citoyens faisant le service du guet de procéder à l'élection des officiers de la garde nationale pour les 26 à 29 janvier[e 7].
Le 27 janvier, Chalier écrit une lettre au journal "Les Révolutions de Paris" où il annonce que « en dépit de sa municipalité aristocratique, Lyon a enfin ses milices organisées en garde nationale ». cependant, Imbert-Colomès ne dissous pas les compagnies de volontaires, surnommées les muscadins, qui sont directement sous ses ordres[e 7].
Février 1790
[modifier | modifier le code]Le 5 février, Imbert-Colomès veut confier la garde de l'arsenal aux volontaires de la garde bourgeoise. La garde nationale refuse et la tension est grande[e 7].
Le 6 février ont lieu officiellement des modifications territoriales entre provinces suite à la création des départements. Trois paroisses du Franc-Lyonnais ont été placés en Bresse, et en échange Caluire et une partie de la Croix-Rousse est intégrée au département de Rhône-et-Loire. Le décret intègre également la commune de la Guillotière à Lyon[e 7].
Le 7 février, Imbert-Colomès tente un coup de force pour prendre l'arsenal. Deux cents volontaire de la garde bourgeoise commandés par le capitaine Coujarod vont pour en prendre possession mais très vite, la foule les entoure et des bagarres éclatent. Cela dégénère lorsque la foule, anticipant la prise des armes par le consulat pille l'arsenal. Les Suisses de Sonnemberg sont appelés en renfort mais la population les retarde en les bombardant de projectiles. La garde nationale parvient à rétablir l'ordre le soir, mais ne peut empêcher la foule d'aller à la demeure d'Imbert-Colomès pour le pendre à une lanterne. Ce dernier doit son salut aux Suisses qui ralentissent l'émeute et à une fuite par les toits[e 8].
Le 8 février, réfugié à Bourg-en-Bresse, Imbert-Colomès envoie sa démission ; les compagnies de la garde bourgeoise sont dissoutes dans les jours qui suivent[e 8].
Le 11 février, à la nouvelle de l'acceptation par le roi du départ d'Imbert-Colomès, une grande cérémonie publique dans une ville illuminée célèbre l'unité des échevins, des officiers et des citoyens[e 8].
Le 12 février, les 33 sections de la garde élisent M. Dervieu de Villars comme commandant en chef[e 8].
Le 16 février, le consulat, sous la pression des députés de la constituante, abaissent le taux de la journée de travail à 10 sous. Il y a alors 4450 citoyens éligibles à Lyon et le nombre d'électeurs augmente considérablement[e 8].
Le 22 février débutent les élections municipales, dans le cadre des sections[e 8].
Le 25, élection du premier maire de Lyon, Palerme de Savy, avec 5500voix sur 5900 votants. Parmi les officiers municipaux élus, il y a de nombreux anciens échevins ; parmi les 42 notables élus, il y a Roland de la Paltière, Vitet, Challier et Pressavin[e 8].
Le 28 février, dans un geste d'apaisement, le commandant des Suisses de Sonnemberg, le lieutenant-colonet de Gugy, publie un pardon officiel vis-à-vis de ceux qui ont tiré sur ses troupes[e 8].
Avril 1790
[modifier | modifier le code]Le 17 avril, l'assignat reçoit cours de monnaie[v 1].
Juillet 1790
[modifier | modifier le code]Le 12 juillet, vote de la Constitution civile du clergé[v 1].
Le 14 juillet, fête de la fédération à Paris[v 1].
Août 1790
[modifier | modifier le code]Le 18 août, rassemblement contre-révolutionnaire au camps de Jalès[v 1].
Décembre 1790
[modifier | modifier le code]Le , l'archevêque Marbeuf fait un discours solennel rappelant fermement que l'autorité sur le clergé ne vient que de lui et du Saint-Siège. Il refuse à nouveau tout serment[a 1].
