Musée dynamique de Dakar
Le musée dynamique de Dakar est un musée d’art situé à Dakar (Sénégal), inauguré en 1966 et fermé en 1988.
Nom
[modifier | modifier le code]Le nom de « musée dynamique » renvoie, selon les discussions entre ses concepteurs et architectes, à l’effervescence culturelle et au fonctionnement voulu pour le musée : dépourvu de collections permanentes, il est cependant configurable et adaptable pour toutes sortes d’expositions temporaires[1].
Histoire
[modifier | modifier le code]Musée d’art (1966-1976)
[modifier | modifier le code]Le musée dynamique de Dakar est voulu et inauguré par Léopold Sédar Senghor en 1966[2]. L’homme d’État s’appuie sur les travaux de l’ethnologue et muséologue Jean Gabus[2]. La construction est financée par l’UNESCO et fait appel aux architectes Michel Chesneau et Jean Vérola, tous deux basés à Dakar[1]. Le bâtiment comporte trois niveaux soutenus par 40 colonnes monumentales : un espace d’expositions temporaires de 1 450 m2 au rez-de-chaussée et en mezzanine, des ateliers et locaux techniques au sous-sol, ainsi que des bureaux administratifs[1]. La zone d’expositions reprend le modèle du Musée d'ethnographie de Neuchâtel, où travaille également Gabus[1].
La première édition du Festival mondial des arts nègres s’y déroule la même année[2]. Le bâtiment est conçu dans le respect des standards de sécurité et de conservation nécessaire au prêt des œuvres exposées par des musées européens[1]. Pendant les années suivantes se succèdent des expositions de peintres européens renommés[2], dont Pablo Picasso, qui avait rencontré Senghor en France et prête de nombreuses œuvres pour l’exposition à Dakar[3].
Centre de danse (1976-1982)
[modifier | modifier le code]En 1976, le même Senghor installe dans les locaux du musée une école de danse qui verra officier dans un premier temps Maurice Béjart (école Mudra-Afrique) puis Germaine Acogny[2]. Ses activités s’arrêtent toutefois au bout de cinq ans, en raison de difficultés financières[1].
Musée (1982-1988)
[modifier | modifier le code]Abdou Diouf, qui succède à Senghor en 1981, rend au musée ses fonctions d’origine en 1982[2]. Sa configuration change un peu, avec la transformation de la mezzanine en espace dédié à des collections permanentes[1].
Après 1988
[modifier | modifier le code]À partir de 1988, les activités muséales cessent lors que les bâtiments sont attribués à la Cour suprême du Sénégal, pour y loger un tribunal[1]. Ce changement d’activité s’accompagne d’un réaménagement, avec l’aménagement d’une salle plénière sur la mezzanine et la construction de bureaux dans des espaces disponibles[1]. Cette réallocation de l’espace est très mal perçue par la communauté artistique sénégalaise[1].
En 1996, Diouf annonce la réaffectation du musée à sa vocation culturelle, mais cette annonce n’est accompagnée d’aucune action concrète[2]. En 2016, lors de l’ouverture d’une conférence tenue pour les 50 ans du premier Festival mondial des arts nègres, le président sénégalais Macky Sall annonce à son tour le retour du musée à la communauté artistique[1].
Expositions
[modifier | modifier le code]- 1966 :
- Festival mondial des arts nègres
- Tendances et confrontations
- 1970 :
- Vassily Kandinsky, Joan Miró
- Dessins de Léonard de Vinci
- 1971 : Marc Chagall
- 1972 : Pablo Picasso
- 1973 : Friedensreich Hundertwasser
- 1974 : Pierre Soulages
- 1976 : Alfred Manessier
- 1977 : Iba N'Diaye
- 1984 : Rencontres
- 1984 à 1988 : salons annuels des artistes sénégalais
- 1987 : El Hadji Sy
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) David Murphy et Cédric Vincent, « Inside Dakar’s Musée Dynamique: reflections on culture and the state in postcolonial Senegal », World Art, vol. 9, no 1, , p. 81–97 (ISSN 2150-0894 et 2150-0908, DOI 10.1080/21500894.2018.1493532, lire en ligne, consulté le )
- Abdou Sylla, « La tumultueuse histoire du Musée dynamique de Dakar », Africultures, vol. 70, no 1, , p. 89–89 (ISSN 1276-2458, DOI 10.3917/afcul.070.0089, lire en ligne, consulté le )
- Théo du Couëdic, « Sénégal : Dakar et Picasso se retrouvent cinquante ans plus tard - Jeune Afrique.com », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
Liens externes
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