Otsoko
Otsoko est un personnage ou une créature de la mythologie basque. À lui seul, c'est la personnification du loup[1].
Otsoa non aipa, han gerta. Ce dicton basque se traduit ainsi « Cite le loup et le loup y apparaîtra[2]. »
Contexte actuel
[modifier | modifier le code]Il n'y a pas d'implantations des loups sur les territoires historiques du Pays basque mais le loup utilise les montagnes basques comme zone d'alimentation et n'y séjourne pas. Il entre, fouine, chasse et bat en retraite. Certains ont été vus au massif d'Aralar et d'autres ont déchiqueté jusqu'à 100 bêtes en 2020 dans le massif de Gibillo. Les institutions ont accordé aux pisteurs 14 jours de traque. Mais sans succès car ils ne pouvaient même pas le repérer. Peut-être parce que c'était en février, qui en basque se dit otsaila et dont les universitaires discutent encore pour savoir si cela signifie 'mois du froid' (hotza) ou 'mois du loup' (otsoa)[2].
On dit qu'il y a peu de loups du tunnel de San Adrian aux tourbières de Zuberoa, mais il aurait dû y en avoir. Il y en avait. Sinon, pourquoi les habitants d'Arana, en Alava, offriraient-ils des messes dans l'ermitage d'Elizmendi, alors que commençait la saison de la chasse à la bête qui, devenue chien, puis chien domestique, préféra la liberté et la nuit du hors-la-loi ? des messes étaient dites dans l'ermitage pour protéger les chasseurs des morsures. Pas seulement sur leurs corps, mais aussi dans leurs âmes. Ce que l'on sait, c'est que le loup était toujours en relation avec le deabru (le diable). Et il se peut qu'il ne reste que deux ou trois bêtes parmi les grottes et les rochers, mais peut-être qu'il s'avère qu'en Euskal Herria il y aurait en fait plus de loups-garous ou Gizotso que de loups[2].
Légendes
[modifier | modifier le code]Basajaun est un génie protecteur des troupeaux et veille à ce qu'Otsoko ne s'approche. Dès qu'un orage est menaçant, il crie dans la montagne, afin que les bergers rentrent leurs troupeaux. Les brebis annoncent sa présence en faisant entendre toutes, et de façon simultanée, la musique de leurs sonnailles.
Les bergers peuvent alors aller se reposer, car ils savent que pendant cette nuit ou cette journée-là, Otsoko ne viendra pas les inquiéter.
Selon la croyance populaire, les sorcières ou sorginak qui se rendent à une fontaine sacrée durant la nuit de la Saint-Jean, au solstice d'été, se transforment en loup et l'eau des fontaines se change en vin[3].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, Aubéron, (1re éd. 1876), 338 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)
- (es) Gizotso en el cementerio de castaños, Begoña del Teso, El Diario Vasco, Sábado, 30 de octubre 2021
- Claude Labat, Libre parcours dans la mythologie basque : avant qu'elle ne soit enfermée dans un parc d'attractions, Bayonne; Donostia, Lauburu ; Elkar, , 345 p. (ISBN 9788415337485 et 8415337485, OCLC 795445010), p. 103
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- José Miguel Barandiaran et traduit et annoté par Michel Duvert, Dictionnaire illustré de mythologie basque [« Diccionario Ilustrado de Mitología Vasca y algunas de sus fuentes »], Donostia, Baiona, Elkarlanean, , 372 p. [détail des éditions] (ISBN 2903421358 et 9782903421359, OCLC 416178549)
- Wentworth Webster (trad. Nicolas Burguete, postface Un essai sur la langue basque par Julien Vinson.), Légendes basques : recueillies principalement dans la province du Labourd [« Basque legends »], Anglet, Aubéron, (1re éd. 1879), 328 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980805 et 9782844980809, OCLC 469481008)