1791
[modifier | modifier le code]Naissance du journal de la Société populaire des amis de la Constitution avec la parution le 16 janvier du premier numéro, centrés sur la dénonciation de la propagande anti-constitutionnelle[e 9].
Le 17 janvier, un nouvel élément de la réorganisation du pays s'établit avec l'élection des juges de paix dans les douze cantons de Lyon et des alentours[e 9].
Le 27 janvier, le conseil municipal tente de réduire les dépenses pour équilibrer son budget, il décide d'une mesure d'économie de 200000 livres[e 9].
La municipalité tente de réguler la fabrication du pain pour répondre aux difficultés la population. Un comité de panification est désigné par les 32 assemblées primaires le 6 février[e 9].
Le 17 février, constatant que Yves Alexandre de Marbeuf refuse de prêter serment sur la constitution, le directoire du département décide de convoquer les électeurs pour désigner un nouvel évêque. Immédiatement, une bataille de libelles s'engage entre les deux camps catholiques[e 10].
Le 24 février, le club central de la Société populaire des amis de la Constitution obtient des pères de l'Oratoire la possibilité de tenir ses réunions dans la salle des jeux du Grand collège. Le 4 mars, cette société arrête son règlement et établit la liste des 31 clubs qui, dans chaque section[7], veillent à l'exécution des lois et au maintien de la Constitution[e 10]. A cette époque, même ce club avancé n'est pas encore républicain et il s'associe le 25 mars à un Te Deum pour le rétablissement de la santé du roi malade[e 11].
L'élection le 1er mars de l'évêque constitutionnel Adrien Lamourette est immédiatement rejeté par les éléments fidèles à Yves Alexandre de Marbeuf, dont Jacques Linsolas, qui organise immédiatement un clergé parallèle. Le 1er mars 1791, les électeurs du département se réunissent dans la cathédrale Saint-Jean et élisent au titre d'évêque - le titre d'archevêque à été supprimé - Adrien Lamourette, premier évêque constitutionnel de France, issu de la congrégation des Lazaristes. Cette élection a lieu alors que bon nombre de prêtres ont acceptés de prêter serment à la Constitution, et les autorités estiment que l'église se réorganise convenablement[g 3].
Un premier conflit a lieu le 16 mars 1791, dans l'église Saint-Nizier. Un prêtre, Jacques Linsolas prononce un prêche et appelle les fidèles à prier pour « l'archevêque légitime » et non Lamourette. Des militants de la société populaire des amis de la Constitution protestent et en viennent aux mains avec des fidèles d'Yves Alexandre de Marbeuf ; Linsolas est arrêté et relâché quelques semaines plus tard.[e 10].
Le 2 avril, lancement du troisième grand journal d'opinion lyonnais : le « Journal de Lyon », ou « Moniteur du département de Rhône-et-Loire ». Il est publié par Prudhomme, frère de Louis-Marie Prudhomme, et est animé par Carrier et l'abbé Laussel. Il s'impose rapidement comme journal des patriotes face à celui de Mathon de la Cour, « Journal de Lyon et du département de Rhône-et-Loire », monarchiste[e 11].
Le 5 avril, La nouvelle de la mort de Mirabeau arrive à Lyon, la mairie décrète immédiatement un deuil de la ville de huit jours. Le 8, la Société du Concert fait célébrer une messe à l'église de Cordeliers, Nicolas Jolyclerc prononce l'oraison funèbre. Une séance publique est organisée dans l'église le soir et plus de 6000 personnes y assistent[e 11].
En avril, une polémique a lieu autour du journal de Lyon. A la suite d'un article où deux notables sont accusés de spéculer sur les grains, le tribunal de district condamne le journal. Le 26 avril, la société populaire de la section de Saint-Nizier proteste contre cette condamnation[e 11].
Le 1er mai, les octrois sont officiellement abrogés par l'Assemblée nationale[e 10].
