Trois Chansons de Charles d'Orléans
Trois Chansonsde Charles d'Orléans CD 99 | |
Première page du manuscrit autographe (1908) | |
Genre | Chanson française |
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Musique | Claude Debussy |
Texte | Charles d'Orléans |
Langue originale | français |
Effectif | chœur a cappella |
Dates de composition | 1898-1908 |
Création | Salle de l'UniversitéParis France |
Interprètes | Jane Bathori (dir.) |
Versions successives | |
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Les Trois Chansons de Charles d'Orléans (CD 99) sont une œuvre de Claude Debussy pour chœur a cappella. Achevées en 1908, elles sont créées le à Paris sous la direction de Jane Bathori.
Composition
[modifier | modifier le code]Debussy entreprend la composition de deux Chansons de Charles d'Orléans dès avril 1898, qu'il remanie dix ans plus tard en ajoutant la deuxième chanson[1].
Présentation
[modifier | modifier le code]Textes
[modifier | modifier le code]Les Trois Chansons de Charles d'Orléans sont composées sur trois rondels :
- « Dieu ! qu'il l'a fait bon regarder »
- « Quand j'ay ouy le tabourin sonner »
- « Yver, vous n'estes qu'un vilain »
Mouvements
[modifier | modifier le code]- Très modéré, soutenu et expressif en fa dièse majeur sans sensible[2], à
- Modéré en fa dièse mineur, à
- Alerte et vif en mi mineur, à
, avec une section centrale en mi majeur
Postérité
[modifier | modifier le code]Réception
[modifier | modifier le code]Les premières auditions des Trois Chansons de Charles d'Orléans, le à Paris sous la direction de Jane Bathori[3], le à Londres[note 1] et le 9 avril suivant aux Concerts Colonne sous la direction du compositeur, « déchaînèrent l'enthousiasme du public : à Paris, il fallut bisser les deux dernières chansons. Mais la critique fut grincheuse et la musicologie, curieusement, l'est demeurée jusqu'à ce jour[1] ».
Critiques
[modifier | modifier le code]La critique identifiée par Harry Halbreich « accusant Debussy d'un soi-disant néo-classicisme[1] », se trouve chez Jean Barraqué, par exemple : « Qui pourra jamais expliquer qu'un musicien aussi désireux de se libérer des influences du XIXe siècle, aussi soucieux de ne jamais se répéter, ait pu, à diverses reprises, être tenté de revenir aux formules de la Renaissance ou du XVIIIe siècle, dont il savait mieux que personne qu'elles avaient vécu[4] ? »
Charles d'Orléans est, avec François Villon et Tristan L'Hermite, un des poètes de prédilection de Debussy parmi les auteurs anciens[5], abordés à partir des Trois chansons de France de 1904[6], du Promenoir des deux amants[7] et des Trois ballades de François Villon en 1910[8].
Paul Pittion relève le « style archaïque » des Trois Chansons de Charles d'Orléans, mais aussi leurs « harmonies nouvelles comme celles de Pelléas[9] ». Harry Halbreich fait observer que la phrase « sans point flatter je parle plein », donnant lieu à une exposition de fugue à quatre entrées, ne marque en rien un recul dans le langage de Debussy : « On trouve la même chose dans la dernière partie de l'Octandre de Varèse, où personne ne s'en est offusqué ! Alors[2]… »
Discographie
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Fichiers audio | |
« Dieu ! qu il la fait bon regarder » MIT Chamber Chorus, Cutter. |
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« Quant j'ai oui le tambourin sonner » MIT Chamber Chorus, Cutter. |
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- Claude Debussy : The complete works, CD 25, Warner Classics, 2018 :
- chansons 1 et 3, première version, L 99a (1898), premier enregistrement mondial, par le Chœur de chambre de Namur, dir. Thibault Lenaerts
- les trois chansons, deuxième version, L 99b (1908), par l'Ensemble vocal Philippe Caillard, dir. Philippe Caillard
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Ouvrages généraux
[modifier | modifier le code]- Marielle Cafafa, La chanson polyphonique française au temps de Debussy, Ravel et Poulenc, Paris, L'Harmattan, coll. « Univers musical », , 480 p. (ISBN 978-2-3431-3603-5)
- Paul Pittion, La Musique et son histoire : tome II — de Beethoven à nos jours, Paris, Éditions Ouvrières, , 574 p.
Monographies
[modifier | modifier le code]- Jean Barraqué, Debussy, Paris, Seuil, coll. « Solfèges » (no 22), 1962, rééd. 1994, 250 p. (ISBN 2-02-020626-9)
- Edward Lockspeiser et Harry Halbreich, Claude Debussy, Paris, Fayard, , 823 p. (ISBN 2-213-00921-X)
- Harry Halbreich, Claude Debussy, analyse de l'œuvre, Paris, Fayard, , p. 533-748
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Harry Halbreich considère le concert londonien comme la première audition des Trois Chansons de Charles d'Orléans[1].
Références
[modifier | modifier le code]- Halbreich 1980, p. 645.
- Halbreich 1980, p. 646.
- Trois Chansons de Charles d'Orléans sur le site du Centre de Documentation Claude Debussy.
- Barraqué 1962, p. 195.
- Halbreich 1980, p. 626.
- Halbreich 1980, p. 640.
- Halbreich 1980, p. 641.
- Halbreich 1980, p. 641-642.
- Pittion 1960, p. 267.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à la musique :