Une caisse patriotique est fondée le 2 mai, la caisse de la chapellerie, destinée à changer les assignats de forts montants en assignats de faible montant. Ce symbole de la crise monétaire qui sévit est agravé par le fait que cette même caisse se permet de remettre en circulation les assignats reçus en dépôt[e 11].
Le 4 mai, la Guillotière est réunit à la ville de Lyon dans le cadre de la création du département de Rhône-et-Loire[e 11].
Le 21 mai, un tribunal de commerce et établit à Lyon par décret suite à la loi des 16 et 24 août 1790[e 11].
En mai, la Société des amis de la Constitution reçoit l'évêque Lamourette qui y prononce un discours patriotique[e 12].
Devant la quantité d'affiches ou de lettres traitant du conflit religieux et venant de Marbeuf ou des éléments réfractaires de l'église, La municipalité décide pour le respect du repos public de réutiliser un règlement de 1731 imposant une autorisation des autorités municipales pour la publication de toute déclaration officielle venant de Rome ou d'une personne prétendant mandatée par elle. Marbeuf et ses soutiens sont évidemment les premiers visés[e 12].
Le 31 mai, le conseil municipal publie les délibérations de ses revenus et de ses charges, dressé par M. Champagneux. Il établit que les revenus de la ville s'élèvent à 136000 livres, que ces charges s'élèvent à 700000 livres et que sa dette est de 39 millions de livres. Pour faire face aux dépenses, la ville décide d'augmenter ces recettes en prélevant des centimes additionnels sur les nouvelles impositions[e 12].
Un conflit se dénoue le 9 juin entre le major général de la garde nationale Frachon et la Municipalité. Il lui est reproché de vouloir organiser une unité d'élite séparée du reste de la garde, et la mairie rappelle le principe de l'égalité entre tous les citoyens et qu'aucune unité d'élite ne peut être constituée[e 12].
Le 10 juin, un premier conflit direct a lieu entre la municipalité et l'assemblée du département. Trois membres de la municipalité saisissent le manuscrit d'un discours contre la Constituante que M. Imbert de Montbrison avait prononcé en décembre 1790 ; ce discours impliquant d'autres membres de l'assemblée départementale. Ce manuscrit est publié, Imbert est emprisonné et les notables du départements sont obligés de se rétracter. Le tribunal de district se déclarant incompétent, il est relâché[e 12].
La nouvelle de la fuite du roi les 20 et 21 juin déclenche de nombreux troubles, essentiellement ruraux[8],[a 2].
1792
[modifier | modifier le code]Hiver 1792
[modifier | modifier le code]Le début de l'année 1792 voit encore poindre une disette, et pour prévenir de nouveaux débordements, des troupes sont massées près de la ville, ce qui ajoute encore à l'inquiétude. Le chômage et la hausse des prix entretiennent le ressentiment. L'ambiance à Lyon est à la méfiance généralisée contre ses adversaires réels ou supposés, alimentée par le conflit religieux qui a attisé durant tout 1791 les tensions. Les rhétoriques du complot circulent dans tous les camps[g 4].
Printemps 1792
[modifier | modifier le code]L'annonce de l'entrée en guerre contre l'Autriche le 20 avril 1792, et surtout les premiers revers subi par le gouvernement, exacerbent les oppositions. Les royalistes accusent le gouvernement d'incompétence et de mener la France à la ruine. Les patriotes attaquent toutes opinions négatives comme des traitrises et de faire le jeu de l'ennemi. Un des points de débat le plus vif est le roi. Les différents courants conservateurs font signer des pétitions en faveur de la réhabilitation du roi, tandis que les mouvements révolutionnaires, dont le Club central, commencent à parler de la nécessité de sa destitution[g 4].
Été 1792
[modifier | modifier le code]Les évènements du 10 août 1792 marquent un tournant. La suspension du roi et les mesures de combat contre les ennemis de l'intérieur, dont l'exil forcé des prêtres réfractaires, impactent la situation lyonnaise. L'administration départementale, de tendance monarchiste, est démise de ces fonctions, ce qui renforce les moyens d'action de la municipalité lyonnaise. Celle-ci ordonne la destruction de tous les signes de la royauté et de la féodalité ; la statue de Louis XIV de la place Bellecour est abattue et fondue en août. Les monarchistes se font discrets, espérant que les armées autrichiennes et prussiennes renversent le gouvernement révolutionnaire et rétablissent l'Ancien régime[g 5].
Automne 1792
[modifier | modifier le code]Septembre
[modifier | modifier le code]Du 4 au 10 septembre, l'assemblée des électeurs de Rhône-et-Loire élit ses représentants à la Convention. Sont élus entre autre Louis Vitet, Joseph-Marie Cusset, François Xavier Lanthenas, Claude Javogues[9] ou Jean-Baptiste Pressavin[e 13]. Avec les autres conventionnels, Vitet quitte son siège de maire, qui demeure vacant, pour aller siéger à Paris.
Les éléments ouvriers, toujours sensibles aux problèmes de la cherté des denrées, provoquent des émeutes entre les 15 et 17 septembre. La foule, dont de nombreuses femmes, exige des prix obligatoires des produits de première nécessité. Le 17, lors d'un mouvement incontrôlé, des coups de feu sont échangés et un soldat et un passant sont tués. Les autorités sont affaiblies par l'envoi de volontaire à la guerre et elles appellent la troupe de ligne pour quadriller la ville, perquisitionner les fauteurs de troubles, confisquer des armes et arrêter plus de 300 personnes. Cela calme la population[g 6].
Dans le même temps, les nouvelles de la guerre s'améliorent. Les rumeurs d'invasion piémontaise se révèlent fausses, l'armée française attaque et s'empare de la Savoie et le 21 septembre, elle remporte sa première grande victoire à Valmy. En même temps que l'arrivée de cette nouvelle, Lyon apprend l'abolition de la royauté et la fondation de la République française. Les monarchistes, abasourdis, ne réagissent pas à ces nouvelles, restant prudents ; le changement de régime se déroule sans heurt à Lyon[g 6].
Novembre
[modifier | modifier le code]Le 26, suite aux réclamations de Chalier et de ses partisans, une manifestation est organisée pour obliger la municipalité la taxation des denrées et l'installation de la guillotine sur la place Bellecour. Il s'agit pour les plus acharnés de terroriser leurs ennemis. Elle est déplacée trois jours plus tard dans la prison de Roanne[g 7].
1793
[modifier | modifier le code]Des émotions et des mouvements de foule ont lieu durant tout le mois de janvier concernant la mise à mort de Louis XVI[e 14].
Le 6 janvier, le procureur de la commune François Laussel publie une adresse approuvée par le conseil général demandant le jugement du « traitre Capet »[e 14].
Le 16 janvier, les députés de Rhône-et-Loire qui votent la mort du roi sont : Dupuis fils, Dubouchet, Pressavin, Pointe, Javogues, Moulin et Cusset[e 14].
Le 20 janvier, Le fronton de l'hôtel-Dieu est modifié, mot de Charité est remplacé par celui de Fraternité[e 14].
Le 24 janvier, Chalier et ses partisans obtiennent, à la suite de l'annonce de la mort de Louis XVI, que la guillotine soit à nouveau installée en ville, sur la place des Terreaux, alors renommée place de la Liberté. Chalier y organise une cérémonie d'action de grâce laïque en remerciant le ciel d'avoir permis au peuple de punir le tyran. Il proclame que cette mise à mort marque le début de la régénération de la société, qui s'accomplira lorsque tous les contre-révolutionnaires seront tués[g 7].
A partir du 5 février[e 15], le conseil général de la commune, tenu par le parti révolutionnaire, entame des perquisitions pour débusquer les ennemis du peuple qui seraient cachés dans la ville, ils arrêtent plus de 300 personnes. Chalier, au club central, réclame l'instauration d'un tribunal révolutionnaire pour juger le plus vite possible ces suspects.[g 7].
Le 7 février, le maire Nivière-Chol démissionne.[e 15]
1794
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Bruno Benoit et Roland Saussac, Guide historique de la Révolution à Lyon : 1789-1799, Lyon, Éditions de Trévoux, , 190 p. (ISBN 2-85698-043-0, BNF 36633132)
- Benoit et Saussac 1988, p. 52.
- Benoit et Saussac 1988, p. 53.
- Benoit et Saussac 1988, p. 54.
- Benoit et Saussac 1988, p. 55.
- Benoit et Saussac 1988, p. 56.
- Benoit et Saussac 1988, p. 57.
- Benoit et Saussac 1988, p. 58.
- Benoit et Saussac 1988, p. 59.
- Benoit et Saussac 1988, p. 66.
- Benoit et Saussac 1988, p. 67.
- Benoit et Saussac 1988, p. 68.
- Benoit et Saussac 1988, p. 69.
- Benoit et Saussac 1988, p. 75.
- Benoit et Saussac 1988, p. 77.
- Benoit et Saussac 1988, p. 78.
- Paul Chopelin et Pierre-Jean Souriac, Nouvelle histoire de Lyon et de la métropole, Toulouse/22-Plérin, Privat, coll. « Histoire des villes et des régions : histoire », , 958 p. (ISBN 978-2-7089-8378-6)
- André Pelletier, Jacques Rossiaud, Françoise Bayard et Pierre Cayez, Histoire de Lyon : des origines à nos jours, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, , 955 p. (ISBN 978-2-84147-190-4), présentation en ligne
- Michel Vovelle, La Révolution française, Armand Colin, (ISBN 2-200-21198-8)
- Vovelle 1992, p. 184.
Références
[modifier | modifier le code]- Serge Maury, « Une communauté convulsionnaire dans l’attente du millénium : les « Fareinistes » (1783-1805) », Siècles [En ligne], 49 | 2020, mis en ligne le 27 août 2020, consulté le 22 octobre 2024. URL : http://journals.openedition.org/siecles/7333 ; DOI : https://doi.org/10.4000/siecles.7333
- Notice biographique sur Man8rove et père de Anne Léonard Camille Basset de Châteaubourg
- Cette appellation typiquement lyonnaise vient du fait que l'on appelle un muscadin un ver à soie malade qu'il faut éliminer rapidement pour qu'il ne contamine pas le reste de l'élevage[g 1].
- Paul Feuga, Luc-Antoine Champagneux ou le destin d'un Rolandin fidèle Bourgoin-Lyon-Paris (1744-1807), Lyon, Editions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, 1991, Collection du Bicentenaire de la Révolution française à Lyon (numéro 19) (ISBN 2-905230-48-7).
- Courte notice biographique sur un site personnel.
- Décret du 6 octobre 1789 sur la contribution patriotique. In: Archives Parlementaires de la Révolution Française Année 1877 9. pp. 350-352.
- La liste des clubs est la suivante : Place Confort, Griffon, rue Belle-Cordière, Croizette, Grand'Côte, Bon-Rencontre, rue Buisson, Porte-Froc, place de Saint-Pierre, rue de l'Hôpital, Louis-le-grand, Terreaux, Plat d'Argent, Change, rue Thomassin, Juiverie, rue Neuve, Saint-Vincent, port Saint-Paul, place Neuve, port-du-Temple, Pêcherie, rue Tupin, Gourguillon, Plâtre, Pierre-Scize, Saint-Nizier, Vaise, Guillotière, Croix-Rousse.
- L'épisode le plus sanglant voit un seigneur honni, Guillin de Montat, être massacré par la population villageoise environnante. Voir Amable Audin, La Vie agitée de Guillin du Montet, 1730-1791, Lyon : Société des bibliophiles lyonnais : (Impr. de M. Audin), 1944, In-8° (230 x 145), 207 p., pl., cartes, plan, fac-similé (BNF 31740406)
- Notice sur le Maitron